vendredi 18 février 2022

LA CONFRERIE DE LA DAGUE NOIRE - Tome 19 "L'amant trahi" [Chronique express]



JR WARD
Les Editions Milady (2021)
Sortie originale 2021
504 pages 


Synopsis :
Sahvage vit depuis des siècles en marge de la société. Mais lorsqu'il se voit entraîné dans une dangereuse bataille contre un mal ancien aux côtés d'une inconnue sans défense, son instinct protecteur l'emporte sur son bon sens. Seule rescapée d'une tragédie, Mae est prête à tout pour revenir en arrière. À présent face au nouvel ennemi de la Confrérie, elle découvre un amour inattendu avec Sahvage, mais tous deux savent que leur histoire est condamnée d'avance. Unissant leurs forces pour lutter contre ce que Mae a déclenché par inadvertance, Sahvage et Mae vivent leur amour avec l'intensité du désespoir tandis que la Confrérie se rapproche pour réclamer l'un de ses damnés, et que le mal jure de les détruire tous...

[CHRONIQUE EXPRESS]

Ah, honnêtement, j'ai eu du mal à me plonger dans cette lecture....Nous en sommes quand même au 19ème tome de cette saga et JR Ward arrive toujours à nous trouver de nouveaux couples, mais pour dire la vérité, les premières pages ont été laborieuses car je ne reconnaissais aucun nom....Du coup, j'avais commencé à lire ce tome à sa sortie (en décembre 2021....Et je n'ai pas pu continuer, à ce moment-là...J'ai stoppé ma lecture.....Mais comme je suis une fan inconditionnelle de nos gros durs vêtus de cuir, je m'y suis remise quelques mois plus tard ! Non mais !!!).

Nous voici donc en février 2022 au moment où j'ai terminé ma lecture et où j'écris ma chronique....Alors je partais avec un a priori négatif - vu mon échec de lecture en décembre - mais je me suis accrochée sur les premières pages (j'avais repris à zéro le livre) et ensuite, cela a coulé de source !!!!

Comme quoi, parfois, il y a un moment particulier, selon ce que l'on traverse dans sa vie, pour lire un livre....Il ne vaut mieux pas insister quand ça "n'accroche pas" mais il faut quand même laisser une 2ème chance à ce livre, surtout quand c'est une saga que je vénère depuis que j'ai débuté mon blog et lu le 1er tome en 2013....

Donc, nous avons ici l'arrivée de nouveaux personnages, dont une femelle vampire qui devrait bientôt faire parler d'elle vu qu'à priori, notre ange déchu, Lassiter, semble avoir buggé sur elle quand il l'aperçoit.... (à la fin de ce tome...).

Ce qui me frustre, c'est que JR Ward a la fâcheuse habitude de semer plusieurs graines de couples "en devenir" dans ses tomes et pour arriver à la romance d'un de ces couples en particulier, il faut parfois attendre plusieurs volumes (exemple, avec le couple Xcor et Layla, ce tome 15 que j'ai attendu avec fébrilité pendant quatre longues années....La torture !!!!! mais quand leur romance a enfin été exploitée, ah, ça n'a été que du bonheur !!!)...Bref, pour Lassiter, j'espère que JR Ward ne va pas trop nous faire languir....

En plus, j'ai été très agréablement surprise, car dans ce 19ème tome, je retrouve mon petit chouchou d'amour, Vhengeance (héros du tome 7), qui a une part importante dans le récit (Et à un moment, il a un échange avec Kolher qui m'a fait beaucoup rire !).....Ah la la ! JR Ward arrive toujours à mettre un peu d'humour dans son récit.....Ca fait toujours mouche, j'adore quand ces gros baraqués se lancent des vannes.....

De plus, la nouvelle ennemie de nos chers vampires est une sacrée démone et elle est vraiment très cruelle...Nous basculons dans un autre registre avec elle (l'Omega, à côté, c'était de la gnognotte...), et comme il y a une humaine, Ericka, qui enquête sur des meurtres (car cette brune diabolique ne cache pas ses crimes...), on sait déjà que l'un des vampires va avoir bientôt une shellane humaine (et flic).....

