jeudi 18 août 2022

LES SOEURS BELLINGER - Tome 1 : C'est arrivé un été [Chronique express]


Tessa Bailey
Les Editions L'Archipel (2022)
Sortie originale 
369 pages

Synopsis :
À Los Angeles, la réputation d'enfant gâtée de Piper Bellinger fait le bonheur des paparazzi qui couvrent les soirées de la jet set. Jusqu'au jour où, lors d'une rooftop party arrosée, la jet-setteuse passe les bornes ! Pour son richissime beau-père, c'en est trop : il lui coupe les vivres et l'expédie dans un port de pêche de la côte nord afin qu'elle s'y rafraîchisse les idées et apprenne le sens des responsabilités. À peine arrivée à Westport, Piper fait connaissance de Brendan, un capitaine de bateau aussi bourru que sexy, persuadé qu'elle ne tiendra pas une semaine loin de Beverly Hills. Qu'importe ! Elle va leur montrer à tous qu'elle sait être bien plus qu'un célèbre profil Instagram. Mais Wesport est une toute petite ville et, où qu'elle aille, elle finit toujours par tomber sur Brendan. Bientôt, une étrange attirance naît entre la fashionista délurée et le pêcheur solitaire.

CHRONIQUE EXPRESS

"C'est arrivé un été" est une romance improbable entre une jet-setteuse californienne et un marin pêcheur d'une petite bourgade de l'Etat de Washington (Nord-Ouest des USA). 

L'histoire commence à Los Angeles où nous retrouvons Piper, jolie jeune femme de 28 ans qui a pour activité principale d'organiser des fêtes et de mettre en scène sa vie et son physique très avantageux sur les réseaux sociaux, notamment Instagram...

Certaines de ses photos ont plus de 3 millions de vues, c'est une influenceuse qui a eu "la chance" de grandir dans une famille aisée.

Piper a une petite soeur, de deux ans plus jeune, Hannah, et leur mère s'est remariée avec un producteur de films quand elles étaient enfants, leur père étant mort en mer quand Piper avait 4 ans et sa soeur 2 ans. 

Son seul souvenir de lui est son rire tonitruant, rien de plus ca leur mère refuse de parler de lui car elle a assez mal géré son deuil (en fait, elle n'a jamais dit un mot à propos de son mari défunt à ses filles, et a coupé les ponts avec la famille et les amis de son mari....).

Piper est une "gosse de riches, pourrie gâtée", qui n'a aucune notion de l'argent, ayant toujours évolué dans le luxe....

Cela va changer, quand son beau-père, producteur de films, va se lasser de ses "frasques" et va lui lancer un ultimatum.

Piper va donc partir pour trois mois à Wesport, le petit port de pêche où elle a passé les quatre premières années de sa vie. Elle doit y rester trois mois : d'août à octobre.... Et doit y faire ses preuves....

Il faut dire que son beau-père a peu d'estime pour elle vu qu'elle n'a aucun diplôme, contrairement à sa soeur, et qu'il est toujours en train de payer après elle les pots cassés.

J'ai adoré le caractère jovial et "frivole" de Piper, même si, on s'en rendra compte au fil de la lecture, cette jeune femme manque de confiance en elle, en ses capacités humaines et intellectuelles, ne mettant jusqu'à présent que ses atouts physiques en avant et sa facilité à communiquer, voire "flirter" avec tout le monde...

Son arrivée à Wesport va être un vrai chamboulement pour la jeune femme pétillante, car elle va y rencontrer tout un tas d'habitants qui n'ont rien à voir avec la faune de piques-assiettes et de profiteurs hypocrites de la Jet-set de L.A....

Dans ce petit port, les gens sont chaleureux et authentiques. Ils vivent au rythme de l'océan et du retour des pêcheurs partis des semaines en mer....

Ils vivent avec cette "fatalité de la nature", qui peut emporter un homme lors d'une sortie en mer, comme c'est arrivé au père de Piper 24 ans plus tôt....

Au niveau de la romance, évidemment, j'ai adoré Brendan, le beau marin-pêcheur, capitaine de son bateau et très soudé avec son équipage, notamment Fox son meilleur ami.

Brendan est veuf depuis 7 ans. 

