samedi 24 septembre 2022

Et puis quoi encore ! [Chronique express]


Mariana Zapata
Les Editions J'ai Lu (2019)
Sortie originale 2016
544 pages

Synopsis :
Et si votre contrat de travail se transformait en... (mais on ne vous dira pas en quoi !) «Une chose est sûre : un jour, je vais étrangler Aiden Graves. Mon mobile ? Pendant deux ans, j'ai été l'assistante multitâche de ce grossier personnage pour lequel je me pliais en quatre, sans jamais un bonjour ni un merci en retour ! Exigeant, entêté, vegan, et aussi aimable qu'une porte fermée ― n'importe quelle fille l'aurait plaqué et c'est ce que j'ai fait (avec un pincement au coeur, j'avoue). Et cet ingrat n'a pas eu un mot pour me retenir... Alors, vous n'imaginerez pas une seconde ce qu'il est venu faire chez moi aujourd'hui. Et encore moins ce qu'il a en tête !...» Une comédie en forme de joli coup de gueule qui rapproche avec sensibilité et humour une extravertie généreuse et un taciturne carrément craquant.

CHRONIQUE EXPRESS



"Et puis quoi encore !" est un vrai coup de coeur pour moi ! 

Si j'avais su, je l'aurais lu plus tôt mais sa couverture en VF ne m'attirait pas trop (au moment où j'écris cette chronique, on verra dans les prochaines rééditions....)....Franchement, quand je vois le titre du livre en VO ("le mur de Winnipeg et moi", en traduction littérale) et sa couverture, ça donne vraiment plus envie, contrairement à la VF, mais ce n'est que mon avis et les goûts et les couleurs ne se discutent pas !

Couverture US 

En effet, "Le mur de Winnipeg" est le surnom de sportif d'Aiden Graves, notre héros masculin, qui est un joueur de football américain professionnel - et l'un des meilleurs joueurs du pays, si ce n'est le meilleur....

Nous retrouvons ici, Vanessa, notre héroïne, qui est une jeune femme sérieuse, et qui travaille depuis deux ans comme "assistante" pour un joueur célèbre de football américain....Il est très mutique et "distant" avec elle, ne lui parlant qu'en disant un minimum de mots pour aller à l'essentiel....Du coup, Vanessa en a ras le bol de sa manière de la traiter...Et un jour, elle demande sa démission.....L'agent de Aiden est totalement POUR cette démission, car il n'a jamais "apprécié" notre héroïne (on comprendra pourquoi dans le cours du récit...) mais le coup de grâce, c'est que Aiden ne réagit pas plus que cela à la démission de la jeune femme, ce qui la pousse à se dire que c'était vraiment un gros connard et qu'elle part sans remord !!!!

Seulement voilà, il ne faut pas se fier aux apparences......

Quelques semaines plus tard, Aiden va recontacter Vanessa pour lui demander un service....Comme il est canadien, il a besoin de se marier avec une américaine, pour continuer sa carrière sportive aux USA et il faut que leur couple semble "crédible" à la vue de tout le monde (il ne faut pas oublier qu'il est un sportif célèbre).....Le fait que notre héroïne soit son ancienne assistante, cela peut coller car il faut préciser que Aiden ne se montre JAMAIS en couple avec personne (et d'ailleurs, cela fait depuis le lycée qu'il n'a pas été avec une femme), car notre homme se consacrant totalement à son sport, avec une vie bien organisée entre les entrainements et de la nourriture spécialisée, calculée au gramme près....Notamment de la nourriture "sans viande".....Plat dont était Vanessa était chargée de préparer, sans un merci de la part du "Mur de Winnipeg" mais qui manque cruellement depuis que notre héroïne a démissionné (après une raison fort justifiée....Qui n'est pas de la faute de Aiden, mais il n'a rien fait non plus pour la "défendre"...).

Vanessa, depuis sa démission, s'est mise au sport, a perdu quelques kilos, sa silhouette s'est raffermie...Et son objectif est de participer à un marathon qui aura lieu dans quelques mois.....

Bref, nous avons ici un héros à la personnalité TRES complexe, qui va donner du fil à retorde à Vanessa, surtout qu'il est superbe, avec ses muscles sculptés et sa son côté "mâle dominant" poussé au maximum....Mais jamais de manière graveleuse car pour Aiden, le sexe ne fait pas partie de ses prérogatives.....Il n'est pas puceau, car il a eu des expériences au lycée, mais en tant qu'adulte sportif, il n'a jamais eu de relations avec une femme, pour garder toute son "énergie" dans sa carrière et ses entrainements......Je vous dis pas la scène où nos deux héros vont enfin "passer à la casserole....Ca va être épique !!!! AAAhhh !!!!!

