jeudi 22 décembre 2022

LA VIE EN VRAI [Chronique express]



Emma Green
Les Editions Addictives (2022)
472 pages

Synopsis :
Et si s'accepter comme on est, c'était commencer à vivre pour de vrai ? À 17 ans, Louve est la victime des Royals, ces élèves populaires qui la harcèlent au lycée comme sur les réseaux sociaux jusqu'à la pousser au pire. Mais quand on touche le fond, il n'y a plus qu'une chose à faire : remonter. Aidée de sa famille, parfois maladroitement, Louve décide de rendre les coups et se rapproche du plus cruel de tous, l'intouchable Lazare Nightingale. Sous ses boucles brunes, Laz ne cherche qu'une chose : qu'on lui fiche la paix. Et tant pis si pour ça, il doit se montrer odieux. Mais il n'imagine pas encore que sous la fragilité de Louve se cache une guerrière. Ni que son attirance pour elle va peu à peu briser ses barrières. Emma Green nous plonge dans l'histoire d'un premier amour qui sauve la vie...

[Chronique express]

Je suis assez mitigée à propos de « La vie en vrai ». J’ai apprécié certains points, mais j’ai aussi levé les yeux au ciel à d’autres moments….Cette romance avait pourtant tout pour me plaire puisque c’est un « enemies to lovers ».

 

Nous avons ici notre héroïne, Louve, une jeune fille de 17 ans qui fait une tentative de suicide dès les premières pages…Le ton est donné !... Même si, d’après moi, ce drame est un peu trop vite « balayé  de la main » et la jeune fille revient relativement rapidement dans son établissement sans être "plus" traumatisée que cela (elle a failli mourir quand même et s'est tapé des jours de coma...).

 

Et surtout, c’est à la limite elle qui est punie, car elle doit « subir » des séances avec le psy scolaire alors que les élèves harceleurs ne sont pas du tout inquiétés….Et j’avoue que je ne comprends pas trop la réaction, ou plutôt le manque de réaction de la part de ses parents surtout que ceux-ci semblent avoir énormément de caractère…Son père, je l’aurais bien vu « tout casser » dans le lycée, de l’impression qu’il m’a donné…

  

J’aime bien lire de temps en temps des romances qui se passent dans les lycées et ce livre me plaisait bien dans de nombreux aspects, mais je pense que mon âge (ou plutôt mon expérience de la vie) ne me permettent plus de laisser passer certains détails « too much »…Notamment les harceleurs qui sont tous des « gosses de riches »….Et le harceleur principal, notre héros, Lazare, avec ses bouclettes, oui, bah on a déjà vu ça avec le mythique manga « Hana Yori Dango » il y a plus de 20 ans…Je vous épargne mon avis de déjà vu mille fois avec le bal de promo américain, les bons sentiments et le discours de fin « All you need is love », sans parler des scènes de « révolte » avec les maillots de bain….

 

Ce livre souffre d’un manque de nuance, de subtilité et d’originalité (surtout quand on a lu, comme moi, un paquet de livre sur ce genre de sujet) mais il devrait trouver son public (notamment des lecteurs novices), car l’histoire est néanmoins prenante et on a envie de savoir comment tout cela va se terminer et si les « méchants » vont être punis ! (Bon, perso, j’avais deviné très rapidement qui était à l’origine du calvaire de Louve…).

 

Je n’ai jamais lu de livres du prolifique duo d’auteures françaises « Emma Green » mais j’ai bien compris que « Une vie en vrai », était un spin-off de deux autres romans (le premier raconte l’histoire d’amour des parents de Louve et l’autre livre nous narre l’histoire d’amour de sa tante)….J’apprécie bien ce genre de procédé car cela nous permet de voir comment évoluent les personnages. Cependant, je ne suis pas certaine de lire un jour l’un de ces deux livres, on verra bien….

