lundi 25 janvier 2021

The ride to love [Chronique express]


Jeanne Pears
Les Editions Shingfoo (2020)
372 pages 

Synopsis :

Quand la santé de son père se dégrade, Charlotte, une jeune illustratrice et auteure de livres pour enfants, est contrainte de quitter sa ville adorée, New York. Mais ce petit voyage au coeur du Wyoming, son Etat natal, tombe plutôt bien car elle vient de traverser une rupture amoureuse difficile Elle voit ce retour aux sources comme une aubaine. Pour se retrouver, respirer, revivre. Paisiblement... Sauf que  C'était sans compter le propriétaire du ranch où elle a décidé, par hasard, de louer son chalet. Elle le connaît. Il s'agit de Jay Cooper et il y a quelques années, il était le quarterback star du lycée où ils ont grandi...Et il est encore plus beau qu'à l'époque ! Mais aussi, beaucoup plus sauvage...Cette rencontre inattendue entre deux êtres que tout oppose, risque bien de faire des étincelles ! Et de bousculer ces âmes pour toujours.


[CHRONIQUE EXPRESS]

Si vous aimez les histoires de cow-boys taciturnes, égratignés par la vie et qui n'apprécient pas les "gens de la ville", vous allez sans doute bien apprécié ce livre !

Personnellement, j'ai passé un bon moment de lecture, même si "The ride to love" n'a rien de nouveau par rapport aux histoires du même style. (en plus, il faut dire que j'en bouffe des romances "Ennemies to lovers" donc je commence à en connaitre les ficelles !

Ce qui était intéressant dans ce livre, c'est le point de vue et le background de notre héroïne, Charlotte, qui est finalement une fille du Wyoming et qui a dû quitter sa maison, face à un père maltraitant, pour trouver son bonheur et son épanouissement professionnel à New York, la ville où tout peut arriver !

Charlotte est maintenant une jeune femme qui a réussi dans le domaine de l'Edition. C'est une auteure et illustratrice pour enfants. Ses livres ont beaucoup de succès, notamment parce qu'elle aborde des thèmes "difficiles" (et on va apprendre qu'elle ne fait que retranscrire ce qu'elle a vécu elle-même durant son enfance....). 

Malgré une vie épanouie, plusieurs facteurs déterminants vont la pousser à s'éloigner de New York, pour faire un break et elle va donc revenir dans sa petite bourgade natale, au fin fond du Wyoming. 

Ne voulant pas loger chez son père (on va comprendre pourquoi par la suite...), elle cherche donc un chalet à louer dans un ranch....Au départ, elle a prévu de partir un mois mais finalement, son séjour va se rallonger et la raison en est sa rencontre "haute en couleur" avec Jay, le propriétaire du ranch....Qui s'avère être l'ancienne star du lycée où Charlotte a fait ses études....Lui était, à l'époque, hyper populaire, elle, était la fille "anonyme" que personne ne remarquait (d'ailleurs, il ne se souvient pas d'elle)....

Il est intéressant de voir dans ce livre que, finalement, une fois adultes, c'est Charlotte, la star, la working girl new yorkaise, l'auteure à succès alors que Jay, lui, est resté "fermier"....Même si, on l'apprendra au cours du récit, ses rêves étaient tout autre au départ, mais finalement, il a pris son métier à coeur, soutenu dans son entreprise (au sens propre comme au sens figuré) par sa petite soeur et son grand-père.

Grands espaces, nature, mustangs, bisons....Ce livre fait rêver pour toutes les personnes avides de ce genre d'authenticité (personnellement, c'est mon cas, je préfère la campagne à la ville, il n'y a pas photo !).....Evidemment, Jay est un homme hyper séduisant mais, encore une fois, des failles de son passé fontt qu'il est célibataire endurci et se méfie énormément des femmes (sauf pour les coups d'un soir, bien évidemment, et vu son physique avantageux, il n'a pas de mal à courir la gueuse...).

Charlotte va arriver comme un chien dans un jeu de quille dans son univers tout tranquille et monotone.....En parlant de chiens, comment ne pas évoquer les deux chiens de Jay, impressionnants dogues argentins, gentils malgré leur apparence "patibulaire" (comme leur maitre, en fait !).

J'ai beaucoup aimé la manière dont l'auteure, Jeanne Pears, oblige nos deux héros à se confronter, à s'apprivoiser, à se connaitre pour enfin finalement comprendre qu'ils ont beaucoup plus de choses en commun qu'il n'y parait...

Un point positif pour les personnages secondaires, notamment la petite soeur de Jay ainsi que son meilleur ami....

Et puis il y a le cheval de Charlotte.....Personnellement, j'ai un peu tiqué quand j'ai appris ce qu'il a subit et à la place de la jeune femme, je n'aurais jamais quitté la maison familiale sans lui et même, après leurs retrouvailles, je trouve qu'elle est un peu distante....Pourtant, un cheval, c'est quand même un animal hyper attachant, hyper fusionnel...

Alors oui, j'ai vraiment passé un bon moment de lecture avec Jay et Charlotte surtout que finalement, contrairement à beaucoup de romances du même style, c'est souvent l'héroïne qui abandonne sa "vie d'avant" pour se consacrer à son nouveau couple....Dans "The ride to love", rien n'est aussi simple. L'auteure prend le temps de décrire les ressentis de notre héroïne, mais aussi ceux de Jay....Et chacun sait ce qu'il a à perdre et à gagner, en toute conscience, dans leur relation à venir....Pas de sacrifices individuels à reprocher plus tard à l'autre....