Et pour le couple principal de ce tome-ci, alors ? Qu'est-ce que j'en pense ? Et bien j'ai aimé la manière dont leur histoire débute, entre un mâle rustre et solitaire (très solitaire vu qu'il s'est mis à l'écart de ses "frères"), Sahvage cache bien des secrets dû à son long passé, notamment le drame qu'il a vécu en essayant de sauver sa cousine.....

Sa rencontre avec Mae débute mal, ils se chamaillent beaucoup, mais il y a un lien qui les unit dès le départ (notamment par cet échange de sang.....Car Mae lui a fait boire son sang au moment où Sahvage était sur le point de mourir....En même temps, elle l'a fait pour de mauvaises raisons, mais finalement, ce quiproquo a permis de les "rapprocher"). 

Mae, quant à elle, est une jeune civil vampire, elle a bien évidemment entendu parler de la Confrérie, de ses guerrier fort et impitoyable, et du Roi Kolher, mais, elle, elle essaye surtout tant bien que mal de survivre dans le monde des "humains" et surtout, au moment où nous la rencontrons, elle tente de trouver un livre "magique" qui permettrait de ressusciter son frère....Dont elle conserve le corps dans une baignoire remplie de glace....

Le désespoir fait faire parfois des choses inimaginables à certaines personnes, et Mae en fait partie.....Heureusement, en croisant la route de Sahvage, l'espoir va renaitre pour elle...

Leur histoire d'amour est très belle, car grandit peu à peu, même si l'attirance est directe, mais chacun était "emprisonné" dans ses propres problèmes (et secrets)...Jusqu'à ce que leurs problèmes s'entrecroisent.....De plus, Mae est vierge, ayant été élevée par une famille stricte (ses parents sont décédés, il ne lui restait plus que son frère....)...Et Savhage est....Bah, comme son nom l'indique, un colosse brutal et très létal....Donc, au départ, il ne veut pas se "rapprocher" physiquement de Mae, de peur de la blesser.....

J'aurais aimé un peu plus de scènes sensuelles entre eux, même si JR Ward est toujours là pour faire monter la température, notamment au niveau du "voyeurisme" (on va appeler cela comme ça....Je parle de la scène dans la salle de bain....Vous penserez à moi quand vous la lirez...Enfin non, ne pensez pas à moi....Je blague !)....

Bref, l'auteure américaine sait très bien mettre de l'érotisme dans des scènes qui pourraient paraitre glauques....Elle sait aussi mettre de la tendresse dans d'autres scènes.....Et comme à chaque fois, on a toujours les moments de "fraternité" entre nos gros durs de la confrérie....Des gros nounours, oui ! J'adore ce décalage entre leur apparence musclée et virile et leur manière de procéder durant certaines cérémonies où ils ne cachent pas leurs émotions.....

Bon, et bien maintenant, il n'y a plus qu'à attendre l'année prochaine (en principe, un tome par an, c'est son rythme d'écriture) pour savoir qui sera le prochain couple....On en a deux "en préparation".....Je parierais bien sur Ericka (la flic humaine) et Balz, plutôt que notre ange déchu Lassiter et l'intrigante Elyn.....A moins que JR Ward nous sorte encore un autre couple ou ne revienne sur le suivi des anciens couples des tomes précédents comme elle l'a déjà fait ?...Qui sait ?....Et puis, il y a la méchante démone à combattre !!!! Wait and see.....Mais une chose est sûre, je suis toujours fan de cette saga, et encore fois, je n'ai pas été déçue....Le fait de revoir Vhengeance sur de nombreux passages du livre n'y est évidemment pas pour rien....