Alors oui, j'ai adoré ce livre, notamment parce que l'héroïne est super attachante, le coeur sur la main, et elle manque de confiance en elle, en entendant certaines critiques sur son physique (quand elle travaillait comme assistante...). Quand elle revient en tant que "fausse épouse", elle a changé physiquement, elle n'est plus obligée de "subir" les humiliations verbales de certaines personnes car elle n'est plus l'employée de Aiden mais "sa" femme....Elle va gagner en confiance, tout en ramant vis à vis de notre beau sportif, car il joue le chaud et le froid (il n'est pas expert en relations humaines, notamment avec les femmes....)....

Aiden est tellement taciturne, désagréable avec la plupart des gens qui l'entourent (sauf avec les fans, même s'il évite les "contacts rapprochés", notamment pour les photos), et on apprendra son background familiale qui peut justifier cette attitude....

Si Aiden avait été plus "ouvert" et "sociable" dès le départ, tout ce quiproquo avec la démission de Vanessa aurait pu être évitée mais évidemment, ce livre n'aurait pas existé ! 

Il nous fallait un "handicapé de l'amour" pour que le récit prenne vie, face à une jeune femme au grand coeur et qui n'est pas insensible au charme de son patron, mais s'est fait une raison sur son manque de "sex-appeal" (en tout cas, c'est ce qu'elle croit sur elle, car en fait, quand Aiden va vraiment ENFIN avouer ses sentiments, OH LA LA !!!!! c'est le feu d'artifice et les papillons qui palpitent dans le coeur de l'héroïne (et de nous, lecteurs !!!!).

Au niveau des personnages secondaire, j'ai beaucoup aimé Zac, le co-équipier de Aiden dans l'équipe, qui squatte aussi chez lui, et qui va donner de bons conseils à Vanessa, et celle-ci lui retournera l'ascenseur quand lui aussi aura des problèmes dans sa carrière...

Il y a aussi Diana, la meilleure amie de Vanessa, qui va elle aussi donner son avis sur la relation de notre héroïne avec son patron, tout en vivant, de son côté des choses "compliquées" (qui vont faire que Vanessa va être folle d'inquiétude pour son amie....Et devinez qui va arriver comme un "sauveur" ?....)....Aaahhh que d'émotions !!!!!!! Idem concernant la famille de Vanessa....Cette jeune femme n'a vraiment pas de chance ! Et si au départ, Aiden, va merder, car il n'est pas au courant de la situation, il va bien relever la situation par la suite - pour notre plus grand plaisir, et celui de Vanessa !!!!! Aiden est FRANCHEMENT grandiose dans ces moments-là ! 

C'est un homme peu loquace mais quand il s'exprime, cela résonne (en bien ou en mal) envers toutes les personnes à qui il s'adresse ! Je suppose que c'est ça qu'on appelle le "charisme" !!!!! (et évidemment, Vanessa ne peut que tomber peu à peu sous le charme....)....Même si elle s'interdit toute relation sentimentale avec son patron.....

J'ai aussi adoré le fait que Vanessa évoque des éléments de la pop culture, notamment Dragon Ball, qui est aussi diffusé aux USA (bon, il est arrivé bien après nous en France, vu que je regardais les épisodes fin des années 80/début 90 au Club Dorothée) mais c'est marrant de voir que l'héroïne cite ce manga et qu'elle possède tous les DVD, et arrive à convaincre Aiden de regarder les épisodes - et aime ça ! (lui qui ne vivait que pour ses entrainement, ses matchs et sa nourriture "spécialisée")....Notre héros s'humanise et commence à apprécier la "vraie vie" des jeunes trentenaires "ordinaires" !

"Et puis quoi encore !" est donc un livre que je vous recommande VIVEMENT !, notamment grâce à la finesse des pensées de Vanessa qui sont toujours perspicaces et pleines d'ironie mais aussi de bon sens.....Aiden est un homme difficile à cerner mais notre héroïne va finir par percer sa carapace et quand il va se lâcher (à la fin du récit....Oui, il est dur à la "détente" dans tous les sens du terme), waouh ! c'est fabuleux et tellement romantique !

