mercredi 16 janvier 2019

Une vie plus belle que mes rêves


Marilyse Trécourt 
Les Editions Librinova (2018)
188 pages

Synopsis : 
Lorsque Louise perd son emploi, elle ne peut compter ni sur le soutien de son compagnon, ni sur ses parents et encore moins sur son chat qui empeste la crevette. Sa confiance en elle, déjà fragile, s’étiole un peu plus. Seule son amie Claire se réjouit de cette opportunité qui devrait lui permettre de trouver enfin sa voie. Louise se laisse convaincre et décide alors de partir à la recherche de tout ce qui pourrait contribuer à son épanouissement. Sa quête prend une tournure inattendue le jour où elle découvre en se réveillant un étrange tableau posé sur la table de sa cuisine. Elle ignore qui l’a déposé là, pour quelles raisons, ni même ce qu’il représente. Elle ignore aussi que ce tableau va la confronter à tout ce qui la terrifie : plonger dans l’inconnu, affronter sa famille et son passé, bouleverser sa vie et révéler celle qu’elle est réellement. Osera-t-elle se créer une vie plus belle que ses rêves ?



« Ce doit être une histoire de karma. J’ai dû être dictateur dans une autre vie. Ou pire, Mère supérieure dans un pensionnat de jeunes filles ! Ou encore mante religieuse zigouilleuse en série. Je ne vois pas d’autres explications. Et me voici propulsée dans cette vie où rien ne se passe vraiment comme je l’espère. J’avoue que ça aurait pu être pire. J’aurais pu me réincarner dans le corps d’une mante religieuse mâle ».

Vous savez, certains livres sont inspirants et apportent de la joie aux lecteurs, ils sont qualifiés du terme « feel good » par les maisons d’Edition….Et bien « Une vie plus belle que mes rêves » fait totalement partie de cette catégorie !  La plume de l’auteure française Marilyse Trécourt est une très bonne découverte pour moi et je vous recommande chaudement ce livre !

Dans « Une vie plus belle que mes rêves », nous ne sommes pas vraiment dans une romance, ni dans une chick-lit, ni non plus dans un drame mais nous sommes plutôt dans quelque chose de plus « élevé », de plus « spirituel », de plus « inspirant » quant au fait de devoir affronter diverses épreuves de la vie, avec le sourire et parfois avec résilience comme le font ici certains de nos personnages...

Je n’ai pas lu d’autres livres de l’auteure (pour le moment…) mais j’ai cru comprendre que beaucoup de ses œuvres étaient du même genre : positives et bienveillantes.

Alors, « Une vie plus belle que mes rêves », de quoi qu’ça cause, me direz-vous ? Et bien nous suivons Louise, une femme de 37 ans, qui vit en couple, sans enfants mais avec un chat moche qui pue la crevette et qui a des parents « étouffants » (surtout sa mère).

Notre héroïne a du mal à se stabiliser au niveau professionnel, changeant régulièrement de job (qui n’ont parfois rien à voir avec ses diplômes et la voie logique de ses études : le droit) et d’ailleurs, quand nous débutons le récit, le CDD de Louise n’a pas été renouvelé et la voici au chômage….

Ce livre est découpé en deux styles d’écriture distincts : Le premier, avec les chapitres consacrés à Louise, notre héroïne, qui s’exprime à la première personne du singulier, nous partageant ses pensées et ses états d’âmes, à notre époque actuelle.

Le second style, dans un nombre de chapitres moindre, nous suivons, à la 3ème personne du singulier, un jeune couple de lycéens à l’époque des années 90 : Raphael et Marie.

Ces trois destins vont évidemment s’entremêler et le lecteur est entrainé à recoller les morceaux du puzzle des vies décrites ici par l’auteure, sans parler de l’intervention des personnages secondaires dont certains ont une énorme importance en tant qu’éléments déclencheurs dans le sens que veut donner Louise à sa vie maintenant qu’elle se retrouve au chômage et qu’à son âge, 37 ans, elle arrive à un tournent de sa vie et doit faire des choix, sans céder à la pression de son compagnon, Sam, ou de sa mère….

