dimanche 4 octobre 2020

La fourmi qui rêvait de devenir libellule - Tome 1



Elodie Faiderbe
Les Editions Cyplog (2020)
366 pages

Synopsis : 

En débarquant à New York pour effectuer un stage dans une entreprise japonaise de jeux vidéo, Chloé espère laisser derrière elle son passé pour se reconstruire et repartir de zéro. Mais une cacahuète tueuse et un coup de poêle (ou deux) plus tard rendront ce nouveau départ plus... explosif qu’elle ne l’imaginait. Chloé n’a alors plus le choix, elle doit cohabiter avec le diable en personne, celui qu’elle espérait ne jamais recroiser un jour : son patron. Sombre et arrogant, Nao Nakamura l’énerve autant qu’il l’attire. Mais dans ce petit jeu de séduction, ces deux âmes malmenées par la vie pourraient trouver en l’autre bien plus qu’un simple colocataire…


Le moins que l'on puisse dire c'est que j'ai vraiment été happée par cette jolie romance entre Chloé, une jeune parisienne de 23 ans et Nao, un japonais de 31 ans qui est chef d'entreprise à New YorkCertes, cette histoire est composée de deux tomes, donc, nous aurons la suite dans quelques mois mais déjà pour cette première partie, Elodie Faiderbe nous a bien soufflé le chaud et le froid à de nombreuses reprises entre nos deux protagonistes et évidemment cela ne peut que donner envie de connaitre la suite !
Evidemment, ce livre a aussi quelques défauts et nous pousse à nous demander pourquoi les personnages agissent parfois de telle ou telle manière, mais dans l'ensemble, le côté humoristique, les vannes, les références geeks tout au long du récit ont fait mouche auprès de moi....En même temps, je suis aussi fan de la culture japonaise (je devais partir en voyage de noces au Japon en avril 2011....Mais il y a eu Fukushima en mars...Du coup, nous sommes partis en Islande à la place, en juillet de cette même année, et je ne l'ai pas du tout regretté car l'Islande est un pays ma-gni-fique !!! 36 15 MA VIE...). Pour le côté geek, j'en suis aussi (même otaku par certains moments) donc forcément, je me suis totalement retrouvée dans le personnage de Chloé, dans ses références culturelles. Ce livre est une vrai pépite à ce niveau-là, vous en aurez pour votre pesant d'or !
J'ai aussi aimé la manière dont a été traitée la pathologie de Chloé, qui sonne très réaliste et pour cause puisque l'auteure nous confie qu'elle est passée par les mêmes épreuves....Idem sur le fait d'être en couple avec un asiatique puisque d'après le prénom de son mari, il semblerait qu'il soit vietnamien. Je ne connais pas personnellement l'auteure mais on sent qu'elle a vraiment mis beaucoup d'elle dans son personnage féminin, idem pour ce qui est de l'envie - ou plutôt la non-envie - d'avoir un jour des enfants. Le choix semble assumé et en plus, cela tombe bien : si Chloé ne veut pas de gosses (en même temps, à 23 ans, elle a le temps de changer d'avis), Nao non plus, n'en désire pas (d'ailleurs, c'est l'une des raisons de son instance de divorce avec une actrice américaine...).
Si l'on prend l'histoire à la lettre, on comprend aussi que le récit se déroule au printemps 2019 puisqu'il est référence en direct du dernier épisode de "Game of thrones" (qui nous a tous horriblement déçus, on est d'accord....). 
J'ai donc aimé énormément les références geeks de ce livre, comme quand Chloé insiste beaucoup sur son côté "gremlin" quand elle est affamée, et quand on sait que le chien de l'auteure s'appelle Gizmo, cela prend tout son sens.

Pour les collègues de travail déjantées de Chloé, Tessa et Miko, je les ai trouvées très intéressantes (et attachantes) et il me tarde de voir leur tête quand elles vont découvrir que la petite stagiaire vit en colocation avec le grand patron sexy....Tout cela, nous le découvrirons dans le prochain tome, ainsi que l'évolution de la romance entre nos deux héros puisque bien évidemment, comme toute romance en deux tomes qui se respecte, nous terminons ici sur un horrible quiproquo et une fin qui nous laisse vraiment sur notre faim ! L'attente va être terrible !!!!!

