vendredi 19 juillet 2019

LES SURVIVANTS - Tome 2 : La plus agaçante des femmes

Shana Galen
Les Editions J'ai Lu (2019)
Sortie originale 2018
388 pages

Synopsis :
Lady Juliana est excédée. Elle a déjà bien du mal avec les douze garnements de son orphelinat délabré, sans compter ses démêlés avec une crapule qui tente de la faire chanter. Par-dessus le marché, son père lui envoie un vétéran de guerre pour la forcer à fréquenter les salles de bal ! Face à son refus, Neil Wraxall décrète qu'il doit au moins assurer sa sécurité et s'installe à l'orphelinat. Force est d'admettre que, grâce à ses méthodes militaires, l'ordre revient miraculeusement. Mais ce gaillard aux yeux bleus va aussi provoquer des bouleversements dans le coeur de Juliana...

Quand j'ai vu que le 2ème tome de la saga de romance historique "Les survivants"était sorti, je n'ai pas hésité longtemps pour me le procurer tellement j'avais apprécié le 1er opus, et surtout, j'avais hâte de lire le tome qui allait être consacré à Neil Wraxall, le chef de l'escadron de soldats suicidaire qui a la particularité d'être vierge....Et du coup, je n'ai pas été du tout déçue ! Même si par moments, l'histoire est un peu tirée par les cheveux (notamment vis à vis du méchant de l'histoire), pour ce qui est de la romance entre Neil et Juliana, quel délice ! Sans parler des 12 garçons de l'orphelinat en manque d'amour et de repères parentaux. Si Juliana a un coeur d'or et un comportement très simple pour une jeune femme pourtant issue de la noblesse, Neil a, quant à lui, toute l'autorité nécessaire pour faire régner l'ordre et se faire respecter par les orphelins qui le surnomment "Major". 

Nous apprenons au fil de la lecture que Juliana a vécu un drame familiale avec une double perte d'êtres chers et qu'elle nourrit une énorme méfiance vis à vis de la gente masculine, au grand dam de son père qui souhaiterait qu'elle arrête de s'occuper de l'orphelinat et qu'elle trouve plutôt un mari.....Neil, quant à lui, vit avec ses démons, son syndrome post-traumatique, suite à la mort de son demi-frère à la guerre, et il ne supporte pas sa condition de bâtard (sa mère était italienne et est morte en couches). 

Je n'ai pas vu défiler les pages, tellement j'ai été happée par l'histoire, voir les joutes verbales entre nos deux héros car si Neil possède l'autorité naturelle d'un commandant de guerre, Juliana, quant à elle, a un caractère bien trempé et il est hors de question pour elle d'obéir docilement aux consignes pourtant souvent bien avisées de cet homme qui s'est imposé dans sa vie, sur les ordres de son père.

Au niveau de la sensualité distillée au fur et à mesure des pages, rien à redire, c'était parfait, avec la tension et l'attraction entre nos deux futurs amants. J'ai vraiment ressenti une très belle alchimie entre eux-deux ! 

Bref, je vous recommande totalement cette lecture et j'ai vraiment hâte de lire le prochain tome qui devrait être consacré à Rafe Beaumont, le beau séducteur de ces dames....

Ce que j'ai aimé dans ce livre :

1#-Les piques et autres tensions entre Neil et Juliana : Notre héroïne sait dès le départ que Neil est arrivé à l'orphelinat sous les ordres de son propre père qui souhaiterait qu'elle réintègre le manoir familiale pour vivre une vie de jeune femme noble "normale". Elle accueille donc notre beau brun ténébreux avec une certaine froideur mais celui-ci va vite se montrer indispensable (en même temps, ce n'était pas difficile vu tous les problèmes d'intendance et de discipline qui régnaient à l'orphelinat). Malgré tout, jusqu'au bout du récit, Juliana ne se laissera pas marcher sur les pieds et Neil devra toujours vérifier ses arrières pour voir si elle a suivi ses consignes ou si elle n'en a fait qu'à sa tête. J'adore ce genre de relation entre deux personnages dont l'alchimie est évidente mais qui ne veulent pas ouvrir les yeux et préfère "s'affronter".