Quelques citations :

"— Y a-t-il quelqu’un que je puisse contacter pour vous… — Partez, dit-il entre deux respirations saccadées. Vous devez me laisser. Sauvez-vous ! Sa voix était très grave et vraiment rauque et, lorsqu’elle ne répondit pas, il fixa sur elle son regard noir, qui lui donna l’impression qu’il la transperçait jusqu’à l’arrière du crâne. — Pour l’amour du ciel, femelle, prenez soin de vous ! C’était bien la dernière chose qu’elle s’attendait à l’entendre dire, et, quand il répéta son injonction avec plus de force, Mae se remit debout et recula en titubant. Pendant qu’elle s’éloignait, elle sentit ce regard dur la suivre, même si elle n’était pas certaine qu’il la voit réellement. — Partez, ordonna-t-il encore en dépit du sang qui coulait toujours de sa gorge ouverte. Partez ! — Je suis désolée… — Je m’en fous ! Tremblant de la tête aux pieds, Mae ferma les yeux et tenta de se concentrer. Lorsqu’elle fut enfin en état de se dématérialiser, les gargouillis du vampire agonisant la hantaient toujours. Mais elle avait ses propres problèmes, et il avait raison. Elle devait prendre soin d’elle-même. Son frère comptait sur elle. En outre, quand on vivait par l’épée, on mourait par l’épée. C’était un coup du destin, et pas quelque chose que quelqu’un comme elle pouvait changer".

"Quand le cerveau de Sahvage se réactiva, sa première prise de conscience fut celle de l’odeur du sang de la femelle. Malgré l’importante quantité du sien répandu partout autour d’eux et qui maculait aussi les mains de la femelle, son sweat-shirt… sa bouche… cette odeur parvenait à écraser tout le reste. C’était celle d’une prairie fraîche, sous une nuit étoilée, juste après une tiède pluie printanière. Il la trouvait fascinante. Nourrissante. Pure. Et il lui fallait sentir davantage d’elle… Avec un froncement de sourcils, il se concentra sur son visage pâle et effrayé. Elle était belle, songea-t-il, d’une façon discrète : des traits réguliers dépourvus de maquillage, de beaux yeux aux cils naturels et des cheveux attachés simplement en queue-de-cheval. Et ses lèvres remuaient. Elle lui parlait. Probablement pour lui dire de la lâcher. De ne pas lui faire de mal. Peut-être qu’elle le suppliait… Merde ! Il était encore en vie. Bordel de merde";

— Peu importe, rétorqua le mâle en lui jetant un regard noir. C’est toi qui m’as distrait. Flûte ! elle avait parlé à voix haute. Mais « peu importe », c’était vrai. — Tu n’as jamais entendu parler de l’interdiction de fraterniser ? articula-t-elle, les dents serrées. Tu ne devrais même pas être ici. — Dit la femelle qui se trouvait aussi dans la foule de spectateurs. Mae mit les mains sur ses hanches et se pencha vers lui. — J’ai le droit d’aller où je veux, on n’est plus à l’âge des ténèbres des vampires. — Oh ! donc tu as la liberté mais pas moi, parce que je suis un mâle. Comme c’est pratique… — Je ne me battais pas à mains nues contre eux ! — Donc tu es seulement venue parier ? Mais, oh oui ! tu es totalement irréprochable dans cette histoire. Mae serra les dents et envisagea sérieusement de s’approcher pour lui donner un coup de pied dans le tibia. Ou peut-être dans les fesses. Dans un cas comme dans l’autre, elle aurait adoré lui procurer un autre sujet d’inquiétude que sa tête douloureuse. — Je ne suis pas venue parier… — C’était pour le sexe, alors ? Parce que ça marcherait sans doute mieux si tu montrais un peu de peau. Tu ressembles à une mère de famille. Mae leva les yeux au ciel. — Oh ! bien sûr, je vais suivre les conseils vestimentaires d’une pub vivante de cent vingt kilos pour la mort en marche. N’as-tu jamais entendu parler de publicité mensongère ? Parce qu’aux dernières nouvelles c’est toi qui te faisais égorger par un humain… Le mâle leva les mains. — Parce que quelqu’un que nous connaissons m’a dit de ne pas tuer ce fils de pute ! — Tu ne devrais tuer personne ! — Eh bien, quel charmant couple vous faites tous les deux. En entendant ce commentaire ironique provenant d’une voix mâle, les deux intéressés se tournèrent vers les ombres où une large silhouette se profilait dans l’obscurité. Aussitôt, le combattant et elle s’empressèrent de détromper ce nouveau venu en même temps : — Nous ne sommes pas ensemble…".