Mise à jour 01/04/2021 (non, ce n'est pas un poisson d'avril !) : J'ai commencé à lire le 2ème tome mais je n'ai pas accroché....Le caractère trop affirmé de Chloé m'a dérangé, les dramas provoqués dès le début, avec le manque de communication, cela m'a gavée....J'ai essayé de le lire 2 fois, à une semaine d'intervalle, mais non, je n'ai pas réussi à accrocher....Je décide donc de ne pas me forcer et je laisse tomber cette histoire....J'ai lu de bons avis sur ce 2ème tome donc je vous invite à vous faire votre propre opinion, mais pour moi, cela ne l'a pas fait....J'ai lu aussi par curiosité la fin du livre et elle ne m'a pas convenue non plus (cette histoire contient 2 tomes)....Voilà, à bon entendeur....
Attention SPOILERS !
Les petits points négatifs qui m'ont un peu "dérangée" dans cette histoire, c'est :
1#Le côté assez "libéré" de Nao qui n'hésite pas à faire souvent des allusions graveleuses à Chloé durant leur colocation....Je sais bien que Nao vit depuis des années aux USA mais quand même, les japonais sont plutôt réputés pour cacher leurs émotions et pour leur timidité...D'autant plus face à une femme occidentale....Parfois j'ai donc trouvé les réactions de Nao un peu trop audacieuses en tant qu'homme japonais mais bon, après tout, pourquoi pas, surtout qu'il a été marié à une actrice bimbo américaine durant deux années ! Mais pour tout vous avouer, j'aurai aimé qu'il soit plus "réservé", plus 'tsundere"....

2#- Il y a aussi une référence culturelle qui m'a fait tiquer....C'est quand il est évoqué le film "Orgueil et préjugés" que nos deux héros vont regarder ensemble dans leur appartement en colocation....Heu....Il y a une erreur de "Darcy"...En effet, Chloé évoque "Mark Darcy" mais ce n'est pas le bon ! Mark Darcy est le héros dans Bridget Jones (qui a certes, été choisi exprès pour faire référence au fameux Mr Darcy de Orgueil et préjugés), mais je suis désolée, dans l'oeuvre de Jane Austen, le prénom de Darcy est Fitzwilliam....C'est dommage que la Maison d'Edition n'ai pas fait gaffe à cette erreur, il serait peut-être intéressant qu'elle soit corrigée dans une prochaine réédition (car nul doute que ce livre va connaitre du succès car il contient trop éléments positifs et en vogue sur notre époque).
"J’attends quelques secondes avant de décider que le danger asiatique est écarté et choisis le film Orgueil et préjugés, l’un de mes préférés. Je donnerais n’importe quoi pour vivre dans les pages d’un roman de Jane Austen. Pourtant, plus le film avance et plus je vois des similitudes troublantes entre Mark Darcy et un certain brun aux yeux bridés. Concentrée sur la bataille amoureuse qui fait rage au sein de mon couple chouchou, je ne sens même pas le canapé s’affaisser à l’autre bout".
3#- Au niveau des circonstances de cohabitation entre Nao et Chloé, je n'ai pas trop compris, car puisque notre héros été obligé d'attendre 3 mois avant que son divorce soit prononcé et a donc quitté la maison conjugale, et comme l'appartement était occupé par Chloé (puisque le père de Nao lui a fait cette fleur, en échange de son "sauvetage de vie à cause d'une cacahuète meurtrière), Nao aurait très bien pu aller s'installer ailleurs ! Notamment dans un hôtel de luxe puisque, en plus, sa femme de ménage ne l'a pas suivie et donc, en vivant dans cet appartement, avec une jeune femme inconnue (et qui l'avait quand même frappé avec une poele), il allait donc devoir se farcir les tâches ménagères, ce qui doit être très fatigant pour un homme tel que lui qui travaille énormément !)...Et puis il y a aussi le fait qu'au départ, Nao est décrit comme un patron charismatique, qui est connu de la presse, et il explique même qu'il est traqué par les paparazzis à cause de sa séparation en cours avec la fameuse actrice américaine....Mais finalement, durant les semaines où Chloé et Nao cohabiteront ensemble, vont au resto, au cinéma, personne ne va s'intéresser à sa vie, ils vont rester de parfaits anonymes...C'en est même parfois suspect car vu le nombre d'employés qu'il a, et le fait qu'il soit connu dans la presse, il arrive quand même à être totalement anonyme dans les rues....J'ai trouvé ce décalage un peu bizarre....Mais bon, heureusement, ce n'est qu'un détail !

