Synopsis :
Raphaëlle est Parisienne, Canaan est Texan. Si l'une s'apprête à se marier, l'autre ne vit que pour son ranch et ses chevaux. Elle adore la ville et les sorties entre copines, il aime les grands espaces et la tranquillité. A priori, rien ne les destinait à collaborer. Et pourtant, sauver Clarendon's Hill, le ranch Gallagher, va leur faire découvrir qu'on a tous le droit à une seconde chance. Croyez-vous qu'une simple notification sur un smartphone puisse changer votre vie ?
CHRONIQUE EXPRESS
J'ai passé un moment de lecture sympa avec ce livre, qui nous narre l'histoire d'amour entre un texan et une parisienne. Au niveau de l'héroïne, je l'ai trouvée bien "couillue" pour avoir perpétré sa vengeance d'une manière magistrale auprès de son futur ex-époux, qui la trompait avec sa meilleure amie.....
Le fait que Raphaëlle travaille dans le tourisme et soit passionnée par les USA est un plus et est crédible quand elle se rend au Texas, car du coup, elle est parfaitement bilingue, même si, il est vrai, il est mentionné qu'au début elle a du mal avec l'accent texan.
Notre héros, Canaan, est l'archétype même du cowboy, en plus, c'est une ancienne star de country (il chantait avec sa famille). Ce beau gosse est toujours célibataire passé la trentaine car il a subit une grosse peine de coeur avec son ex-fiancée.....Au moins cela fait un vrai point commun entre lui et Raphaëlle.
Bon, après, au niveau de l'intrigue, rien de bien trancendent ! Vu que je suis surtout attirée par les romances "enemies to lovers", ici, ce n'est pas le cas, car nos deux héros ont clairement un coup de coeur l'un pour l'autre, même si, au début, aucun des deux ne veut se l'avouer.
Est-ce que je vous conseille cette lecture ? Pourquoi pas ? Mais ne vous attendez pas à une intrigue de fou (le coup de l'ex-fiancé qui cherche à se venger, mouis, bon...C'est du lu et du relu....)....Personnellement, vu que l'accent était bien mis entre la différence de culture entre notre parisienne et notre texan, j'aurais aimé un peu plus de "choc des cultures" à ce niveau-là ! Vu que les Texans sont connus pour leur "chauvinisme" américain et cela aurait pu mettre un peu plus de piquant dans le récit....
Par contre, un bon point pour les références culturelles, surtout au niveau musique car l'auteure, qui fait s'exprimer 3 personnages dans son livre (Raphaëlle, Canaan et Olivier) nous sert une bonne playlist dans les références citées par nos héros.
Seul bémol, que je n'ai pas compris, c'est par rapport à la difficulté des texans à prononcer le prénom Raphaëlle, au point de lui donner un surnom....Et l'archange Raphael, il existe dans la culture chrétienne américaine et le nom est bien prononcé....Alors pourquoi Canaan hésite à appeler l'héroïne pour son prénom, quitte à la nommer comme l'archange ?.....
Pour conclure, j'ai passé un moment de lecture agréable, pas forcément transcendant mais agréable, notamment comme livre de transition entre deux fortes lectures, surtout si vous aimez les romances entre personnages qui ont deux cultures différentes.