Marié jeune à une amie d'enfance, il garde toujours son alliance au doigt et est toujours resté fidèle à la mémoire de sa son épouse. Il a un petit train-train, ses habitudes de "vieux garçon", quand il revient à terre, dans sa maison....

Alors évidemment, le débarquement en fanfare de Piper, un fille qui pète du feu et qui est habillée hyper sexy (mode de LA), cela va totalement  le chambouler, et pas forcément de manière positive, au début (les "a priori" à propos des "bimbo habillée en rose, avec de robes courtes..."...).

En tout cas, au début, car notre héros bourru va vite être charmé par la spontanéité de la jeune femme et le fait qu'elle ne flirte pas avec lui car elle pense - au départ - qu'il est marié, vu qu'il porte toujours son alliance....

Il y a des scènes très cocasses dans ce récit, des moments "embarrassants" pour notre héroïne, mais qui retombe néanmoins toujours sur ses pattes grâce à son bon coeur !!!

Il y a aussi des scènes émouvantes et évidemment des passages romantiques voire sensuels....Alors est-ce que Piper retournera à Los Angeles retrouver sa vie de jet-setteuse "influenceuse" sur instagram où va-t-elle vivre une "vraie vie" dans cette petite bourgade côtière auprès de Brendan ?....

Je vous laisse découvrir ce livre qui sent bon l'été et qui nous montre deux modes "de vie et de vivre" totalement opposés, avec au milieu la pimpante et lumineuse Piper qui arrive toujours à voir la vie du côté positif des choses....

J'ai vraiment hâte de lire le prochain tome, consacré à Hannah, la petite soeur de Piper et Fox, le meilleur ami de Brendan !!!!

Quelques citations :

"Jusqu’à présent, Piper n’avait jamais vraiment souffert de cette succession de lubies. À vingt-huit ans, elle n’était pas vieille. Pourtant, à cette fête, elle appartenait sans conteste au groupe des séniors. Comme à toutes les soirées auxquelles elle avait participé ces derniers temps, d’ailleurs. Contre la balustrade vitrée qui surplombait Melrose était adossée une jeune femme, espoir de la chanson d’à peine dix-neuf ans : elle, à l’évidence, n’avait pas besoin de subterfuge pour exhiber des seins fermes et souples".

"Juste avant de quitter la chambre, elle se retourna, une main contre le chambranle de la porte. — Un conseil, Piper. Les hommes de Westport… ne sont pas comme ceux que tu connais. Ils sont rustres et directs. Plus compétents aussi. Le regard perdu dans le vague, elle ajouta : — Leur métier est risqué et, même si tu as peur pour eux, ils reprennent à chaque fois la mer. Ils choisiront toujours l’océan plutôt qu’une femme. Et ils préfèrent mourir en assouvissant leur passion que rester sagement à la maison. La gravité inhabituelle du ton de Maureen paralysa Piper. — Pourquoi me racontes-tu ça ? Sa mère haussa les épaules. — Ce côté aventureux chez un homme peut plaire aux femmes. Jusqu’à un certain point. Ensuite il les accable. Garde ça à l’esprit si jamais tu te sens attirée dans leurs filets. Maureen parut sur le point d’ajouter quelque chose mais elle donna deux petits coups sur l’encadrement et s’en alla, laissant les deux sœurs stupéfaites. Piper attrapa un oreiller et le tendit à Hannah. — Étouffe-moi avec, s’il te plaît. C’est ce qu’il y a de plus charitable à faire. — Je viens avec toi à Westport. — Non ! Et ton travail ? Et Sergei ? protesta Piper avec un soupir. Tout va bien pour toi, ici, Hannah. Je trouverai le moyen de m’en sortir. Elle observa sa sœur en feignant le sérieux. — Il doit bien y avoir des vieux riches à Westport… — Là, c’est sûr, je viens avec toi !".

