Les Editions BMR (2022)
Sortie originale 2015
191 pages
Synopsis :
Je devrais être contente d’être bloquée sur la planète de glace. Ici, les femmes humaines sont chéries et un alien en particulier me désire plus que tout. C’est difficile de repousser le sexy et charmant Aehako quand tout ce dont j’ai envie, c’est de l’attraper par les cornes et le laisser m’emmener vers ses fourrures… Pour Aehako, c'est maintenant le moment de faire valoir ses droits. Peu importe que son khui ne chante pas en ma présence, il est déterminé à faire de moi sa compagne. « Je n’ai pas besoin d’un khui pour savoir qui est ma compagne. Tu es à moi et je considère chaque moment avec toi comme un cadeau. » Mais j’ai un terrible secret. Les aliens qui m’ont enlevée sont de retour et grâce au traducteur dans mon oreille, ils peuvent me retrouver. Ma présence met tout le monde en danger… Mais comment abandonner ma nouvelle vie et l’homme que je veux plus que tout ?
[CHRONIQUE EXPRESS]
C'est avec une certaine impatience que j'ai débuté ce 3ème tome de "Ice planet barbarians". Car nous avons ici, enfin la 3ème héroïne humaine dont nous avions fait connaissance dès le début de la saga : Kira.
Cette jeune femme a la particularité d'avoir été celle à qui les "méchants extraterrestres" ont greffé une "oreillette", au moment de leur enlèvement (dans le 1er tome), pour traduire les langues des diverses créatures....En plus de la douleur physique, il y a aussi le fait que cet appareil "amplifie" les sons....Du coup, Kira entend tout ce qui se passe autour d'elle...
Maintenant qu'elle est "saine et sauve" dans la tribu des Sa-khuis, elle comprend leur langue, mais elle entend aussi tout le monde, les commérages etc (bref, la vie en "société") et comme elle fait partie des femmes dont le Khui est resté "muet" (le vers symbiote qui leur permet de survivre avec l'atmosphère de cette planète, entre autres...Et qui vibre quand un partenaire "convient" pour la reproduction...), la jeune femme se trouve un peu "laissée pour compte" (même si Aehako, un guerrier sa-khui, décrit comme l'un des plus séduisants de la tribu, s'intéresse à elle...).
En fait, Kira, a deux "problèmes" : Premièrement, contrairement aux deux précédentes héroïnes, c'est une jeune femme vierge, et elle a vraiment peu d'expérience en matière du comportement des hommes...Du coup, être convoitée par un mâle sexy, un des sa-kyuis les plus "quotés" de la tribu, qui a du succès auprès des propres femelles de son espèce, cela la met mal à l'aise !!!!!!
Et deuxièmement, elle est très complexée car elle sait qu'elle est stérile, enfin, c'est ce que les médecins lui avait dit quand elle a eu une péritonite quand elle était plus jeune et qui a endommagé son système reproductif....Du coup, même si elle sait que Aehako s'intéresse à elle, elle reste distante car elle sait qu'elle ne pourra jamais lui donner d'enfants....En plus, vu que leurs khuis respectifs n'ont pas vibré l'un pour l'autre, elle ne veut pas tomber amoureuse de lui, pour le voir "vibrer" un jour pour une autre femelle.....Car c'est la règle dans la tribu, vu le nombre restreint de la population, les couples se forment grâce à leurs khuis pour pouvoir avoir des enfants....Sinon, ils peuvent aussi avoir des amants et maitresses (Aehako ne s'est pas gêné pour avoir des relations avec des femelles de sa tribu, jusqu'à ce qu'elles "vibrent" - parfois contre leur gré - pour un autre mâle)...
Lui, celle qu'il veut, c'est Kira, la jeune humaine....Même si leurs khuis ne vibrent pas, il veut la connaitre, entamer une relation avec elle....Il vit un peu au jour le jour, sans trop se poser de questions (ce sont les gens les plus heureux....), contrairement à Kira, qui est très anxieuse, vous l'aurez compris, car elle a tout le temps "peur" d'être déçue, blessée etc....Et comme elle est stérile, elle a aussi peur que les Sa-khuis s'en aperçoivent et la rejettent car finalement, c'est une bouche inutile à nourrir....Enfin, ça, c'est son côté anxieux qui lui fait imaginer le pire car en fait, c'est une tribu bienveillante et jamais ils ne la mettraient de côté pour cette raison (et ses copines humaines s'y opposeraient de toute manière...)....Mais vous l'aurez compris, Kira a une personnalité très complexe !
