Les Editions J'ai Lu (2018)
Sortie originale 2015
384 pages
Synopsis : Ravissante veuve, Farah MacKenzie travaille à Scotland Yard et a l'habitude de côtoyer les pires criminels. Le plus effrayant de tous est sans aucun doute Dorian Blackwell, qui est interrogé aujourd'hui. Génie de la finance, l'homme est craint des puissants et se moque de la police. Il est aussi brutal que cultivé, d'une arrogance inouïe, et si habile que, une fois encore, il finit par être libéré... Farah pensait ne jamais le revoir. Or, quelques jours plus tard, Dorian l'enlève pour la conduire dans son fief des Highlands. Et là, il va lui raconter une histoire qui les lie à jamais.
[CHRONIQUE EXPRESS]
Premier tome de la saga "Sans foi ni loi" de l'auteure américaine Kerrigan Byrne, celui-ci commence sur des chapeaux de roue, avec une héroïne douce mais déterminée et un héros sombre et torturé.
Farah, notre jolie blonde, qui ressemble à une fée, est une jeune femme qui vient d'avoir 28 ans. Elle se fait passer pour une veuve pour être tranquille (car sa beauté attire beaucoup les regards) et elle travaille comme secrétaire à Scotland Yard.
Elle entretient avec son patron, Carlton Morley, une relation amicale qui aurait pu "évoluer" si un certain brigand, Dorian Blackwell, n'allait pas l'enlever pour l'amener dans son manoir afin d'en faire son épouse.
Concernant le patron de Farah, celui-ci aura droit à sa propre histoire d'amour dans le tome 7 (pas encore sorti en France au moment où j'écris ma chronique) fort heureusement, car ce personnage est très intrigant et séduisant, en plus, il apparait dans un certain nombre des tomes de cette saga (en tant que représentant de la loi hors pair, c'est un peu normal, finalement....).
Pour revenir à notre couple Farah/Dorian, mon Dieu, j'ai vraiment passé un excellent moment de lecture ! Il faut dire que notre héros est très sombre, très froid, très calculateur.....Il a énormément d'argent, a réussi à corrompre beaucoup d'hommes influents (politique, justice etc) et du coup, on peut se dire qu'il a le monde à ses pieds....
La particularité de Dorian ? Il est borgne. Il a perdu un oeil (qui est devenu bleu opaque, quand il ne porte pas son bandeau - et qui tranche avec son "bon" oeil à la pupille noire, hérité de son père, un Laird écossais très cruel, MacKenzie, dont il est l'un des batards.....). Dorian a fait la connaissance de Farah quand ils étaient enfants dans un orphelinat, et la petite fille a réussi à "l'apprivoiser" grâce à sa gentillesse.....
Elle lui a aussi appris à lire et ils vont même aller jusqu'à faire une cérémonie de mariage païen de tradition écossaise, avec une promesse d'amour éternel.....Juste après ça, les deux enfants vont être séparés de manière cruelle et Dorian (qui porte un autre nom à ce moment-là de sa vie) va atterrir en prison, où il va rencontrer un petit groupe de garçons du même âge que lui (et qui seront les héros des prochains tomes....)....."Dorian Blackwell" était un jeune garçon frêle à cette époque et vous vous doutez donc qu'il a subit le pire en prison où la loi du plus fort règne et où les pires sévices sont effectués avec la complaisance des gardiens.....Mais notre héros va grandir et prendre du muscle et son coeur va se durcir....
Dorian sortira de prison, après s'être vengé de tous ses agresseurs....Son intelligence va ensuite le mener tout en haut de la société britannique grâce à des magouilles et autres chantages de sa part.
Notre héros est un homme très riche, très froid, impitoyable, voire sauvage (comme ses potes, les héros des prochains tomes). Il ne supporte pas les contacts physiques (à cause des agressions qu'il a subies quand il était pré-adolescent en prison).....Malgré tout, il n'a jamais oublié "sa fée", la jolie petite Farah qu'il a perdu de vue il y a 17 ans de cela....
Le hasard va faire qu'il va se retrouver face à elle lors d'un interrogatoire à Scotland Yard.....Farah, de son côté, est persuadée que le jeune garçon qu'elle a aimé d'un amour pur et platonique, est décédé en prison, et comme celui-ci ne s'appelait pas Dorian, elle ne soupçonne pas un seul instant qu'elle est face à son amour d'enfance.....
Dorian, lui, l'a parfaitement reconnue.....Il va donc l'enlever, lui imposer le mariage, des rapports très spéciaux vont se bâtir entre eux, dans ce manoir écossais de Ben More, avec des employés (tous des hommes) qui ont aussi connu Dorian quand il était en prison et qui ont tous un rôle important à jouer dans la romance qui va arriver entre nos deux héros.