Ce que j'ai apprécié, par contre, c'est de m'être complétement fait avoir sur la cause de la cicatrice de Chloé !!!!!! En effet, de la manière dont elle en parle, on aurait l'impression que c'est son ex (qui semble être un bon gros psychopathe,  ou, en tout cas, un pervers narcissique vu comment elle en parle...et que depuis lui, depuis 4 années, elle n'est jamais ressortie avec un homme....C'est dire qu'il l'a traumatisée !!!!) qui le lui a causé, hors, pas du tout ! cette cicatrice vient de son opération pour son cancer de la thyroïde et les médicaments qu'elle prend, en sont la suite logique.....Moi qui pensait qu'elle prenait des anti-dépresseurs pour oublier cette "agression"...Et finalement, je trouve que Chloé dramatise énormément sur sa relation avec son premier mec qui l'a laissée tomber quand elle a découvert son cancer de la thyroïde.....S'ils étaient en couple à 19 ans (si le mec avait son âge ou dans la vingtaine), bah en même temps, faut pas trop s'étonner de sa réaction ! Vous en connaissez beaucoup, vous, des mecs qui vont rester avec leur petite copine ultra malade ???? Un mec de 20 ans, ce n'est pas connu pour être très stable sentimentalement et à priori, devant le premier obstacle, c'est plutôt du "courage fuyons !").....Evidemment, Chloé a maintenant 23 ans et Nao, lui, est un homme de 31 ans, qui a les pieds sur terre, qui a perdu sa mère très jeune et a dû assumer des responsabilités qui n'étaient pas de son âge. C'est ce qu'on peut appeler un homme mature psychologiquement, et si en plus, on rajoute son côté personnalité japonaise avec leur sens du devoir et de l'honneur exacerbé, évidemment, notre héros est parfait pour Chloé - mais ça, on en aura la preuve finale à la fin de 2ème tome, bien entendu !

