lundi 15 avril 2019

Ce qui ne te tue pas...



Georgia Caldera 
Editions J'ai Lu (2019)
320 pages

Synopsis :
Quand la haine est aux prises avec l’amour… Le bac en poche, les années lycée et leur lot de terribles souvenirs derrière elle, Violette se réjouit de pouvoir enfin tourner la page. C’est par un déménagement et l’intégration d’une école de graphisme de renom que débute sa nouvelle vie. Artiste dans l’âme, Violette espère se révéler et s’épanouir au sein de Arte-Sup. Or son bonheur a un prix : Adam, le fils de son nouveau beau-père. Car le jeune homme, aussi ombrageux qu’insaisissable, avec lequel elle va devoir désormais partager un couloir, semble la haïr par-dessous tout. Et lui aussi étudie les arts graphiques au sein de la même formation…


De l'auteure française Georgia Caldera je n'avais lu que sa saga en deux tomes "Nos chemins de travers" dont j'avais eu un avis mitigé (surtout à propos du 2ème tome). Malgré tout, j'avais envie d'essayer de nouveau sa plume. C'est chose faite avec "Ce qui ne te tue pas", qui aura une suite....

Pour le moment, je suis plutôt satisfaite de ce 1er opus, notamment vis à vis du traitement du héros de l'histoire, Adam, qui est un personnage sombre et torturé. Celui-ci entretient avec son père une relation très spéciale qui le détruit peu à peu...J'attends donc de voir son évolution et surtout son émancipation vis à vis de son père.

Violette, quant à elle, est un personnage plutôt lumineux, même si, on le comprend dès les premières pages, elle a subit du harcèlement et a dû affronter la haine de ses anciens camarades de classe qui ont tout fait pour la faire passer pour une sal*pe. 

Notre héroïne se voit la chance de faire table rase de son passé et de sa réputation (injustement salie) en quittant Tours pour s'installer chez sa mère et son nouveau beau-père à Paris afin d'étudier le dessin.


Evidemment, nous n'échappons pas aux clichés de la romance dans ce livre, avec un héros d'abord froid (voire hostile) envers l'héroïne pour ensuite se rapprocher peu à peu d'elle.

J'attends énormément du 2ème tome et j'espère que l'auteure arrivera à régler tous les problèmes personnels de nos deux héros qui trainent quand même de sacrées casseroles (notamment Adam, avec ses pulls à manches longues pour dissimuler son corps...). 

En attendant, je ne peux pas nier que j'ai vraiment été happée par le récit, qui passe du point de vue de Violette à celui d'Adam, nous permettant de comprendre leurs états d'âme et leurs réactions....Alors ma question est maintenant : A quand la suite ?!

Ce que j'ai aimé dans ce livre :
1#-Adam et tous ses secrets : Notre héros est sans doute le personnage le plus intéressant de l'histoire (pour moi) dans la mesure où il est décrit comme étant un jeune homme sombre, torturé, taiseux....Tout dans son attitude montre qu'il cache un secret et évidemment cela ne surprendra personne de découvrir que cela a un rapport avec son enfance et sa relation avec son père.....L'arrivée de Violette dans sa maison est un coup du sort pour lui car nous apprenons très vite que ces deux-là se sont côtoyés il y a quelques années quand ils étaient au collège...Si Violette ne se rappelle pas de lui (car il a changé physiquement), par contre, Adam, lui, se souvient très bien d'elle et nourrit envers elle une certaine rancoeur....En plus, Violette va finir par découvrir le plus grand secret d'Adam, sa faille "physique", ce qu'il cache au plus profond de sa chair....

2#-L'évolution de la relation entre Violette et Adam : Cela va de pair avec l'élément cité juste au-dessus. En effet, de savoir que Adam ne portait pas vraiment Violette dans son coeur (en même temps, entre la haine et l'amour...Vous connaissez la suite....), et du coup, voir la manière dont leur relation va évoluer est fascinante. Evidemment, c'est grâce à Violette que tout change entre eux car malgré les attitudes sauvages (et parfois malpolis, il faut bien le dire) d'Adam, la jeune fille va continuer à essayer de gratter la surface de son vernis pour découvrir qui se cache sous ces grands pulls informes et sombres et sous cette tignasse....

Ce que je n'ai pas aimé dans ce livre :
1#-Les parents de nos héros : Bien évidemment, il y a le père d'Adam qui est un salaud fini qui SPOILERS frappe son fils depuis qu'il a 8 ans, depuis la mort de sa mère. Ce type est un vrai pervers qui n'arrête pas de rabaisser son fils, de l'humilier....Et c'est d'autant plus sournois car malgré tout, il ne le jette pas à la rue, il lui paye ses études de dessin dans cette école de graphisme qui doit coûter la peau du cul.....Quand à la mère de Violette, si j'ai bien compris, elle est psy ???? Et malgré tout, elle ne voit pas le mal-être de son beau-fils....Elle le dit elle-même à Violette : elle a décidé de ne pas se mêler de la relation entre Adam et son père....Hummm c'est formidable.....J'avoue, je ne comprends pas trop cet aveuglement qui est à la limite de la lâcheté...Bon après, pour la défendre, on peut aussi se dire que Si Adam était vraiment maltraité, il partirait de la maison, vu qu'il a 19 ans....S'il choisit de rester chez son père, c'est que ce n'est pas si mal que ça, non ?....Bien évidemment, c'est facile de réfléchir de cette manière - pour une personne ordinaire - mais vu la profession de la mère de Violette, on aurait pu s'attendre qu'elle creuse un peu plus sur le fonctionnement bizarre de la relation entre Adam et son père....L'emprise psychologique, le fait qu'un enfant battu (ou une femme battue) reste auprès de son bourreau, ces comportements sont connus des psys, non ? (et même du grand public, à force d'en parler....D'ailleurs, vu la description du père d'Adam, je me demande si on ne peut pas le qualifier carrément de "Pervers narcissique", vous ne pensez pas ?).