2#-La vie à l'orphelinat : Bon, on se doute bien qu'en 1816, les gamins sans parents, ça devait être hyper courant et l'auteure nous montre ici un panel de malheurs vécus par ces pauvres petits garçons. Cela dit, ils ont de la chance d'être tombés sur la belle Juliana qui les aime comme ses propres enfants et qui, au début du roman, s'est fait une raison pour ne jamais se marier (malgré sa beauté) et donc pour ne jamais avoir sa propre descendance....Et le pire, c'est que nous apprenons que SPOILERS Juliana a perdu sa soeur, morte peu après son accouchement, et que, par dessus le marché son beau-frère est revenu chercher le bébé (bon, il a mis 6 mois pour se manifester) et cela, uniquement parce qu'il déteste Juliana et a bien compris qu'elle aimait le petit Davy...Quelle douleur psychologique pour cette jeune femme qui doit vivre avec ce drame intime....C'est d'ailleurs pour cette raison que son père la laisse gérer l'orphelinat car il sait que c'est ce qui permet à notre héroïne de s'épanouir et de faire son deuil de sa soeur et de son neveu (qui n'est pas mort, mais c'est tout comme....Surtout qu'elle se doute que son beau-frère ne doit apporter aucun amour à son fils et que c'est sans doute une gouvernante qui s'occupe de lui à longueur de journée).....Heureusement, la fin de ce livre est magnifique, avec un happy end où Neil récupère le bébé et comme le dit le père de Juliana, la famille est maintenant totalement réunie.....Et les gamins de l'orphelinat ont eux aussi gagné un "père", ou en tout cas, un modèle masculin très rassurant et très bienveillant en la personne de Neil Wraxall.

3#-La personnalité de Neil Wraxall : D'apprendre dans le précédent tome que ce robuste héros de la guerre, respecté par ses 12 compagnons d'armes, était puceau, et bien cela m'a vraiment surprise et j'avais hâte de lire comment et pourquoi cet état de fait....Alors, en fait, si Neil n'a jamais été totalement "au fond des choses" (si j'ose m'exprimer ainsi) avec une femme, c'est à cause de sa condition même de bâtard et le fait qu'il ne veut en aucun cas faire subir ce sort à sa progéniture (car à cette époque, pas de pilule et les préservatifs étaient "artisanaux" et sans doute peu fiables...). Mais attention, ce n'est pas pour autant qu'il ne sait pas comment satisfaire une femme (avec sa langue et ses doigts) et d'ailleurs, notre jolie et innocente Juliana va le découvrir avec plaisir et passion....Ca, c'est pour le côté sexy de notre bonhomme, mais il y a aussi son comportement vis à vis des jeunes garçons de l'orphelinat. Au début, il se montre distant (en paroles, en tout cas) quand il discute de leur conditions de vie avec Juliana, histoire de lui montrer qu'il est présent à l'orphelinat uniquement parce qu'il en a reçu l'ordre et qui doit mener à bien sa mission....Finalement, il va s'attacher très vite aux enfants et va même devenir leur modèle. Très sincèrement, qui ne rêve pas d'un père comme Neil Wraxall !

4#-Les animaux de l'histoire : Perso, j'adore quand il y a des animaux "mascottes" dans un roman....Et cette fois-ci, il s'agit de trois rats domestiques. Ceux-ci vont avoir un rôle important vers la fin du récit, quand la tension dramatique est à son comble....Et ce que j'ai trouvé drôle c'est que Juliana ne panique pas du tout à la vue de ces animaux, bien au contraire, elle n'hésite pas à les transporter dans ses poches...Neil, quant à lui, il est moins fan....Mais qu'est-ce qu'il ne fera pas pour les beaux yeux de sa belle....

Ce que je n'ai pas aimé dans ce livre :