Quelques citations :
"ITADAKIMASU, SENSEI !!!! Je sursaute devant ce discret « bon appétit » japonais, effarée par tout ce sérieux et ces protocoles d’un autre temps. Le « maître » nous lance un regard perdu dans le vague. Il soupire en nous faisant signe de nous rasseoir, ce que tout le monde s’empresse de faire dans une coordination parfaite. J’explose aussitôt que mes fesses atteignent le bois de ma chaise. — C’était quoi ça, au juste ? Je croyais que le temps de la servitude était révolu. — Ça ? demande Betsy. Oh, c’est juste… tu sais, les Japonais et le respect. Son père avait instauré ça, du coup le fiston a suivi. Et puis, les anciens employés aiment bien leurs habitudes. Ce n’est pas si dérangeant. Tu t’y habitueras, tu verras. Je ne m’habituerai à rien du tout, oui ! 
— Je faisais ça au lycée quand mes profs rentraient en classe, mais là c’est… dégradant. 
— Pas dégradant, corrige Miko d’un ton tranchant. Respectueux. Et si tu veux tenir dans cette entreprise, il va falloir te familiariser avec nos coutumes. Nous les Japonais, on place l’honneur et le respect au-dessus de tout. Ne va surtout pas piétiner l’un ou l’autre, tu te prendrais une baguette en pleine figure. Penaude, je me ratatine sur mon siège en répondant d’une voix aussi blanche que mon teint. 
— Oui, je vois. Devant mon air de teckel, Tessa assure ma défense. 
— Oh ça va, Sadako, détends-toi et pète un coup. Vous les Japonais, vous ne savez jamais plaisanter. Miko se redresse sur son siège en écarquillant les yeux, outrée. 
— Je ne pète jamais, Tessa, dit-elle avec fierté. Je laisse ça aux Occidentaux. 
— Mais bien sûr, et quand tu pisses, c’est du thé qui sort. Tessa et Betsy éclatent de rire tandis que, moi, je manque de peu de mourir étouffée par un morceau de chèvre. Tout de même, je ne suis pas très fière de ma remarque. Même si j’ai toujours été fascinée par leur culture, je ne me suis jamais penchée sur les valeurs japonaises. Le salut et la ponctualité, pas de problème, mais pour le reste, je ne pensais pas que je devrais en apprendre les bases. Même si, quelque part, je m’y retrouve un peu avec un père policier à la retraite. Je jette un coup d’œil en direction du grand gourou. Avant de postuler, j’avais bien sûr fait quelques recherches sur mon futur potentiel patron. Nao Nakamura, trente-et-un ans, fils d’un grand entrepreneur qui a tout construit à partir de rien. Il a repris le flambeau il y a six ans, quatre années après l’ouverture du siège américain. Petit génie dans son domaine, il a quitté la prestigieuse école de Columbia pour se consacrer entièrement à l’entreprise familiale. Et bien sûr, ça a fonctionné ; son ambition et ses idées innovantes ont permis à la société de s’épanouir, voire de tripler son chiffre d’affaires. Nami Corp. est devenu le deuxième plus grand créateur de jeux vidéo au monde, l’entreprise vend même depuis quelques années sa propre console. Ses ventes conséquentes ont permis au rejeton de la famille de devenir la quatrième fortune des États-Unis en passant du million au milliard. Rien que ça. Je comprends mieux son air suffisant. Au fil de mes recherches, je suis tombée sur un tas de photos de lui le montrant toujours rigide dans ses costumes, le regard fixe et sérieux. Malgré tout, un sourire discret se dessinait alors sur son visage et il ne m’avait jamais semblé aussi froid qu’aujourd’hui. Il faut dire que beaucoup de ces photos le montrent aux côtés d’une des actrices les plus convoitées d’Hollywood : Georgina Hawkins. Blonde, sculpturale, les seins et la bouche loin d’être naturels. Elle représente tout ce qu’un riche homme d’affaires rêve de posséder, et il l’a fait en l’épousant il y a deux ans. Dans le monde des nantis, l’argent peut tout acheter, y compris l’amour. Des dollars, du prestige et une belle femme, sans oublier de saupoudrer le tout d’une armée d’esclaves consentante et bien payée. Voilà ce que ce Japonais présomptueux a réussi : le rêve américain. Et pour ça, on l’admire en lui mangeant dans la main, même si ça doit vouloir dire se payer ses caprices et ses yeux de requin au déjeuner. Jetant un nouveau regard furtif vers mon patron, je le vois prendre délicatement son sushi avec sa baguette. Bon sang, à peine entrevu, ce type me sort déjà par les trous de nez. Soudain, son regard charbon et soupçonneux glisse pour se planter dans le mien. Le rouge aux joues et bordée de frissons naissants, je plonge immédiatement dans mon assiette, où m’attend ma tarte maintenant refroidie. Je n’ose pas relever la tête pour voir s’il m’observe, préférant acquiescer aux questions incessantes de Betsy. Décidément, ce premier jour est plein de surprises".

"Jetant la poêle derrière moi, je me penche sur son côté droit pour prendre son bras et sa jambe gauche, ce qui devrait me permettre de le retourner. Il est lourd. Je dois m’y prendre à plusieurs fois et finis par m’effondrer sur les fesses au moment où il atterrit enfin sur le dos. Je dégage nerveusement une mèche de ses cheveux. Mon sang se fige dans mes veines glacées. Des traits fins et apaisés. Ce visage est aussi beau qu’il m’est familier. Et pour cause. Je viens de faire frire à la poêle mon patron".



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