Pour la plupart des gens, Cillian Fitzpatrick est le feu qui a tué Bambi. La maladie qui emporte des chatons innocents. Le réchauffement climatique qui détruit des milliers d’espèces. Cette image de méchant, Cillian n’en avait rien à faire, jusqu’à ce qu’elle commence à nuire à la Royal Pipelines Company. S’il veut sécuriser son avenir de P-DG, il va devoir améliorer sa réputation. Et quoi de mieux pour cela qu’un mariage ? Un malheur n’arrivant jamais seul, il a déjà la candidate idéale : Perséphone Penrose. La femme à qui il a sauvé la vie quelques années plus tôt et qui lui a déclaré un amour éternel avant de se marier avec un imbécile qui l’a laissée seule et endettée. Elle a besoin d’argent, et lui d’une épouse douce et jolie qui saura gagner le cœur du public. D’ailleurs, s’il en avait un, il serait presque excité de faire découvrir à cette jeune idiote sa vision personnelle de l’enfer…
CHRONIQUE EXPRESS
Lancée dans ma foulée des œuvres écrites par l’auteure américaine LJ Shen, j’ai décidé de m’intéresser à sa nouvelle saga « Boston Belles », comme maintenant, je sais que l’on peut lire un tome indépendamment d’un autre, sans être perdu (car il y a toujours des petites allusions, des remises au point pour nous rappeler les précédents événements arrivés aux personnages des autres tomes ), j’ai donc décidé de débuter cette saga par le second tome, car le 1er ne m’inspirait guère (au niveau du caractère du héros)….
Par contre, ouh la la ! Avec Cillian, le héros du 2ème tome, c’est du lourd !!!! Si vous aimez les personnages masculins froids et calculateurs, qui cachent une profonde faille émotionnelle, allez-y, foncez !
Par contre, comme dans beaucoup d’œuvres de L.J Shen, nous avons souvent droit à un homme dominateur qui a tendance à « faire du mal » à l’héroïne, généralement au niveau psychologique, que ce soit par harcèlement, jeu de pouvoir, compétition, injustice, pression, chantage…..Ici, dans « The Villain », nous n’y échappons pas !
Ce qui est intéressant dans ce livre, c’est qu’il débute avec une sorte de « flashback » d’un moment clé des héros du 1er tome : Leur mariage. (vu que je n'ai pas lu "The hunter", je ne sais pas si ce passage est évoqué en aparté dans celui-ci...).
A ce moment là, Persephone, notre héroïne est demoiselle d’honneur. Sa sœur aînée, Emmabelle, et elle-même, sont très amies avec la mariée, Sailor qui épouse Hunter, le frère de Cillian mais aussi de Aisling, la dernière fille du quatuor de nos fameuses « Boston Belles » qui trouveront chacune leur tour l’amour….
Pour le mariage de Sailor, Persy, notre belle petite blondinette, a la mauvaise idée de décorer ses cheveux avec de fleurs cueillies dans le jardin….Mais le problème c’est qu’elles sont toxiques et elle en pince quelques unes dans sa bouche, comme elle le ferait avec des barrettes pendant qu’elle fait sa coiffure….Cillian va arriver et la surprendre en train de s’empoisonner. Il va la sauver, même s’il ne montre aucune émotion – malgré une scène forte en émotion, justement !!!!!
Car cet homme est froid et distant et fait tout pour garder le contrôle notamment par des tiques nerveux, et il va même jusqu’à contrôler ses pulsations cardiaques (on comprendra pourquoi dans le livre, et finalement, il a de très bonnes raisons….).
Cillian est plus âgé que Persephone vu qu’ils ont douze ans de différence. Il sait qu’elle lui est interdite, mais lui aussi est attiré par elle (même s’il fait tout pour ne pas le lui montrer)……Après cet incident, il surnommera Persephone « Fille aux fleurs ».
Quand nous retrouvons nos deux héros dans le «présent », soit trois ans plus tard, Persy est désormais maîtresse d’école en maternelle. Elle est douce et chaleureuse, un vrai rayon de soleil.
Car après avoir avoué ses sentiments à Cillian le fameux jour de l’empoisonnement, celui-ci l’a vite rabrouée, et même si elle est folle de lui, elle s’est finalement tournée par dépit vers un autre homme qui ne va lui apporter que des ennuis, car en plus, il va la quitter, la laissant seule pour régler des dettes qu’il a contracté auprès de personnes peu recommandable (vu que Persephone a fait l'erreur de se marier avec lui et donc, elle est aussi "responsable" si son mari a des dettes…).