« Une vie plus belle que mes rêves » est un livre assez court, qui fait moins de 200 pages et du coup, il n’y a aucun temps morts dans le récit et nous sommes très vite emportés dans le tourbillon des aventures de Louise, qui pourtant, partait de loin puisque même prendre la voiture pour se déplacer dans la ville de Marseille était toute une aventure pour elle ! (une aventure qu’elle n’osait pas effectuer, d’ailleurs, se reposant sur son compagnon qui lui servait de chauffeur afin de ne prendre aucun risque, de peur d’avoir un accident de la circulation….Vous voyez le genre de personne qu’elle était….).

Je vous recommande totalement ce livre, qui, personnellement, m’a fait un bien fou, malgré quelques passages « tristes » qui auraient pu plomber l’ensemble du livre mais qui, finalement, ont apporté un plus au récit et au message que l’auteure voulait nous transmettre sur le bonheur et la nécessité de prendre sa vie en main (avant qu’il ne soit trop tard…).

Il va sans dire que je note le nom de cette auteure dans mes petits papiers et que « Une vie plus belle que mes rêves » ne sera certainement pas le seul livre que je lirai d’elle, c’est clair !

Ce que j’ai aimé dans ce livre :
1#-Les amis de Louise : Je pense évidemment en premier à Claire, sa meilleure amie, qui a la particularité d’être naine et noire. Cette fille est un vrai booster, une source d’inspiration, pour Louise car elle arrive toujours à lui remonter le moral et à la tirer vers le haut. D’ailleurs, c’est beaucoup grâce à elle si Louise va finalement arriver à évoluer et s’épanouir dans sa vie ! Claire est l’élément déclencheur, le petit coup de pouce du destin - appelez cela comme vous voulez - quand elle va poster sur les réseaux sociaux le tableau réalisé par notre héroïne…Qui va finir par lui changer la vie ! SPOILERS Evidemment, dans les autres amis, je pense aussi à Patty, qui, par son état d’esprit positif et spirituel, va éveiller Louise et la « réveiller ». Ces deux femmes étaient faites pour se rencontrer (ou se « retrouver » si vous êtes familier du terme « éveil spirituel »). Et enfin, il y a Matt, le fils de Patty, qui est un jeune homme courageux, de par les épreuves physiques qu’il traverse avec sa maladie cardiaque. Lui qui sait plus que quiconque (malgré son jeune âge) que la vie est précieuse et fragile, va « éduquer » Louise sur la spiritualité et va lui ouvrir les yeux sur le sens de la vie, de nos vies. J’ai vraiment beaucoup aimé ce personnage-là surtout que finalement, l’auteure fait durer le suspense jusqu’à la fin du livre quant à sa propre destinée (je n’aurais pas été plus surprise que cela si elle avait décidé de « tuer » Matt vu que les risques de son opération étaient à 50% de réussite (ou d’échec, selon le point de vue de chacun…) et que Matt avait fait le bilan de sa jeune vie et semblait en paix avec lui-même et prêt à mourir si c’était « son destin » (comme le chantaient si bien les Inconnus, dans un autre registre…).

« Je ne peux m’empêcher de rire. « Faut prendre de la hauteur » est l’expression favorite de Claire, mon amie d'un mètre trente-quatre. Nous nous sommes rencontrées au lycée. Ce qui m’a toujours fascinée chez elle, ce sont ses paradoxes : une fille noire qui s’appelle Claire, qui te toise alors que tu pourrais lui manger sur la tête, et qui te reproche de ne pas prendre assez de hauteur dans tes réflexions. Claire, c’est une poupée, un top-modèle miniature qui exerce un vrai pouvoir de séduction sur les hommes. Mais s’ils se piquent de vouloir la protéger et de la materner, elle sort ses griffes et leur conseille d’adopter un lapin. Elle dirige un cabinet d’architectes réputé, entièrement composé d’hommes et qu’elle a baptisé « Vue d’en haut ». Bref, Claire, c’est un peu mon opposé, mais aussi mon âme sœur, on n’en est pas à un paradoxe près ».

2#-Il faut se bouger dans la vie : Voilà l’un des messages les plus forts de ce livre, oser se bouger, oser prendre des risques ! Cela commence avec Louise qui est obligée de prendre sa voiture pour conduire dans Marseille (ce qu’elle n’osait plus faire, de peur d’avoir un accident), mais quand on n’a pas le choix, il faut bien prendre sur soi…..Finalement, Louise va réaliser que ce n’était pas si compliqué que cela et cette première « victoire » va l’emmener vers d’autres défis à relever et va booster sa confiance en elle, elle qui a toujours été « surprotégée » (ou « emprisonnée ») par le cocon rassurant et « aimant » de ses parents puis de son compagnon….

