384 pages
Synopsis :
Redmond Hartley, cinquième duc d'Everingham, a beau tenir toutes les femmes pour des ambitieuses qui courent après son titre, il lui faut néanmoins se marier pour perpétuer la lignée. Son choix se porte sur lady Georgiana qui, malgré un côté garçon manqué choquant chez une fille de comte, lui semble digne de devenir sa duchesse. Mais, à sa grande surprise, elle l'envoie promener ! Le mariage ne l'intéresse pas. Son dédain ulcère Hart autant qu'il attise son désir. C'est décidé, il usera de tous ses atouts pour conquérir la ravissante impertinente qui persiste à se dérober.Cela tombe bien, il a toujours aimé les défis...
[CHRONIQUE EXPRESS]
Après avoir lu le 3ème tome "Mon amoureux", j'étais vraiment impatiente de la sortie de "La mariée était en rouge".....Dans la mesure où notre héros est le "pauvre" Duc "abandonné au pied de l'autel", le jour de son mariage......En même temps, Rose, la jeune femme qu'il s'apprêtait à épouser n'était pas amoureuse de lui (et lui non plus n'avait aucun sentiment pour elle, puisque c'était un mariage de convenance), donc, cela ne lui a pas brisé le coeur....Juste un peu son orgueil (car il a un sacré caractère)....
Cela dit, lui qui considère les femmes comme des profiteuses, des menteuses (à cause de son enfance passée auprès d'une mère manipulatrice, nous allons la rencontrer dans le livre, c'est vrai qu'elle est très spéciale....), il recherche avant tout une épouse "convenable" qui lui donnera des héritiers mais il va sans dire qu'il n'y aura pas d'amour et que son épouse pourra "s'exiler" dans l'une de ses nombreuses propriétés.....Voilà comment Hart (le surnom de notre cher Duc) voit sa future vie de couple.....
Seulement voilà, son ex-fiancée, dans le tome 3, va quand même revenir le voir pour lui présenter officiellement des excuses et elle est accompagnée de sa nièce, Georgiana (que tout le monde appelle "Lady George" car c'est un vrai garçon manqué, elle monte même à cheval avec des pantalons d'homme....), et celle-ci va vite titiller la curiosité du Duc....
Il faut aussi savoir que le Duc est envahi par les demandes en mariage (notamment les mères qui essayent de "caser" leur fille) et du coup, quand il va commencer à discuter un peu avec Lady George, il ne va d'abord pas croire que celle-ci n'est pas du tout intéressée par un mariage (même avec un Duc) et que son rêve est de rester célibataire entourée de ses animaux (elle adore les chevaux et les chiens, d'ailleurs, Sultan, son cheval, va avoir un rôle important dans le livre).....
Il faut savoir qu'à cette époque, une jeune fille noble, dès le moment où elle se marie, perd tout ses droits sur son propre argent, son héritage.....Tout revient à son mari.....Du coup, George préfère rester seule et profiter de sa liberté ! C'est une jeune femme farouche, qui a connu une enfance abominable, la vraie pauvreté, avant d'être récupérée par son oncle (le héros du 1er tome).
Un jeu du chat et de la souris va se mettre en place entre Hart et Lady George, car aucun ne veut admettre l'attraction qui les pousse à chaque fois l'un vers l'autre.....
Même si, il faut rester pragmatique, notre Duc va "piéger" George pour la forcer à l'épouser.....Mais tel est pris qui croyait prendre, il va finalement tomber follement amoureux de la jeune femme, même si celle-ci désire plus que tout rester libre (et donc célibataire).
J'ai vraiment adoré cette romance entre ces deux personnalités très fortes (George est une jeune femme très progressiste, qui pense qu'elle n'a pas besoin d'un homme pour être heureuse dans sa vie) et Hart est un homme buté qui pense que toutes les femmes cherchent absolument à se marier, notamment avec lui, puisque il est Duc.....
Il va y avoir beaucoup d'étincelles entre ces deux-là, beaucoup de passion refoulée, de quiproquos.....Bref, une romance historique comme je les aime avec un bon "ennemies to lovers" qui est l'un des genres que je préfère !