Cillian va intervenir, mais il va aussi « acheter » la jeune femme pour qu’elle devienne son épouse « en public » car il a besoin d’une bonne image d'homme rangé (et d’une mère pour ses futurs héritiers) et il sait très bien qu’elle craque pour lui depuis son adolescence…..
Leur petit jeu de chat et de la souris m’a énormément plu. Certes, Cillian est un serpent parfois très flippant par certains aspects, mais à d'autres moments de par son attitude, on peut sentir qu’il tient à Persephone à sa manière et s’il ne peut pas vraiment se « laisser aller » à l’aimer, il y a aussi des raisons !
J’ai adoré Persephone qui ne s’est jamais découragée et qui a persévéré dans sa conquête du cœur de glace de Cillian…..De plus, elle est douce et empathique, car elle va même jusqu'à continuer à rendre visite à la grand-mère esseulée de son ex-mari....Et puis, c'est une rêveuse, une idéaliste, une romantique.....L'intervention de sa tante Ilda avec ses messages dans les nuages nous le prouvent !!!
La romance entre Cillian et Persephone est peu conventionnelle car il y a des facteurs extérieurs qui entrent en jeu et qui ne dépendent pas de la bonne volonté de chacun d’eux….Il faut vivre avec certaines tares, certains handicaps…Il faut s’adapter !
Je vous recommande totalement ce 2ème tome de la saga « Boston Belles » !!!!
Et j’ai maintenant hâte de lire le 3ème tome qui concerne également un homme froid et, cette fois-ci dangereux, l’homme de main de la famille Fitzpatrick, Sam Brennan (le frère de Sailor, l'héroïne du premier tome), dont est amoureuse Aisling, la petite sœur de Cillian, depuis des années mais c’est un amour à sens unique car cet homme semble incapable d’aimer…..Bref, on verra bien !
Attention zone spoilers !
J'ai évidemment adoré le fait que Cillian soit un héros atypique puisque atteint du syndrome de Gilles de la Tourette et que c'est pour cela qu'il garde constamment le contrôle, à cause d'une intervention médicale pour lui retirer un maximum de sentiments.....Afin qu'il ne perde pas son sang froid.....Son secret partagé avec son ex-meilleur ami et maintenant concurrent était un plus dans le récit !....Et Persephone s'est débrouillée à merveille pour sauver son homme, et par la même occasion, sauver la famille de "l'ennemi" de Cillian....
Quelques citations :
"Pendant que ma grande sœur Emmabelle courait après les écureuils, jouait au foot avec les garçons et grimpait aux arbres, Tilda et moi admirions le ciel. — Tu m’enverras un signe ? demandai-je dans la chambre lugubre. Que tu es là dans le ciel ? Un éclair ? De la pluie ? Oh ! je sais ! Peut-être qu’un pigeon peut me faire caca dessus. Maman posa sa main sur mon épaule. Comme le dirait ma sœur Belle, il fallait que je me détende, et vite. — On va passer un marché, proposa ma tante dans un petit rire essoufflé. Comme tu le sais, les nuages sont plus fiables que les étoiles filantes. Communs, mais magiques. Quand le temps viendra et que tu auras grandi, demande ce que tu veux – une chose que tu veux vraiment –, tu verras alors un nuage solitaire dans le ciel, et j’exaucerai ton souhait. C’est comme ça que tu sauras que je te regarde de là-haut. Tu n’as droit qu’à un seul miracle, Perséphone, alors fais bien attention à ce que tu souhaites. Mais je te le promets, quel que soit ton vœu, je te l’accorderai. J’avais gardé mon Vœu Nuage pendant onze ans, le préservant tel un précieux héritage. Je ne m’en étais pas servie quand mes notes avaient baissé. Ni quand Elliott Frasier avait inventé le surnom Perséfolle Pénisrose en seconde, qui m’avait suivie jusqu’à la fin du lycée. Ni même quand papa s’était fait virer et que les McDo et l’eau chaude étaient devenus des luxes rares. Finalement, j’ai gâché mon Vœu Nuage en un instant, en toute imprudence. Pour un désir voué à l’échec, un béguin stupide, un amour non réciproque. Pour l’homme que tous les médias américains appellent « le Méchant ». Pour Cillian Fitzpatrick".