L'épilogue est super mimi et évidemment, je craque pour ce genre d'histoire d'amour avec un début difficile (et vraiment pas gagné !!!!) pour un happy end grandiose !

C'est le 3ème livre que je lis de l'auteure américaine Mariana Zapata, et je ne suis vraiment pas déçue ! C'est une femme vraiment talentueuse ! Lisez "Et puis quoi encore !" sans vous soucier du titre et de la couverture VF, franchement, vous ne le regretterez pas !!! Quelle magnifique histoire d'amour !!!!!!!!! Gros coup de coeur pour moi ! (car oui, j'aime les héros masculins "froids, bougons et taciturnes" qui se transforment en "homme heureux et comblé" à la fin grâce à l'amour d'une femme...).


Quelques citations :

"Se rendait-il compte de la patience dont j’avais fait preuve avec lui, ces deux dernières années ? Quelqu’un d’autre que moi l’aurait très probablement poignardé dans son sommeil. Moi au moins, quand je réfléchissais à la façon de le tuer, c’était le plus souvent par des méthodes indolores. Le plus souvent".

"Chaque fois qu’il se levait, sa carrure à la Hulk semblait réduire sa cuisine aux dimensions d’une maison de poupée. Il consommait ses 7 000 calories par jour. Pendant la saison régulière de foot, il montait à 10 000. Du coup, naturellement, il passait le plus clair de son temps dans la cuisine. Et moi aussi, fatalement, à lui préparer ses repas".

"Avec son mètre quatre-vingt-dix-sept, un poids pouvant monter à cent vingt-cinq kilos en milieu de saison creuse, et une présence lui donnant davantage l’air d’un héros de la mythologie que du commun des mortels, Aiden était une bête, même tout habillé. Il n’avait pas de muscles pour faire joli. Il était juste super balaise, naturellement. De partout. Je ne serais pas surprise si une radiographie révélait que même ses os étaient plus denses que la normale ! Ses muscles semblaient avoir été conçus dans le but précis de bloquer les passes et de plaquer les quarterbacks adverses".

"Sa taille, déjà, m’avait suffisamment impressionnée lors de notre première rencontre. Et son regard perçant ne faisait qu’ajouter à l’intimidation monstrueuse qui semblait suinter de chacun de ses pores. En dépit de tout cela, la première chose qui m’était venue à l’esprit en le voyant fut : Bon Dieu, la belle bête ! Je m’étais toutefois empressée de refouler mon admiration, préférant ne pas nourrir de telles pensées sur mon futur patron".

"Face à mon silence, mon nouveau patron s’était contenté de baisser le menton – ce qui était sa façon d’acquiescer, comme je l’apprendrais plus tard. — Bien.   Peu de choses avaient changé au fil des deux années qui avaient suivi mon embauche. Nous étions toutefois passés à l’usage des prénoms, et d’un peu plus de deux mots à la fois quand je m’adressais à lui. Aujourd’hui, je savais tout ce qu’il était possible de savoir sur Aiden Graves, considérant qu’il était aussi facile de lui tirer les vers du nez que de lui arracher une dent. Je connaissais son âge, la somme d’argent qu’il avait sur son compte bancaire, je savais quelles épices il n’aimait pas et quelle marque de sous-vêtements il préférait. Je connaissais ses plats favoris, la pointure de ses chaussures, les couleurs qu’il refusait de porter, et même quel style de porno il regardait. Je savais aussi que la chose qui lui manquait le plus, quand il avait du temps libre, était un chien. Pas une famille. Non. Il voulait un chien".

"Aiden et moi n’étions pas des amis. Comment aurait-il pu en être autrement, de toute façon ? Cet homme avait le choix entre trois personnes quand il décidait de s’extraire un peu de son sport. Les vacances ? Il n’en prenait jamais. À mon avis, il ne savait même pas ce que c’était. Il n’y avait aucune photo de famille ou d’amis dans sa maison. Sa vie entière tournait autour du football ; c’était le centre de son univers. Dans le grand plan de la vie d’Aiden Graves, je n’étais vraiment personne. Nous ne faisions que nous tolérer, en quelque sorte. Bien obligé. Il avait besoin d’une assistante, et moi d’un travail. Il me disait ce qui devait être fait, et je m’exécutais, que ça me plaise ou non. De temps en temps, je tentais vainement de le faire changer d’avis mais, en mon for intérieur, je savais pertinemment que mon opinion n’avait aucune importance à ses yeux".

