lundi 23 mai 2022

LES FRERES ROSSI - Tome 4 : Vincenzo [Chronique express]



Tamara Balliana 
Auto-Edition (2022)
293 pages

Synopsis :
La dernière chose à laquelle s’attendait Alix en cette soirée de Nouvel An, c’était de se retrouver arrêtée pour avoir mis le feu à la maison des parents de son ex. Promis, c’était un accident ! Le seul fait de devoir accepter l’aide de Vincenzo Rossi (qui la déteste) pour la faire sortir de prison est une épreuve dont elle se serait bien passée. Contrairement aux apparences, Vincenzo ne commence pas bien la nouvelle année, lui aussi. Et pas uniquement à cause de l’agaçante restauratrice qui a des démêlées avec la justice. La place d’associé au sein du cabinet d’avocats pour lequel il travaille est sur le point de lui être volée par son plus grand rival, et il est prêt à tout pour que cela n’arrive pas, quitte à mentir. Afin de régler tous leurs problèmes, Vincenzo propose un pacte à Alix. Sur le papier, chacun est gagnant, mais dans la réalité, c’est beaucoup plus compliqué. Surtout quand les deux protagonistes ont du mal à passer du temps ensemble sans se sauter à la gorge… La jeune femme aux tenues rockabilly et accro aux comédies romantiques arrivera-t-elle à se faire apprécier du monsieur Darcy des temps modernes ?

[CHRONIQUE EXPRESS]

"Vincenzo", le 4ème tome de la saga "Les frères Rossi" m'a fait passer un agréable moment de lecture. A vrai dire, je n'avais lu que le 1er tome (qui concernait l'un des autres frères, un flic) et ici, nous avons un avocat, Vincenzo, à priori - aux dents longues - et qui est prêt à tout pour devenir associé dans son cabinet....

Pour cela, il s'invente une fiancée....Qui ne sera autre qu'Alix, notre héroïne, restauratrice au look vintage, qui a fait quelques apparitions dans les précédents tomes, puisque elle est amie avec certaines des précédentes héroïnes, et puis son restaurant semble être très fréquenté par les frères Rossi, notamment Vincenzo....Même si, aux premiers abords, on a l'impression (quand on se met du point de vue d'Alix) qu'il semble la dédaigner, la mépriser, voire...La détester....

J'ai bien aimé l'humour et l'auto-dérision d'Alix, son goût pour les comédies romantiques (elle a appelé son chat Darcy !) et son attachement pour sa grand-mère, sa seule famille.....

Vincenzo, quant à lui, nous apparait comme un homme froid et calculateur, l'avocat impitoyable, dans toute sa splendeur, servi d'un physique de top model....

Les personnages secondaires sont également intéressants, notamment Killian, le "rival" de Vincenzo, au poste d'associé, mais aussi la famille Martin (les méchants de l'histoire) dont Cyril, l'ex d'Alix, qui est la cause de toutes les mésaventures que va vivre notre héroïne au cours du récit.....

Ce livre est parfait à lire dans un moment de détente, sans prise de tête....Comme une bonne comédie romantique....Certes, l'histoire n'a rien d'originale, et j'aurais peut-être aimé que Vincenzo "craque" moins rapidement pour Alix....Et finalement, c'est lui qui va devoir "ramer" pour conquérir le coeur de la jeune femme...Qui l'eut cru ?....

Je n'ai pas lu les tomes 2 et 3 mais personnellement, pour le moment, c'est le 1er tome que je préfère dans cette saga, même si la manière dont se forme le couple "Alix/Vincenzo" est vraiment sympa !

Quelques citations :

"Tout ça, c’était la faute des comédies romantiques. Les histoires d’amour qui semblent impossibles et qui se finissent par un happy end. Les héroïnes gaffeuses et mal dans leur peau qui arrivent pourtant à décrocher le cœur du mec charmant, de préférence interprété par Hugh Grant ou Colin Firth. Voilà, c’était sans aucun doute la faute d’un acteur anglais si je me retrouvais dans une cellule du commissariat de Nice, un soir de réveillon, avec pour seule compagnie un travesti ronflant sur le banc à côté de moi. Ça et un malheureux accident… les flics qui m’avaient arrêtée avaient qualifié ça « d’incendie volontaire ». Ce qui à mes yeux était un brin exagéré. Incendie, oui. Volontaire, pas vraiment".