" C’était encore plus fou qu’elle soit celle qui m’avait présenté l’homme qui occupait désormais quatre-vingts pour cent de ma capacité cérébrale et presque tous mes rêves. Le Méchant qui me brisa le cœur sans même se rendre compte de mon existence. J’étais en train de faire les cent pas dans la chambre pour essayer de dessoûler. Soudain, je m’arrêtai pour me pencher à la fenêtre, levant la tête vers le ciel estival. Un nuage solitaire glissait paresseusement autour du soleil, promesse d’une journée radieuse. — Tata Tilda, quelle surprise de te voir ici ! Comment vas-tu ? Ce n’était pas la première fois que je parlais à un nuage comme si c’était ma chère tante, je ne pouvais donc pas mettre cette extravagance sur le compte de mon état d’ébriété. — La météo est bonne. Sailor va apprécier. Comment tu me trouves ? Je tournai sur moi-même devant la fenêtre dans ma robe vert sapin en repoussant mes cheveux. — Tu crois qu’il va enfin me remarquer ? Le nuage n’avait pas besoin de répondre pour que je le sache – non. Il n’allait pas me remarquer. Il ne me remarquait jamais. Je doutais même qu’il sache que j’existais. Cela faisait cinq ans que je le connaissais, et il ne m’avait jamais adressé un mot. Poussant un soupir, j’attrapai les fleurs cueillies plus tôt devant la suite nuptiale et les collai à mon nez pour inspirer avidement leur parfum. Elles sentaient le chaud et la fraîcheur, comme le printemps. Les fleurs étaient roses en forme de cœur et j’eus l’idée d’en décorer ma chevelure, partiellement relevée. Je coinçai quelques tiges entre mes dents et les glissai une à une dans ma coiffure. Je sentis de la sève visqueuse sous ma langue et je pestai. — Je sais, je sais, je devrais l’oublier. Passer à autre chose. La frontière est mince entre le romantisme et la stupidité. Je crois que je suis restée entre les deux pendant quatre ans de trop. Cela faisait cinq ans que je nourrissais cette obsession pour l’aîné des Fitzpatrick. Une demi-décennie, bon sang ! J’avais comparé tous les mecs avec qui j’étais sortie à ce magnat inaccessible, je le regardais avec des étoiles plein les yeux, et j’avais lu tout ce qui se disait de lui dans les médias. Décider de l’oublier ne suffisait pas. J’avais déjà essayé. C’était tout ou rien. Je devais utiliser le vœu de Tante Tilda pour tourner la page".
"Mon corps avait décidé que c’était le moment parfait pour s’effondrer au sol, et ce fut ce qu’il se passa. Je m’écrasai sur la moquette, haletante. Voilà donc ce qu’a ressenti tata Tilda. Nullement perturbé par ma chute, Cillian ouvrit le robinet de la baignoire à pieds qui trônait au centre de la pièce, tournant le mitigeur côté bleu pour que l’eau soit glaciale. Satisfait de la température, il avança vers moi, me fit rouler sur le ventre du bout de ses mocassins, comme si j’étais un vulgaire sac de sable, puis il se pencha et posa sa paume à la base de ma colonne vertébrale. — Qu’est-ce que tu… — Ne t’inquiète pas. D’un seul geste, il arracha la robe bustier de mon corps. Le bruit sec du tissu qui se déchirait et des boutons qui sautaient fendit l’air. — Les petites filles ne m’intéressent pas. Il existait une différence d’âge entre nous. Douze ans, ce n’était pas un écart dont on pouvait aisément faire abstraction. Cela dit, ça ne me dérangeait pas du tout. En revanche, ce qui me mettait mal à l’aise, c’était mon nouvel état de nudité. Je tremblais comme une feuille à ses pieds. — Qu’est-ce que tu fous ? m’écriai-je. — Tu es empoisonnée, annonça-t-il d’un ton neutre. Cela me fit dessoûler instantanément. — Je suis quoi ? Pour toute réponse, il donna un coup de pied dans les fleurs roses posées à côté de moi, les faisant voler à l’autre bout de la pièce. Ma respiration devint plus superficielle, plus difficile. Toute vitalité quittait mon corps. L’écho monotone du gargouillis de l’eau qui se déversait dans la baignoire m’apaisait et, soudainement, je fus épuisée. J’avais envie de dormir. — Je les ai trouvées dans le jardin, murmurai-je, les lèvres pâteuses. Puis j’écarquillai les yeux en prenant conscience que… — J’ai avalé de la sève sans faire exprès. — Évidemment. Sa voix dégoulinait de sarcasme. Il me hissa sur son épaule et me porta jusqu’aux toilettes. Après avoir laissé tomber mon corps flasque à côté de la cuvette, il me releva la tête en m’empoignant les cheveux. Mes genoux gémirent de douleur. Il n’était pas tendre. — Je vais te faire vomir, annonça-t-il. Et, sans plus de précisions, il me fourra deux doigts dans la gorge. Loin. J’eus un haut-le-cœur et vomis tandis qu’il me tenait la tête".