 

Le fait que l’histoire se déroule aux USA et que l’héroïne arrive de France (de Paris, plus exactement) cela n’a finalement pas vraiment de réel impact dans l’histoire, sauf que Louve n’arrête pas de manger des carambars pour « se calmer »….Et cela explique aussi que dans cet établissement de riches, beaucoup de lycéens soient de « double nationalité », donc certains de familles royales…

 

Pour conclure, « La vie en vrai », vous l’aurez compris, n’est pas totalement à mon goût ! Ou plutôt, il me donne une impression de réchauffé voire de sur-réchauffé …

 

Avec par-dessus le marché, une pointe de propagande de la doxa actuelle à laquelle il faut absolument adhérer pour ne pas se faire traiter de « vieux con réactionnaire »…Aie aie aie !!! Pitié !!! Les auteures ont, apparemment, cherché à cocher le plus de cases concernant les critères « sociétaux actuels qui font le buzz »  jusqu’à, parfois s’en emmêler les pinceaux (l’allusion à « la panthère », j’ai un peu tiqué surtout venant de la personne qui le dit….). 


Après, je ne peux pas non plus donner une « mauvaise note » à ce livre, car je l’ai lu jusqu’au bout, j’ai apprécié  la romance avec la relation amour/haine entre nos deux personnages principaux et j’ai également été touchée par la volonté de Louve de ne pas se faire bouffer par une horde de hyènes ignobles…Mais certains personnages secondaires étaient vrai trop caricaturaux voire ridicules pour que j'apprécie totalement ma lecture...Donc, à vous de voir si vous voulez lire « Une vie en vrai » !


Quelques citations :

"Un enfer. Mon enfer. « T’es morte, t’es morte, t’es morte ! » Je ne sais plus si je ris ou si je pleure. Je ne sais même plus qui m’a invitée à cette soirée du Nouvel An. Un de ces gosses de riches qui porte des costards avant même la majorité et vient en voiture de luxe au lycée, une de ces garces au corps parfait qui s’est déjà payé une rhinoplastie, des seins tout neufs et une épilation laser pour régler ses problèmes de confiance en elle. Des vrais problèmes, ils n’en ont pas. Pour fêter la nouvelle année, ils privatisent une piscine de Boston, invitent tous les terminale et se bourrent la gueule au champagne. Qui fait ce genre de choses ? Je ne sais pas. Je ne sais même plus pourquoi je suis venue. Comment ça aurait pu finir autrement ? Ils ont passé les quatre premiers mois de l’année à me harceler, m’insulter, me rabaisser, m’ignorer, m’humilier, au choix… Comment j’ai pu croire que ce serait différent ce soir ? Je voulais juste essayer. Je ne sais plus. Mais tout ce que je sais, c’est qu’il faut que ça s’arrête".

"Je retourne à l’intérieur et je vois mon portable qui s’emballe sur le comptoir. Ça vibre, ça clignote, ça s’excite sur le groupe WhatsApp des Royals. Autoproclamés ainsi. Le mot est sorti tout seul de ma bouche le jour de la rentrée et dès le lendemain, tout le monde nous appelait comme ça. L’année dernière, il paraît que c’étaient les Supremes qui faisaient la loi au lycée. Cette année, c’est nous, l’élite des terminale, la bande à craindre, envier, admirer. Et surtout à respecter".