En plus des angoisses "personnelles" de la jeune femme, il y a aussi le fait qu'avec son oreillette, elle a capté des messages de l'espace et sait que des vaisseaux "ennemis" vont arriver, justement pour comprendre le crash de leur propre vaisseau (car les humaines étaient avant tout de la marchandise, il ne faut pas l'oublier !)....Kira suppose qu'il y a un capteur dans son oreillette et a peur de mener les ennemis directement dans le camp...Et comme les "méchants" ont des armes sophistiquées alors que les sa-khuis n'ont que des lances et autres armes "rustiques", vous vous imaginez bien le problème qui va se produire....
Kira va donc trouver un prétexte pour s'éloigner de la tribu, voulant aller voir le vaisseau où il y a l'ordinateur qui avait donné des explications à Claire dans le 1er tome....Comme cette planète est hostile par sa faune et aussi sa météo (c'est tout le temps enneigé), elle va être accompagnée par une autre humaine (Harlow, l'une des filles qui n'a pas non plus "vibré" pour un Sa-khui), ainsi que - vous l'aurez deviner : Aehako, qui ne veut pas abandonner Kira, car il a toujours espoir de la séduire (et on peut le dire clairement, il est amoureux d'elle), ainsi qu'un autre guerrier, très taciturne, Haeden, qui n'aime pas trop les humaines (mais bon, il aura un tome qui lui sera dédié et il trouvera bien une femelle pour lui...Patience...). En tout cas, en le prenant comme compagnon de route, Aehako ne craint pas la concurrence car il veut sa "Kira" rien que pour lui et va tout faire pour la séduire !
Ce tome est donc encore différent des deux précédents, ce qui est très bien ! Toujours avec des personnages aux personnalités différentes et cette fois-ci, une intrigue supplémentaire avec les méchants extraterrestres qui vont débarquer bientôt.....J'ai été happée par le récit, et charmée par Aehako - avec de bons moments d'humour, notamment quand il offre un objet à Kira (sur les conseils avisés de Liz, l'héroïne du 2ème tome....Excellent moment !).
L'histoire d'amour entre Kira et Aehako, je ne vous fait pas de dessin, se terminera bien (c'est le but dans ce genre de saga) et je dois dire que l'auteure s'en tire bien pour trouver une fin heureuse "qui tient la route".
Le livre se conclu sur un suspense car Harlow va disparaitre (les autres vont croire qu'elle s'est enfui....Hors, il y a un détail donné par l'ordinateur qui est fait pour nous aiguiller dans la 1ère partie du livre)....Du coup, on se doute un peu de la raison de la disparition de la jeune femme, qui, c'est sans surprise, sera l'héroïne du prochain tome et dont j'attends, bien évidemment la sortie avec impatience !
Quelques citations :
"Depuis qu’on s’est écrasées ici, on doit porter ce que les aliens appellent un khui, un symbiote qui permet aux humains de survivre malgré la toxicité de l’atmosphère. L’un de ses inconvénients, c’est qu’il décide avec qui et quand vous devez vous unir, et il n’y a aucun moyen de s’y dérober. Dans la mesure où cette tribu compte quatre fois plus d’hommes – appelés sa-khui – que de femmes, je ne suis pas étonnée que les accouplements se succèdent. Sur les douze survivantes du crash, six ont trouvé leur âme sœur. Ce… ce n’est pas mon cas".