"— Je suis Hannah Bellinger et voici ma sœur, Piper. Celle-ci retira son chapeau et secoua sa chevelure comme un mannequin au ralenti dans une publicité pour shampoing. Elle gratifia chacun d’un sourire gêné. — Cet endroit nous appartient. C’est pas dingue, ça ? Le silence de plomb tombé à leur arrivée n’était rien comparé au silence de mort que provoqua cette nouvelle. Le Sans Nom n’appartenait à personne ! À l’abandon depuis que Brendan était enfant, le bar avait depuis dix ans été réinvesti peu à peu par les gens du coin. Au départ pour échapper aux touristes lors d’un été particulièrement infernal. Aujourd’hui, le système était rodé et les habitués récoltaient à tour de rôle les contributions une fois par semaine pour que l’alcool continue d’y couler à flots. Brendan ne venait pas souvent mais il considérait le Sans Nom comme leur bar. À eux tous. Que ces deux citadines débarquent sans prévenir et se prétendent les propriétaires ne lui plaisait pas du tout. Brendan aimait sa petite routine. Il aimait que chaque chose soit à sa place. Ces deux filles n’avaient rien à faire ici, surtout cette Piper qui, remarquant son regard noir, eut le culot de lui adresser un petit signe de la main. Le rire étonné de Randy détourna son attention de Brendan. — C’est quoi cette histoire ? Le Sans Nom vous appartient ? — C’est comme ça que s’appelle ce bar ? demanda Hannah en se rapprochant de sa sœur".
Plus il la côtoyait, plus il remettait en question la première impression qu’il avait eue d’elle. Était-elle vraiment cette petite pimbêche pourrie gâtée issue d’un monde superficiel ? Malgré lui, il dressa la liste de tout ce qu’il savait sur elle. Par exemple, elle ne flirtait pas avec les hommes mariés. Elle ne se sentait pas à sa place dans une pièce remplie de personnes qu’elle connaissait. Elle venait au supermarché à 8 h 30 du matin pour acheter de quoi préparer un bon repas pour sa sœur. Non, décidément, elle n’était peut-être pas aussi égoïste qu’il l’avait cru de prime abord".

"Tu as le droit, tu sais, poursuivit-il à voix basse. Ça fait sept ans. — Je sais combien de temps ça fait, merci. — D’accord, céda Fox. Il le connaissait assez pour savoir qu’il valait mieux ne pas insister. Ce n’était pas un sujet à aborder. Pas tant l’épouse décédée que l’idée de faire son deuil et de s’accorder une nouvelle chance. Maintenant ou dans longtemps. Même cette amorce de conversation tétanisait Brendan. Il se considérait comme marié malgré la disparition de sa femme. Cette habitude était un moyen de se réconforter. Il n’était pas prêt à envisager ne serait-ce que l’éventualité de changer".

"— Instagram, expliqua Sanders. — Tu veux voir des photos de Piper, c’est ça ? demanda Fox, le visage réjoui. En télécharger quelques-unes pour te tenir compagnie pendant le voyage ? — On peut faire ça ? s’exclama Brendan. Récupérer des photos de quelqu’un ? — C’est ça, internet, affirma Deke. Brendan observa son téléphone avec dégoût, puis se convainquit que c’était une raison supplémentaire d’aller vérifier ce qui se trouvait sur ce compte. — Je n’arrive pas à utiliser mon propre nom comme identifiant. — Sûrement parce qu’il doit y avoir près d’un millier de Brendan Taggart déjà inscrits. — Je mets quoi alors ? — SexyCapitaine69 ! lança Fox. — JeTePrendsDansMonFilet, proposa Deke. — Vous êtes virés ! les menaça Brendan. — Bon d’accord, on arrête, reprit Fox d’un air contrit. Plus sérieusement, essaie CapitaineBrendanTaggart. Avec un grommellement, il tapa le nom proposé, ce qui, de l’index, lui prit un temps infini. — Accepté, lut-il au bout d’un moment." 

"Brendan s’éclaircit la voix. — Ça veut dire quoi « suivre » ? — N’appuie pas ! intervint aussitôt Deke. — Trop tard. Brendan avait déjà appuyé. Ses trois amis sautèrent sur leurs pieds. — Elle va voir que tu la suis ! s’exclama Sanders en passant la main dans sa tignasse rousse. Elle va savoir que tu l’espionnes sur internet. — Je peux me désinscrire, non ? demanda Brendan en tapant de plus belle sur son écran. — Non, c’est pire, expliqua Fox en se penchant vers lui. Elle saura que c’était juste pour voir les photos. — Oh bon sang ! Je vais supprimer tout ça. Brendan jeta son appareil sur le tableau de commandes où il s’écrasa contre la vitre. Ses hommes le fixèrent sans ciller, attendant qu’il joigne le geste à la parole. — Plus tard, grommela-t-il, en allumant le moteur. Allez, au boulot !".