Si vous aimez les histoires de cow boys, je vous recommande donc totalement cette lecture ! Quand même, le Wyoming, ça fait rêver ! (en tout cas, moi, ça me fait plus rêver que New York ou Los Angeles ! c'est clair et net ! Vive la nature !).

Quelques citations :

"Quel est le crétin qui s’est garé devant mon portail putain ?! hurle un homme. J’entends la jeune femme s’écrier d’effroi face à son impolitesse, et je prends un instant pour le détailler. Il porte un jean plus très propre, un tee-shirt blanc, (enfin, il devait être blanc à la base) près du corps, et une chemise à carreaux par-dessus, dont les manches sont retroussées jusqu’aux coudes. Des bottes de cowboy complètent sa tenue, bien entendu. Je cherche en bout de bras le chapeau qui aurait parfait l’ensemble, mais ne vois rien. Ce que je ne manque pas par contre, ce sont les deux molosses qui l’accompagnent. Je recule d’un pas, soudain effrayée, même si les dogues argentins sont parfaitement calmes, et sagement assis aux pieds de leur maître. Ils sont impressionnants mais magnifiques, robe blanche immaculée, exceptée une tache noire sur un œil pour l’un, et sur une oreille pour l’autre. Quand mes yeux rencontrent ceux de l’homme, je suis subitement renvoyée des années en arrière. Je le reconnais immédiatement, malgré la courte barbe qui couvre le bas de son visage, malgré les dix ans qui ont passé, malgré les changements physiques qui se sont opérés. Il s’agit de Jay Cooper. J’en déduis qu’il est le frère de la jeune femme qui m’a accueillie, et donc le propriétaire du ranch. Je me sens stupide de ne pas avoir fait le rapprochement plus tôt".

"Je reviens des toilettes quand je surprends une discussion entre Lisie et Jay dans la cuisine. Je tends l’oreille malgré moi. 
– Tu aurais pu faire un effort, déplore-t-elle. 
– J’en ai fait un, je suis allé la voir de ma propre initiative, je l’ai invitée à dîner ici, avec nous. Qu’est-ce que tu attends de moi ? 
– Que tu montres un peu plus d’intérêt, s’exclame-t-elle. 
– De l’intérêt ? Pour faire quoi ? Tu es en train de t’attacher à elle, mais dans quelques semaines, elle va partir, lui rappelle-t-il durement. 
– Certes, mais les relations longues distances ça existe, aussi bien en amour qu’en amitié, réplique-t-elle. Regarde les filles et moi, ça tient. 
– Peut-être mais vous vous connaissez depuis toujours. Ça n’a rien à voir. 
– Donc c’est ton excuse ? 
– Ouais, ça me paraît en être une très bonne. Ça n’a aucun intérêt à mes yeux. Je ne peux m’empêcher d’être blessée par ses mots. Je porte une main à ma bouche et tente tant bien que mal de retenir mes larmes. Je n’entends rien du reste de la conversation, je rejoins le salon et tombe sur Jackson, installé sur le canapé, devant la télé. 
– Charlotte. Vous allez bien ? demande-t-il en voyant ma mine blanche. 
– Oui, oui tout va bien. 
– On ne dirait pas. 
– Si, si je vous assure. Le dîner était excellent comme à chaque fois. 
– Je vous remercie. Content que ça vous ait plu. Lisie et Jay reviennent avec les cafés. J’évite le regard de Jay durant le reste de la soirée. Au moment de dire au revoir, je suis tendue comme un arc, je redoute de me retrouver seule dans la voiture avec lui. Je ne dis pas un mot pendant le court trajet et lui non plus. C’est presque comme si je sautais de la voiture après un rapide au revoir, bonne nuit et merci. C’était peut-être un peu sec et expéditif, mais bon, je ne voudrais pas lui infliger plus de temps en ma compagnie, il n’a pas l’air d’apprécier, donc quel intérêt comme il l’a si bien dit ? Il m’a semblé qu’il voulait ajouter quelque chose au moment où la voiture s’est arrêtée au pied du chalet, mais je ne lui en ai pas laissé le temps".

"J’ouvre brusquement la portière et saute presque en dehors de la voiture. Je fais plusieurs pas pour m’éloigner. J’entends Jay sortir à son tour et marcher vers moi. Je n’ai pas le courage de me retourner et d’affronter son regard. Je ne suis qu’une intruse sur sa propriété, dans sa vie. Cette soirée n’est qu’une façon pour lui de se faire pardonner. Je ne dois rien y voir de plus, parce que si je m’aventure sur cette pente-là, je vais forcément être déçue. Rien ne va dans ma vie en ce moment, pourquoi ce serait différent avec lui ? 
– Tu te sens bien ? demande-t-il en gardant une certaine distance entre nous. Je me contente de hocher la tête, je ne sais pas s’il voit quelque chose, seulement à la lumière des feux de voiture. 
– Charlotte ? réitère-t-il. 
– J’ai besoin d’un moment, s’il te plaît, murmuré-je. Seulement, il ne m’entend pas ou ne m’écoute pas, parce que je sens sa chaleur dans mon dos et je sais qu’il s’est approché de moi. 
– Je ne peux pas faire ça, lâché-je faiblement. Cette soirée c’est… Je suis… Tu es… Bon sang ! Je bafouille incapable d’expliquer ce que je ressens, ce qu’il me fait ressentir, sentir".





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