Synopsis :
Louna, jeune étudiante, n'avait absolument pas prévu de passer son été à la campagne. Réviser seule dans cette grande maison familiale ? Quelle idée ! Sans compter le manque de sa meilleure amie, les insectes et... toute cette nature. Seule âme humaine à l'horizon ? Une vieille tante qui grince autant que les portes. Puis que dire de ce voisin taciturne, peu aimable, qui a failli la renverser sur son vélo ? Gabriel n'a pas de temps à perdre. Agriculteur, il croule sous le travail, tout en essayant de gérer au mieux sa vie personnelle. Célibataire et papa d'une petite fille de 3 ans, il n'a que faire de sa nouvelle voisine pour l'été. Trop jeune pour lui, la pétillante citadine n'a pas sa place ici. Mais Louna s'ennuie et croise bien trop souvent le chemin de Gabriel... Quand le désir s'en mêle, tous les éléments se déchaînent ! Est-ce que l'amour pourrait se trouver là, juste où on ne l'attend pas ?
CHRONIQUE EXPRESS
"Quoi qu'ils en disent" est une très belle romance entre une étudiante et un agriculteur jeune trentenaire.
Louna, est âgée de 20 ans et "cherche sa voie", surtout qu'elle est "forcée" par ses parents - enfin surtout son père - à faire des études pour un métier qui ne la passionne pas : Ostéopathe (ses frères ont fait des études de médecine, comme leur père). Alors que elle, elle préfèrerait travailler dans le domaine de la petite enfance, être ATSEM dans une maternelle, par exemple (mais évidemment, elle n'ose pas le dire à son père car ce n'est pas un "métier valorisant" à ses yeux...).
Elle habite à Lyon. Ses parents l'envoie au mois d'août dans un petit village en Ardèche où ils ont une maison secondaire afin qu'elle fasse sérieusement ses révisions, dans le calme et sans influences de ses amis citadins et fêtards.
Gabriel, quant à lui, est agriculteur dans ce petit village, il élève des vaches laitières. Il a une petite fille, Zélie, âgée de 3 ans. Il est séparé de la mère de sa fille car celle-ci l'a trompé avec un autre homme dans leur lit conjugal.....Cela dit, malgré le fait que toute la faute revienne à Emilie, c'est Gabriel qui est "mal vu" dans le village et depuis une année, Emilie essaye de se racheter auprès de notre agriculteur sexy, mais quand la confiance a disparu, il y a peu de chance de revenir en arrière.....
Cette romance, je l'ai adorée, je l'ai dévorée, déjà parce que l'on partage les points de vue respectifs de Louna ou de Gabriel.
Evidemment, en tant que femme, je comprends mieux la manière de penser de Louna (même si je n'ai plus 20 ans...) !
En tout cas, il est évident que ces deux-là sont faits l'un pour l'autre, même s'il y a une différence d'âge (20 ans et 33 ans) et de "classe sociale" (fille de médecin, fils d'agriculteurs) et il y a également le problème du "regard des autres" qui est l'obstacle majeur de leur romance (en tout cas, du côté de Gab, qui a déjà souffert des médisances lors de sa séparation avec Emilie...).
Louna est une héroïne comme je les aime. Elle a un grand coeur, elle est débrouillarde, et elle n'a pas la langue dans sa poche notamment avec sa "vieille tante", Madeleine, qui habite dans une maison pas très loin de celle de Louna et de celle de Gabriel....J'ai bien rigolé quand la jeune fille lui lance des piques pensant que la vieille femme ne l'entend pas, car au début, elle lui fait croire qu'elle est sourde....Mais la vieille femme a plus d'un tour dans son sac....
Bien qu'ayant été élevée dans une grande ville, Louna va adorer ce petit village en pleine campagne où elle ne se déplace qu'à vélo.
Elle va proposer son aide à Gabriel, qui est seul à s'occuper des vaches, car son frère Nicolas va se blesser (il est fonctionnaire mais profitait de ses congés pour aider son frangin dès qu'il le pouvait) depuis que leurs parents ont pris leur retraite et n'habitent plus à la ferme....