Quelques citations :
"Le clan Gallagher a exploité tous les filons possibles pour engranger les profits, sans miracle. Kerrie-Ann pense que l’idée des chalets peut s’avérer très rentable. Elle a besoin de mon avis professionnel pour proposer des séjours de qualité sans tomber dans les gros clichés. Aussi, je me suis nourrie de photos et d’articles sur l’État et la ville de Clarendon. Au début, le Texas ne m’attirait pas, moi-même pétrie de gros a priori sur les cowboys en Stetson. Merci Dallas, son univers impitoyable, Chuck Norris et Walker Texas Ranger. Et puis, j’ai découvert de grandes étendues sauvages aux frontières de la ville, des photos de tranches de vie. Les commerces, les collèges et leurs équipes de sports posant fièrement en uniforme. Les ballrooms où l’on danse le quadrille, les concours de rodéo, et même une librairie qui a l’air fantastique. Petit à petit, en partie grâce aux photos glanées sur Internet, je suis tombée sous le charme de cette ville. Et puis, Kerrie-Ann m’a vraiment donné envie de venir m’y installer tant elle a su me communiquer l’amour qu’elle éprouve pour cette métropole. Clarendon m’apparaissait de plus en plus comme une bouée de sauvetage, bien des choses me ramenaient à cette ville. Rien que son nom m’était familier. L’instagrameuse que je suis est fan de filtres qui rendent les photos bien plus belles. Étrange coïncidence, mon filtre préféré c’est le Clarendon, c’était donc un signe".
"En passant devant la boutique de souvenirs, je remarque un petit ours en peluche vêtu du maillot des Broncos17. Si je l’offrais en guise de petit cadeau de bienvenue à cette Hazelle ? non… Razaelle. NON ! Ce n’est pas ça ! Mais, putain, son prénom est imprononçable ! On va vite la rebaptiser cette frenchie avec un prénom facile à prononcer pour nous. Une musique retentit, une hôtesse annonce que le vol en provenance de Paris vient d’atterrir et que les passagers vont débarquer. Je me poste bien en vue dans le hall des entrées et sors la pancarte sur laquelle j’ai inscrit son prénom à la va-vite. Bon sang, ce que j’ai l’air tarte avec, mais je n’ai pas le choix, la demoiselle s’attend à être accueillie par ma sœur et ma nièce, je dois me faire repérer. Les premiers passagers commencent à arriver dans le grand hall, j’en laisserai sortir un maximum et m’avancerai lorsque ce sera moins le bazar, car, au milieu de toutes ces effusions, je risque de la louper. Une petite brune coiffée d’une queue-de-cheval haute, vêtue d’un jeans et d’une chemise blanche s’approche timidement de moi. Je remarque qu’elle a les traits tirés, les yeux rougis et repense à ce qu’elle vient de traverser ; je ne peux m’empêcher d’éprouver de la compassion. Pour un peu, j’aurais presque envie de la consoler. Putain ! Ressaisis-toi, Gallagher, ton vieux te flanquerait des coups pieds au cul s’il te voyait virer guimauve ! Elle pousse son caddie sur lequel sont posées deux grosses valises et une plus petite, elle sourit en voyant ma pancarte. Je la trouve vraiment très belle. Elle me tend la main et j’ai soudain la gorge nouée à l’idée de tout contact avec elle. — Bonjour, je suis Raphaëlle. Murmure-t-elle. J’essaie de répéter mentalement son prénom, mais cela est peine perdue, je ne vais pas le faire à voix haute, je vais passer pour un vrai bouseux texan. — Bonjour, Canaan Gallagher, je suis le grand frère de Kerrie-Ann. Elle me sourit timidement et me regarde l’air amusé. Je suis heureux de ne pas lire de mépris ou de condescendance dans son regard. Oh, mon Dieu ! Ses yeux sont d’un bleu peu commun, ils ressemblent à des yeux de poupons. C’est vrai, Quinn en a une dont les yeux ont cette même nuance, c’est ahurissant. Ils sont magnifiques et je ne peux m’empêcher de me noyer dans son regard. Elle me dévisage et me regarde de haut en bas puis de bas en haut. Mmm, j’espère qu’elle aime ce qu’elle voit. Oh, ma vanité finira par me perdre, c’est sûr. — Ma sœur a eu un léger empêchement. Venez, je vais vous expliquer ça devant