mercredi 21 avril 2021

LES MAUVAIS GARCONS - Tome 3 "La reine de la nuit" [Chronique express]

Sarah MacLean 
Les Editions J'ai Lu (2021)
Sortie originale 2020
384 pages

Synopsis :
Ils étaient quatre enfants innocents aux mains d'un duc pervers : une fille, et trois frères dont un seul pourrait hériter du titre. Et, bien qu'ils ne soient que de simples pions, ils s'étaient fait une promesse : l'heureux élu prendrait soin des autres. Pourtant, Ewan a trahi les siens. Vingt ans plus tard, Grace est devenue une redoutable femme d'affaires qui règne sur les bas-fonds de Covent Garden. Son voeu le plus cher vient de se réaliser. Ewan, qu'elle a jadis follement aimé, est enfin à sa merci. Elle va pouvoir le détruire sans pitié, comme elle se l'était juré. À condition qu'elle surmonte la passion qui s'est réveillée au premier regard...

[Chronique express]

Dernier tome de la saga de l'une de mes auteures de romance historique préférées, Sarah MacLean, "La reine de la nuit" conclue parfaitement cette histoire entre ces trois frères de sang, frères ennemis, et cette soeur de coeur...Certes, il n'est pas mon préféré, mais il reste tout de même de qualité et on a enfin la conclusion finale dans cette lutte fratricide....

Depuis le 1er tome, nous savions qu'il y avait un "truc" entre Ewan et Grâce.....Et durant les deux tomes précédents, nous avons aussi compris que leur romance allait être compliquée car 20 années de rancoeur et de torture psychologique se sont accumulées, au point où dès le début de la saga, Ewan est décrit comme un Duc fou, un marginal, un mec séduisant et plein aux as (qui fait la convoitise de toutes les aristocrates qui souhaitent marier leur fille) mais bien évidemment, son coeur n'appartient qu'à une seule femme, une femme qu'il croyait morte et qui en veut à mort à ses deux frères de n'avoir pas pu la protéger.....

Le grand drame de cette saga, c'est le manque de communication, la souffrance de gamins qui ont été "réunis" par leur père génétique, un Duc pervers et tordu qui a tout fait pour que ses fils s'entretuent pour obtenir le titre....Le hasard fait qu'ils sont nés tous les trois le même jour, même s'ils ont tous les trois une mère différente....Grâce, notre héroïne, est aussi née le même jour, elle est la fille de l'épouse du Duc, mais il n'en est pas le père....Gros problème....

Alors oui, j'ai vraiment été emportée dans le récit, surtout que je connaissais déjà la forte personnalité de Grâce, alias Dahlia, qui est maintenant, la "Reine de la nuit" (d'où le titre du livre), qui, comme ses frères Devil et Beast, a réussi a faire fortune dans le monde de la nuit, à la limite de la légalité, en créant un club pour femmes (généralement fortunées, et d'ailleurs, ce sont souvent des aristocrates qui viennent s'encainailler chez elle), avec des hommes payés pour leur donner du plaisir, des gigolos (ce qui est très novateur dans les années 1830...).

La romance entre Grace et Ewan est bien entendu intense, voire violente, car leur attirance est énorme mais aussi chargée de haine/amour et d'ailleurs, l'auteure, Sarah MacLean, n'hésite pas à user d'ellipses dans son récit pour expliquer leur "reconstruction" et rester cohérente dans le cheminement de leur relation.

Alors certes, ce tome n'est pas mon préféré de la saga, mais il est néanmoins très plaisant à lire, avec beaucoup de rebondissements, l'intervention des personnages des précédents tomes et bien évidemment une fin heureuse (compliquée à arriver, mais heureuse tout de même)....

Quelques citations :

"Ce faisant, il avait offert à cette fille inutile, à ce bébé vagissant dans les bras de sa nourrice, la moitié d’une vie et une solitude douloureuse. Mais, l’année passée, il était arrivé. Onze ans, plein de vie et de force. Grand et mince, déjà si intelligent, si malin, et le garçon le plus beau qu’elle ait jamais vu ! Des cheveux blonds et trop longs qui cachaient des yeux vifs à la belle couleur ambrée, contenant des milliers de secrets. Un rire doux, tranquille, si rare que chaque fois qu’il éclatait, c’était une bénédiction. Non, il n’existait rien au monde d’aussi beau que son rire. Elle le savait, bien que le monde fût hors de sa portée. Il connaissait le monde, lui. Il adorait lui en parler. C’était ce qu’il faisait en cet après-midi, lors d’un de ces précieux moments volés aux machinations du duc. Un instant de paix, avant que l’homme qui tenait leur avenir entre ses mains ne revienne tourmenter ses trois fils. Aujourd’hui, alors que le duc était loin, à Londres, pour régler ses affaires, les quatre enfants profitaient de l’aubaine".