Notre héroïne s'acclimate très vite à cet environnement, même si, au départ, elle était réticente d'y passer un mois entier et de quitter ses amis de Lyon...Ca c'était avant de tomber sous le charme "sauvage" de Gabriel, qui, évidemment, ne voit en elle qu'une gamine....Ils ont 13 ans de différence d'âge et Gabriel est un homme "sérieux"....Même si, on le sait bien, l'amour ne se commande pas....
Du coup, parfois, j'aurais donné des baffes à Gabriel à cause de son comportement ronchon et à envoyer promener Louna, sans ménager ses sentiments....Alors que la jeune femme n'est que gentillesse...En même temps, on peut le comprendre, il a peur de s'attacher à elle et de tomber sous son charme (même si, à priori, c'est fait dès le premier regard....).
En conclusion, j'ai passé un très bon moment de lecture avec Louna et Gabriel (et Madeleine, Zélie etc)....Les personnages "négatifs" étaient aussi intéressants et n'ont donné que plus de piment dans cette romance en essayant de faire "capoter" cette belle histoire d'amour....
L'atmosphère "campagne et vaches" ainsi que les obligations professionnelles de Gabriel sont bien représentées (les vaches ne connaissent pas les grasses matinées ni les week-ends...).
Le récit débute un peu comme un "enemies to lovers" avec les "a priori" des uns et des autres, notamment Gabriel qui voit d'un mauvais oeil débarquer cette jeune citadine sexy dans sa campagne et perturber son petit train-train de père célibataire....
Je vous recommande totalement cette jolie romance, qui est un coup de coeur pour moi et "quoi qu'ils en disent", l'amour triomphera toujours malgré tous les obstacles et les préjugés de notre société !
Quelques citations :
"Le décor tout en reliefs me semble beaucoup trop vert, beaucoup trop « nature ». Beaucoup trop paumé, en somme. Beau, je suis d’accord, mais là n’est pas la question. Je n’ai strictement aucune envie de séjourner ici. C’est simple, une fois dépassé le panneau Le Cheylard (étonnamment considéré comme une « ville » alors que l’animation ici semble se rapprocher de celle d’un Ehpad), on ne distingue rien de plus que des arbres. Des arbres qui succèdent à… d’autres arbres. Cinq ans que je n’ai pas mis les pieds dans le coin, et ça ne m’avait pas manqué. Plus nous nous éloignons de la civilisation pour rejoindre les hauteurs, plus la route rétrécit. Ramenez-moi à Lyon, rendez-moi les transports en commun !".
"Je me souviens désormais de cette petite maison en pierres grises dont les joints clairs font ressortir la façade. Personne n’y vit, elle sert juste de pied-à-terre pour les courageux (ou plutôt pour les écolos en mal de nature) de la grande famille de mon père et que nous ne fréquentons que très peu. Elle n’est entourée par… rien, en dehors des bois. À flanc de colline, seule la petite route que nous avons prise permet d’y accéder. Mes voisins les plus proches sont Tatie Danielle, plus haut (qui avec le dénivelé n’a pas de vue directe sur la maison pour m’épier), et une ferme en contre-bas. Génial. Non, vraiment. GÉNIAL".
"J’arrive enfin dans la montée qui conduit jusque chez moi. J’enfonce l’accélérateur. De toute façon, personne n’emprunte jamais cette route. À la cime de celle-ci vit Madeleine, la doyenne du village, qui ne bouge que très peu, et la maison entre les deux n’est jamais ouverte. Enfin ça, c’est ce que je croyais jusqu’à ce que je pile devant une cycliste blonde qui déboule de nulle part".