Farah est en effet une jeune femme au grand coeur et même si elle a été enlevée, elle ne va pas être désagréable avec les hommes de main de Dorian, elle va plutôt tout faire pour être amie avec eux, et elle va surtout devenir très insolente envers Dorian Blackwell, constatant que celui-ci semble "fasciné" par elle......
Evidemment, elle découvrira la vraie identité de Dorian Blackwell au cours du récit et cela va changer bien des choses, même si, finalement, elle commençait à tomber amoureuse de son ravisseur avant de découvrir qu'il est son "amour d'enfance"....
J'ai vraiment adoré ce 1er tome, avec des héros au charisme incroyable, que ce soit Dorian ou Farah, chacun à l'antipode de l'un de l'autre au niveau de leur personnalité (mais finalement si complémentaires)....Leur romance est passionnée et torturée, oui, on peut dire "torturée" et il faudra vraiment toute la patience, l'amour mais aussi le courage de Farah pour que Dorian accepte enfin d'ouvrir son coeur, lui qui se sent comme un monstre impur après tous les viols qu'il a subits quand il était en prison......
Nous entrapercevons le héros du prochain tome, Christopher Argent, dans ce récit, puisque il travaille sous les ordres de Dorian, en tant que...Euh....Comment dirais-je ? "Assassin", "Tueur à gage", "Excécuteur" ?.....Bref, j'ai hâte de découvrir son histoire d'amour dans le prochain tome !
Quoiqu'il en soit, j'ai vraiment passé un moment de lecture intense avec "Le brigand de Ben More" ! Il n'y a aucun temps mort, et nous découvrons les bas-fonds de l'Angleterre du dernier tiers du XIXème siècle (le train est présent comme moyen de locomotion dans l'histoire, d'ailleurs !)....C'est un coup de coeur pour moi, sans hésitation !
Quelques citations :
"Quand elle releva les yeux, le spectacle devant elle la cloua sur place. Sir Carlton Morley avait retroussé les manches de sa chemise jusqu’aux coudes. Ses mains manucurées, qu’il tenait sur ses hanches, étaient tachées de sang, et sa chevelure habituellement impeccable était hirsute. Le grand brun assis sur une chaise au centre de la pièce, les mains liées dans le dos, arborait une posture faussement détendue. Tous deux étaient hors d’haleine et transpiraient. Mais ce ne fut pas ce qui surprit Farah le plus. Les deux hommes la regardaient avec une expression presque identique sur le visage : un mélange intense de surprise, de contrition et d’autre chose qui ressemblait à de… la concupiscence ? L’air dans la pièce était chargé de violence. Puis, lorsqu’elle croisa le regard du prisonnier, tout devint extraordinairement silencieux et immobile".
"Dorian se tourna de nouveau vers lui, et Farah put laisser échapper le souffle qu’elle retenait depuis un certain temps. — Tss, tss, Morley, le gronda Blackwell avec un sourire moqueur. Ce n’est pas un langage à tenir devant une dame. — Cette dame est mon employée, répliqua Morley entre ses dents. Je vous conseille de ne plus l’importuner si vous voulez conserver votre dernier œil valide. — J’ai du mal à me contenir. Un si beau morceau ! — Cela suffit ! Farah n’avait jamais vu sir Morley aussi furieux. Ses lèvres retroussées dévoilaient ses dents. Une veine palpitait sur son front. — Dites-moi, Morley, poursuivit calmement Blackwell, combien de temps passe-t-elle derrière son bureau comparé à celui qu’elle passe sous le vôtre, la bouche sur votre… Le poing de Morley atteignit la mâchoire de Blackwell avec une force dont elle ne l’aurait jamais cru capable. La tête de Blackwell partit en arrière, et une plaie sanglante apparut au coin de sa lèvre inférieure. À la stupeur de Farah, il n’émit aucun son de douleur, pas même un grognement. Il se redressa simplement face à l’inspecteur fulminant. Sir Morley lança un regard par-dessus la chevelure d’ébène de Blackwell, l’air légèrement piteux. — Ramassez vos affaires, madame Mackenzie. Je n’ai plus besoin de vous. Son regard bleu rageur se baissa de nouveau vers son prisonnier, et il ajouta : — Vous n’avez pas à voir ce qui va suivre. Farah se leva brusquement en faisant crisser les pieds de sa chaise. — Mais, monsieur… protesta-t-elle. Je ne crois pas… — Partez, Farah ! ordonna-t-il. Tout de suite ! Farah rassembla précipitamment papier, plume et encrier en s’étonnant que ses doigts glacés lui obéissent encore. Lorsqu’elle passa devant Dorian Blackwell, il tourna la tête vers elle et cracha un filet de sang qui atterrit à ses pieds sur les dalles. — Il a raison, Farah Mackenzie, vous devriez fuir. Nous en avons encore pour un moment. Sa voix était si froide et féroce que Farah crut avoir rêvé. La façon avec laquelle il avait prononcé son nom, comme s’ils se connaissaient depuis longtemps, lui glaça le sang".
