Les Editions Harlequin (2017)
Sortie originale 2016
468 pages
Synopsis :
Depuis plus de sept ans, Misha et Ryen échangent des lettres. Des lettres dans lesquelles ils se racontent, se livrent, se soutiennent. Une seule règle : ne jamais chercher à se rencontrer. Un interdit qui a convenu à Misha pendant toutes ces années. Il n’a pas besoin de connaître le visage de Ryen pour qu’elle soit sa muse, son inspiration, celle pour qui il écrit ses chansons et, quelque part, son âme sœur. Mais, un soir, il croise une jeune fille dont les goûts excentriques se rapprochent un peu trop de ceux que Ryen lui a décrits dans ses lettres pour que ce soit une coïncidence… Et alors, face à cette jeune fille d’une beauté solaire, renversante, Misha n’a aucun doute : il sait que c’est elle. Maintenant, impossible de résister, il doit s’approcher. Quitte à ne jamais révéler à Ryen qui il est vraiment. Et quitte à découvrir une Ryen bien différente de l’idéal qu’il s’était imaginé…
CHRONIQUE EXPRESS
En lisant le résumé de ce livre, je ne m'attendais pas du tout à la tournure des évènements qui vont se dérouler entre Misha et Ryen ! Alors contrairement à ce que l'on pourrait croire, Ryen est la fille et Misha le garçon....D'ailleurs, c'est "grâce" à cette confusion vis à vis de leur prénoms avec leurs profs respectifs qu'ils vont devenir correspondants à 11 ans.
Leurs deux villes sont éloignées de 50 kms mais ils se sont fait la promesse de ne jamais se rencontrer "en vrai" (alors que ce serait très facile!), ils ne savent même pas à quoi ils ressemblent, réciproquement ! (ne cherchant pas à taper leur nom sur les réseaux sociaux)....
Et pourtant, ils connaissent leurs adresses respectives vu qu'ils s'écrivent depuis sept années. (Car oui, le moyen de communiquer est par lettres, justement pour développer l'écriture, c'était le but premier des profs en choisissant un correspondant à leurs élèves).....Et si l'exercice devait se terminer à la fin de l'année scolaire, les deux pré-ados se sont pris au jeu et ont construit une belle amitié épistolaire durant toutes ces années.
Du coup, lorsque le récit débute, Misha et Ryen sont maintenant tous les deux en dernière année de lycée.
Nous sommes en février et Misha est membre d'un groupe groupe de rock "confidentiel" et doit jouer dans un entrepôt où se déroule également une "chasse au trésor".
Facebook est le réseau social à la mode quand le livre a été écrit et du coup, tous les jeunes du coin sont connectés et se donnent rendez-vous à cet entrepôt pour cette chasse au trésor...
Misha va, totalement par hasard, "reconnaitre" Ryen à cette fête, il va néanmoins garder sa propre identité secrète et va avoir l'agréable surprise de découvrir le physique de sa correspondante à qui il a confié tous ses secrets depuis des années...
Mais ce soir-là, le monde de Misha va aussi basculer dans l'horreur....
Durant trois mois, Misha ne va plus écrire à Ryen....La jeune fille continue de lui écrire mais commence à s'inquiéter....Elle a peur que son "meilleur ami" se soit lassé de lui écrire car c'est avec lui qu'elle peut partager ses secrets même si, Misha va le découvrir plus tard, Ryen n'a pas été tout à fait honnête avec lui durant toutes ces années....
Au mois de mai, un nouvel élève débarque dans le lycée de Ryen....Il dégage une aura mystérieuse mais est aussi très froid et semble mépriser les "élèves populaires" dont Ryen fait partie....Ces élèves qui prennent un malin plaisir à rabaisser les plus faibles pour montrer leur pouvoir et leur influence sur le groupe (vous voyez le genre...).
En même temps, c'est vrai que Ryen n'arrange pas les choses dans son comportement et elle peut passer pour une vraie "connasse péteuse".....
Mais comme on suit son point de vue dans des chapitres alternés, on sait que ce n'est qu'une apparence et que la jeune fille s'est juste forgé une carapace bien épaisse autour d'elle pour se "protéger" et parfois au détriment des autres.....Elle s'entour de gens "populaires" pour ne pas être rejetée mais n'en pense pas moins....
Finalement, Misha va débarquer au mois de mai dans le lycée de Ryen, sous une fausse identité (Masen Laurent) pour des raisons particulières....Le fait de se retrouver face à Ryen est la cerise sur le gâteau et surtout, on peut comprendre qu'il ne l'apprécie pas vis à vis de sa manière d'agir, et ce, dès le premier cours en commun....