"Trop absorbée par la beauté de la vallée, j’entends la voiture arriver une fraction de seconde trop tard. Crissement de pneus. Odeur de cramé. Je vais mourir. Voilà exactement les trois mots qui s’imposent comme une évidence alors que je presse les freins de mon vélo flambant neuf. Tout se passe à la vitesse de l’éclair. Ma roue arrière décolle. Adieu. Par miracle, je m’arrête juste avant de percuter le capot du fou furieux. OK, j’avais le nez au vent, mais il roulait super vite ! Le cœur prêt à lâcher, les mains crispées sur les poignées, je suis incapable de bouger. Pas plus que le conducteur qui m’observe sans broncher de l’autre côté de son pare-brise. Je peux aisément distinguer sa poitrine qui monte et descend à toute allure, indiquant qu’il a probablement eu aussi peur que moi. L’adrénaline pulse dans mes veines alors que ses yeux d’un bleu océan me perforent. Brun, mal rasé. Le temps semble suspendu. Il me faut quelques instants pour remettre de l’ordre dans mes idées. J’ai les genoux qui flageolent, mais la chance d’être intacte. Le soulagement et la peur se mêlent, crépitent en moi et font voler en éclats toutes mes émotions contradictoires. J’explose. – Non, mais ça va pas la tête ?! Contre toute attente, l’homme ne se démonte pas et répond sur le même ton. – On ne t’a pas appris à rouler à droite ? Alors là, il me coupe la chique. Hébétée, je le fixe alors qu’il me contourne et reprend sa route dans un nouveau crissement de pneus, sans plus de considération. Tu parles d’un accueil dans le coin ! Quel abruti !".
"Les pieds de vigne s’enchaînent, le soleil brûle chaque parcelle de peau exposée. Je vais finir écrevisse. Ma gorge s’assèche également, et plus le temps file, plus je suis obsédée par l’envie de boire. Il me semble avoir vu une bouteille dans le tracteur, qui est garé à l’autre bout du champ… Pas le choix, je choisis de remonter pour aller m’hydrater. Si je tombe, ce sera pire que si je perds du temps, non ? L’écho de l’impact de la masse s’écrasant sur le bois me parvient, tandis que j’approche du tracteur. Ce qui s’offre soudainement à mon regard est digne d’un film. Là, juste devant moi, Gabriel se donne corps et âme (surtout corps) afin d’enfoncer un piquet. Torse nu. TORSE NU. Impossible de détacher mes yeux du spectacle quasi érotique que la vie leur offre. Dos à moi, j’ai tout le loisir d’observer avec attention ses muscles rouler sous sa peau tannée par le soleil. Il lève la masse au-dessus de sa tête, elle retombe sur le bois l’instant d’après. Ses biceps sont si saillants qu’ils pourraient presque perforer leur enveloppe. Jamais une couche de sueur n’a été si sexy".
"Sincèrement, il est magnifique. De plus il a visiblement un don pour me faire frémir en poussant ce petit râle à l’effort. Bestial, fascinant. Mon téléphone rompt ce moment de grâce. Grognon se retourne d’un mouvement vif. Mes yeux embrassent instantanément ce thorax recouvert d’une fine toison brune. Ni trop, ni trop peu. Parfait. Les mecs que je fréquente habituellement ne sont pas si bien bâtis. Certains jouent à la gonflette, mais chez Gabriel, on voit bien que c’est naturel. Je l’imagine mal avaler des protéines dans une gourde. Étourdie par la déshydratation, je mets quelques instants à revenir au bleu de ses yeux. – Je ne t’avais pas entendue. Un problème ? Mon portable hurle toujours dans ma main. Je coupe la sonnerie sans même regarder l’appelant. Pour m’arracher à cet instant, c’est forcément un envoyé de Satan. – Euh… Non, j’avais juste soif. – Tu as une bouteille ? Je secoue la tête en signe de dénégation. Il se penche et saisit la sienne dans l’herbe avant de me la lancer. Il choppe également son tee-shirt noir, s’essuie le visage et le haut du torse avec. Je vais crever d’une combustion instantanée. – Merci, arrivé-je tout juste à articuler. – J’ai bu dedans, ça t’embête ? Secoue-toi, Lou ! – Pas du tout".