3#-Le couple Raphael /Marie : Leur vie dans le milieu des années 90 au temps du lycée me rappelle des souvenirs puisque je suis de cette génération-là ! J’ai trouvé leur couple très attachant. L’existence de Raphael est semée d’embuches, notamment via le décès de son père et l’ombre de la maladie qui plane sur lui. SPOILERS J’ai compris très rapidement que Marie était notre héroïne Louise, vu que dès les premières pages, elle nous dit que ses parents l’ont prénommée Marie-Louise….L’auteure a construit son récit du point de vue de la jeune femme si bien que nous croyons comme elle que Raphael, son amour de jeunesse, est forcément mort ! Du coup, quel choc quand elle le revoit à Londres (justement, à ce propos, je m’étonne que si Raphael est décrit comme un photographe célèbre, pourquoi elle n’a jamais entendu parler de lui ? Surtout que généralement, dans les médias, dès qu’un français réussi à l’étranger, ils en parlent !...Non ?...). Quoiqu’il en soit, le livre se termine, nous ne savons pas si Louise et Raphael vont enfin vivre leur histoire d’amour interrompue presque 20 ans plus tôt mais les petits indices laissés par l’auteure ne nous laissent que peu de doutes quant à cela, et c’est plutôt logique (et réconfortant !)….En plus, Sam, le petit ami de Louise n’était vraiment pas quelqu’un qui pouvait la tirer vers le haut, plutôt la laisser se complaindre dans son existence linéaire et banale…..Sans étincelles….D’où le dicton bien à propos que Louise aurait dû se dire plus tôt : Il vaut mieux vivre seule que mal accompagnée….

4#-L’éveil : Cela va souvent de pair avec le fait de se bouger et de prendre des risques (cités dans mon point #2). Certaines personnes réalisent un jour que leur vie telle qu’ils la vivent actuellement ne leur convient pas et décident de la changer (en partie ou en totalité). Evidemment, cela ne se fait pas sans pots cassés, que ce soit dans la vie professionnelle (pas grave…) ou personnelle (plus gênant, selon les personnes que l’on décide de « retirer » de sa vie…notamment si c’est le conjoint….). Ce comportement n’est pas nouveau puisque vous avez tous déjà entendu parler de la fameuse crise de la quarantaine, qui finalement, correspondait à cela, quand c’était évoqué comme un sujet de société ces dernières décennies….Louise a 37 ans, elle correspond donc parfaitement à ce schéma mais maintenant à la veille des années 2020, les gens ne vivent plus la crise de la quarantaine, ils vivent un « éveil ». Effet de mode et mot « accrocheur » mis à part, je comprends parfaitement ce comportement et je dirais même que depuis quelques années - et ça s’est précipité ces dernières semaines dans notre société (#giletsjaunes) - de plus en plus de gens (pas forcément des quarantenaires) réalisent que leur vie n’a pas vraiment de sens, ou, pour être plus exacte, ils réalisent qu’ils sont entrés dans un cercle de routine « métro-boulot-dodo » (pour être un peu caricatural) qui ne leur convient plus. Je ne sais pas si les générations de nos grands-parents ou arrières-grands-parents se posaient ce genre de questions existentielles mais évidemment, le monde change, et les gens ont des yeux, des oreilles (et un cerveau) pour réaliser qu’ils ne sont pas heureux dans leur vie et qu’ils aspirent à autre chose. Pour Louise, notre héroïne, ça commence par l’Art. Le dessin et la peinture, en particulier, dans lesquels elle a toujours eu du talent et y a trouvé du plaisir depuis son adolescence. Personnellement, je partage totalement son état d’esprit, puisque je dessine depuis mon enfance (et j’aime peindre à l’aquarelle...).

