Le patient
Synopsis :
La police arrête une jeune fille errant dans la rue, couverte de sang, un couteau à la main. En se rendant chez elle, les agents découvrent avec effroi une scène de massacre : toute sa famille a été assassinée... 6 ans plus tard, Pierre Grimaud, l’unique survivant du « massacre de la rue des Corneilles », se réveille d’un profond coma. L’adolescent de 15 ans qu’il était au moment des faits est aujourd’hui un jeune homme de 21 ans. Désorienté, encore paralysé et souffrant d’amnésie partielle, il est pris en charge par le docteur Anna Kieffer, psychologue spécialisée sur les questions de criminologie et de victimologie. Pendant leurs séances, Anna tente de l’amener à se souvenir des circonstances du drame, malgré ses pertes de mémoire. Pierre lui évoque la présence mystérieuse d’un « homme en noir » qui hante ses rêves, probable réponse inconsciente à son traumatisme. Après plusieurs rendez-vous, Anna découvre en Pierre un être sensible et très intelligent. Touchée par son histoire, elle se met même à le prendre en affection. Petit à petit, une véritable complicité s’installe entre eux. Anna n’imagine pas à quel point ce patient va changer sa vie…
Timothé Le Boucher, j'avais déjà lu "Ces jours qui disparaissent" qui m'avait beaucoup plu.
Quand j'ai vu que la bibliothèque municipale de ma ville proposait "Le patient", son nouvel album, je n'ai pas hésité un instant. Encore une fois nous nous retrouvons face à des personnages avec des troubles psychologiques, bien que pas forcément définis....
Nous avons également droit à des sauts temporels dont j'avais déjà apprécié la parfaite maîtrise de l'auteur dans "Ces jours qui disparaissent".
Je souhaitais lire tout particulièrement "Le patient" car il évoque un sujet que je connais bien en étant victime depuis plus de 20 ans, à savoir les paralysies du sommeil.
L'auteur nous laisse, nous lecteurs, nous faire notre propre opinion à ce sujet, en suivant les expériences et témoignages du jeune Pierre Grimaud qui est suivie par une psychiatre spécialisée dans l'hypnose régressive afin de connaître la vérité du soir tragique où toute la famille de Pierre a été massacrée et dont il a été le seul survivant, avec sa sœur aînée, qui semble être la suspecte toute désignée de la tuerie...
Cette bande dessinée nous montre l'univers hospitalier des grands blessés de la vie, notamment trois jeunes gens qui essaient de se reconstruire.
La tournure du récit basculera au fur à mesure dans le glauque et un profond sentiment de malaise, jusqu'à la dernière page...
J'ai vraiment bien apprécié ma lecture, même si je préfère quand même "Ces jours qui disparaissent" du même auteur !
Spoiler : Finalement la fin du livre fait planer un doute sur la véracité des propos de Pierre. Même s'il est clair qu'il est l'auteur des meurtres et qu'il a des pulsions meurtrières depuis l'enfance, il n'y a pas d'explication à apporter sur la créature qui apparaît lors de ses paralysie du sommeil (c'est une déception pour moi), ni non plus tout ce qui a été révélé durant ces séance d'hypnose avec la psychiatre.
Ce saligaud arrive même à me mettre le doute quant au rôle de la psy dans la possibilité de créer des faux souvenirs des suggestions grâce à l'hypnose !!!
Dans le style, cette bande dessinée me fait un peu penser au manga Monster, de Noaki Urasawa, qui traite aussi d'un jeune homme qui est un psychopathe et que tue les gens en se cachant derrière une image lisse et impeccable...