2#-Incompréhension à propos du physique d'Adam : Ce mec vit reclus dans sa chambre, il ne pratique pas de sport (au grand dam de son père qui le voyait dans l'équipe de rugby) et pourtant Adam est hyper balaise, autant dans sa taille et dans sa carrure musclée....Je veux bien qu'il y ait une histoire de génétique (même si son père est plus petit, il a l'air aussi balaise, mais en même temps, il est flic...) mais tout de même, je ne comprends pas trop comment notre héros peut avoir autant de muscles (d'après la description flatteuse de Violette) sans faire de sport....Ou alors, il faut de la musculation en secret dans sa chambre ?....Cela m'aurait échappé dans le livre ?....Ah ! Et dernière chose, à priori, Adam ne ressemble pas du tout physiquement au bômec de la couverture...Adam, c'est plus cheveux long et visage glabre....


Quelques citations 

"Mon père avait été tellement malheureux d’apprendre qu’elle se remariait, que mon frère et moi avions d’emblée refusé nos invitations pour la cérémonie. Nous avions également systématiquement refusé de rencontrer son nouveau Jules et n’avions ouvert aucune des photos qu’elle nous avait envoyées par e-mail. Si bien que j’ignorais quelle tête pouvait avoir le fameux Ludwig. Je ne savais quasiment rien de lui si ce n’est qu’il avait été veuf, travaillait depuis longtemps dans la police et avait un fils à peu près du même âge que moi prénommé Adam. Adam et sa mention « Très bien » au Bac, son coup de crayon soi-disant exceptionnel, reçu le jour même du dépôt de sa candidature à Arte-Sup… Et qui m’agaçait déjà prodigieusement. Même si je ne disposais d’aucun autre élément à son sujet – avec un peu de chance, ce serait un nain binoclard boiteux avec des dents de lapin et des pieds de Hobbit, en tout cas, c’était comme ça que je me plaisais à l’imaginer".

"-Maman, qu’est-ce qu’il y a d’autre ? 
— Écoute, céda-t-elle dans un soupir, nous évitons autant que possible le sujet avec Ludwig, c’est un sujet très sensible, mais il est évident qu’Adam a pas mal de problèmes. Aussi, je te remercierais d’être assez mature pour ne pas… tu sais, pour lui épargner toutes ces reparties cinglantes dont tu as le secret. Je ne te demande pas de ne plus être toi-même, juste un peu moins corrosive. Il faut que tu comprennes que ce n’est pas un mauvais garçon, et je ne t’aurais pas fait venir s’il y avait le moindre risque pour que tu ne sois pas en sécurité ici. Sache cependant qu’il peut parfois arriver à Adam – en de très rares occasions – d’avoir des accès de violence. Monsieur-mention-très-bien-au-bac dégringola d’un coup de son piédestal de premier de la classe et perdit aussi sec son côté agaçant pour devenir seulement… flippant. 
— Euh, tu déconnes, là ?"

"Je quittai enfin le pas de la porte pour avancer dans la pièce et je pris soudain conscience de la carrure d’Adam. Ce mec était un putain de géant ! Il dépassait son père d’une tête et devait mesurer pas loin de 1,95 mètre, à vue d’œil. Si ce gars-là s’énervait après quelqu’un, à mon avis, il ne devait pas en rester grand-chose par la suite… Et c’était d’ailleurs ce qui était arrivé. Avec son propre père, me remémorai-je brusquement. Je passai devant lui en l’ignorant, plus impressionnée que je ne l’aurais voulu, et m’installai à table. Puis je me mis presque inconsciemment à détailler Ludwig, assis à côté de moi, cherchant sur son visage les traces des séquelles de sa dernière altercation avec son fils. Je notai une légère bosse sur son nez – comme celle qu’arborent souvent les boxeurs –, rien d’autre. Cela dit, c’était amplement suffisant pour m’empêcher d’oublier dans quelle maison de malades je venais de mettre les pieds…"

"Durant toutes ces années à vivre sous son toit, il n’y avait rien, pas une seule remarque blessante et dégradante, qu’il ne m’avait épargnée. Aussi n’étais-je définitivement plus l’adolescent si fragile et vulnérable que j’avais autrefois été, je m’étais blindé au fil du temps. Mon père y avait consciencieusement veillé – tout le monde d’ailleurs, mais lui plus que tout autre. Alors certes, le fait d’avoir un public ce soir changeait quelque peu la donne, mais ce n’était pas comme si je ne m’étais pas attendu à ce que cela se produise. Puis ce n’était jamais là qu’un très sommaire avant-goût de ce dont mon père était capable… Le plus gros drame de Ludwig Nielsen n’était ni le cancer qui avait lentement rongé ma mère quand je n’étais qu’un enfant, ni même sa mort. Ce n’était pas non plus son incapacité à accéder au grade qu’il visait dans son métier, ou encore son inaptitude à garder une femme plus d’une poignée de semaines – Catherine faisant malheureusement exception. Non, c’était moi. J’étais son unique enfant et j’avais commis l’irréparable en osant le priver du fils parfait qu’il aurait voulu avoir. J’avais cessé de lutter pour essayer de me rapprocher – même de très loin – du modèle qu’il voulait m’imposer et m’étais fait une raison il y avait un bon moment de cela. Mais lui ne parvenait toujours pas à passer à autre chose… et encore moins à me pardonner".


 

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