un café, si vous voulez bien. Elle fronce les sourcils comme si elle tentait de lire en moi, son visage se fige, elle semble sur ses gardes. J’ai bien envie de lui dire que, même si l’État du Texas est sordidement réputé pour des faits divers atroces, comme celui qui a inspiré le film Massacre à la tronçonneuse, nous ne sommes pas tous des psychopathes. Ou, du moins, moi, je n’en suis pas un. Ce serait plus agréable pour moi qu’elle se détende un peu, j’ai envie de lui signifier qu’elle n’a pas d’autre choix que celui de me suivre. Mais en faisant cela, je passerais pour un goujat. J’ai déjà une réputation d’ours mal léché dans le comté, j’aimerais qu’elle se fasse sa propre opinion. Elle hoche la tête en souriant. — OK, je vous suis. En effet, un bon café me fera du bien, merci beaucoup, Monsieur Gallagher. — Canaan ! Moi, c’est Canaan, OK ? Monsieur Gallagher, c’était mon père, dis-je en lui faisant un clin d’œil. Installés à table, nous attendons que le serveur nous apporte notre commande, je lui explique que ma nièce s’est fait une entorse au poignet en chutant de cheval. Ma sœur voulait l’accueillir en personne, mais elle devait conduire sa fille à l’hôpital. Comme j’étais à Amarillo pour négocier la vente de chevaux, j’en ai profité pour venir la chercher. Le silence s’installe entre nous, je ne suis pas très doué pour discuter avec des femmes que je ne connais pas, surtout une qui vient d’ailleurs. Que pourrais-je bien lui dire à celle-là ? C’est une Parisienne, je ne connais rien à la haute-couture et à la pâtisserie moi ! Je m’aperçois que je suis plein de clichés et me sens stupide. Moi qui râle après les gens et leurs a priori sur les Texans, voilà qu’à présent je réduis cette charmante personne à une caricature grossière : Parisienne, férue de mode, dévoreuse de gâteaux et d’escargots. Parle, mais parle, sombre crétin ! Dis quelque chose, n’importe quoi ! Mais parle-lui, bon sang ! Par la grâce de Dieu, le serveur arrive enfin avec notre commande. Pour elle, un café latte accompagné d’un gigantesque muffin aux myrtilles. Et pour moi, un café noir très serré, le dixième de la journée car ma nuit a été torride et très courte. Le serveur revient avec un brownie, j’ai besoin de reprendre des forces. Je la regarde manger son muffin avec appétit. Elle a meilleure mine, son visage s’éclaire peu à peu, elle semble plus détendue. J’ai même droit à un sourire, timide, certes, mais je m’en contente. Une fois son café bu et son muffin dévoré, elle regarde autour d’elle et je la vois soupirer. Je comprends alors qu’elle commence à réaliser qu’elle se trouve loin de son pays, de sa famille, de tous ses repères. J’imagine que cela ne doit pas être simple. Je me lève pour aller lui chercher un verre d’eau fraîche au comptoir, lorsque je reviens à notre table, elle pleure. Je suis troublé et cela n’a rien de sexuel. Autant, il y a dix minutes, je peux vous dire que j’étais à l’étroit dans mon jeans, car elle est vraiment très séduisante, autant, là, j’ai juste envie de la serrer dans mes bras et de la consoler. Non, contrairement à ce que l’on dit dans ma bourgade de Clarendon, je ne suis pas un vieux garçon au cœur de pierre, aigri par la solitude et la rancœur ; Je suis juste un célibataire de plus de trente ans qui n’a pas trouvé la femme de ses rêves. Je pense que si j’ai autant d’empathie pour elle, c’est certainement parce que j’ai vécu un peu la même situation. Je réalise que, mêmes des années après, la blessure est toujours là. Machinalement, je me gratte la nuque et je réprime un rire moqueur. Un jour, j’ai eu le cœur brisé, comme elle. L’amour de ma vie me l’a arraché à mains nues, l’a piétiné sans vergogne. Elle s’en est allée la fleur aux dents et en sifflotant, comme si notre histoire n’avait jamais existé. Il y a des années de cela, j’étais chanteur au sein du « Kandy Gallagher Country Band », le groupe de ma mère, star internationale de Country musique"
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