"— Vous êtes le Révérend ? L’expression du type en vison ne varia pas. Toutefois, elle sentit un changement en lui, sans pouvoir s’expliquer pourquoi elle pensait cela. — Pour quelle raison cherches-tu le Révérend, femelle ? demanda-t-il d’une voix traînante. Tu n’es pas son genre. — Elle n’est pas le tien non plus, connard, répliqua Shawn. Et si t’allais te faire foutre… — Ce n’est pas à toi qu’elle parle, mon gars… OK, elle était fatiguée de ce concours de bites. Mae sortit de derrière son « abri » et dévisagea le nouveau venu. — C’est Tallah qui m’envoie. Chercher le Révérend. Et quelque chose me dit que je lui parle en ce moment même. Les deux mâles se turent, comme s’ils étaient surpris qu’elle refuse de faire tapisserie pendant qu’ils bombaient le torse. — Soyez franc avec moi, dit-elle, épuisée. J’en avais déjà ras le bol de cette soirée avant que vous débarquiez habillé comme si Liberace et Hannibal Lecter avaient eu un enfant caché. Le mâle en vison plissa les yeux, et Shawn éclata de rire. — Oh ! allez, Révérend, dit-il, tu dois reconnaître qu’elle est bien bonne".

"Lorsque la porte en acier par laquelle ils étaient arrivés se fut refermée sur eux en claquant, Vhen se tourna vers les deux vampires. Qui s’étaient visiblement nourris l’un de l’autre. Il le sentait dans l’air. — Vous êtes sûrs de ne pas être ensemble ? demanda-t-il à la femelle pour détourner son attention. Il n’est pas tien ? — Non ! Elle tritura son sac à main. Le col de son sweat-shirt. Sa manche gauche. — Il n’est pas… Seigneur, on vient à peine de se rencontrer… Je veux dire, on s’est rencontrés. Mais je ne connais même pas son nom. Enfin, je ne le connaissais pas avant votre arrivée… C’était quoi la question… Pendant qu’elle bredouillait sa réponse, Vhen s’introduisit dans son esprit pour lire sa grille émotionnelle… et ce qu’il y vit était mauvais. Très mauvais. — Je ne sais rien à propos d’aucun livre, l’interrompit-il. Désolé. La femelle inspira à fond. — Tallah m’a dit le contraire, et que vous sauriez où le trouver. Elle en était certaine, elle… — Elle se trompe. Vhen sourcilla. — Comment se porte-t-elle, au fait ? Je ne l’ai pas vue depuis des années. C’était une bonne amie de ma mahmen. — Mais elle a dit… — J’en ai assez de nier l’évidence. Vhen esquissa un petit sourire et fit un signe de tête à Shawn, qui bouillonnait toujours d’agressivité, tel un vampire submergé par la possessivité. — Mais tu peux me répondre sur un point. S’il n’est pas tien, pourquoi l’as-tu nourri ? Cela arrêta net la femelle. — Il était mourant. Vhen eut un petit rire. — Dis-moi si j’ai bien compris. Tu viens ici à la recherche d’un best-seller quelconque, tu tombes sur ce poids plume et, quand il prend la fuite… (Vhen indiqua la mare de sang ovale sur le béton) tu risques ta propre vie pour sauver la sienne ? — J’ai fait ce que tout le monde aurait fait à ma place. Non, songea le symphathe. Tu avais tes propres raisons de lui donner ta veine et, quelles qu’elles soient, elles te poussent à agir de façon désespérée. — Non, pas du tout, murmura-t-il. La plupart des gens l’auraient laissé mourir. En fait, c’est ce que tous auraient fait. Il est donc tien à présent… — Non, certainement pas… — Il te doit la vie. Il est donc tien… — Je ne veux pas de lui !".