"— Parfois, les gens s’en vont. 
— Pas moi, rétorqua-t-il avec conviction. Jamais. 
— Parfois, on ne choisit pas. Les gens… Il comprit, et son regard s’adoucit. Elle faisait allusion à sa mère. Il se tourna pour lui faire face. 
— Elle serait restée, si elle avait pu, affirma-t-il. 
— Tu ne peux pas le savoir, chuchota-t-elle. Elle est morte quand je suis née, et elle m’a laissée avec un homme qui n’était pas mon père, qui m’a donné un nom qui n’était pas le mien, et je ne saurai jamais ce qui serait arrivé si elle avait vécu. Je ne saurai jamais si… Il attendit patiemment. Il l’aurait attendue toute la vie, semblait-il. 
— Je ne saurai jamais si elle m’aurait aimée. 
— Elle t’aurait aimée, répondit-il instantanément. Elle secoua la tête et ferma les yeux. Elle aurait voulu le croire. 
— Elle ne m’a même pas donné de nom. 
— Elle n’en a pas eu le temps. Elle t’aurait sûrement donné un très joli nom, si elle avait pu. Celui que tu méritais. Elle t’aurait donné ton vrai titre. Tout sembla se figer. Le bruit des feuilles se tut, ainsi que les cris de leurs frères dans le ruisseau. Elle sut à cet instant qu’il allait lui offrir un cadeau inestimable. Le cœur battant à tout rompre, elle sourit. 
— Quel nom ? Dis-moi. Elle voulait l’entendre prononcer ce nom, tout en sachant qu’il lui serait ensuite impossible de l’oublier, même s’il partait en l’abandonnant. Il le lui donna. 
— Grâce".

"— Libère-moi. Elle fit le contraire de ce qu’il demandait et noua le ruban de soie, lui rendant tout mouvement impossible. 
— Je ne t’aurais jamais tuée. Je ne voulais pas te faire de mal. 
— Quel mensonge ! 
— C’est la vérité. 
— Non. Tu m’as fait mal. Il poussa un grognement sourd. 
— Et même si c’était vrai, reprit-elle, tu leur as fait mal, à eux. Whit a eu une demi-douzaine de côtes cassées, et Devil une blessure qui aurait pu le tuer si elle s’était infectée. Aurais-tu oublié que j’étais là ? Que je t’ai vu ? Elle le toisa avec le mépris qu’elle aurait eu pour de la vermine. 
— Je t’ai observé, Ewan. Je t’ai vu devenir ce que tu es. Duc. Je t’ai vu choisir ce maudit titre plutôt que nous, qui étions ta seule famille. Elle marqua une pause et croisa son regard. Mais elle ne lui laissa pas le temps de répondre. 
— Je t’ai vu choisir le titre plutôt que moi. C’est alors que tu m’as tuée. Que tu as tué la petite fille que j’étais encore, et tous mes rêves. Tu as fait ça. Et tu ne pourras jamais me retrouver. Tu n’auras plus jamais cette fille, martela-t-elle, parce qu’elle est morte. Elle vit que les mots avaient atteint leur but. Et qu’il la croyait. Bien. Elle tourna le dos et se concentra sur la douleur dans ses poings, la preuve qu’elle avait obtenu sa vengeance. Refusant de penser aux autres douleurs dans son cœur. Ses frères envoyèrent deux hommes près du ring, deux gardes qui la protégeraient sans la moindre hésitation. Ils veillaient sur elle depuis des années. « Ils m’ont dit que tu étais morte. » Il y avait eu une note de désespoir dans sa voix. 
— Grâce ! Elle le regarda, nimbé de lumière au centre du ring, d’une beauté surnaturelle".

"Avant que Grâce ait pu répondre, quelque chose changea dans l’atmosphère, qui devint électrique. Elle regarda derrière elle, et une flèche brûlante la transperça quand son regard se posa sur un grand et bel homme, vêtu d’un superbe costume noir et d’une élégante cravate blanche. Il portait un simple loup noir, qui n’était pas destiné à cacher son identité. Le duc de Marwick, qu’elle n’avait pas vu depuis un an, depuis le jour où elle l’avait jeté à la porte du club, se trouvait à quelques pas d’elle. À trois pas. Sa gorge se serra. Il était si près qu’elle aurait pu le toucher. Elle vit qu’il avait changé. Il était toujours grand, mince et beau. Mais ses épaules étaient plus larges, il semblait plus musclé, et son visage était plus plein, bien que ses pommettes soient encore parfaitement sculptées. Elle aurait reconnu entre mille ces prunelles couleur de whisky ourlées d’épais cils noirs. Et cette bouche sensuelle. Un an plus tôt, au club, elle avait été émerveillée par sa beauté. Mais ce soir, il était plus beau que jamais".



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