"Laissez-moi vous poser une question : à votre avis, de quoi est mort Dougan Mackenzie ? Elle sentit son ventre se nouer. — On m’a dit qu’il était mort de consomption. Qu’il était tombé malade et ne s’était jamais rétabli. — Qui vous l’a dit ? — Le garde à l’accueil de Newgate. Le jour même de sa mort. Blackwell se raidit et sa main blêmit autour de son verre. Pour la première fois, sa voix était teintée d’émotion quand il demanda : — Que faisiez-vous à la prison de Newgate il y a dix ans le jour où Dougan Mackenzie est mort ? — Cela ne vous regarde pas. — Vous me le direz, Farah, déclara-t-il sans desserrer les mâchoires. Même si je dois vous arracher votre réponse par la force. Elle pâlit en l’entendant l’appeler par son prénom. Elle pinça les lèvres d’un air obstiné. — Bon sang, que faisiez-vous là-bas ? s’emporta-t-il. Il se leva d’un bond et lança son verre en cristal dans la cheminée. Farah tressaillit en l’entendant exploser dans l’âtre. Il avança vers son fauteuil et, à sa grande honte, elle se recroquevilla. Il ne la toucha pas, se contentant de la surplomber en frémissant de rage. — Pourquoi auriez-vous mis les pieds dans cet endroit maudit, précisément ce jour-là ? — Je… je… Elle n’arrivait même pas à former une pensée cohérente. — Répondez-moi ! Farah ne pouvait plus le regarder. Elle ne pouvait plus voir ses yeux plein de colère qui la transperçaient avec la précision d’un archer. Elle ne pouvait plus affronter ses mensonges et, pire encore, ses vérités. — Ce n’était pas juste ce jour-là, répondit-elle. Je suis allée à Newgate tous les soirs pendant sept ans pour apporter du pain et du fromage à Dougan. — Non… Il recula d’un pas presque chancelant, lui donnant les quelques secondes qu’il lui fallait pour se ressaisir et rassembler son courage. Elle se leva. Sa tête arrivait à peine à la hauteur de sa cravate, si bien qu’elle devait rejeter le cou en arrière pour le regarder dans les yeux. — Vous voyez, monsieur Blackwell, les hommes comme vous ne sont pas les seuls à honorer leur parole. Moi aussi, j’avais promis à Dougan, il y a de longues années, que je ne le laisserais jamais mourir de faim. J’ai tenu ma promesse jusqu’au jour où… où… Sa voix se brisa et elle battit en retraite près du bureau, étranglée par l’émotion. Entre-temps, il s’était repris et affichait de nouveau son masque impassible. — Il n’a jamais su que ce supplément de nourriture venait de vous, déclara-t-il. Nous pensions que des familles de détenus la laissaient par compassion, ou comme une sorte de paiement pour nos services et nos bonnes grâces envers les leurs. — Je lui écrivais toutes les semaines et laissais les lettres avec les provisions ! protesta-t-elle. — On ne les lui a jamais transmises. Cela, à lui seul, suffisait à lui briser le cœur. Ses épaules n’avaient plus la force de soutenir sa tête, et elle s’affaissa dans le fauteuil. — Je croyais lui avoir donné au moins un peu d’espoir. Je voulais qu’il sache que, même enfermé dans cette prison, il n’était pas seul au monde. Elle ne regardait plus Blackwell. Elle était uniquement consciente de sa présence devant elle, détentrice de plus d’informations qu’elle ne voulait entendre et qu’elle devait néanmoins apprendre de sa bouche cruelle. — Dites-moi comment il est mort, demanda-t-elle doucement. Si ce n’est pas de maladie, de quoi d’autre ? — Il a été tué. Ces quatre mots froids lui transpercèrent le cœur. — Comment ? — Il a été battu à mort au milieu de la nuit par trois matons. Farah pressa une main sur ses lèvres. Les tartelettes aux fraises s’étaient figées dans son estomac et remontaient dans sa gorge dans une brûlure acide. Heureusement, elles ne passèrent pas la boule de larmes qui lui nouait la gorge pour se déverser sur les tapis luxueux du bureau. — Pourquoi ? demanda-t-elle d’une petite voix. — Ah, c’est la question que tout le monde se pose, n’est-ce pas ?".