"— Claire, je t’en prie, je voulais m’assurer que tu allais bien. Que personne ne te force la main… — On n’est pas toutes des saintes nitouches coincées comme toi ! s’emporte-t-elle. Elle jette son repas intact dans le feu, puis quitte la grotte d’un air furieux. Je reste plantée là, bouche bée. Eh ben. Je me sens un peu vexée, mais surtout, je ne m’attendais pas à un tel accès de rage venant d’une personne si frêle et timide. On n’est pas toutes des saintes nitouches coincées comme toi. Ça pique. — Ça s’est bien passé, commente Megan en roulant dans son lit pour se tourner vers moi. — C’est quoi son problème ? — Le même qu’ont tous les rebuts, répond Megan. Elle essaie juste de trouver sa place. À ce mot, je me hérisse. — On n’est pas des rebuts. Elle hausse les épaules. — On n’a pas résonné. Y a de quoi se sentir rejetée. C’était effectivement ce que je ressentais… mais j’en connaissais aussi la raison. — Ne te laisse pas abattre, la consolé-je. Si tu veux une famille, je suis sûre que tu finiras par résonner pour quelqu’un. La guérisseuse a dit que, parfois, ces choses prenaient du temps. Ce qui expliquait aussi pourquoi je n’avais pas résonné, mais je garde cette pensée pour moi-même. Elle balaie ma remarque d’un bruit méprisant. — Je sais pourquoi je n’ai pas résonné, Kira. Inutile d’essayer de me remonter le moral. — Qu’est-ce que tu veux dire ? Elle se redresse dans son nid de fourrure, et pendant un moment, son regard s’emplit d’une tristesse infinie. — J’étais enceinte, tu te souviens ? lâche-t-elle en touchant son ventre. Ils l’ont aspiré comme si de rien n’était. Et tu sais, ce bébé, c’était un accident. La conséquence d’une stupide soirée en boîte qui s’est soldée par une nuit de beuverie et de sexe. Je ne connais même pas le nom de ce type. Je n’émets aucun commentaire. Qui suis-je pour la juger ? La vie que nous avons abandonnée semble si lointaine. — Mais j’y pense encore, me confie-t-elle d’une voix douce. Je m’interroge. Elle détourne le regard un moment, puis cligne rapidement des yeux. — Je crois que mon khui sait que mon corps n’est pas encore prêt pour un enfant, reprend-elle. Alors, peut-être qu’il me donne du temps avant de me remettre en selle. — Oh. Je ne sais pas quoi dire d’autre. — Et Josie porte un stérilet, poursuit-elle. Je crois que c’est pour ça qu’elle n’a pas résonné. Peut-être que les autres filles ont un autre contraceptif. Je commence à croire que toutes celles d’entre nous qui n’ont pas résonné ne peuvent pas procréer. Et toi, tu fais des injections de progestatifs ? Je secoue la tête. — Bizarre. Donc oui, Josie ne l’a pas dit, mais elle a peur qu’on découvre qu’elle porte un stérilet et qu’elle ne peut pas tomber enceinte. Elle ne sait pas comment ils réagiront. Je ne peux pas vraiment lui en vouloir d’essayer de s’intégrer. Je reste muette. Josie s’est démenée pour apprendre à tanner, à tisser et à faire plein d’autres choses. Je croyais qu’elle avait simplement beaucoup d’énergie à canaliser. Seigneur. Je suis vraiment nulle. Bien sûr qu’elle a peur. Comme nous toutes. Ces aliens s’intéressent à nous pour ce que nous représentons. Nous sommes des utérus. Une chance d’avoir une famille. Si nous ne pouvons pas leur donner ça… à quel moment arrêteront-ils de nous nourrir ? De nous abriter ? Soudain, les parois de la grotte me paraissent bien plus proches. Une sensation étouffante m’envahit. J’ai du mal à respirer. — Je… crois que je vais aller prendre l’air, annoncé-je à Megan. Je dois sortir d’ici. J’ai de nouveau l’impression d’être emprisonnée. Les murs semblent se renfermer sur moi. Avons-nous troqué une captivité contre une autre".
"Que feront-ils quand ils s’apercevront que je suis stérile ? Que la péritonite que j’ai eue enfant a infecté mes ovaires et que je ne pourrai jamais donner la vie ? Que se passera-t-il à ce moment-là ?".
"Mais elle me résiste. C’est peut-être la coutume chez les humaines. J’ai tout fait pour attirer son attention, mais elle m’ignore. Elle est rarement seule, passant la plupart de son temps en compagnie d’autres femmes. C’est peut-être mon unique chance de lui offrir le « gage d’amour » qu’a suggéré son amie Leezh pour la courtiser. Je regagne ma couche pour récupérer l’objet que j’ai sculpté. Quand je le lui offrirai, elle comprendra que je la désire. Je veux voir sa tête quand elle s’en rendra compte. Je veux voir ses petites lèvres douces s’écarter de surprise. Je veux caresser son front lisse et explorer d’autres endroits tout aussi soyeux".