5#-Les pièces du puzzle qui s’assemblent : SPOILERS Que ce soient les visions qu’ont eu Matt et Louise et qui ont inspiré le tableau de la femme au bord de la falaise, ou le premier dessin mystérieux (dévoilé à la toute fin du livre) que Louise va faire et ensuite va cacher, bouleversée, sous son matelas, ou encore, de la lettre que le jeune Raphael des années 90 a envoyé à sa petite amie perdue de vue, Marie, (lettre qu’elle n’a jamais lue…De ce qu’elle s’en souvient), au fur et à mesure des pages, l’auteure nous dévoilent enfin ce qui s’est passé pour tous nos personnages. Finalement, ce qui aurait pu passer pour des signes « spirituels » ne le sont pas tant que ça (quoique….Personnellement, je ne crois pas aux coincidences et au hasard mais plutôt aux synchronicités….Comprenne qui voudra…), mais par exemple, la vision de la femme de la falaise, Matt, l’avait vue en photo chez Raphael, qui est un ami de ses parents, et Louise, « est » cette femme puisque c’est elle en tant que la « Marie des années 90, petite amie de Raphael » donc c’est normal que son subconscient ait en mémoire cette falaise…. Hé hé hé ! Bien joué de la part de l’auteure ! Quant à la lettre de Raphael que Louise/Marie a toujours attendue, quelle ironie de réaliser finalement que ce n’a jamais été sa mère qui l’a dissimulée (comme Louise l’a un moment pensé….J’y ai pensé aussi….) mais qu’en fait, c’est elle-même, en tant que Marie, revenue de l’hôpital, a occulté la lettre non ouverte de ses souvenirs ! Comme quoi, le cerveau humain cache bien des mystères et parfois, on ne peut vraiment pas faire confiance en ses propres souvenirs !!!!! L’auteure Marilyse Trécourt met ici le doigt sur des sujets vraiment très intéressants et force le lecteur (je l’espère) à s’interroger ! En tout cas, c’est le cas pour moi !

6#-Nous sommes le fruit de notre éducation (mais nous pouvons changer !) : SPOILERS Louise nous explique rapidement quel a été son schéma familial et l’éducation qu’elle a reçue en tant que fille unique, fille espérée par ses parents qui l’ont eu sur le tard, ayant perdu l’espoir d’être un jour parents. Evidemment, Louise a grandi sous la « surveillance bienveillante » de sa mère qui ne lui a laissé aucune liberté et qui lui a surtout appris à craindre tout ce qui l’entoure et lui a enlevé toute confiance en elle. Le chantage à la maladie de sa mère était évidemment décrit à la légère, presque comme un gag par l’auteure, via les paroles exaspérées de Louise, qui n’était pas dupe du comportement de sa mère, mais en réalité, si on creuse un peu plus profondément, on se rend compte que c’est plutôt malsain comme relation….De toute manière, Louise le réalisera après son séjour en Angleterre chez ses nouveaux amis qui lui ont ouvert les yeux sur ses qualités et sur le fait qu’elle ne doit pas rester toute sa vie la petite fille craintive cachée derrière les jupons de sa mère. Au niveau du modèle familial, l’auteure nous propose aussi Raphael, qui a un père malade, qui va se suicider (car à l’époque de sa mort, sa maladie n’avait pas encore de traitement qui permettait de vivre « normalement »….Je connais cette maladie car j’ai une collègue qui en souffre, et le patron de mon mari également….). J’ai tout particulièrement apprécié le passage au lycée de Raphael, une fois qu’il a perdu son père et qu’il est triste et en colère contre le monde entier. L’intervention de sa prof de français a sans doute été totalement salvatrice pour lui-même, même si, on va le comprendre plus tard, quand il est ensuite amoureux de Marie, cela ne l’empêche pas de flipper et de perdre le contrôle quand il va ressentir les premiers symptômes de la maladie de son père…..Et comme je le citais plus haut, ça ne m’étonne pas que Raphael soit devenu un homme d’apparence en bonne santé, photographe de renommée, puisque le traitement contre la spondylarthrite ankylosante a été découvert dans le milieu des années 90….Et pour revenir à mon titre du point #6, quand je dis que nous sommes tous le fruit de notre éducation, évidemment, pour Raphael, ça a été pareil que Louise, sauf que lui, c’est de voir son père dépérir, se paralyser peu à peu, et de voir sa mère en souffrir, qui lui a fait peur et l’a conduit à quitter sur un coup de tête Marie (Louise) afin qu’elle ne subisse pas le même sort que sa mère…..Les lettres qu’il lui enverra plus tard n’arriveront jamais et du coup, son absence et son silence (qui auraient pu être évités car de mémoire, Louise n’a jamais déménagé et Raphael aurait pu aller la voir directement plutôt que de se cacher derrière des lettres qui n’ont jamais été lues…)….Tout cela a conduit à briser totalement le cœur de la jeune fille, qui va sombrer dans la dépression et l’anorexie et finalement perdre le bébé qu’elle portait….Comme quoi, le silence et les non-dits, il n’y a rien de pire….A ce propos, j’ai adoré vers la fin du livre quand Louise doit quitter Londres pour repartir en France et que Raphael lui propose qu’ils s’écrivent….NON NON NON ! En effet, il vaut mieux qu’ils s’appellent au téléphone car les échanges par écrit, ça ne leur a jamais réussi ! (même si, heureusement, à notre époque, les mails sont plus sûrs que le courrier postal….Mais dans les années 90, il n’y avait pas trop de choix….).