Je vous recommande ce livre à 100% (qui est un coup de coeur pour moi), surtout si vous aimez les romances avec une héroïne attachante et sauvage à la fois, et un héros aux abords froids et méprisants envers la gente féminine.....
Quelques citations :
"Quelques jours auparavant, son ancienne fiancée lui avait rendu visite. Officiellement, elle voulait lui présenter ses excuses, elle avait cependant eu le toupet de l’inviter au bal initialement prévu pour célébrer leur mariage. Le bal avait été maintenu afin de fêter la réapparition de son maudit époux revenu d’entre les morts. Hart n’avait rien contre cet homme, mais pourquoi diable n’était-il pas revenu une ou deux semaines plus tôt ? Cela leur aurait épargné bien des tracas. Tout bien réfléchi, il avait déjà vu la jeune fille que lady Salter avait tenté de lui refiler. Lady Georgiana Rutherford accompagnait Rose lors de cette visite. Une brune aux longues jambes, qui semblait ne pas avoir froid aux yeux. Elle avait relevé ses jupes pour se réchauffer devant le feu, les avait laissées retomber avec désinvolture quand il était entré dans le salon. Pas le moins du monde embarrassée. Un vrai garçon manqué, sinon une fille légère. Avec de fort jolies chevilles, pour autant qu’il s’en souvienne. Elle préférait vivre avec ses chiens et ses chevaux. Hart ricana. Qu’elle reste avec eux !".
"Il avait été complètement aveugle. À présent, en revanche, il la voyait. — Une bonne soirée ? répéta-t-elle, reprenant ses paroles. J’essaie, répondit-elle en posant un regard appuyé sur ses compagnons, mais je n’y parviens pas. — Ah. Vous ne vous intéressez donc pas aux grosses dames qui poussent d’affreux miaulements sur la scène ? ajouta-t-il, la provoquant délibérément. Elle étouffa une exclamation indignée. — Comment osez-vous ? Hart fit tourner entre ses doigts l’éventail en ivoire dont deux branches étaient cassées. Elle n’y était pas allée de main morte lorsqu’elle avait frappé l’ami de Monty. — Comment j’ose ? dit-il en arquant le sourcil. Ses yeux lancèrent des éclairs. Elle rougit, mais tendit la main d’un air impérieux. Sans la quitter du regard, Hart glissa l’éventail dans sa poche. — Vous êtes aussi voleur ? — Enfin, mademoiselle ! intervint un des amis de Monty. Vous ne savez pas à qui vous parlez ? — Bien sûr qu’elle le sait, crétin, répliqua Sinc à voix basse. Lady George était demoiselle d’honneur au mar… euh… à ce malheureux événement… Son ami renifla d’un air hautain. — Elle manque de respect. — Du respect ? s’exclama-t-elle. Qu’avez-vous fait, tous autant que vous êtes, pour mériter le respect ? Rien, à part être nés avec une cuillère d’argent dans la bouche et avoir été tellement choyés et gâtés que vous vous prenez pour des gens terriblement importants. Hart était sans illusion, il savait à qui s’adressait ce petit discours. Elle les méprisait peut-être tous, mais elle ne l’avait pas lâché des yeux. Sinc, Monty et ses amis gardèrent le silence, sous le choc. — Georgiana ! siffla lady Salter. — Et je ne suis pas important ? s’enquit Hart, aussi suave que glacial. Il était rare que les femmes le provoquent aussi directement. Il n’aurait su dire s’il trouvait cela excitant ou agaçant. Sans doute les deux à la fois. — Non. Vous êtes un rustre ignorant et arrogant, comme vos amis. Ignorant les exclamations de stupeur autour d’elle, elle indiqua la scène. — Ces gens ont du talent. Leur talent est un don de Dieu et ils ont passé toute leur vie à l’affiner. Quand ils chantent, nous devrions les écouter et être reconnaissants d’avoir ce privilège. Et non faire du tapage avec des amis ivres, qui répondent à… à ce talent avec des plaisanteries grossières et des mimiques suggestives. — Georgiana ! s’écria sa tante. Lady Georgiana leva le menton, et ne lui prêta aucune attention. Hart haussa le sourcil. Elle était sérieuse ? Elle le traitait de rustre