"Aiden n’avait même pas daigné me regarder après ma déclaration. Il s’était concentré sur son saladier en répondant d’un ton nonchalant : — Dites-le à Trevor. Et voilà ! Deux ans. J’avais donné à ce type deux ans de ma vie. Sans regarder mes heures. Je m’étais occupée de lui les rares fois où il avait été malade. J’étais restée auprès de lui à l’hôpital quand il avait été blessé. C’est moi qui étais allée le chercher après son opération et m’étais documentée sur ce qu’il fallait lui donner à manger pour éviter l’inflammation, afin de l’aider à guérir plus vite. Quand il perdait un match, j’essayais toujours de lui préparer son petit déjeuner préféré le lendemain matin. Je lui avais acheté un cadeau d’anniversaire que j’avais hésité à laisser sur son lit, craignant d’être maladroite. Que m’avait-il donné, lui ? J’avais passé mon dernier anniversaire sous la pluie dans un stade du Colorado parce qu’il tournait une publicité et voulait que je l’accompagne. Le soir, j’avais dîné seule dans ma chambre d’hôtel. Sérieux, Vanessa, qu’est-ce que tu attendais de lui ? Il ne m’avait pas demandé de rester – ce que je n’aurais pas accepté, de toute façon –, ni même lancé un petit « J’en suis navré, je te regretterai », formule que j’avais entendue chaque fois que j’avais quitté un boulot. Rien. Il ne m’avait rien donné. Pas même une simple accolade".


"— Je sais que ce n’est pas le moment, mais je vais te trouver quelqu’un d’autre, annonça le fumier sur pattes. Elle t’a dit qu’elle démissionnait, n’est-ce pas ? J’entendis vaguement le « mmh » affirmatif d’Aiden. — Bien. Je vais te trouver une remplaçante fissa. Ne t’inquiète pas. — Je ne m’inquiète pas, répondit le traître qui ne m’avait pas défendue. — J’avais un peu peur que tu le vives mal, reconnut Trevor. — Elle fait ce qu’elle veut, dit Aiden d’une voix dénuée de toute émotion qui confirmait à elle seule son propos. Quel salaud ! — Je ne l’ai jamais beaucoup aimée, de toute façon, reprit Trevor. Moi non plus je n’avais jamais beaucoup aimé Trevor, mais bon sang ! Ils n’avaient pas des choses plus importantes à se dire que de me casser du sucre sur le dos ? En plus, j’allais le quitter, ce job, alors à quoi bon faire la liste de mes défauts maintenant ? Aiden laissa échapper un bougonnement, et les insultes continuèrent de fuser. — Et puis, je devrais pouvoir te dégoter quelqu’un de plus agréable à regarder, conclut Trevor. Qu’est-ce que tu en penses ? Trevor rit ; apparemment, il était content de sa blague. J’attendis. Et attendis encore qu’Aiden lui dise de se taire et de faire son boulot. En vain. Il ne prononça pas un mot. Après tout ce que j’avais fait pour lui ! Il allait donc laisser Trevor me débiner, comme ça ? À mes yeux, aucune personne correcte n’aurait toléré cela. Personnellement, je n’aurais jamais laissé personne dire du mal d’Aiden. Sauf quand Zac et moi le faisions pour nous amuser, mais je partais du principe qu’il s’agissait d’un défoulement nécessaire à notre survie, lui étant son colocataire et moi son larbin. Mais cette conversation-là avait des airs de haute trahison. J’avais beau être son employée, il aurait tout de même pu s’émouvoir de mon départ. Et par-dessus le marché, voilà qu’il laissait ce salopard parler de moi en des termes plus qu’insultants, sans broncher ! J’avais toujours maintenu un certain standing dans mon look pour venir travailler. Avec mes cheveux auburn naturellement raides, j’étais presque toujours bien coiffée sans rien faire que les laisser détachés sur mes épaules. Je me maquillais et soignais ma tenue vestimentaire. Sans être une beauté, je n’étais pas vilaine non plus – du moins, c’est ce qu’il me semblait. Et, d’accord, je ne faisais ni du 34, ni du 36, ni même du 38, mais de là à ce que Trevor dise que j’avais des grosses miches !".

"On me draguait régulièrement. Si je voulais un mec, je pouvais en avoir un, et pas un qui ressemblerait à Shrek, bon Dieu ! Pour qui se prenait-il, ce gros enfoiré ? Il s’était regardé, lui ? Ce n’était pas vraiment Keanu Reeves, non plus".



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