Ce que je n’ai pas aimé dans ce livre :
Le message trop positif : Et oui, c’est paradoxal vu ce que j’ai écrit dans le 4ème point positif sur ce livre par rapport à l’éveil, et d’ailleurs, même en écrivant ces lignes, je me tâte à le mettre dans cette partie « négative » de ma chronique car, pour être clair, je comprends totalement le message véhiculé dans ce livre (je dirais même que je l’approuve à 100%), mais ATTENTION, il faut aussi relativiser et accepter que tous les humains ne sont pas fait pour gagner de l’argent via leurs hobbies et leurs passe-temps (sinon, par exemple, nous n’aurions plus d’éboueurs dans nos communes ou de caissières dans les hypermarchés…car je doute fortement que ces jobs soient une vocation rêvée depuis l’enfance par ceux qui exercent ces professions dites « peu gratifiantes, mais qui permettent de ramener un salaire pour vivre… »…). Je le sais à plus forte raison puisque comme Louise, moi aussi je dessine depuis l’enfance, moi aussi j’aimerais vivre de mes dessins, créer des bijoux, vendre des pâtisseries mais malheureusement, ce n’est pas si simple que cela ! (déjà, vendre des pâtisseries, c’est mort ! vu les lois qui existent en France (il faut passer un CAP, avoir des locaux agréés par l’Hygiène etc…). Par contre, aux Etats-Unis - par exemple - c’est beaucoup plus simple, il suffit de voir les biscuits « faits maison » qui sont en vente sur le site Etsy (allez voir !!!!)…..Ce genre de truc, c’est totalement interdit en France….Je ne m’étendrais pas plus sur le sujet mais il faut quand même reconnaître que notre pays croule sous les taxes et lois à la con….Allez, je dis juste un autre exemple concret : Mon mari et moi, nous sommes propriétaires d’un terrain à la campagne, dans un endroit préservé des pesticides, via des règles écologiques fixées par le parc régional du secteur….Et évidemment, mon mari et moi, nous nous sommes dit : Pourquoi ne pas installer des ruches ?….Déjà, pour que les abeilles fertilisent nos arbres fruitiers (car nous n’avons pas le droit d’utiliser des pesticides et des engrais chimiques…Tant mieux, d’ailleurs !!!), et ainsi, on pourrait avoir notre propre miel (bio) mais aussi parce que les abeilles sont en danger dans notre monde (sans blague !!!!) et si on peut leur donner un petit coin de paradis où elles pourraient s’épanouir avec pour seuls ennemis naturels les oiseaux et les frelons, pourquoi pas ?...OUI POURQUOI PAS ???….Et bien si vous saviez tous les papiers à remplir, les demandes d’autorisation à faire, les lois à respecter pour installer une foutue putain de ruche à la con !!!!….Pfffff….C’est désespérant et décourageant ! Si en plus, il faut payer des impôts dessus, WTF !!!!! C’est niet de chez niet !). Alors pour revenir au message véhiculé par le livre, oui, je me suis bien vue à la place de Louise, mais non, je ne me vois pas démissionner de mon boulot (même si j’ai un boulot pas très intéressant et que je travaille avec certaines collègues qui mériteraient des claques…mais voilà, j’ai un salaire, j’ai un emploi assuré à vie – tant que le statut de fonctionnaire ne change pas – et il y a toujours des bons côtés dans un job : un chef sympa, d’autres collègues sympas (autres que celles qui mériteraient des claques, j’entends bien…etc….Cela dit, si je gagnais au loto demain, je donnerai ma démission le jour même, c’est clair et net !!!!!!!!!!!!!)….Bref, je suis d’accord avec l’auteure sur le principe, mais dans la réalité, il faut bien que des gens fassent les boulots « pénibles » ou sans intérêt pour continuer à faire tourner la société….Du coup, NON, tout le monde ne peut pas « s’amuser » dans sa vie professionnelle. Il faudra toujours des gens pour torcher le cul des petits vieux dans les EPHAD, pas vrai ? Les gens qui vivent de leur passion sont chanceux mais ils restent minoritaires dans notre société (c’est d’ailleurs pour cela que les loisirs, les 35h00, les week-ends, les vacances existent ! Pour faire souffler ceux qui ont des jobs à la con !). Après, honnêtement, si on met de côté les heures de notre journée consacrées au boulot, nous avons TOUS du temps libre et c’est justement à ces heures-là que le message du livre de Marilyse Trécourt est TOTALEMENT inspirant pour les lecteurs. Les différents arts (musique, littérature, dessin, théâtre etc) et la culture en général, le sport, la nature, toutes ces activités sont positives (en principe…) et permettent à l’être humain de