samedi 16 avril 2022

LES RAVENEL - Tome 7 : "Un charme diabolique" [Chronique express]


Lisa Kleypas
Les Editions J'ai Lu (2021)
354 pages  
Edition originale 2021

Synopsis :
Une lady n’est pas supposée diriger une compagnie maritime. Pourtant, depuis la mort de son époux, Merritt Sterling assume cette lourde responsabilité avec charme et autorité. Des qualités fort utiles quand déboule dans son bureau Keir MacRae, furieux que sa cargaison de whisky n’ait pas été livrée à temps. Merritt a un talent fou pour régler toutes sortes de problèmes, mais rien ne l’avait préparée à devoir gérer… un coup de foudre ! Avec son délicieux accent et ses manières peu conventionnelles, l’Écossais est irrésistible. Et même la plus raisonnable des femmes a le droit de perdre la tête quand la passion l’enflamme…


[CHRONIQUE EXPRESS]

"Les Ravenel" est un spin-off de la saga phare de l'auteure américaine Lisa Kleypas "La ronde des saisons"....D'ailleurs, dans ce livre, nous avons pour héroïne Merritt, la fille - devenue adulte - des héros du 2ème tome de "La ronde de saisons" (mon couple préféré de cette saga, en plus !).....Bon, je dois vous avouer qu'au moment où j'écris cette chronique, je n'ai pas lu les tomes précédents des Ravenel ! (mais je le ferai certainement un jour, vu que Lisa Kleypas est l'une de mes auteures préférées en matière de romance historique...).

Nous avons ici une romance entre une aristocrate, Merritt, jeune veuve (son mari américain est mort en mer), il voulait faire le point sur leur relation, la jeune femme étant "stérile"....Du coup, double culpabilité pour la jeune femme : Elle se sent coupable de ne pas pouvoir avoir d'enfant (car à cette époque, c'était toujours la faute de la femme si le couple n'avait pas d'enfants....Bon, vous vous doutez que les romances de Lisa Kleypas se terminent toujours très positivement et on apprendra à la fin que le problème de stérilité de venait pas de Merritt....) et elle se sent également coupable de la mort de son mari....S'il n'avait pas été "déçu par elle", il n'aurait pas pris le bateau, pour faire le point dans sa famille aux USA, et ne serait donc pas mort dans un naufrage.....

Pour oublier la perte tragique de son mari, la jeune femme se lance à corps perdu dans le travail. En collaboration avec son plus jeune frère Luke, elle dirige une compagnie maritime qui fait du commerce d'exportation. 

Un client va arriver pour vendre son whisky, un écossais, à la barbe hirsute, brut de décoffrage, qui vient d'une petite île et qui produit du whisky de haute qualité. 

Evidemment, Merritt tombe sous son charme (lui aussi), mais ils savent tous les deux qu'il ne peut y avoir d'avenir entre deux-deux, n'étant pas de la même condition sociale (cela dit, cela ne l'avait pas empêchée d'épouser un américain auparavant....Même riche, il n'y a pas d'aristocratie aux USA...)....Le problème également est que Keir MacRae n'aime pas la ville, il préfère la nature de son île et le travail artisanal de la fabrique de son whisky.

Il va s'en passer des mésaventures entre ces deux-là ! Déjà parce que Keir semble être à chaque fois la cible d'attaques à son encontre, comme si quelqu'un chercher à l'éliminer (ce qui va se révéler exacte).....

Nous avons le plaisir de revoir donc le héros du 2ème tome de "La ronde des saisons" mais également celui du 3ème tome, qui va avoir une place centrale dans ce livre (pour des raisons que je ne spoilerai pas, bien évidemment !).

Passion, suspense, romantisme, scènes sensuelles, retrouvailles familiales (de personnages qui nous sont familiers pour avoir lu "La ronde des saisons"), ce livre m'a fait passer un agréable moment de lecture, comme toujours avec Lisa Kleypas, qui a le chic de nous accrocher à ses récits et nous allons de surprises en surprises au fur et à mesure des pages !!!

Dans le livre, apparaissent clairement les héros du 4ème tome de cette saga (le policier et la femme médecin), du coup, je pense que ce sera le prochain tome que je lirai quand je reviendrai sur "Les Ravenel" car ce couple m'intrigue beaucoup et j'ai envie de découvrir comment leur histoire d'amour a commencé surtout qu'ils ont chacun une très forte personnalité !