"Dalmasso, ton avocat est là. Avocat ? J’ai besoin d’un avocat ? Qui est mon avocat ? Mais la panique provoquée par ce mot désignant aussi bien un fruit que je déteste qu’une profession que je méprise, fut vite oubliée quand mes yeux se posèrent sur l’avocat en question. Un homme qui déjeunait au moins une fois par semaine dans mon restaurant, qui était lié à la plupart des gens importants de ma vie et avec qui pourtant j’avais autant d’affinités qu’on peut en trouver entre un chasseur et un bénévole de la SPA. Vincenzo Rossi. Il se décolla du mur, son visage affichait l'habituelle expression renfrognée qu'il avait quand j’étais dans les parages. J’imaginai aisément ce qu’il devait penser de moi à cet instant. Il avait décidé de passer son réveillon à Nice plutôt qu’avec sa famille dont il était proche, certainement pas de gaieté de cœur. Se pointer au commissariat pour me rendre visite ne devait pas figurer en haut de sa liste de priorités".

"Je me laissai tomber sur la chaise, moins élégamment que je ne l’aurais souhaité. Non pas que je cherche à faire une quelconque bonne impression. Je relevai le regard vers Vincenzo qui se tenait debout, une main toujours dans sa poche avec une expression mi-ennuyée, mi-dépitée. Ce fut à cet instant que je notai sa tenue. Il portait un smoking. Un putain de smoking probablement fait sur mesure étant donné qu’il donnait le sentiment d’être une seconde peau. Une tenue de soirée aussi noire que ses cheveux ramenés en arrière, ses iris et son âme. Sa chemise blanche était immaculée, sans un pli et ouverte au col, laissant paraître un triangle de peau hâlée. Autour de son cou pendait un nœud papillon défait, seul détail annonçant que la nuit avait été longue, voire qu’il y avait eu un moment de débauche. Mais le connaissant, c’était davantage un geste arrogant signifiant : oui, je suis le genre de connard assez sophistiqué pour préférer des nœuds papillon à nouer moi-même, avec un smoking qui vaut un mois de ton salaire. Il portait son manteau soigneusement plié sur son avant-bras. Qui a une chemise impeccable à 4 h du matin ? Qui a l’allure d’un mannequin GQ prêt pour un shooting photo en plein milieu de la nuit ? Qui porte un smoking au Nouvel An ? Vincenzo Rossi".

"Non pas que je sois sujet aux céphalées, en temps normal, mais je connaissais le genre de femmes auquel appartenait Alix : celui qui se baladait avec un gros panneau complications attaché autour du cou. Il suffisait de voir l’état dans lequel elle se trouvait. Son maquillage avait coulé et elle avait de la suie sur les bras, c’était comme si un Chihuahua était venu essuyer ses petites pattes sales un peu partout sur son visage. Ce qui avait dû être quelques heures plus tôt un chignon élégant s’apparentait à un nid pour animaux de la forêt. Les sequins de sa robe étaient sens dessus dessous. Je n’étais même pas certain que ce soit la sienne, ayant pour habitude de la voir plutôt dans des tenues rockabilly. Là, elle ressemblait davantage à Donna Summers qui se serait fait rouler dessus à la sortie d’un concert. Pathétique".

"Quand je fus changée, Vincenzo avait toujours le dos tourné. Je me raclai la gorge, signal universel que j’étais prête à reprendre notre conversation. Enfin, le signal n’avait pas l’air d’être si évident pour lui, puisqu’il ne bougea pas d’un iota. — C’est bon, je suis prête, finis-je par annoncer. Mais il continua de faire je ne sais quoi sur son téléphone. Je ne savais pas si c’était sa façon à lui de me signifier que je n’avais qu’une importance très faible dans sa liste de priorités. Je me serais moquée qu’il m’ignore en temps normal, cependant, je trouvais ça très agaçant quand mon futur allait se jouer dans les prochaines minutes".

"— Donc, quelle est la stratégie ? Qu’est-ce que je dois dire ? Il releva les yeux de son smartphone et m’observa comme si encore une fois je l’ennuyais avec une question stupide. Néanmoins, il rangea le téléphone dans la poche de sa veste. — Je parle, tu ne dis rien. — Je suppose qu’un "Bonjour, votre honneur" ne pourra pas faire de mal ? — Si tu jouais dans un épisode d’Ally McBeal, probablement, mais dans un tribunal français, tu aurais juste l’air ridicule. — Euh ? Pourquoi ? — Parce qu’on s’adresse au juge en disant : Monsieur le Président. — Ouais bon, tout le monde n’a pas fait des études de droit, dis-je en levant les yeux au ciel".