et d’ignorant en public ? Il commençait à être sérieusement agacé. — Je vois, dit-il. — Cela m’étonnerait, ricana-t-elle. Je ne crois pas que vous… — Georgiana, en voilà assez ! la coupa lady Salter. Dorothea, nous partons. Elle se leva, agrippa la jeune fille par le bras, et se tourna vers Hart. — Je vous demande pardon pour la conduite inqualifiable de ma nièce, Votre Grâce… — Pas moi ! ajouta la nièce en question. Je pensais ce que j’ai dit. — Tais-toi, petite sotte ! Sa tante la poussa à l’extérieur de la loge. La douce petite lady Dorothea ramassa les châles et les affaires éparpillées autour des fauteuils, puis lança à Hart un regard espiègle par-dessus la rampe qui séparait les deux loges. — Viendrez-vous au bal, Votre Grâce ? Mercredi prochain, à Berkeley Square ? L’effronterie devait être un trait familial. La dame était assez âgée pour être sa grand-mère. Comme s’il allait faire l’honneur à ces maudits Rutherford d’assister à leur maudit bal ! — Dorothea ! appela sèchement lady Salter depuis le seuil. La petite tante adressa un clin d’œil à Hart et sortit rapidement. La porte se referma sur elle. La loge était vide. Monty et ses amis coulèrent des regards furtifs à Hart tandis qu’il retournait s’asseoir sans mot dire. Atterrés, outrés, et secrètement ravis par l’échange qui venait d’avoir lieu, ils ne cessèrent d’en discuter à mi-voix jusqu’à la fin du dernier acte. C’est alors que Monty se rappela la raison de cette soirée à l’opéra. Sa danseuse. Hart ruminait. Il ne regarda pas la scène ni ne prit part à la discussion. La musique et les conversations glissaient sur lui sans qu’il les entende. Et quand Sinc et ses amis se rendirent dans les coulisses pour voir la danseuse de Monty, Hart s’excusa et rentra chez lui. La soirée était douce, et il décida de rentrer à pied. Il avait sa canne-épée sur lui, et à dire vrai, s’il croisait des voleurs, il serait ravi de faire un peu d’exercice. Mais aucun brigand ne lui fit ce plaisir. Personne ne lui avait jamais parlé ainsi. Et certainement pas une femme. Espérait-elle piquer sa curiosité en adoptant un comportement à l’opposé de celui de toutes les autres femmes ? En lançant des insultes plutôt que des compliments ? Si c’était le cas, sa tactique était risquée. Pourtant, elle avait fonctionné, bon sang ! Dans une certaine mesure".
"Pour en revenir à lady Georgiana… Il l’avait observée en restant dans l’ombre, alors que le visage de la jeune femme était éclairé par les lustres du théâtre. Elle n’avait manifesté aucun intérêt pour les jeunes gens de la loge voisine, ni pour le public élégant. Son attention était entièrement absorbée par la musique. Jusqu’à ce que Sinc la dérange avec ses remarques d’ivrogne. Sa colère avait paru authentique. Elle n’en demeurait pas moins une femme, et s’il se fiait à son expérience, les femmes avaient tendance à feindre et à jouer la comédie. Sa tante lui avait suggéré de la prendre pour épouse. Toutefois, si cette petite scène était destinée à provoquer son intérêt… Hart réfléchit. Non, ce n’était pas une tentative de marivaudage, elle pensait ce qu’elle disait. Qui était-elle en réalité ? Une écuyère déguisée en garçon ? Une passionnée d’opéra sincère ? Une mégère effrontée ? Et pourquoi ne l’avait-il encore jamais remarquée ? Son éventail se trouvait dans sa poche. Il n’aurait su dire pourquoi il l’avait ramassé, et gardé. C’était un objet absolument inutile. Il atteignit Mayfair et tourna dans Brook Street. Un rustre, vraiment ? Des pâquerettes avaient poussé sur le trottoir, entre les pavés, et scintillaient à la lumière des réverbères. Il les étêta d’un coup de canne et continua d’avancer à grands pas. Bon sang, il ne laisserait jamais une femme avoir le dernier mot. Il n’avait même pas eu l’occasion de lui proposer d’acheter son maudit cheval. Et par-dessus le marché, elle avait éveillé son désir".
