dimanche 27 février 2022

LES PEMBROOK - Tome 3 : Le dernier fils du Duc [Chronique express]

Lorraine Heath
Les Editions J'ai Lu (2022)
Sortie originale 2013
384 pages


Synopsis :
Bien qu'enfant illégitime, Evelyn est choyée par son père, le comte de Wortham. Mais à sa mort, elle se retrouve à la merci de son frère aîné, Geoffrey, qui la déteste. Décidé à se débarrasser d'elle au plus vite, il n'hésite pas à proposer sa virginité à l'un de ses créanciers ! Evelyn est expédiée chez lord Rafe Easton, un homme solitaire, cynique et insensible, qui n'attend d'elle que les faveurs qu'une maîtresse offre à son amant. Et cet homme au coeur meurtri ne laissera personne l'émouvoir... à moins d'un miracle.

[CHRONIQUE EXPRESS]

Je n'ai pas lu les deux précédents tomes de cette saga, mais "Le dernier fils du Duc" peut se lire totalement indépendamment des deux autres. Nous savons juste que les autres tomes concernent les deux autres fils du Duc (bah tiens donc !), des jumeaux, et qu'ils ont 10 ans de plus que le héros de ce 3ème tome, Rafe. 

Dans la mesure où l'histoire débute sur le prologue de leur séparation forcée dans leur jeunesse (Rafe était enfant, il a été déposé, pour sa sécurité, dans un orphelinat par ses frères, qui eux, étaient déjà des jeunes hommes....Et les jumeaux se sont ensuite séparés et ont eu chacun un destin différent qui a forgé leur personnalité...Leurs retrouvailles pour récupérer leurs titres, notamment celui de Duc, pour l'aîné des jumeaux, sont évidemment expliquées dans le 1er tome, mais comme vous pouvez le constater, bien que n'ayant pas lu ces deux livres, je sais, dans les "grandes lignes" se qui s'est passé.....

En tout cas, dans ce 3ème tome, nous avons ici, Rafe, qui a été choyé comme un petit Lord ordinaire, le dernier de la fratrie... jusqu'à ses 10 ans, quand son père est mort (sa mère est décédée en lui donnant naissance) et après avoir été maltraité dans l'orphelinat où ses frères l'avaient déposé (s'ils avaient su le sort réservé aux enfants dans cet endroit, bien évidemment, ils ne l'y aurait jamais mis....).....Il s'est vite enfuit, pour aller se réfugier dans le quartier St Giles de Londres, le plus crasseux et le plus misérable de la capitale anglaise....

Son coeur s'est fermé au fur et à mesure des années, il a été "l'homme de main" d'un "mec peu recommandable" qui tenait une maison de jeux et qui faisait payer durement les dettes des "joueurs malchanceux" qui perdaient leur fortune aux cartes.....Rafe s'est forgé un corps de fer (en plus d'un coeur de pierre) et, par son intelligence et sa rage de vivre et de revanche, il a réussi à s'accaparer la maison de jeu.....

C'est maintenant un jeune homme de 25 ans très riche, et bien qu'il soit le fils d'un Duc - feu son père - et du coup, par conséquent, le frère du nouveau Duc (son frère aîné, héros du 1er tome), il ne fréquente pas du tout les cercles mondains et l'aristocratie.....

Il n'utilise jamais de son titre de Lord.....Il continue à fréquenter les gens du peuple également (car finalement, derrière une attitude détachée et menaçante, il a l'âme généreuse) et distribue de l'argent aux pauvres et sait s'attirer les bons alliés - Par exemple les ennemis qu'il se fait, qui lui envoient des tueurs à gage, il fout une raclée au tueur à gage et ensuite lui propose de travailler pour lui, en doublant son salaire.....Je vous le dis, cet homme, en plus d'avoir la beauté du Diable, est également très intelligent....

Et pour l'héroïne, nous avons ici, Evelyn, que Rafe appellera "Eve" ou Evie", qui est la fille bâtarde d'un comte.....Elle a été "cachée" par son père quand elle est venue vivre avec lui à la mort de sa mère quand elle avait 6 ans....Et elle a donc fait connaissance avec son demi-frère, Geoffrey, le fils légitime du Comte, ainsi que de sa femme, qui, vous pouvez le deviner, n'a clairement pas apprécié voir débarquer la fille de la maitresse défunte (et aimée) de son mari.....Quand la Comtesse décédera peu de temps après (on peut comprendre qu'elle ait sombré dans la dépression etc), son fils, éprouvera une haine intense pour sa petite demi-soeur......Et le vieux Comte, bien qu'il aima sa fille de tout son coeur, n'a jamais pensé à la protéger une fois qu'il sera mort....Il a juste demandé à son fils de veiller sur sa demi-soeur...