" — Je suis ravi, Killian, de la nouvelle de vos fiançailles. Et j’espère, Rossi, que vous prendrez exemple sur lui. Il était Killian et j’étais Rossi ? Prendre exemple sur lui ? Plutôt crever, oui ! Ce fut à ce moment-là que Killian fit quelque chose qui me fit vriller. Alors qu’Anna était en train de faire admirer sa bague à Bonifaci (sérieusement ?), il prononça silencieusement avec ses lèvres : — J’ai gagné. Gagné ? Tout ça parce qu’il avait offert un caillou à une fille dont personne n’avait jamais entendu parler ? Hors de question ! Je n’allais pas me laisser distancer dans la course au poste d’associé pour un truc pareil ! — Je propose qu’on lève nos verres, dis-je d’une voix assez forte pour que notre petit groupe se reconcentre sur moi, plus quelques personnes autour qui avaient fait semblant de ne pas suivre la conversation. Tous le firent avec des expressions allant de la joie stupide d’Anna au regard empreint de méfiance de Killian. Il se doutait bien que je mijotais quelque chose. — Aux futurs mariés, et à cette belle année qui est sur le point de commencer ! — Aux futurs mariés et à la nouvelle année ! répétèrent les convives. — Une année placée sous le signe du bonheur puisque mon cher collègue Killian vient de nous apprendre son futur mariage avec la ravissante Anna. Des petits cris d’exaltation et de surprise se firent entendre. Les tourtereaux devinrent, l’espace de quelques instants, la source de toutes les attentions. Je leur laissai ce moment de joie et d’allégresse ne serait-ce que pour pouvoir savourer davantage ce qui allait suivre. Et l’expression de Killian ne me déçut pas quand j’ajoutai : — Et j’espère que vous aimez porter des tenues de soirée, car l’année sera riche en événements. J’ai le plaisir de vous annoncer que moi aussi, je vais me marier ! Les applaudissements qui succédèrent à ma déclaration me galvanisèrent autant qu’ils me firent prendre la mesure de la connerie que je venais de faire. Me marier ? Et avec qui, d’abord ?".

"— Je crois que tu sous-estimes les qualités professionnelles de Vince. Ce mec vit pour gagner, qu’il t’apprécie ou pas, il fera en sorte de remporter l’affaire, affirma Jo. — Il me déteste, rétorquai-je. — Tu es sûre de ça ? demanda Clémence. Parce que j’ai pas l’impression que… — J’en suis certaine. Quand il est venu me voir en prison hier, il avait l’air aussi heureux qu’un gars qui doit subir une coloscopie. — Pour sa défense, c’était le milieu de la nuit et il avait dû abandonner ses plans avec nous, pour assister à une soirée pour le travail, avança Clémence. Moi aussi, j’aurais eu les boules. — Il ne m’adresse quasiment jamais la parole quand on se rencontre. — Il vient manger chez toi toutes les semaines, comment c’est possible ? s’étonna Jo. — Il me parle pour passer sa commande, bien sûr, mais jamais rien de plus. Et la plupart du temps, quand il me regarde, j’ai l’impression que je l’agace. — Ce n’est pas la personne la plus chaleureuse du monde, concéda Clémence. Il ressemble un peu à Livio, sur ce plan-là. — Il y a une différence entre les deux, je t’assure. On dirait que Vincenzo m’en veut pour quelque chose. — Tu lui as déjà demandé pourquoi ? questionna Jo. — Non, pourquoi j’aurais fait ça ? Elle haussa les épaules avant de reprendre : — Je ne sais pas, pour détendre l’atmosphère. Même s’il ne venait pas dans ton restaurant, tu es bien obligée de le croiser de temps à autre, à cause de nous. Alors je ne sais pas, il serait peut-être temps de clarifier la situation, et au moins tu sauras à quoi t’en tenir. — Ah oui, parce qu’au moment où il dira qu’il ne m’aime pas parce que ma gueule ne lui revient pas, ça va beaucoup arranger les choses ! — Non, mais si c’est un prétexte aussi futile, rétorqua le médecin, tu seras consciente qu’effectivement il ne vaut pas le coup que tu fasses des efforts pour être agréable avec lui. Mais quelque chose me dit que ce n’est pas juste ça. — Et alors, ce serait quoi ? — Aucune idée. Lui seul peut te l’expliquer. — Ça ne risque pas d’arriver, vu qu’on ne se parle quasiment pas. — Sauf si tu acceptes que ce soit lui qui te défende pour ton affaire. — Je t’ai déjà dit que je lui ai retiré le dossier. Je le lui ai annoncé tout à l’heure. De toute façon, je n’ai pas les moyens de m’offrir ses services. — Tu sais très bien qu’il le ferait gratuitement, argua Jo. — Justement, je n’ai pas envie de sa pitié. — Tu es tout aussi têtue que lui, souligna Clémence. — Merci, j’avais cru que cette soirée était faite pour me remonter le moral ? — OK, ne parlons plus de Vince ou de ton problème avec les Martin. Regardons une comédie romantique à la place, capitula Clémence. — La première chose que tu as annoncée en arrivant, c’était que tu ne voulais pas de comédie romantique. — Tu sais ce qu’on dit, il n’y a que les idiots qui ne changent pas d’avis…".