Misha/Masen, est un garçon séduisant, au look de bad boy....Il ne donne aucun indice quant à sa vraie identité, grâce à des amis qui lui ont fourni de faux papiers d'identité....Quant à sa famille, on comprend aussi pourquoi il vit "seul" et agit en tout impunité dans ce nouveau lycée....
Il va souvent entrer en interaction avec Ryen, et il va se construire une sorte de haine/amour entre ces deux-là qui n'arrêtent pas de se provoquer.....
Ce livre nous montre une jeunesse américaine qui forme des clans de classe sociaux dès le plus jeune âge....On a tous vu ça dans les séries américaines : Les sportifs populaires, les geeks, les gothiques etc...Bref, c'est très stéréotypé mais j'imagine que c'est dans l'état d'esprit des américains.....
Et du coup, pour les jeunes peu sûrs d'eux, un mal-être s'installe et certains vivent un vrai calvaire !
"Hate to love" est un récit addictif où l'on a envie de voir les "gentils" triompher et les harceleurs se prendre une grosse branlée !.....Et on ne va pas être déçus....
D'ailleurs, l'auteure américaine, Penelope Douglas, s'excuse à la fin de son livre d'avoir rendu son héroïne "antipathique" au début du récit !
Masen/Misha, de son côté, a bien morflé au niveau familial, et je dois dire que je ne m'attendais pas du tout à la révélation finale le concernant !
C'est fort dommage que "Hate to love" comporte un certain nombre de scènes sexuelles, ce qui fait qu'il ne convient pas forcément à un public de jeunes collégiens alors que le sujet était intéressant au niveau de la pression sociale et du harcèlement scolaire !!!
Je vous recommande totalement ce livre, si vous aimez les romances avec un "enemies to lovers", dans le cadre d'un lycée américain ! Personnellement, j'ai passé un bon moment de lecture et je comprends pourquoi ce livre a été populaire à sa sortie en France, en 2017 !
Quelques citations :
"Sa référence au film Princess Bride me fait rire. Ça fait sept ans qu’elle dit ça. La première année, on était en sixième et on devait s’écrire dans le cadre d’un projet d’échange : chaque élève de sa classe était en binôme avec un élève de la mienne. À la fin de l’année scolaire, on a continué à s’envoyer des lettres. Même si on vit à moins de cinquante bornes l’un de l’autre et qu’on a Facebook maintenant, on continue à communiquer comme ça. Parce que c’est ce qui rend notre relation spéciale".
"Le papier, en revanche, ne change jamais, pas plus que le stylo argenté qu’elle utilise. À chaque fois que j’aperçois une enveloppe noire au milieu de la pile de courrier sur le comptoir de la cuisine, je ressens toujours une montée d’adrénaline".
"Je repense à la dernière phrase de Ryen. « Tu paries tout ce que tu veux », c’est ça ? Dans ce cas, qu’est-ce que tu dirais d’un coup de fil ? Pour me laisser entendre ta voix pour la première fois ? Mais non. Ryen aime maintenir le statu quo de notre amitié. Après tout, ça fonctionne, alors pourquoi changer ? Elle a sans doute raison. Imaginez que j’entende sa voix et que ça rende ses lettres moins spéciales ? Je parviens à imaginer sa personnalité à travers ses mots, et l’entendre risquerait d’altérer ça. Mais… Et si je l’entends et que sa voix me plaît ? Si son rire dans mon oreille ou son souffle dans le téléphone me hante autant que ses mots et que j’ai envie de plus ?".
"J’ai compris il y a longtemps que ce n’était pas nécessaire de se dévoiler entièrement aux personnes qui nous entourent. Les gens aiment juger, et je préfère éviter de leur en donner l’occasion. C’est pour ça que certaines choses restent cachées".
"Lyla et Ten (alias Theodore Edward Neilson) sont mes amis les plus proches. On s’est connus au collège. Lyla est dans mon équipe de pom-pom girls et ils sont comme une armure pour moi. Néanmoins, ça m’arrive d’être mal à l’aise en leur présence. Ils font trop de bruit et je ne me sens pas toujours bien avec eux, mais j’ai besoin d’eux. Personne ne veut être seul au lycée et avoir des amis (qu’ils soient de bons amis ou non) signifie avoir un peu de pouvoir. En ce sens, on peut dire que le lycée est un peu comme la prison : on ne peut pas s’en sortir sans alliés".
"Je me surprends à recommencer à observer le nouveau du coin de l’œil. Son jean sombre est sale et ses mains aussi, mais son T-shirt gris est impeccable et ses chaussures sont en bon état. Ses yeux sont bordés de cils si épais qu’ils dissimulent presque ses pupilles et ses cheveux bruns lui retombent légèrement sur le front. J’aperçois aussi un anneau en argent sur le côté de sa lèvre inférieure. Je mords la mienne en me demandant ce que ça doit faire comme sensation d’avoir un piercing à cet endroit."