Le jour où le comte décéda, Evelyn se retrouva donc totalement naïve et innocente, et âgée de 22 ans, elle savait qu'elle était en âge de se marier mais son père ne l'a jamais envoyée dans des bals (elle finira par comprendre que son père cachait le scandale de son existence en temps que fille bâtarde, malgré tout l'amour qu'il lui portait).

Du coup, quand son frère lui demande de s'apprêter un soir pour un diner, pour rencontrer des Gentlemen, elle pense que c'est pour se choisir un mari.....Alors que ce sale type veut juste se débarrasser d'elle en la "vendant" comme une "maitresse", voire une putain....

Ce soir-là, Rafe est présent....Et même s'il ne le montre pas, il a un coup de foudre pour la beauté fragile et innocente d'Evelyn.....Il va évidemment "l'acheter" mais la jeune femme ne va pas comprendre au départ ce qui lui arrive....

Quand elle le réalisera, il lui laissera le choix d'être sa maîtresse ou de partir et d'essayer de survivre dans un monde très cruel et hostile (pour une si belle femme comme elle, et si naïve....).

Attention, naïve ne veut pas dire idiote ! Car par sa candeur mais aussi son intelligence, elle va vite intéresser Rafe autrement que par le sexe (d'ailleurs, il ne va pas lui sauter dessus dès le premier soir.....Il veut qu'elle "vienne" vers lui de son plein gré)....

J'ai vraiment adoré ce couple hors-norme, surtout que Rafe cache des traumatismes et d'ailleurs, il interdit à Evie de le toucher, de l'enlacer.....Il a une chambre secrète dans sa demeure, où même ses domestiques n'ont pas le droit d'entrer.....

Alors évidemment, pas de miracles, nous sommes ici dans une romance historique classique, avec des rebondissements, des "fuis-moi, je te suis", mais cette histoire d'amour qui, au départ, est plutôt décrite comme "un arrangement sexuel" (même si, je le répète, Rafe prend son temps pour apprivoiser Evie, pour ne pas lui faire peur) est vraiment passionnante.....

Evie va devoir aussi affronter la bonne société et, elle qui a grandit "cachée" (d'abord à la campagne, puis à Londres), le regard que lui portent les aristocrates est difficile à supporter, surtout que Rafe la "montre" à tout le monde, lui achetant les plus belles robes et les plus beaux bijoux et la présentant comme sa maîtresse (même quand elle est encore vierge).....

Cet homme n'en a rien à faire du jugement des autres, et puis, d'après ce que j'ai compris, il en a été de même pour ses deux frères aînés également......

Bref, j'ai passé un très bon moment de lecture, avec cette belle histoire d'amour qui finit par réunir deux enfants qui ont souffert chacun de leur côté et qui finiront par guérir ensemble......

Lorraine Heath est une auteure qui a sorti une multitude de livres, il va sans dire que je vais continuer à découvrir ses oeuvres....Pas forcément les deux premiers tomes de cette saga-ci (Les Pembrook)...On verra bien ! 

En tout cas, je vous recommande vraiment cette romance historique ! Par moment, je n'avais pas du tout envie de lâcher mon livre, je voulais toujours connaître la suite, avancer, avancer dans l'histoire....Non, franchement, c'est une très bonne romance !