"— Mais lady George… — Ne veut pas de vous. — Je l’aime. Hart le projeta de nouveau contre la cloison. — Pour l’amour du ciel, Towsett, combien de fois lui avez-vous demandé sa main ? — Trois fois. — Et combien de fois a-t-elle refusé ? Il était sûr qu’elle avait été parfaitement claire. Il avait beau la connaître à peine, elle semblait du genre à dire ce qu’elle pensait. Towsett détourna les yeux, l’air renfrogné. — Les femmes disent non alors qu’elles pensent oui, tout le monde sait cela. — Pas tout le monde ! Assurément, trois refus signifient non ! riposta Hart en le secouant. Avez-vous compris ? — D’accord, d’accord, inutile d’être brutal, marmonna Towsett en tentant de se dégager. Que la jeune fille ait dû se cacher dans le jardin d’hiver juste pour échapper aux attentions de ce gringalet présomptueux donnait à Hart envie de l’étrangler. — Rentrez chez vous et écrivez cette lettre. Et si vous ennuyez encore lady Georgiana, vous aurez affaire à moi. C’est clair ? Après avoir secoué encore une fois Towsett, il le relâcha. Ce dernier rajusta son habit et lui lança un regard contrarié. — Vous voulez la garder pour vous, je suppose. — Ne soyez pas ridicule. Je la connais à peine. — Dans ce cas, je ne comprends pas pourquoi vous… Hart fit un pas vers Towsett, l’air menaçant. — Rentrez chez vous, Towsett. Tout de suite. L’autre détala sans demander son reste".
"— Je suppose que vous aimez chasser ? — Vous supposez mal, rétorqua-t-elle sèchement en plongeant sa cuillère dans sa crème glacée. — Vous ne pratiquez pas la chasse à courre ? Vous ne savez pas ce que vous manquez… — La chasse au renard est une activité cruelle et méprisable. Je… — Fadaises ! C’est un sport. — Un sport ? s’exclama-t-elle en reposant bruyamment sa cuillère. Vous trouvez que c’est un sport ? Des douzaines d’hommes à cheval, accompagnés de leur meute, pourchassant un seul petit renard ? Et quand le pauvre animal épuisé et acculé abandonne la lutte, vous regardez les chiens le mettre en pièces ! C’est de la barbarie ! — Les renards sont des nuisibles qu’il faut empêcher de se multiplier, répliqua-t-il froidement. — Ce sont des créatures de Dieu, qui ont autant que nous le droit de vivre. Quand un enfant participe à la chasse pour la première fois de sa vie, vous coupez la fourrure du renard et vous essuyez le sang sur la joue du garçon en appelant cela un honneur ! Si ce n’est pas un geste barbare, je ne sais pas ce que c’est. Il y eut un court silence. George croqua un grain de raisin, et ajouta, au cas où il n’aurait pas compris : — Je déteste la chasse au renard et ceux qui la pratiquent. Le visage du duc était sculpté dans la pierre, son expression, impénétrable, ses yeux, aussi durs et froids que le silex".
"Hart n’était pas convaincu. Naturellement, il se pouvait qu’elle éprouve de l’aversion pour les hommes, auquel cas, elle ne l’intéressait pas. Il ne pensait cependant pas que ce fût le cas. À l’opéra, comme dans la serre, il avait ressenti une attirance sensuelle entre eux. Et il était sûr qu’il n’était pas le seul à l’éprouver. Chaque fois qu’il la voyait traverser la salle de sa démarche souple et gracieuse, il avait la bouche sèche. Sa gaieté, quand elle dansait avec ses amis, son rire spontané, ses mouvements désinvoltes étaient… séduisants. Une seule question demeurait. — Alors, que voulez-vous ? demanda-t-elle. Hart ne pouvait détacher les yeux des quelques grains de sucre qui scintillaient au coin de ses lèvres. — Si c’est au sujet de ce que je vous ai dit à l’opéra, sachez que… — Cela n’a rien à voir avec l’opéra. Elle croisa les bras sous sa poitrine. — Donc, il s’agit de mon cheval, n’est-ce pas ? Je vous ai dit que Sultan… — N’est pas à vendre, je sais. — Alors, que voulez-vous ? — Ceci. Il l’attira à lui. Elle s’écarta, le repoussa, quoique pas assez fort pour qu’il la lâche. Il lui prit le menton. — Vous avez du sucre sur la bouche, là. Elle