s’élever vers un bonheur simple et souvent ressourçant (cela dit, vous ne me ferez pas croire que tous les gens qui se sont mis au « running » le font par pur esprit sportif….A mon avis, il y a dans une grande majorité de ces sportifs une volonté d’expulser le stress de la vie via la course à pied….Il faudrait leur poser la question mais dans un groupe de 10 joggeurs, je suis sûre que 7 ont des soucis au boulot, ou, en tout cas, ne viennent pas forcément travailler le cœur léger et sans aucun stress…Non ??...). En tout cas, pour être heureux, pas besoin forcément de dépenser beaucoup d’argent ! Une simple promenade en forêt, à la campagne ou au bord de la mer, cela suffit, pour un être humain « normal » de capter quelques heures de bien-être. Ce qui est par contre négatif (mais pourtant de plus en plus « normalisé »), c’est de passer son temps devant la télé (à part certains programmes évidemment, mais il faut bien admettre que ce qui est mis en avant à la télé, c’est quand même de la merde…) et internet (idem, c’est à double tranchant…Les gens cultivés, ouverts d’esprit, en soif de connaissances y trouveront bénéfice via des sites inspirants, des chaines YouTube intéressantes mais beaucoup vont utiliser internet seulement pour aller sur les réseaux sociaux ou regarder des vidéos de chatons qui jouent du piano (oui, je caricature, mais vous comprenez où je veux en venir)…Tout le monde est conscient que les réseaux sociaux, par exemple, cela n’est pas sain en excès car beaucoup sont utilisés comme une « drogue » indispensable à la « vie sociale » des gens….D’ailleurs, personne ne se demande pourquoi des mecs comme Steve Jobs (de son vivant) ou Bill Gates interdisaient ce genre d’activités informatiques à leurs propres enfants ?...Et encore, je vous parle de ces anecdotes qui datent du début des années 2010…Depuis, internet et les smartphones ont encore plus gagné de terrain dans le cœur – et le cerveau – des enfants et des ados de nos pays développés...). Je mettrai donc le bémol par rapport au message positif de Marilyse Trécourt, notamment vis-à-vis des jeunes qui arrivent dans la vie active et qui suivraient l’exemple de Louise et qui diraient : « moi, je ne veux pas bosser dans un emploi qui ne me plait pas, je veux vivre de mes loisirs »….Oui, certes, si tu arrives à vivre sans l’aide de tes parents, des aides de l’Etat tout en arrivant à fonder ta propre famille et en subvenant aux besoins de tes enfants, pourquoi pas ?! Mais il faut rester lucide, quand même ! (n’oubliez pas que Louise n’a pas d’enfants, dans le récit….C’est un point très important !!!!).  D’où la question qui m’arrive naturellement et que je me pose quand je regarde les chaînes de certaines youtubeurs qui sont trentenaires bien avancés (presque quarantenaires) et qui ne veulent pas d’enfants et qui continuent à avoir un mode de vie autocentré sur eux-mêmes…..Cela n’interpelle personne ? Bon, après, des gens qui ne veulent pas d’enfants, ce n’est pas rare (nous avons d’ailleurs, comme exemple le plus probant notre Président qui n’a pas d’enfants…Certes, il y a des raisons biologiques vu l’âge de sa femme mais l’adoption, ça existe, non ?…Jacques Chirac avait une fille vietnamienne non adoptée mais dite « de cœur » sur ses 3 filles, non ?....Et François Mitterrand…Heu…Oui, bon, changeons de sujet….). Bref, je n’ai rien contre les gens qui ne veulent pas d’enfants mais il faut quand même admettre que c’est plus facile de vivre de ses passions, ou d’y consacrer beaucoup de temps, quand on n’a pas d’enfants….A partir du moment où tu fondes une famille, tu as des responsabilités (en principe…) et tu ne peux plus faire n’importe quoi de ta vie, sans en impacter ta famille. Du coup, changer de vie, c’est bien, mais c’est encore mieux de le faire avant d’avoir des enfants, où là, on est un peu pieds et poings liés ou alors, il faut avoir une sacrée paire de couilles pour oser « se mettre en danger financièrement » le temps de trouver le job de ses rêves…Louise, l’héroïne du livre, ne risque pas grand-chose à changer de vie dans la mesure où elle n’a pas d’enfants, et qu’elle est elle-même fille unique, pouvant compter ainsi sur le soutien (financier) de ses parents au cas où ses projets professionnels tomberaient à l’eau…..Vous comprendrez aisément que ce n’est pas le cas de tout le monde et que, du coup, tout le monde ne peut pas changer de vie sur un coup de tête comme le fait Louise….