"Qui était vraiment Piper Bellinger ? Au nombre impressionnant de photos d’elle à des soirées, des bals, des galas de remise de récompenses, elle était une célébrité qui adorait se trouver sous le feu des projecteurs, qui fréquentait des hommes à l’allure soignée et au compte en banque bien rempli, qui évoluait dans un monde de richesses et de luxe. Un univers dont il ignorait tout. En plus d’être vain, l’intérêt qu’il lui portait était risible. Il n’était qu’un marin pêcheur passionné par son métier, pétri d’habitudes, qui n’était même pas fichu de goûter un nouveau plat au restaurant. Il allait devoir taire ses sentiments s’il ne voulait pas risquer de passer pour un imbécile. Après un dernier regard à la photo de Piper tout sourire sur le plongeoir, il rangea son téléphone au fond de sa poche et se concentra sur ce pour quoi il était doué. La pêche".

"Je suis ta grand-mère. Ces paroles semblaient destinées à quelqu’un d’autre. Ses grands-parents maternels vivaient dans l’Utah et ne donnaient des nouvelles sporadiques que par téléphone. Quant aux parents d’Henry… Eh bien, elle avait cessé de s’interroger sur sa famille paternelle depuis longtemps. Mais cette femme était là, bien réelle. Elle se tenait droit devant Piper, avec sur le visage l’expression de quelqu’un qui vient de voir un fantôme".

"-Tu n’es pas une greluche. Qui t’a dit ça ? — Peu importe. C’est la vérité. — Non, c’est faux ! cria-t-il presque. — Oh si. Et ce ne sont pas les preuves qui manquent, affirma-t-elle avant de se couvrir les yeux des deux mains. Oh mon Dieu, j’ai vraiment dit « pourquoi ces mines d’enterrement ? » à une veillée commémorative ? Brendan sentit un rire monter en lui — En effet. Et juste après tu as descendu un verre de tequila. — Ne te moque pas, répliqua-t-elle en lui donnant une tape sur la cuisse. — Pardon. Si cela peut te rassurer, cette soirée avait besoin d’un peu de légèreté. Tu as rendu service à tout le monde."

"— Hier soir, tu as prononcé des mots qui m’ont perturbé. Il faut en parler maintenant. Il se pencha, l’embrassa sur le front, le nez, la bouche. — Je t’interdis de penser qu’il en existe un millier comme toi, parce que c’est une ineptie monumentale. On ne ravive pas l’héritage d’un homme disparu si on n’a pas de personnalité et le sens des responsabilités. Il déposa un baiser appuyé sur sa tempe avant de poursuivre. — Hier soir, je t’ai observée au pub. Tout le monde était sous ton charme. Ils t’ont tous appréciée tout de suite. C’est parce que tu es généreuse et que tu t’intéresses aux autres. Aussi, tu n’imagines pas ce que ça représente pour moi que tu sois venue à l’hôpital. Tu es persévérante, et déterminée. Alors oui, tu cherches encore ta voie, mais moi aussi. Moi et mes habitudes de célibataire. Avec ma routine, je croyais avoir tout compris. Puis tu m’as obligé à la rompre. Maintenant, je veux continuer à briser la routine avec toi. À mesure qu’il parlait, Piper se liquéfiait entre ses bras. Elle en appelait à toute son énergie pour refouler ses larmes et ne pas s’effondrer. — Ça fait beaucoup à encaisser, murmura-t-elle. — Je comprends… — Je veux dire, on sort ensemble pour de vrai, maintenant. J’imagine que tu as ce que tu voulais. Il poussa un soupir – de soulagement ? de frustration ? – et la serra contre son torse puissant. — En effet ! s’exclama-t-il avant de marquer une pause. À propos de ton retour à Los Angeles…".



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