"Une voiture suit patiemment le troupeau. Louna ne semble pas l’avoir remarquée, la musique dans les écoutilles. Quand soudain… La jolie blonde se met à se déhancher. Là, au milieu de la route. Et vas-y qu’elle claque des doigts, puis jette un coup de bassin à droite, à gauche. Petit pas en arrière, je suis presque sûr qu’elle chante, en plus de ça. Je croise les bras et admire, nonchalamment appuyé contre un arbre. Sérieusement, ça vient d’où un Alien comme ça ? Inutile de préciser que le plus drôle est la tête de l’infirmier dont je reconnais à présent le véhicule. Il monte voir Madeleine un jour sur deux, et je pense qu’il va se souvenir d’aujourd’hui. Louna se calme à mesure qu’elle s’approche de moi. Elle retire un écouteur, puis, sans se retourner, affiche une mine effarée, la bouche grande ouverte, les yeux ronds comme des soucoupes lorsqu’elle prend conscience qu’elle est suivie. – Ne me dis pas qu’il y a une voiture juste… Elle indique l’arrière d’un mouvement de pouce. – Je pense que le spectacle lui a plu. … et que toute la planète sera au courant dans moins d’une heure. Que vont penser les gens de la présence de Louna, d’ailleurs ? Je n’y avais pas réfléchi, sinon je me serais bien gardé de passer par ce chemin. Les ragots vont vite, et je n’ai pas envie qu’on me colle une étiquette de vieil aigri qui se tape une petite jeune pour prouver je ne sais quoi. Voilà, cette fille, c’est un nid à emmerdes".
"– Je peux t’embêter une seconde ? Je sursaute, n’ayant pas entendu Louna se glisser près de moi. – Tu t’y connais en couches pour les vieux, toi ? – Je dois le prendre comme une attaque ? Louna éclate de rire sans aucune retenue. – Mais non ! Madeleine m’a filé sa liste de courses et me demande tout un tas de trucs qui ne sont pas de mon âge… Notamment… – elle brandit sous mon nez deux paquets de protections senior. Tu vois une différence ? Je savais que c’était une mauvaise idée de la conduire jusqu’ici. – Hormis la couleur de l’emballage, non. Si quelqu’un passe par là, je suis bon pour des ragots pour les quarante prochaines années. Il ne manquerait plus qu’on croie que les paquets sont pour moi ! – Bah voilà ! Alors je fais comment, moi ?! – Montre-moi la liste. Elle me la tend en soufflant de désespoir. Alors…".
"– Oui, je vois quelqu’un, t’es content ? « Voyais » si on veut être précis. – La gamine ? Enfin, je veux dire – il bégaye légèrement – Louna, c’est bien ça ? Je le fixe de longues secondes, pesant le pour et le contre de lui dire toute la vérité. Il attend patiemment, comme si mon aveu risquait d’altérer notre relation ou la vision qu’il a de moi. – Non. Mes épaules s’affaissent. Je ne suis pas un menteur, mais avouer ce qu’elle fait naître en moi est au-dessus de mes forces dans l’immédiat. – Non, ce n’est pas elle, répété-je comme pour m’en persuader moi-même. Nicolas prend appui contre le crépi, hausse un sourcil étonné. – Bah alors, c’est qui ? Oh non… Gab’… s’exclame-t-il, la mine stupéfaite. Est-ce que j’ai mis trop de temps à répondre ? Il a tout compris ?! – Ne me dis pas que c’est… – il se frotte nerveusement un sourcil – Madeleine ? Le con. Je pouffe de rire. – Avoue que c’est possible ! Elle est la seule femme avec qui tu discutes depuis plus de trois minutes et on dirait que tu vas te pisser dessus à évoquer ta mystérieuse relation ! Puis… comme tu es mon frère, mon aîné, mon sang – oui, Nicolas a le sens du théâtre –, si tu me dis que ce n’est pas Louna, je te crois. Mais alors, je ne vois que ta vieille voisine. – Ce n’est pas elle non plus. Je t’en parlerai quand les choses seront plus simples et plus avancées, OK ? J’aimerais assez qu’il se produise quelque chose comme dans les dessins animés que regarde Zélie : un ciel noir soudain, un orage gigantesque accompagné d’une pluie diluvienne qui le fasse rentrer chez lui et abandonner cette conversation perturbante. – Je suis content pour toi, Gabriel. Vraiment. Je lève les yeux au ciel, bien que l’émotion dans sa voix me touche. Je suis devenu si aigri que ça ?".
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