"Vhen plissa de nouveau les yeux. Elle joignit les mains et se pencha en avant comme si elle priait, avec sur le visage une expression qui aurait été désolante s’il en avait eu quelque chose à faire. Mais il ne pouvait pas se le permettre. Sa grille, cette superstructure que seuls les symphathes discernaient, brillait d’une lumière farouche et destructrice qui atteignait le niveau maximum sur l’échelle des alarmes incendie. Surtout vu ce qu’elle réclamait. — Comment t’appelles-tu ? lui demanda-t-il. — Est-ce que c’est important ? — Non, pas vraiment… — Vous êtes mon seul espoir, le supplia-t-elle. Au bout d’un moment, il secoua la tête. — C’est une réplique de Star Wars, femelle. Ça n’a rien à voir avec moi. À plus, vous deux. Quand il se dématérialisa, il se dit qu’il ne devait pas se mêler de cette histoire. Malheureusement, vu ce qu’elle cherchait ? Il se retrouvait aussi impliqué que quelqu’un attaché à une ancre qui vient d’être jetée".

"Vhen cala sa canne entre ses genoux et se mit à la pousser d’avant en arrière avec ses paumes. — Une femelle m’a approché ce soir. En riant, Kolher répondit : — Ehlena est totalement sûre de votre relation. Et je sais bien que tu ne feras jamais rien de stupide. — Ce n’était pas ce genre d’approche. — Tant mieux, parce que je ne suis pas conseiller conjugal. — La femelle cherchait un truc que ni toi ni moi ne voulons qu’elle trouve. Il se força à s’installer plus confortablement dans son siège. — Tu as déjà entendu parler du Livre ? — J’ai entendu parler du Livre des humains. Tu parles de la Bible ? — De son contraire. Celui auquel je fais référence est un canal de communication direct sur le côté obscur. Il est relié de chair humaine et je n’ai pas la moindre idée de la matière dont sont faites ses pages… et je ne veux pas connaître la réponse. Il a traversé l’histoire en dénichant des utilisateurs et en déchaînant le chaos. — Donc c’est un livre de sortilèges ou une connerie de ce genre ? — C’est Le Livre de sortilèges. Avec une majuscule. Kolher fronça les sourcils. Et cette fois-ci, quand il voulut déposer George par terre, il n’accepta aucun refus de la part de l’animal. Tandis que le chien s’écroulait à ses pieds, dépité, le roi se pencha en avant, et son expression lorsqu’il se concentra sur Vhen de l’autre côté de son bureau fut si intense qu’on aurait pu oublier qu’il était aveugle".

"— Je peux te demander quelque chose ? — Bien sûr. Mais attention : si tu veux mon opinion, tu vas l’avoir, et je suis rarement généreux. Du moins c’est ce qu’on me dit. En fait, les frères m’ont fait fabriquer un tee-shirt. Vhen haussa les sourcils. — Vraiment ? — Le devant indique : « Demandez-moi n’importe quoi. » Le dos répond : « Eh bien, c’est complètement con. » Apparemment, je suis censé me retourner une fois qu’ils ont fini de parler, ce qui est complètement con. (Kolher pencha la tête sur le côté et sourcilla.) Bon sang… ! Resserrant les pans de son vison, Vhen se racla la gorge et tira sur ses manchettes. — Est-ce que tu crois que je ressemble à un mélange de Liberace et d’Hannibal Lecter ? Kolher secoua la tête comme s’il avait mal entendu. — Quoi ? — Tu sais. Comme Liberace et Hannibal Lecter. Qui auraient eu un enfant ensemble. — Waouh ! (Il y eut un silence.) Ça fait beaucoup… D’abord, pourquoi demander à un aveugle à quoi tu ressembles ? — Bien vu, et oublie ça". 