Quelques citations :

"Dix ans plus tôt, les jumeaux l’avaient abandonné. Comme un déchet. Comme s’ils n’étaient pas ses frères, comme si le même sang ne coulait pas dans leurs veines. Ils étaient partis en lui promettant de le retrouver ici, à cette date précise, afin de se venger de l’oncle qui avait voulu s’emparer de leurs domaines et du titre de duc de Keswick. L’homme qui avait tenté de les faire disparaître. Ces dix dernières années, Rafe avait eu l’occasion d’éliminer ce misérable à de nombreuses reprises. Tapi dans l’ombre, il avait regardé lord David se pavaner et profiter de ses biens mal acquis. Alors qu’il aurait dû éprouver une fureur terrible contre cet ignoble individu, sa colère était entièrement dirigée contre ses frères. Contre Tristan, qui l’avait traité de bébé. Et contre Sebastian, qui n’avait même pas tenté de le rassurer. Rafe n’avait que dix ans et il était terrifié au-delà des mots. Les jumeaux avaient quatre ans de plus. Ils partageaient les mêmes pensées, les mêmes peurs et les mêmes ambitions. Rafe n’avait plus entendu parler d’eux après qu’ils l’avaient déposé à l’orphelinat et s’étaient enfuis ensemble. Il avait pleuré, supplié, bredouillé… Aujourd’hui, il avait honte en se remémorant son comportement lors de cette affreuse nuit. Depuis, il avait ravalé ses larmes et appris à contenir ses émotions. Son cœur était aussi froid que le marbre, il n’éprouvait plus rien".

"— Geoffrey… — Mon nom est Wortham désormais et tu feras ce que je t’ordonne. Va dans ta chambre immédiatement ou je t’y traîne de force. Pourquoi était-il aussi méchant ? Qu’avait-elle fait pour mériter un tel manque de compassion en ce moment terrible ? Elle connaissait la réponse, bien sûr. Elle avait eu le tort de naître. Elle regarda son père, si pâle, si fragile. Sa main était complètement détendue dans la sienne. Elle la lâcha, se leva et observa son visage. Il ne se ressemblait plus. Evelyn espéra que sa mère le reconnaîtrait tout de même. — Evelyn, tu abuses de ma patience. S’autorisant un brin de rébellion, elle n’obéit pas tout de suite, déterminée qu’elle était à avoir les quelques secondes qu’elle réclamait. Elle passa les doigts dans les cheveux blancs de son père, se pencha pour déposer un baiser sur son front creusé de rides. — Adieu, père. Reposez en paix. Une paix que je ne connaîtrai plus, maintenant que vous êtes parti. Vous étiez mon port d’attache et sans vous je me sens perdue, à la dérive. Sans un regard pour son demi-frère, elle sortit lentement de la chambre. Elle ne s’était jamais sentie aussi triste, ni aussi abominablement seule".

"Non, Geoffrey, je ne divertirai pas tes invités. Il se figea, mais garda les yeux fixés sur le couloir. — Je t’ai déjà dit que tu devais m’appeler Wortham. Ne refais jamais cette erreur. — Je ne comprends pas pourquoi tu te comportes si… — Si quoi ? Il fit volte-face. Son regard était empli de fureur, ses mâchoires étaient crispées. Elle dut prendre sur elle pour ne pas reculer, ne pas lui laisser voir qu’elle avait peur de lui. — Tu es sa bâtarde. Il t’a fait entrer dans cette maison sous le nez de ma mère, lui faisant clairement comprendre qu’il ne l’aimait pas, que son cœur appartenait à une autre femme. Tu crois qu’elle est morte si jeune parce qu’elle était malade ? Non, elle est morte parce qu’il lui a brisé le cœur. Ta présence me rappelle constamment combien elle a souffert. Et combien j’ai moi-même souffert, car il ne m’aimait pas non plus. Pas une fois, il ne m’a dit qu’il m’aimait, alors qu’il répandait son affection sur toi comme un torrent de miel. Le cœur serré, elle fit un pas vers lui. Puis elle comprit à son regard qu’en le touchant elle ne ferait qu’aggraver la situation".

"Ne sachant comment aborder le sujet qui la préoccupait, elle s’éclaircit la voix et se jeta à l’eau. — Tes amis ont apprécié la soirée d’hier ? Geoffrey serra les mâchoires et étrécit les yeux. Son expression sinistre avait de quoi faire peur aux passants qui croisaient la voiture. — Oui. Oui ? C’est tout ? — L’un d’eux a-t-il manifesté de l’intérêt pour moi ? — Rafe Easton. Nous nous rendons chez lui. Son nom était donc Easton. Cela ne lui évoquait rien. Pourquoi avait-il fait tant de mystères ? — Oh ? Geoffrey la regarda enfin. Étaient-ce des regrets qu’elle lisait dans son regard ? — C’est un de tes bons amis ? — Ce n’est pas du tout un ami. Il possède un cercle de jeu. Je lui dois de l’argent. — Je vois. En réalité, elle ne voyait rien du tout. Épouser le propriétaire d’un cercle de jeu était bien pire qu’épouser un marchand. En fait, cela lui semblait scandaleux. Elle était étonnée que cet homme soit admis dans les salons de la haute société. — Il m’a dit qu’il n’avait pas de titre. — C’est le troisième fils d’un duc, mais il n’en parle jamais. — Donc, c’est un lord, murmura-t-elle. Cela expliquait sa présence la veille, supposa-t-elle".