"@Nightbird Alors Louve Larsson, t’es morte ou pas ? Faudrait se décider, à un moment… Pas cool de ne pas tenir ses amis au courant. C’est qu’on s’impatiente, nous : les Royals ont un truc à fêter ou pas ? Et pour tes funérailles, tu préfères des fleurs blanches ou noires à jeter sur ton cercueil ? Je me disais qu’une pluie de glaçons, ça aurait quand même plus de gueule. Tu me dis ! XoXo   Sueurs froides. Crise de panique. Envie de me planquer sous mon lit, réflexe de survie. Et puis envie de tout casser… Les doigts qui tapent ces horreurs, les dents parfaites qui doivent dépasser de son petit sourire cruel pendant qu’il m’envoie ce message haineux. Night Bird, qui d’autre ? Tout le monde sait qui se cache derrière ce pseudo : Lazare Nightingale. Lui aussi a débarqué au Lycée international de Boston cette année. Dans la même classe de terminale que moi. Pas de bol. Et apparemment, il n’a pas eu le droit au bizutage réservé aux nouveaux. À lui, on a déroulé le tapis rouge. On a ouvert le cercle très sélect des Royals. C’est peut-être même lui qui en est à l’origine. Comment je le saurais ? Je n’en fais pas partie et je crois que je serais la dernière sélectionnée, si une telle chose devait arriver. Enfin tout le monde connaît Laz. Tout le monde l’admire. L’envie. Le craint. Le veut. Il a tout pour lui. Il ne veut rien de personne. Il fait des mystères sur sa vie, sa famille, son avenir, il joue les solitaires mais il est probablement l’héritier d’une grande fortune, d’une immense multinationale ou d’une famille royale".

"Il ne frime même pas, pas besoin. Il survole la vie, intouchable, du haut de son mètre quatre-vingts, ou peut-être un peu plus, qui le fait dépasser la plupart des mecs… mais sans avoir l’air perché de ces géants maigrichons qui ont grandi trop vite. Il a cette démarche nonchalante, souple et silencieuse, presque animale. Tous ces gestes faciles, cool et même pas calculés. Ce corps athlétique, sûrement sans rien faire – il n’est pas du genre à se tuer au sport ou à s’abaisser à transpirer à la salle de musculation. Il a juste été insolemment gâté. Tout le monde rêverait de posséder ses épaules carrées, ses bras musclés, ses jambes fines, ses longues mains, son visage aux traits fins, durs mais réguliers, sa peau sans défaut, ses dents blanches et bien alignées, et quand on y réfléchit, c’est comme si la nature avait décidé de tout lui donner, pour bien rappeler aux autres comme elle est injuste. Ses cheveux bouclés qui retombent en désordre sur son front arrivent même à donner un air romantique au plus grand salopard qui soit. Et qu’il est. Et puis ses yeux qui vous tuent d’un seul coup, lumineux à vous éblouir juste parce qu’il vous fait le cadeau de les poser sur vous, mais sombres à vous donner des idées noires quand il a décidé de vous rappeler qui il était. Lazare".

"Si j’arrête de courir, si je quitte le cours de sport, si je laisse échapper la moindre larme : j’aurai perdu. Ils auront tous à nouveau gagné. Night aura à nouveau l’ascendant sur moi. Alors je tiens, je serre les poings, je cherche mon souffle, j’essaie de repenser à Willa et à sa force.   « C’est normal de se sentir mal à 17 ans. » « Ce n’est pas à toi de changer qui tu es. » « S’ils font ça, c’est pour détourner l’attention de leurs propres insécurités. » « Être différent, ça demande du cran. » « On est jugé quoi qu’on fasse… » « Si tu ne peux pas te foutre du jugement des autres, apprends à vivre avec. » « Il faut que ça glisse sur toi. » « Tu vas lui montrer et leur montrer à tous de quoi tu es capable".

"Il se rapproche de moi une nouvelle fois, lentement, de la même manière qu’un prédateur cerne sa proie. – Tes yeux perçants n’ont pas percé le moindre de mes mystères, Louve. Et ne rêve pas, tu ne goûteras jamais à ces lèvres. Ni à ces mains. Il les met en l’air, de chaque côté de sa tête, puis il part à reculons, fait le tour de sa Corvette et s’installe au volant. J’entends la portière qui claque et le moteur qui démarre. Il ne prend même pas la peine de le faire rugir. Après tout, c’est inutile. Ça rugit déjà si fort en moi".


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