Quelques citations :

"— MacRae est fou furieux, prévint Luke Marsden en entrant dans le bureau. Et si tu n’as jamais vu un Écossais en colère, prépare-toi à entendre des bordées d’injures. Assise à son bureau, lady Merritt Sterling releva la tête et sourit à la vue de son frère cadet, séduisant gaillard aux cheveux bruns ébouriffés par le vent et aux joues rosies par la fraîcheur de l’air automnal. Comme le reste de la fratrie, Luke avait hérité de leur mère une silhouette longiligne et racée. Merritt était la seule des six enfants à être petite et pulpeuse. — Cela fait presque trois ans que je dirige une compagnie maritime et que je côtoie des dockers, lui rappela-t-elle. Je ne vois pas ce qui pourrait me choquer. — Peut-être. Mais les Écossais ont un talent particulier pour jurer. J’avais un ami à Cambridge qui connaissait au moins une douzaine de synonymes pour « testicules »".

"Merritt leva un regard amusé vers le grand Écossais bouillant de colère. Le spectacle était impressionnant. Plus d’un mètre quatre-vingt-cinq de force brute, dans une chemise et un pantalon humides qui lui collaient à la peau, soulignant le dessin de chaque muscle. MacRae fut parcouru d’un frisson, sans doute dû à la fraîcheur de l’alcool qui était en train de s’évaporer. La mine renfrognée, il ôta sa casquette plate, révélant une chevelure hirsute qui n’avait visiblement pas vu les ciseaux depuis plusieurs mois. Épaisse et bouclée, elle était d’une chaude couleur fauve, striée de mèches claires décolorées par le soleil".

"En dépit de son aspect négligé, c’était un homme séduisant. Très séduisant. Ses yeux bleus brillaient d’une intelligence presque diabolique. Son visage aux pommettes saillantes, au nez droit et fort, était mangé par une barbe fournie. Pour dissimuler un menton fuyant ? Difficile à dire. Néanmoins, en l’état, il était magnifique3.

"L’Écossais se pinça l’arête du nez, puis se frotta les yeux. — Vous ne pouvez pas m’accompagner sans chaperon, rétorqua-t-il enfin. — Ne vous souciez pas de cela. Je suis veuve. C’est moi qui chaperonne les autres, maintenant. MacRae jeta un coup d’œil interrogateur à Luke. Impassible, celui-ci s’enquit : — Vous attendez quelque chose de ma part ? — Vous autorisez votre sœur à partir seule avec un inconnu ? — Merritt est ma grande sœur. En outre, elle est aussi ma patronne. Alors… non, je ne me permettrai pas de dire quoi que ce soit. — Comment pouvez-vous être sûr que je ne vais pas attenter à sa vertu ? s’exclama MacRae d’un air incrédule. — C’est votre intention ? — Non ! Mais je pourrais… Merritt se mordit l’intérieur de la joue pour ne pas éclater de rire. Elle intervint d’une voix apaisante : — Monsieur MacRae, mon frère et moi savons pertinemment que je ne risque rien avec vous. Tout le monde sait que les Écossais sont des gens fiables, honnêtes et… pétris d’honneur. Le front de MacRae se défroissa légèrement. Au bout d’un moment, il répondit : — C’est vrai que les Écossais ont l’honneur chevillé au corps. — Précisément. Et qui oserait m’agresser verbalement ou physiquement en votre présence ? L’idée parut échauffer les sangs de MacRae. — Si quelqu’un se le permettait, j’écorcherais vif ce porc et je le jetterais dans un tas de fumier en feu ! Merritt eut un large sourire. — Là, vous voyez ? Vous êtes l’escorte parfaite. Derrière MacRae, Luke réprima un sourire et articula en silence : « Gre-na-dine. » Merritt l’ignora. — Venez, monsieur MacRae. Nous allons vous installer en un rien de temps".

"Lady Merritt avait de l’éducation et des bonnes manières. Elle était fille d’un comte, lord Westcliff, un homme réputé pour son influence et sa fortune, sans compter qu’elle était elle-même propriétaire d’une grande compagnie maritime constituée de toute une flotte de bateaux à vapeur et de nombreux entrepôts. Fils unique, Keir avait reçu de ses parents relativement âgés le meilleur de ce qu’ils avaient à lui offrir, mais cela n’avait pas grand-chose à voir avec les livres ou la culture générale. Il s’était nourri de la beauté des saisons, des tempêtes et des longues promenades sur son île. Il aimait pêcher et marcher avec ses chiens, et il adorait fabriquer un whisky d’exception, comme son père le lui avait enseigné".