"J’ai tenté de lui faire comprendre que je voulais la courtiser, mais elle m’a repoussé à chaque fois. A-t-elle changé d’avis ? J’admire ses beaux cheveux bruns qui flottent dans le vent et je les imagine tomber en cascade sur ma poitrine. Ce qui m’oblige à ajuster mon pantalon une nouvelle fois. — Jalouse ? Dans tes rêves ! Pourquoi le serais-je ? Je te rappelle que je suis laide. J’ai entendu chaque mot de votre conversation ! Elle tapote le minuscule coquillage en métal étincelant fixé à son oreille. Je ne peux pas réprimer le sourire satisfait qui fend mon visage. Elle m’a entendu parler à Asha. Et elle est bel et bien jalouse. Je suis aux anges".
"— Regarde-moi, Kira, m’ordonne-t-il à nouveau. Je coule un regard vers lui. C’est étrange que je sois si attirée par un alien. Sur Terre, mes relations étaient inexistantes. Je suis le genre de fille invisible pour les hommes. Je ne m’habille pas de façon sexy. Je ne drague pas et je porte rarement du maquillage. Mes cheveux, d’un brun terne, sont plats comme une crêpe, et mon visage est un peu trop long pour être joli. Je ne brille même pas dans les conversations. Et je ne suis pas vierge parce que je me réserve pour mon mari. Je suis vierge parce que je suis ennuyeuse et pas glamour. En temps normal, je m’en fiche. Mais Aehako ? Il est d’une beauté et d’une virilité à couper le souffle. C’est l’un des rares sa-khui à avoir une coupe ultra courte. Ses cheveux ras mettent en valeur son sourire ravageur et les énormes cornes saillant de son front. Les crêtes qui courent le long de son visage sont également plus proéminentes, et font paraître ses traits, surtout son nez, moins anguleux que ceux de la plupart de ses congénères. Mais il a un sourire si charmeur qu’on ne peut pas s’empêcher de le trouver beau. Il n’est pas élancé, à l’inverse de Raahosh, mais bardé de muscles, et son corps tout entier est d’un bleu ardoise que je trouve intriguant. Dire qu’il me fait craquer est un euphémisme. Et je déteste le fait que ce ne soit pas réciproque. Je détourne de nouveau les yeux. — Je me fiche que tu me trouves laide. — Je ne pense pas du tout ça, murmure-t-il, et je sens la chaleur de son corps massif lorsqu’il se rapproche de moi. Si je n’ai pas corrigé Asha, c’est simplement parce que je voulais me débarrasser d’elle au lieu de poursuivre notre conversation. Donc il me trouve jolie ? Un frisson de bonheur me traverse. J’étouffe cette pensée. Peu importe qu’il me trouve attirante. Le mener en bateau est une erreur, et je ne peux pas me permettre de tomber amoureuse. Je suis stérile. Il est totalement impossible qu’il résonne pour moi. Il aura beau me draguer autant qu’il veut, toute relation avec moi est vouée à l’échec".
"— Aehako, dis-je d’une voix douce. Écoute… Je m’interromps en le voyant sortir un long objet enveloppé de cuir de sous sa tunique avant de me le tendre. — Qu’est-ce que tu fais ? — Je t’offre un gage d’amour. — Un quoi ? Je m’en empare, touchée par son attention. Nous les humaines avons si peu de choses et j’ai déjà l’impression de vivre aux crochets des sa-khui à cause de tout ce qu’ils ont eu la gentillesse de nous donner. Et maintenant, il m’offre un cadeau ? — Un gage d’amour, insiste-t-il. J’ai travaillé très dur dessus. — Un… gage d’amour ? C’est une coutume sa-khui ? Je ne devrais pas l’accepter, mais je dois admettre que je suis curieuse de voir de quoi il s’agit. Il emplit mes mains. Il est aussi épais qu’une batte de base-ball et mesure près de trente centimètres. Je défais lentement l’emballage… et le fixe, éberluée. — Ça n’est quand même pas ton, euh, pénis ? Il hoche fièrement la tête. — C’est une excellente reproduction. J’y ai consacré beaucoup de temps et d’énergie. Bien sûr, les autres pensent que je suis fou de regarder ma propre queue pendant des heures pendant que je sculpte, mais je m’en fiche. Ça ne te plaît pas ? C’est un godemiché. Je le fixe avec un mélange d’horreur et d’incrédulité. Il est en os, et je tremble en me demandant quelle sorte de créature peut être pourvue d’os aussi… épais. Oh, mon Dieu, je rougis. Mais il est vraiment