"Alix ? Qu’est-ce qui ne va pas ? C’est Cyril ? Est-ce que ce connard t’a fait quelque chose ? Tout à coup, je ne savais plus ce que je devais faire. Rester ici pour la consoler ? Courir après Martin pour vraiment lui casser la gueule ? Appeler les flics ? Je posai une main sur l’épaule d’Alix. Pour une fois, elle ne se déroba pas. — Alix, parle-moi. Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Un sourire triste apparut sur son visage, elle fuyait mon regard. — C’est rien. Il me faut juste quelques instants pour me remettre. — Ce n’est pas rien. Regarde dans quel état tu es ! Ses pleurs redoublèrent, alors je fis la seule chose qui me parut pertinente à ce moment-là. Celle que j’aurais faite s’il s’était agi de Lara ou d'une de mes amies. Je l’attirai vers moi et l’enveloppai de mes bras. Son visage vint se nicher dans mon cou et mon col ne tarda pas à être trempé par ses larmes".

"— Est-ce que tu te souviens de la toute première fois qu’on s’est rencontrés ? — Pas vraiment, pour être honnête. C’était au restaurant, je suppose ? — Oui, tu venais d’ouvrir. C’était en été, je me suis installé en terrasse avec Raph. — C’est ton ami avec qui tu étais ce midi ? — Oui, mon meilleur ami. C’est lui qui m’a fait découvrir ton restaurant. — Tu lui en veux peut-être un peu moins, à présent, plaisantai-je nerveusement. Cela ne fit pas du tout rire Vincenzo. À la place, il poursuivit : — On a discuté, tu prenais le temps de parler avec chaque client, comme tu le fais toujours, d’ailleurs. Sauf avec toi, étais-je tentée d’ajouter. Vincenzo secoua la tête avec un sourire triste aux lèvres. Il ne me regardait plus à présent, préférant fixer un point au loin. — Tu portais une robe noire avec des cerises imprimées dessus. Elle était nouée autour de ton cou. Tu avais des sandales rouges assorties et tes cheveux étaient lâchés. Quoi ? Je ne me souviens plus ce que j’ai déjeuné hier et lui se rappelle de ça ! — Mais ce qui m’a frappé, c’était ton sourire. Parce qu’on n’avait pas l’impression que tu étais là pour travailler, on aurait dit que tu prenais du plaisir à discuter avec ces gens que tu ne connaissais pas. Comme… comme si le fait qu’ils viennent manger chez toi te rendait vraiment heureuse. — C’était probablement le cas, répondis-je presque par automatisme. J’étais totalement stupéfaite par son récit et je ne savais pas où celui-ci allait nous mener. — J’étais… sous le charme. Hein ? — J’étais sous le charme et j’ai dit à Raph qu’en partant, je te demanderais ton numéro. Ces derniers mots eurent l’effet de me transformer en statue. Il n’avait pas vraiment dit ça, n’est-ce pas ? J’étais victime d’hallucinations auditives. Vincenzo Rossi avait voulu… Attends ! Est-ce qu’il l’avait fait ? Je n’en avais aucun souvenir ! Le regard noir de Vincenzo atterrit de nouveau sur moi et il se passa quelques secondes avant que je ne parvienne à articuler : — Qu’est-ce que je t’ai répondu ? — Rien du tout, parce que je n’ai pas posé la question, finalement. — Pourquoi ? — Parce que Cyril est arrivé et qu’au moment où il s’est approché de toi, tu t’es jetée à son cou pour l’embrasser".



2 commentaires:

  1. Merci pour ta chronique. Je l'avais vu défiler et je me demandais ce qu'il valait.

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    1. Ce livre est sympa, mais je trouve qu'il n'est pas le meilleur de l'auteure ! 

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