Le méchant un peu trop caricaturé : Slag est un homme véreux qui agit comme un chef de gang et qui en a après la fortune et la vertu de Juliana. Ce sale type va la faire chier jusqu'au bout, menaçant de s'en prendre aux orphelins si la jolie rousse ne cède pas à ses requêtes. A ce niveau-là du récit, pas de problème pour moi, c'est totalement cohérent, et j'avoue, j'ai adoré lire la réaction de Neil qui promet à Juliana que jamais Slag ne la touchera (par contre, lui, il n'a que cette idée en tête car dès le départ il a trouvé Juliana hyper attirante...). Par contre, ce qui m'a fait un peu tiquer, c'est SPOILERS quand Slag était censé mourir dans un incendie et que finalement, il s'en est tiré (bon, il ressemble à un monstre tout cramé...) et va surgir comme dans les films d'horreur où le "méchant" ne meure jamais.....Alors voyez-vous, comment se fait-il que Slag n'ait pas succombé à ses brûlures ? Cela me rappelle un épisode de la série Urgence (qui date, qui date, qui date....) où un pompier avait été brûlé grièvement au cours d'une intervention et même s'il était conscient sur son lit d'hôpital, il savait qu'il n'en avait plus pour longtemps, que son corps ne pourrait pas se régénérer....Alors comment un mec en 1816 peut survivre à ses brûlures ? Surtout que lorsqu'il surgit de nouveau face à Juliana, elle est vraiment effrayée par son apparence, preuve que ce n'est pas juste quelques petites brûlures superficielles.....A part ce détail, sur le méchant de l'histoire, j'ai aimé tout le reste du livre, notamment la magnifique romance entre nos deux héros, et ça, c'est l'essentiel !

Quelques citations :

"Toujours contre le mur, lady Juliana se décala vers la porte. Neil recula d’un pas supplémentaire, histoire de lui montrer qu’il n’allait pas la reprendre dans ses bras. 
Je ne pensais pas que mon contact vous répugnait à ce point, milady, dit-il tandis qu’elle trébuchait presque pour s’éloigner de lui. 
— Il ne me répugne pas du tout. Au grand dam de Neil, elle resserra les pans de son peignoir. 
— C’est bien le problème, ajouta-t-elle. 
— C’est un problème, en effet".

"Il sortit le premier et commença à aboyer des ordres. Julia demeura un instant en retrait. Sa vie était devenue un tourbillon, elle ne s’autoriserait cependant pas à croire que M. Wraxall ferait davantage que la soulager momentanément. S’il était disposé à lui donner un coup de main, il se lasserait vite. Elle ne commettrait pas la même erreur qu’Harriett, et ne placerait sa confiance ni en lui ni en aucun homme".

"— Dans ce cas… Non, tu ne peux pas, toi, avoir un enfant là-bas. C’était une affirmation, pourtant Rafe l’interrogea du regard. Neil secoua la tête. 
— Rassure-toi, mes sentiments à cet égard n’ont pas changé. Aucun de ces garçons n’est de moi. 
— Tu es donc toujours… Rafe n’acheva pas sa phrase, se contentant d’un geste vague. — Vierge ? Oui, bien qu’avec mon expérience je ne pense pas qu’on puisse me traiter de puceau. 
— Ce qui ne m’empêche pas d’adorer l’expression. Notre Guerrier Puceau".

"— Vous n’êtes pas leur mère. 
— Je suis ce qui s’en rapproche le plus pour eux, et c’est l’une des raisons pour lesquelles vous ne pouvez pas rester. Plus vous vous attarderez, plus les garçons s’attacheront à vous. Ils ont besoin d’une figure de père dans leur vie, et si cela ne doit pas être vous, mieux vaut éviter de créer un lien. M. Wraxall sembla pâlir, et il émit un drôle de bruit de gorge. 
— Moi ? Leur père ? 
— Une figure de père, rectifia-t-elle. Et, oui, ils en auraient bien besoin. Les seuls individus de sexe masculin qu’ils voient ici sont des voleurs et des criminels. J’aimerais qu’ils aient pour modèle un homme doté d’une certaine moralité. Wraxall recula d’un pas. 
— Je ne suis pas cet homme. Je ne suis pas un père, et certainement pas un modèle de bonne conduite. Elle se rembrunit, déçue mais pas surprise. Elle se doutait qu’il ne voudrait pas s’impliquer davantage. Il n’était là que temporairement, et en ce qui la concernait, plus ce serait temporaire, mieux cela vaudrait. 
— Dans ce cas, vous devriez rentrer chez vous. Il se frotta les yeux. Un chaume de barbe lui ombrait la mâchoire, et il était encore plus en bataille. 
— Madame, comme je vous l’ai expliqué, je ne peux pas partir tant que vous ne serez pas rentrée chez vous. Il leva la main avant qu’elle ne formule une nouvelle objection".



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