battit des paupières. Avant qu’elle ait pu réagir, il se pencha, lécha les grains de sucre du bout de la langue, et en profita pour inhaler son parfum. La flèche brûlante qui le traversa le surprit par sa force. Il se redressa et la dévisagea, déconcerté. Il ne s’attendait pas à cela. La douceur, la chaleur, le désir. Elle le fixa, les yeux écarquillés. Elle semblait déboussolée, troublée, surprise. Et méfiante, tel un renard flairant un piège. Elle avait éprouvé cette chaleur elle aussi, il en était certain, et ne savait qu’en penser. Ses lèvres étaient entrouvertes, sa respiration saccadée. Il savait pourquoi, car son propre pouls s’était emballé. Elle posa les mains à plat sur son torse, le tenant à distance, sans vraiment le repousser. — Que voulez… Hart l’embrassa de nouveau, et le reste de sa phrase se perdit dans un soupir. Sa bouche était douce et pulpeuse. Il s’insinua entre ses lèvres et approfondit son baiser. Il eut l’impression qu’une flamme se répandait en lui, encore plus brûlante que la première. Elle leva les poings, et il crut qu’elle allait le frapper. À tort. Son geste demeura en suspens. Après une brève hésitation, elle agrippa les revers de sa veste et se cramponna à lui en penchant la tête pour mieux lui offrir ses lèvres, son corps pressé contre le sien. Sa bouche avait un goût de miel. Il y avait chez elle de la colère, de la surprise, et du désir, un profond désir. Quand il la relâcha, il était haletant. Abasourdi, il la regarda fixement. Bien sûr, il l’avait trouvée attirante, pour autant, il ne s’attendait pas à cela… La tête lui tournait, son corps était en feu, dur et douloureux. Elle battit des paupières et parvint, au bout de quelques secondes, à darder sur lui un regard noir. — C… comment osez-vous ? Sa protestation était faible, de toute évidence le cœur n’y était pas. — Que croyiez-vous… ? reprit-elle. Elle n’acheva pas sa phrase quand elle se rendit compte où cela risquait de la mener. Sa petite mégère était troublée. Lui-même était diablement secoué, mais il n’était pas question de le lui laisser voir. Elle se rendit soudain compte qu’elle tenait toujours les revers de sa veste et les lâcha abruptement avant de reculer en chancelant. Hart l’attrapa par la taille pour l’aider à recouvrer son équilibre. — Arrêtez ! Laissez-moi ! Elle repoussa ses mains. Il ne résista pas et elle vacilla, heurta le bras d’un fauteuil et se rattrapa au dossier. Ses joues étaient en feu, ses lèvres gonflées et humides. Ses extraordinaires yeux gris scintillaient. Une femme en proie au désir. Après un seul petit baiser. À peine deux. — Vous êtes pleine de surprises, murmura-t-il, constatant avec satisfaction qu’il semblait très maître de lui. Ce qui était loin d’être le cas. Lady Georgiana s’essuya les lèvres du revers de la main, comme pour chasser le goût de son baiser. — Je ne sais pas ce que vous entendez par là. Sortez. Il ne bougea pas. — J’étais curieux. Je voulais savoir si vous détestiez les hommes, comme le prétend la rumeur. La rumeur était fausse. Il devait faire appel à toute sa volonté pour ne pas l’attirer à nouveau dans ses bras et reprendre là où il s’était arrêté. Ce n’était toutefois ni le lieu ni le moment. Il lui fallait s’éloigner pour réfléchir. Faire des plans. — J’éprouve de l’antipathie pour les hommes – pour vous en particulier ! — Sûrement pas, riposta-t-il avec un lent sourire. — Je ne vous supporte pas ! Je vous méprise et… Il la fit taire d’un baiser. Cette fois, quand il la relâcha, ses jambes se dérobèrent sous elle. Elle se laissa tomber dans le fauteuil. L’espace d’une minute, elle garda les yeux fermés, étourdie, cherchant des paroles cinglantes à lui assener. Mais son cœur battait la chamade, elle était plongée dans une extrême confusion, et rien, absolument rien, ne lui vint à l’esprit. Quand elle rouvrit les yeux, il avait disparu".
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