énorme. Et long. Ça ne peut quand même pas être la véritable taille de son sexe. Pourtant, l’épaisse couronne à l’extrémité ne laisse aucun doute sur sa nature, de même que les veines courant le long de son… hum… attirail. Il y a même des crêtes au sommet comme celles sur ses sourcils et ses gros bras musclés. Et des boules attachées. Et un truc qui ressemble curieusement à un petit orteil au sommet du membre. Seigneur, ça doit être « l’éperon » qu’a évoqué Liz. Je croyais qu’elle se moquait de nous. En fait, non. Je repousse la… chose vers lui. — Je ne peux pas l’accepter ! Pendant un moment, il a l’air anéanti. Son sourire rieur disparaît et son expression devient féroce. — Il y a quelqu’un d’autre ? Est-ce que ton cœur est déjà pris ? Je secoue légèrement la tête. — Mais de quoi est-ce que tu parles ? demandé-je, décontenancée. Ses sourcils se rapprochent et il porte les mains à ses hanches. — N’est-ce pas un gage d’amour approprié ? — Les humains ne s’offrent pas des gages d’amour ! — Mais Liz… Il s’interrompt en se rendant compte qu’il en a trop dit. — Je vais la tuer, lâché-je d’un air courroucé. Au lieu d’être en colère, Aehako rejette sa grosse tête cornue en arrière et rit à gorge déployée, les mains sur sa taille. Je suis ravie de constater que cette blague amuse au moins l’un de nous deux. Je n’ai aucune idée de la façon dont je suis censée réagir. — Reprends-le, dis-je. Il lève une main et secoue la tête en continuant de s’esclaffer. — Non, c’est un cadeau destiné à faire la cour et j’ai bien l’intention de te courtiser, mon humaine au regard triste. Garde-le. À moins que tu ne veuilles jeter un coup d’œil à l’original ? — Je… Quoi ? Non ! bredouillé-je. Je ne veux pas voir ton pénis ! — Tu en es sûre ? Il est pas mal, tu sais. Aussi beau que mon cadeau ! Je pourrais te donner beaucoup de plaisir avec lui. Je ne suis pas mauvais au lit. — Je ne veux pas entendre parler de tes prouesses sexuelles, sifflé-je. Je remballe la chose dans les cuirs parce qu’il est hors de question que je m’exhibe avec un gros godemiché dans la caverne, et qu’il ne semble pas décidé à le reprendre".
"— Elle peut peut-être t’examiner. Voir si… Je secoue la tête et fais un câlin à Esha en faisant attention aux petites cornes qui saillent de sa petite tête. Pour l’instant, elles sont repliées contre son crâne, mais elles s’épaissiront et grandiront plus tard. — C’est comme ça. J’ai juste peur qu’ils me flanquent dehors quand ils découvriront la vérité. — Je ne dirai rien, promet Megan d’une voix ferme. Tu as ma parole. — Merci, réponds-je avec un léger sourire. Elle me le rend, puis son visage se peint d’une expression bizarre. Un gloussement s’échappe de sa gorge. — Euh, tu as quelque chose à nous dire ? Je ne comprends pas à quoi elle fait référence, et là, Maylak se met à pouffer de rire à son tour. — Esha ! Je baisse les yeux et m’aperçois qu’Esha a découvert mon… gage d’amour et qu’elle l’examine avec une grande attention. — Oh, seigneur, murmuré-je en le lui arrachant des mains avant de l’envelopper à nouveau dans le cuir. C’est un cadeau d’Aehako. — Hmm hmm, dit Megan d’une voix moqueuse. — C’est la faute de Liz. Elle lui a dit que c’était ce que les humains faisaient pour courtiser les femmes. — Ooh, est-ce qu’une romance serait en train de naître ? se réjouit-elle en joignant les mains. C’est super ! Je secoue la tête. — Ça n’ira nulle part. Je ne résonnerai jamais. Comment savoir s’il ne résonnera pas pour toi demain ? Ou pour Josie ? Ou Claire ? Et là, je serai de nouveau abandonnée. C’est l’histoire de ma vie. Chaque fois que je rencontre un type, chose déjà assez rare en soi, et qu’on commence à se plaire, je me sens obligée d’indiquer que je ne peux pas avoir d’enfant. Et comme je ne veux pas passer à la casserole, leur intérêt s’éteint. Je ne suis pas une relation à long terme. Je ne suis qu’une passade ennuyeuse, une fille que son mec jettera le jour où il rencontrera la femme avec qui il voudra passer le reste de sa vie. Et ce n’est jamais, jamais moi. Cette fois, le regard de pitié de Megan me dérange. — C’est la vie".