"Selon vous, quel était le but de la… soirée d’hier ? — Il s’agissait de me trouver un époux. Rafe faillit s’étrangler avec son whisky. Le mariage était bien la dernière chose à laquelle il pensait. Si elle le connaissait, elle le saurait. Le problème justement, c’était qu’elle ne le connaissait pas. Et il n’avait pas envie que cela change. — J’étais très étonnée de me retrouver chez vous, reprit-elle, alors que j’avais eu la nette impression que vous ne me trouviez pas intéressante. Pas intéressante ? Rafe aurait aimé que ce soit le cas. Il n’avait cessé de penser à elle depuis qu’il avait posé les yeux sur elle. Elle envahissait ses rêves, habitait ses pensées, occupait son esprit. — Pour être franche, continua-t-elle, je pense qu’il faudra peu de temps avant que quelqu’un demande ma main. Je doute que cela vaille la peine que j’entre à votre service. Elle était si naïve que Rafe répugnait à la détromper. Malgré tout, ce quiproquo ne lui plaisait pas. Autant dire ce qu’il en était sans attendre. — Vous ne serez pas à mon service. Vous êtes censée partager mon lit. Elle battit des cils plusieurs fois. Ouvrit la bouche, la referma. Cilla de nouveau. — Je vous demande pardon ? — Votre frère cherchait un homme qui vous prenne comme maîtresse, pas comme épouse".

"— Je suis désolé, mademoiselle. Nous avons des ordres. Le visage inexpressif, aussi froid et indifférent qu’un mur de pierre, il referma la porte. Quand elle essaya de l’ouvrir, elle se rendit compte qu’il avait tourné la clé dans la serrure. Elle frappa à coups de poing, à coups de pied, et hurla à s’en briser la voix. Ses doigts étaient ensanglantés, ses pieds douloureux. Découragée, horrifiée, terrifiée, elle se laissa tomber sur le perron. La pluie s’abattait sur elle, mais si elle restait prostrée là assez longtemps, Manson finirait par lui ouvrir. Il avait dû mal comprendre les ordres de Wortham. Sûrement. Elle se rendit vaguement compte que quelqu’un s’était accroupi devant elle. Elle leva les yeux. À travers ses larmes, elle reconnut Rafe Easton. Ses cheveux noirs étaient plaqués sur son crâne. Il était aussi trempé qu’elle. — Venez avec moi, Evelyn, dit-il d’une voix calme. — Ils ne veulent pas me laisser entrer. Il doit y avoir une erreur. Il ne me ferait pas cela. Il a promis à père. Il lui a promis… — Vous êtes trempée. Si vous restez là, vous allez attraper la mort. — Cela m’est égal. Il ne peut pas être cruel au point de me jeter dehors ainsi".

"Pourquoi diable n’avait-il pas fait atteler sa voiture ? Il savait très bien où elle allait. Pourtant, comme un idiot, il s’était précipité derrière elle pour être sûr qu’elle atteindrait sans encombre sa destination. Ce qu’il voulait, c’était que Wortham, cette sombre canaille, lui dise en face quel plan il avait conçu pour elle. Qu’il lui avoue qu’il avait voulu ruiner sa réputation, faire d’elle une réplique de sa mère. Rafe avait dans l’idée de la ramener chez lui en lui assurant qu’il pardonnait son comportement déraisonnable, mais qu’il ne le tolérerait plus à l’avenir. Et puis il l’avait vue tambouriner à la porte, échanger quelques mots avec le majordome et s’effondrer sur le perron. Maudit soit Wortham et son infâme lâcheté !".