"— Tu crois que tu es le seul capable de nous sauver ? Merci, mais je passe mon tour. Du pouce, Sahvage désigna les fenêtres donnant sur l’avant de la maison. — Tu n’aurais pas pu tenir ce flingue correctement sans moi… — Tu n’y voyais rien pour viser… — Donc nous formons le duo idéal. (Comme elle maugréait, il ne put s’empêcher de sourire.) Et maintenant, si on prenait ce café ? Parfait, merci. Je bois le mien noir. — À l’image de ton âme, n’est-ce pas ? Sa légèreté soudain envolée, Sahvage baissa le menton et l’observa par en dessous. — J’ai un petit conseil pour toi. (Lorsqu’elle porta instinctivement la main à la base de sa gorge, il repensa à tous les crimes qu’il avait commis par le passé.) Quand ton ennemi est le mal incarné, tu ne veux pas que ton bouclier se préoccupe de la morale. Cette vieille femelle et toi, vous n’allez pas y survivre sans quelqu’un comme moi".

"Pourquoi ce n’est pas arrivé plus tôt ? interrogea Tohr. Je veux dire… des histoires et des rumeurs de magie noire circulaient déjà dans l’Ancienne Contrée. Mais il n’y a jamais rien eu de concret. — L’équilibre. (Lassiter tritura certains de ses bracelets, dont les maillons émirent un léger tintement métallique en tournant autour de son poignet épais.) Il doit y avoir un équilibre dans l’univers, et l’Oméga pesait assez lourd sur le côté « mauvaises nouvelles » de la balance. Mais il a disparu à présent, et le destin a horreur du vide. Cette présence malfaisante doit être remplacée par quelque chose, et voilà".

"Je… euh… dis-moi ce qui te fait plaisir. — Tes mains sur moi. N’importe où. Ta bouche. Partout sur moi. Voilà ce que je veux. (Soudain, Sahvage se raidit.) Mae… as-tu déjà touché un mâle auparavant ? Eh bien, merde ! Elle aurait voulu mentir. Elle aurait voulu faire comme si elle était expérimentée, comme si elle était cette brune à la sexualité affirmée. Comme si elle était l’exact opposé de ce qu’elle était vraiment. Mais ce n’était pas une chose à cacher, même si cela l’embarrassait. En outre, de quoi devait-elle avoir honte ? Elle secoua la tête. — Non. Il cligna des yeux à deux reprises, puis couvrit son sexe de la serviette. Ravalant un juron, Mae recula. Jusqu’à ce que la porte fermée heurte ses omoplates avec un bruit sourd. — Ça change la situation, hein ? (Elle écarta les cheveux de son visage.) Désolée. — Tu n’as aucune raison de t’excuser. — Je sais. (Se raclant la gorge, elle haussa les épaules et se frotta le haut des bras pour se réchauffer car elle frissonnait soudain.) Mes parents étaient très conservateurs, donc mon frère et moi, on… Bon, ce n’est pas important désormais. Mais c’est un vrai tue-l’amour. On dirait que je vais y aller, maintenant. Elle sortit à tâtons de la salle de bains, le cœur tambourinant et avec toujours la même sensation de froid, dont elle soupçonnait qu’elle était plus liée à un dérèglement de son thermostat interne qu’à un éventuel courant d’air".

"Erika parla plus fort. — Mettez les mains sur la tête et…   Lorsque Balz entra dans l’esprit de l’humaine et la figea, il aurait préféré qu’elle continue à parler. Bizarrement, elle avait réussi à changer de simples mots en une symphonie à ses oreilles, et ce n’était pas son seul effet sur lui. Son odeur s’était infiltrée dans ses narines pour se propager directement à son sang. Physiquement, elle n’était pas très grande. Environ un mètre soixante-dix. Tout chez elle respirait le pragmatisme, depuis ses chaussures plates jusqu’à sa stricte queue-de-cheval sur la nuque en passant par l’absence de maquillage, ce qui accentuait son regard dur et ferme. En parlant de tenue professionnelle, le badge sur son blazer bleu marine scintillait à chacune de ses inspirations, et son pantalon ample ne lui donnait aucune indication sur son anatomie. Mais comme si cela avait de l’importance ? C’était… tout, chez elle… qui le touchait. Et ce n’était que le début".