"Je m’approche de sa table de quatre, située un peu à l’écart des autres, et je m’assieds sur le bord. Son regard se pose d’abord sur mes cuisses avant de remonter et de se fixer sur mon visage. Il reste assis là, sans bouger, à l’exception de ses sourcils qu’il fronce davantage. Je peux entendre le rythme de batterie et de guitare qui déferle dans ses écouteurs. Je me penche sur lui et tire doucement sur le fil de ses écouteurs. Un coup d’œil derrière moi m’indique que tous mes amis sont en train d’observer la scène. — Ils pensent que tu es SDF. À ces mots, Masen regarde dans leur direction avant de reporter son attention sur moi. — Mais, comme tu ne manges pas et que tu ne parles pas, je dirais plutôt que tu es un fantôme. Je lui adresse un sourire malicieux et je lâche les écouteurs pour poser la main sur son cœur. Sa chaleur se communique immédiatement à ma paume et je sens un petit nœud se former dans mon estomac. — Oublie ce que je viens de dire. Tu as un cœur qui bat. De plus en plus vite, d’ailleurs. Masen me dévisage avec l’air d’attendre quelque chose. Que je disparaisse, peut-être ? En tout cas, il ne m’a pas encore repoussée. Je retire ma main et me penche à nouveau sur lui. — Je me souviens de toi, tu sais ? Tu étais à la chasse au trésor en février. Dans l’entrepôt de Thunder Bay. Face à son silence obstiné, je commence à me demander si je ne me suis pas trompée de personne. Lors de la soirée, il n’avait pas beaucoup parlé, mais il n’avait pas été désagréable pour autant, au contraire. Comment fait-on pour jouer avec quelqu’un qui refuse de participer ? — Tu aimes aller au drive-in, Masen ? C’est bien comme ça que tu t’appelles, non ? Je baisse les yeux et je joue avec son stylo d’un air faussement timide. — Il commence à faire assez beau pour y aller. Peut-être que tu aimerais venir avec mes copines et moi, un de ces jours ? Tu veux me donner ton numéro ? Sa poitrine descend sensiblement à chaque expiration et je sens ma peau qui commence à picoter tandis que nos regards s’accrochent. Ses grands yeux d’un vert profond brillent d’un éclat que je ne parviens pas à définir. De la colère ? De la peur ? Du désir ? Qu’est-ce qu’il a dans la tête et pourquoi est-ce qu’il refuse d’ouvrir la bouche ? J’avale difficilement ma salive en ayant l’impression d’être une gamine qui a peur que le diable à ressort jaillisse de sa boîte. Je me penche à nouveau et murmure : — Tu n’aimes pas les gens ? Ou alors tu n’aimes pas les filles ? — Mademoiselle Trevarrow ? lance une voix morne de femme que j’identifie comme celle de la principale Burrowes. Descendez de là. J’ai à peine le temps de tourner la tête vers elle que je sens qu’on m’attrape par la taille et qu’on me tire en avant. Bouche bée, j’atterris à califourchon sur les genoux de Masen. — J’aime bien les filles, chuchote-t-il à mon oreille de sa voix grave. Mon cœur se met à cogner si fort qu’il me fait mal. L’instant d’après, il fait courir le bout de sa langue dans mon cou. Je suis paralysée, incapable de respirer. Mon sang semble bouillir dans mes veines. Putain. — Mais toi ? Le souffle chaud de sa respiration caresse mon cou. — Toi, tu as un peu un goût de merde. Quoi ? Là-dessus, il se lève et je tombe par terre. J’ai à peine le temps de me rattraper au bord de la table. Qu’est-ce que c’est que ce délire ? J’entends des rires qui fusent. En regardant autour de moi, j’aperçois quelques personnes installées aux tables voisines qui gloussent en me lorgnant. Les murs de la pièce semblent se refermer sur moi. Je suis consumée par la honte. Je n’ai pas besoin de me tourner vers Lyla pour savoir qu’elle est sûrement en train de sourire, elle aussi. Enfoiré. Masen Laurent attrape son carnet et son stylo et passe ses écouteurs autour de son cou avant de me contourner. Sans un mot de plus, il quitte la cafétéria. Connard. Qu’est-ce que c’est au juste, son problème ? Je me relève, je lisse ma jupe et je regagne ma table. Ce n’était pas la première fois que quelqu’un riait à mes dépens. Mais ce sera la dernière".
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