"Votre frère a voulu vous humilier, vous salir, vous donner une place dans la société qui n’en est pas une, où vous ne seriez plus vue ni acceptée. Quelle meilleure revanche que de devenir la plus célèbre courtisane de Londres ? Je ne vous cacherai pas, je vous exhiberai. Je vous apprendrai à gérer votre argent. Et quand notre liaison se terminera, si c’est moi qui décide d’y mettre fin, vous garderez cette demeure et tout ce qui s’y trouve. Vous ne serez pas obligée de devenir la maîtresse d’un autre homme. Vous pourrez choisir vos amants et même faire la difficile. Cela me paraît un accord honnête.— Honnête ? Ma réputation sera ruinée. — Elle l’a été à l’instant de votre naissance. Il disait vrai et la gorge d’Evelyn se noua. Son père l’avait protégée des ragots et des rumeurs, et, ce faisant, il lui avait donné de faux espoirs. Elle avait cru qu’elle épouserait un lord et elle découvrait qu’elle n’était même pas digne d’une canaille. Elle ne décelait nulle gentillesse dans les traits de cet homme. Ni compassion ni pitié. Pourtant il s’était lancé à ses trousses, l’avait portée sous la pluie. Parce qu’elle lui appartenait ou, comme il l’avait dit, parce qu’il savait ce que c’était d’être dans cette situation ? Et comment pouvait-il le savoir, lui qui était le troisième fils d’un duc ? — Je veux votre réponse maintenant, reprit-il. — Vous n’aurez donc même pas la bonté de m’accorder une nuit de réflexion ? — Je vous ai dit hier que je n’étais pas quelqu’un de bon. En revanche il était fort, implacable, sûr de lui. Si elle pouvait prendre modèle sur lui, plus jamais personne ne profiterait d’elle. Que tous ces hommes, la veille, aient eu envie de se distraire à ses dépens lui donnait envie de vomir. Elle comprenait mieux leurs regards lascifs, à présent. Sans l’intervention de Rafe, devinait-elle, un ou plusieurs d’entre eux auraient sans doute couché avec elle. — Et si je dis non ? — Je demanderai aux servantes d’aller chercher vos vêtements mouillés afin que vous puissiez repartir. Pour aller où ? Faire quoi ? — Vous ne me donnez que l’illusion d’avoir le choix. Cette fois, elle fut certaine de voir une lueur d’estime dans son regard. — Je savais que vous étiez une femme intelligente".

"Pourquoi les appelez-vous « les lords disparus » ? s’enquit Evelyn en emboîtant le pas à la couturière. — C’est une longue histoire, expliqua celle-ci en l’aidant à ôter ses vêtements. Les trois frères, qui n’étaient encore que des jeunes garçons, ont disparu tout de suite après la mort de leur père. Ce qui a donné naissance à toutes sortes de rumeurs. Certains disaient qu’ils étaient tombés malades, d’autres qu’ils avaient été enlevés par des bohémiens. D’autres encore qu’ils avaient été dévorés par des loups. Et puis, il y a environ… trois ans, je crois. Je m’en souviens, parce que lady Mary, qui est maintenant duchesse de Keswick, venait d’arriver à Londres et m’avait commandé une robe de bal. Et donc, les trois lords ont fait leur apparition durant le bal en question, ce qui a provoqué un scandale. — Où étaient-ils durant tout ce temps ? — Keswick était dans l’armée, il avait combattu en Crimée. Une histoire horrible. Lord Tristan était capitaine de navire, je suppose donc qu’il avait passé plusieurs années en mer. Lord Rafe était quelque part par là. On ne sait pas grand-chose de lui. Il fuit la bonne société. À moins que ce ne soit elle qui le fuie".

"Il avait beau crever d’envie de s’allonger à côté d’elle, de la regarder sombrer dans le sommeil, il n’avait pas osé prendre le risque de s’endormir à son tour. Si les cauchemars venaient le visiter, il ne voulait pas qu’elle entende ses cris. Je suis heureuse que tu aies été le premier. Elle ne serait sûrement pas aussi heureuse si elle découvrait qu’elle venait de coucher avec un dément".



4 commentaires:

  1. J'adore les romances historiques alors pourquoi pas !

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    1. A lire les yeux fermés ! (enfin façon de parler !!! 😉😉😉😉).

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  2. Coucou. J'ai lu et beaucoup aimé le 1er tome de la série.

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    1. Coucou ! Ah ! Du coup, je m'y mettrai sans doute aussi ! En tout cas, ce tome 3 est super ! 😀

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