"Lorsque les deux autres chasseurs s’enquièrent du jour de notre départ, je leur sers la même excuse : notre groupe est au complet. Puis je vais trouver Haeden pour lui dire que je souhaite qu’il se joigne à nous. Mon ami bourru n’est pas enchanté. — Tu m’as désigné ? demande-t-il en aiguisant la tête de sa lance favorite avec une pierre. Pourquoi ? — Parce que tu es le seul qui ne pense pas avec sa bite quand il s’agit des femmes humaines. Je croise les bras et le dévisage en essayant de garder une voix décontractée. Il pousse un grognement et lève les yeux vers moi. — Dis plutôt que tu veux les éloigner de celle que tu as choisie. Je m’esclaffe, parce que Haeden a toujours su lire en moi. — Possible. Mais peux-tu m’en vouloir ? Il me jette un regard renfrogné. — Quelles femmes y vont ? Joh-see ? — Non. Il se lève et essuie la poussière d’os de la pointe de sa lance. — Tant mieux. Dans ce cas, j’irai. — Tu voulais qu’elle vienne ? Je peux en parler à Kira. Ma voix se mue en gloussement quand il me foudroie du regard. — Non ? reprends-je. Joh-see est gentille. — Elle n’arrête pas de parler, dit-il d’un ton brusque en plaçant un petit fourreau en cuir sur la pointe de la lance. Que je sois intéressé ou non par ce qu’elle a à dire. Amusant. — Peut-être que si tu lui parlais au lieu de l’ignorer, elle se rendrait compte à quel point tu es désagréable. — Et peut-être que je devrais dire à Harrec que tu as changé d’avis ?".
"Je suis vierge, déclare-t-elle. — Je ne connais pas ce mot. — Je n’ai jamais fait l’amour. Son visage rougit de nouveau. Je trouve ça adorable. Je me demande s’il restera éternellement comme ça si je parviens à l’embarrasser suffisamment ? — Et ? — Et j’aurais dû me réserver pour mon mari ! À condition que j’en aie un un jour. Son expression redevient maussade. Je suis décontenancé par cette logique. — Pourquoi devrais-tu te réserver pour lui ? — Parce qu’il voudra être le seul à m’avoir touchée ? J’émets un bruit moqueur. — Je pense plutôt qu’il préférerait que tu aies de l’expérience. Quel genre d’homme voudrait que tu te retiennes d’avoir du plaisir ? Il hausse un sourcil, mais un léger sourire ourle sa bouche. Elle s’adoucit".
"— Est-ce que tu peux me dire s’il y a un autre vaisseau dans l’atmosphère proche ? Ça vaut le coup d’essayer. — Affirmatif. Les capteurs ont repéré un vaisseau à trois drumah d’ici. Je n’ai aucune idée de ce qu’est un drumah, mais j’espère que c’est loin. — Combien d’extra-terrestres sont à bord ? — Seize. Quoi ? — Tu peux dire qu’il y a seize personnes à bord ? Sérieusement ? — Affirmatif. Cette unité est connectée à un satellite en orbite de la planète qui permet aux ordinateurs de ce vaisseau de suivre et d’enregistrer des informations. — Comme le nombre de sa-khui sur la planète ? — Affirmatif. Il y a actuellement trente-cinq sakhs modifiés et douze humains modifiés".
"Les yeux clos, je me laisse bercer par le doux vrombissement de sa voix pendant qu’il me raconte ses projets pour « notre » grotte et la façon dont nous traverserons la saison brutale – l’hiver – ensemble. L’entendre évoquer notre avenir m’emplit d’un incroyable sentiment de joie mêlé d’un profond regret. De joie, parce qu’emménager avec lui dans un endroit douillet me paraît merveilleux, et que je n’arrive pas à croire que quelqu’un d’aussi drôle et sexy que lui puisse s’intéresser à quelqu’un d’aussi effacé que moi".