"Tandis que Balz s’inquiétait pour son âme infectée, il repensa aux paroles de l’ange. Le véritable amour, songea-t-il. Quelle bêtise de… Malgré la douleur aveuglante qui monopolisait toute son attention, une image s’imposa soudain à lui, écartant la souffrance comme un voile. C’était celle de cette humaine, l’inspectrice avec le flingue et les menottes, si disciplinée, si concentrée… si fatiguée, comme si elle avait effectué un travail difficile pendant trop d’heures d’affilée. Trop d’années d’affilée. Mais, assurément, ce n’était pas son destin. Ni celui de cette humaine. N’est-ce pas ?".

"Je ne l’ai pas vue, murmura Lassiter en gardant les yeux rivés sur la femelle aux longs cheveux argentés et aux étranges prunelles de même couleur. — Hein ? — Dans toutes mes visions… je ne l’ai jamais vue. (Lassiter se tourna vers le frère.) Je ne comprends pas. J’ai tout vu… la démone, le Livre, Sahvage, Balthazar, Vhengeance… tout. Jusqu’à cette scène ici, même si je ne comprenais pas pourquoi cela n’avait pas lieu à la demeure. Mais jamais je ne l’ai vue, elle. Il se remit à observer la foule de corps familiers qui lui bouchaient de temps à autre la vue. Un jeune mâle en particulier paraissait fou d’elle tandis qu’il lui apportait un verre de lait de la maison, mais elle semblait comme en suspension dans l’air et complètement déconnectée d’eux tous. Éthérée. Magnifique… Son regard se fit erratique, comme si elle cherchait de l’aide, comme si elle commençait à se sentir submerger et voulait s’échapper… — Regarde-moi, lui dit-il intérieurement. Je veux que tu me regardes. Son regard passa sur lui sans le voir. Puis revint tout de suite en arrière. Quand leurs yeux se croisèrent, un frisson de reconnaissance, de chaleur… de résolution… parcourut tout le corps de Lassiter. — Eh bien, tout ce que je peux te dire, c’est que, moi, je n’ai jamais rien vu me concernant directement, intervint V. Lassiter se tourna vers le frère. — Euh… quoi ? — Mes visions. Elles n’ont toujours concerné que les destinées des autres, jamais la mienne. (Puis le mâle haussa les épaules et s’éloigna.) Alors bonne chance avec ça, l’ange. Ou, devrais-je dire, bonne chance avec elle. Avec un air entendu, il s’en alla. Laissant à Lassiter l’étrange impression que le Don de la Lumière n’était pas du tout un objet… et que lui et cette femelle aux cheveux d’argent ne faisaient que commencer ensemble".


4 commentaires:

  1. Coucou. je te conseille les séries spin off qui ont plus de pêche.

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    1. Coucou ! J'ai commencé à lire "l'héritage de la dague noire" mais JR Ward étend tellement son "univers" qu'au bout d'un moment, on s'y perd, avec tous les personnages....Cela dit, j'espère un jour lire (et terminer) toutes ses sagas, c'est clair ! 😎😉

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    2. C'est vrai que j'aimerais la retrouver dans quelques choses de très différent.

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    3. Coucou ! Je me demande ce que ça donnerait si elle faisait une romance historique ou tout simplement une romance contemporaine.....Je pense qu'elle est tellement habituée à écrire sur des "créatures paranormales" que je ne sais pas si elle pourrait y arriver....Comme Jennifer L. Armentrout, qui passe d'un genre à l'autre sans problème (avec plus ou moins de réussite, par contre....).....😉

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