"Quoi qu’il en soit, épouser un bandit semblait être son destin. Le bandit en question se tenait immobile devant elle pendant qu’elle réfléchissait. C’était maintenant ou jamais, songea Farah. — J’ai une condition, déclara-t-elle d’une voix essoufflée. Blackwell croisa les bras sur son torse, une lueur victorieuse dans les yeux. — Voilà qui devrait être intéressant. Je vous écoute. — Si je revendique l’héritage des Northwalk, ce ne sera pas pour l’abandonner de nouveau à un parent éloigné à ma mort. Pour que je vous épouse et vous donne le titre de comte, il me faudra autre chose. — La fortune de votre famille, le titre de comtesse, une autonomie relative, dit-il en comptant sur ses doigts. Que pouvez-vous vouloir de plus ? — Excepté Dougan, je n’ai plus de famille depuis plus de vingt ans. Farah se hissa hors du bain et se tint entièrement nue devant l’Âme Noire de Ben More avant de conclure : — Je veux que vous me fassiez un enfant".
"Farah prit un petit cornet. Le vin l’ayant enhardie, elle ouvrit grand la bouche pour l’engloutir d’une seule bouchée. L’œil de Blackwell se fixa de nouveau sur ses lèvres tandis qu’elle s’efforçait de contenir le débordement de crème qui remplissait sa bouche dans une débauche de douceurs. Elle le vit pâlir. Elle chercha sa serviette, oubliant qu’elle la lui avait jetée au visage. Le mufle ne la lui ayant pas rendue, elle s’essuya le coin des lèvres d’un doigt qu’elle lécha du bout de la langue. Le verre explosa dans la main de Blackwell. Il y eut un temps mort durant lequel ni l’un ni l’autre ne réagit. Le vin se répandit sur la nappe dorée telle une fleur pourpre s’épanouissant. Les éclats de verre réfléchissaient la lueur des chandelles dans toutes les directions. L’œil de Blackwell brillait d’une flamme noire. Ce n’était pas de la fureur, mais une émotion plus complexe et plus sombre. Ses narines se dilataient à chaque respiration comme les naseaux d’un étalon qui aurait galopé toute la nuit. — Vous saignez ! s’exclama Farah. Des filets de sang coulaient de son poing fermé. Elle se leva d’un bond, chercha une serviette autour d’elle et voulut lui prendre la main. — Non ! Blackwell bondit, repoussant sa chaise si brutalement qu’elle tomba en arrière. Surplombant Farah, tenant sa main blessée dans son dos, il lui adressa un regard d’avertissement. — Si vous ne soignez pas… commença-t-elle. — Ne me touchez pas, grogna-t-il. Est-ce clair ? — Je voulais juste… — Jamais ! Son ton glacial dissipa le peu de chaleur qui était née entre eux durant le dîner. Bien qu’effrayée par sa réaction, Farah redressa fièrement le menton. — Ne craignez rien, je ne suis pas près de répéter cette erreur. — J’y compte bien".
"Une lettre pour vous, monsieur Blackwell. Dorian prit l’enveloppe. Son ventre se noua quand il reconnut le sceau des Northwalk. Pourquoi n’utilisait-elle pas celui des Blackwell ? se demanda-t-il en décachetant la missive et en la dépliant. Mais pourquoi l’aurait-elle utilisé ? Argent tira le cordon de sonnette et demanda à un valet de lui apporter son manteau. — Je m’en vais, lança-t-il à Dorian. Celui-ci lisait la lettre en frémissant de rage. Dorian, Après avoir mûrement réfléchi à notre situation, j’ai décidé de te libérer de ta promesse. Mon intention de fonder une famille demeure intacte. Pour cette raison, j’accepterai un autre candidat pour faire le nécessaire jusqu’à ce que mon objectif soit atteint. J’espère sincèrement que tu te portes bien et que tu as enfin trouvé la paix. Affectueusement, Lady Farah Leigh Blackwell, comtesse de Northwalk Dorian roula la missive en boule et la lança dans la cheminée. Une fureur comme il n’en avait jamais connu le faisait trembler des pieds à la tête. Sous les calculs cruels et la logique froide de chaque scélérat se terrait une bête avide. En des temps plus barbares où l’homme devait se battre pour conserver ses biens, cette bête était cultivée. Il devait se servir de pierres et d’armes pour écraser ses ennemis. C’était cette même bête qui se réveillait en lui. Il déchiquetterait l’homme qui oserait la toucher. Elle est à moi, rien qu’à moi ! Il n’entendit même pas les mots d’Argent quand il passa devant lui en courant, attrapa son manteau et cria qu’on prépare sa monture. Il aurait dû se douter qu’elle n’accepterait pas ses conditions, qu’elle s’obstinerait. En revanche, il n’avait pas imaginé qu’elle accueillerait un autre homme dans son lit pour avoir un enfant. Madame voulait des enfants ? Il lui en donnerait de quoi remplir tout un manoir ! Il la pilonnerait jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus marcher. Il avait tenté la voie honorable, fait son possible pour la préserver des périls de sa vie, mais c’était terminé. Elle voulait l’amour de l’Âme Noire de Ben More ? Elle l’aurait, avec tous les dangers et les ténèbres qui venaient avec".
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