"Il me faut un moment pour digérer le mot « stérile ». L’image mentale que la traduction m’induit est celle d’une terre roussie, en jachère, dépourvue de faune, de flore et d’eau. De tout. Et soudain, je comprends ce qu’elle essaie de me dire. — Tu ne peux pas avoir de kits ? Des larmes baignent ses yeux tristes lorsqu’elle acquiesce. — Quand j’étais jeune, je suis tombée malade et j’ai failli mourir. Je suis restée à l’hôpital pendant très longtemps, et quand je me suis finalement rétablie, on m’a annoncé que mon appareil reproducteur avait été endommagé par la maladie et que je ne pourrai jamais avoir d’enfants. Les larmes coulent sur ses joues et elle les essuie de gestes vifs, colériques. — C’est pour ça qu’on ne peut pas être ensemble. Parce que tu veux une famille. Et tu dois savoir que si tu me choisis, tu n’en auras jamais. Je ne résonnerai jamais parce que je ne peux pas tomber enceinte. Un pincement de regret me serre le cœur, mais il disparaît rapidement. Est-ce pour cela qu’elle est si triste ? Qu’elle me tient à distance alors qu’il est évident qu’elle meure d’envie d’être aimée ? Qu’elle a autant besoin d’affection que j’ai besoin d’elle ? Je relève son menton pour la forcer à me regarder. Il y a tant de détresse et de chagrin dans ses yeux. Pense-t-elle vraiment que je vais la rejeter maintenant que je sais qu’elle ne peut pas donner la vie".
"Harlow est extrêmement douée en mécanique. En la voyant percer et souder, je me sens totalement inutile. Pour tromper l’ennui, nous parlons de notre ancienne vie sur Terre. Le père d’Harlow avait un garage et un atelier dans le Minnesota, mais il est mort l’année dernière. Pas de mère dans le tableau. Elle avait récemment vendu l’affaire et n’était pas sûre de ce qu’elle allait faire. J’imagine que ce n’est plus un problème, maintenant. — Tu sais le plus drôle ? me dit-elle. Je voulais voyager. On dirait que mon souhait s’est réalisé au-delà de mes espérances. Je parviens à esquisser un sourire. Nous parlons de la nourriture et des choses qui nous manquent, comme le shampoing et même les assiettes en porcelaine. Au lieu de devenir morose, Harlow prend un air songeur. — Je suis sûre que je peux apporter mes connaissances à la tribu, et peut-être améliorer certaines choses. Et on pourrait récupérer deux trois trucs, ici. Tiffany a dit qu’elle était douée pour le maquillage et la coiffure, alors elle pourrait peut-être nous fabriquer du savon. Je suis admirative d’Harlow. Plutôt que de ressasser le passé, elle regarde vers l’avenir. Elle essaie de trouver un moyen d’améliorer notre situation au lieu de pleurer sur les choses que nous avons perdues".
"La machine opère quelques calculs, puis répond. — Les capteurs indiquent qu’il y a trente-cinq sakhs modifiés, douze humains modifiés, trois szzt, et un… L’ordinateur émet un étrange pépiement qui fait courir des frissons à travers mon échine. Le bruit m’évoque les petits hommes verts. Les szzt doivent être leurs gardes. Je me frotte les bras, mal à l’aise. Je devrais peut-être apprendre ces deux langues. — Bizarre, fait Harlow à côté de moi. — Quoi ? — Je croyais que les membres de la tribu étaient au nombre de trente-quatre, dit-elle en retroussant son nez moucheté de taches de rousseur. Quelqu’un a eu un bébé ? — C’est trop tôt, réponds-je. Mais je me rends compte qu’elle a raison. Ça ne colle pas. Je me déplace vers la table en énumérant tous les habitants de chaque grotte, et en utilisant des petits bouts de métal pour les représenter. Quand j’ai fini, j’obtiens de nouveau un total inférieur à celui de l’ordinateur. Comment est-ce possible ? Je pivote vers Harlow pour demander son avis sur la question, lorsqu’un bruit suraigu fend les cieux. Ça me fait penser à un jet… sauf qu’il n’y en a aucun sur cette planète glacée. Les autres aliens sont arrivés. Je me retourne vers le panneau de contrôle, le visage peint d’une sinistre détermination. — Ordinateur, transfère-moi les langues des sakhs, des szzt, et le dernier nom que tu as mentionné".
Tu me donnes envie de découvrir cette série un brin improbable!
RépondreSupprimerFranchement, je te la recommande ! C'est parfois un peu WTF, mais on se prend au jeu....Moi, en tout cas, j'ai hâte de lire la suite ! (même si c'est un peu un plaisir coupable, je l'avoue....). 😋😋😋
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