"Très bien, je vais vous obéir, dit-il, un sourire dans la voix. Je vais aller me laver dans la pièce d’à côté, puisque vous avez déjà tout préparé. Quant à vous… ne bougez pas. Ne touchez à rien. Parce que je ne crois pas qu’une dame telle que vous aimerait qu’un gaillard comme moi surgisse ici dans le plus simple appareil. Voilà qui prouvait, songea distraitement Merritt, qu’il ne connaissait vraiment rien aux dames. Sur ce, MacRae pompa de l’eau pour remplir l’aiguière, qu’il emporta dans la chambre. Merritt ramassa la serviette et fit de son mieux pour éponger les éclaboussures sur le sol. Des bruits lui parvenaient de la pièce voisine : le ruissellement de l’eau dans la cuvette en porcelaine, des cliquetis, des frottements… et son imagination s’égarait. Elle tenta de se distraire en mettant un peu d’ordre dans la cuisine. — Où vos compagnons de voyage vont-ils dormir ? s’enquit-elle en essorant la serviette. — Ils ont loué des chambres à la taverne du port. — Faut-il demander à quelqu’un d’apporter leurs bagages là-bas ? — Non, ils l’ont fait eux-mêmes à notre arrivée, avant de dîner. Ils mouraient de faim. — Et vous ? Avez-vous eu le temps de manger ? demanda-t-elle en tendant la main vers la fenêtre pour écarter le rideau. — Cela attendra demain. Sur le point de répliquer, Merritt se figea, le bras en l’air. La fenêtre près de l’évier était placée de telle façon que ce qui se passait dans la pièce voisine se réfléchissait dans les carreaux avec une remarquable netteté. Elle avait sous les yeux le reflet du corps nu de Keir MacRae. Fascinée, elle le regarda se pencher pour saisir un pantalon dans sa malle. Ses mouvements fluides, chargés d’une force contenue, possédaient une grâce curieuse chez un homme de ce gabarit. Quant à son corps… — Vous allez travailler toute la nuit sans rien avaler ? s’entendit-elle demander. … robuste et viril, avec des pectoraux saillants, des abdominaux bien dessinés… — Ça ne me gêne pas. … il était tout simplement magnifique. Un rêve incarné. Et particulièrement bien doté par la nature. Seigneur, cela ne lui ressemblait pas de reluquer un homme nu ! N’avait-elle aucune dignité ? Aucune pudeur ? Elle devait arrêter tout de suite avant qu’il ne la surprenne".

"— J’admets que je n’aime pas trop empester la même odeur qu’un parquet de taverne. Et puisque vous avez pris les commandes… dites-moi quels sont vos ordres à présent, milady. Le ton était gentiment taquin. Merritt était si troublée par les émotions intenses qu’elle venait de vivre qu’elle chercha en vain une réponse spirituelle. Son cerveau semblait bloqué sur une idée aussi impulsive que stupide. Embrassez-moi. Bien sûr, elle n’allait pas dire une chose pareille. Il la croirait folle ou désespérée, et cela les plongerait tous deux dans l’embarras. En tant que dirigeante de Sterling Enterprises, elle ne pouvait absolument pas se permettre un comportement si peu professionnel. C’était inconcevable. Mais, face à son expression interloquée, elle se sentit soudain saisie d’horreur et porta la main à sa bouche en gémissant : — Ô Seigneur… je n’ai pas dit ça tout haut, quand même ? — Euh… si. Merritt rougit plus violemment qu’elle n’avait jamais rougi de toute sa vie. — Pouvez-vous… faire comme si vous n’aviez pas entendu ? bredouilla-t-elle, les joues en feu. Il secoua la tête. Lui-même s’était empourpré. Après ce qui parut une éternité, il répondit d’une voix rauque : — Pas si c’est vraiment ce que vous désirez. Il s’approcha. Attendait-il sa permission ? Des encouragements ? Le cœur de Merritt battait à tout rompre. Chaque centimètre carré de sa peau la brûlait. — J’imagine… que vous-même n’en avez pas envie ? Merritt se targuait d’avoir de la retenue en toutes circonstances. Tout le monde célébrait son calme olympien. Pourtant, en cet instant, elle n’était que chaos et incertitude"



2 commentaires:

  1. Coucou. j'espère que tu te portes bien. Je suis fan de cette auteure. C'est une belle romance mais qui n'est pas aussi réussie que d'autres comme la Loterie de l'amour qui est un de mes livres préférées. Bonne journée

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    1. Coucou ! Ca va bien et toi ? Oui, Lisa Kleypas est vraiment excellente ! J'avais bien aimé aussi La loterie de l'amour !!! 😉😉😉

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