"Je ne suis pas un gentleman, Fille aux Fleurs. Il tira une dernière fois sur le ruban, puis il s’écarta et récupéra sa veste sur le lit. Je devais réfléchir vite. Mon regard se posa sur la fenêtre. Le nuage solitaire était encore là. À me regarder. Me narguer. Attendant que je me serve de lui. Tu n’as droit qu’à un seul miracle. Celui-ci en valait la peine. Je pris une profonde inspiration et prononçai les mots à voix haute : je ne voulais pas faire les choses à moitié au cas où il y aurait des conditions cachées et que j’aie besoin de faire tout un rituel magique. — Je souhaite que tu tombes amoureux de moi. Les mots surgirent de ma bouche comme un blizzard, figeant Kill sur place alors qu’il se dirigeait vers la porte. Il se retourna : son visage était un masque parfait de cruauté impitoyable. Prenant une inspiration, je poursuivis : — Je souhaite que tu tombes si fou amoureux de moi que tu seras incapable de penser à quoi que ce soit d’autre. De manger. De respirer. Quand ma tante Tilda est morte, elle m’a accordé un miracle. C’est le vœu que je choisis. Ton amour. Il existe un monde au-delà de tes murs de glace, Cillian Fitzpatrick, et il est rempli de rires, de joie et de chaleur. Je fis un pas vers lui, les genoux tremblants. — Je vais te rendre ta faveur. Je vais te sauver la vie à ma manière. Une malédiction. Un sort. Un espoir. Un rêve. Pour la première fois depuis qu’il était entré dans la pièce, je vis sur son visage quelque chose qui ressemblait à de la curiosité. Même mon corps nu étalé sur ses genoux ne l’avait pas fait sourciller. Mais je venais de fendiller sa façade, même si ce n’était qu’une minuscule fêlure. Il fronça les sourcils, puis il s’avança vers moi, réduisant l’espace qui nous séparait en trois enjambées décidées. Dehors, Belle et Aisling tambourinaient à la porte, hurlant que nous étions en retard. Ma vie entière devint floue à cet instant précis. Et mon fantasme soigneusement élaboré se transforma en cauchemar".
"— Je vais m’occuper de tes problèmes d’argent et de ton divorce. Je vais tout régler. Ce ne sera pas un prêt, mais un don. Mon corps s’affaissa de soulagement. — Oh mon Dieu. Cillian, merci infinim… — Laisse-moi finir, siffla-t-il, sa voix claquant comme un fouet dans l’air. Je ne gâche jamais une bonne crise, et la tienne pourrait m’être très avantageuse. Tu n’auras pas à me rembourser parce que ta compensation se fera sous une forme non conventionnelle. Tu vas devenir ma femme. Tu vas m’épouser, Perséphone Penrose. Sourire pour les caméras et pour moi. Assister à des galas de charité en mon nom. Et me donner des enfants. Autant que nécessaire jusqu’à ce que j’aie un fils. Que ce soit au bout d’un, trois, ou six enfants. — Tout ce que tu voudras ! m’écriai-je, m’empressant d’accepter son offre avant de la comprendre. Je serai ravie de… Une seconde, quoi ? Pendant un long moment, je me contentai de le fixer du regard. Est-ce qu’il se moquait de moi ?".
"Je n’étais pas Hunter. Je n’étais pas capable d’aimer ni même d’apprécier ma femme. La tolérer ? Possiblement, mais seulement si nous réduisions notre communication à une interaction par mois. Et puis, le jour où mon frère avait épousé Sailor Brennan, j’avais failli laisser Perséphone mourir empoisonnée juste pour éviter d’être seul dans une pièce avec elle. J’avais été à deux doigts de la dévorer. De planter mes dents dans ce joli cul ferme. De me frotter contre ses seins jusqu’à jouir dans mon boxer. Et voilà que je bandais dans une pièce remplie de gens. Génial. Perséphone était trop compliquée, trop chaotique et représentait une trop grande tentation pour que je cède. Minka était le bon choix. Jamais je ne penserais à elle sans le vouloir".
"— Calme-toi, murmura-t-il. Tu n’auras pas ton conte de fées, Fille aux Fleurs, alors autant le vendre aux autres. Fais un grand sourire. — Tu n’es pas mon prince charmant, lâchai-je en repensant à la conversation que j’avais eue avec ma sœur le soir où je lui avais annoncé mes fiançailles. Tu es le méchant. — Il est vrai qu’effrayer les gens est mon plus grand atout. Il baissa la tête, faisant mine de se blottir contre mon cou, sa voix basse et rauque de baryton résonnant au plus profond de moi. — Mais que sont les méchants, ma chère épouse, sinon des héros incompris ?".
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