Quelques citations :

« Quand on prend conscience de la fragilité de la vie, on a envie d’en célébrer chaque seconde. Cette pensée m’inspire particulièrement. J’ai trente-sept ans, soit la moitié de ma vie active. Comment ai-je passé les trente-sept premières années ? Qu’ai-je construit ? Me suis-je réalisée ? Ai-je fait quoi que ce soit dont je puisse être fière ? Je dois reconnaître que je n’ai de réponse satisfaisante à aucune de ces questions, ni à la plus importante : ai-je été heureuse ? ». 

« Depuis, j’ai bien évolué, je vous rassure ! Je conduis ma propre voiture (mais pas la nuit, ni dans une ville que je ne connais pas), je suis assez sociable (sauf quand les gens m’intimident par leur statut social), je vais parfois prendre un verre dans les bars (ou plutôt des salons de thé, c’est plus cosy), je pars en vacances (de préférence en France qui compte de si jolis paysages qu’il serait dommage de partir à l’étranger) et j’ai appris à dire non quand il le faut (mais le faut-il vraiment, en définitive ?). Bref, je suis devenue une femme forte et autonome qui a confiance en elle et qui a coupé le cordon avec ses parents. Ou qui envisage très sérieusement de le devenir prochainement… ».

« — Ma question est sans doute maladroite, mais… tu n’éprouves pas de regrets pour les choses que tu aurais voulu accomplir ? 
— Par vraiment. Je n’ai pas de grands projets de toute façon. Ou si peu… Et puis, je crois qu’il y a autre chose, après… 
— Une sorte de paradis ? 
— Je ne sais pas quel nom lui donner. Ce n’est pas vraiment religieux. C’est plus une question d’énergies, d’âmes, de missions de vie. Tu crois à tout ça ? 
— Je ne sais pas. Je me suis renseignée sur cette question, moi aussi, il y a longtemps. J’aimerais y croire mais mon esprit est un peu trop cartésien… ». 

« J’ai dû me rabattre d’autres formes d'anxiolytiques au fil du temps, je ne pouvais me permettre de tomber dans l’alcoolisme ! ajoute-t-elle en riant. 
— Comment avez-vous fait ? 
— J’ai testé les traitements à base de plantes, les huiles essentielles, puis la méditation et les exercices de cohérence cardiaque. Mais ce qui marche le mieux pour moi, ce sont mes séances de visualisation positive. Vous connaissez ? 
— Non… 
— Il suffit que je m’asseye confortablement, que j’entre dans un état de détente profonde grâce à une musique de flûte amérindienne qui fonctionne très bien sur moi, et que je visualise Matt se réveiller de l’opération en pleine forme, souriant, autour de médecins confiants et optimistes qui nous affirment qu’il est guéri. Ces séances peuvent durer longtemps, une heure ou deux parfois. Je ne vois pas le temps passer, je suis tellement bien dans cet état. J’arrive à discerner tous les détails de la scène, les couleurs de la couverture ou des murs, le parfum des infirmières, la douceur de la peau de mon fils, l’éclat dans ses yeux, les tons graves de sa voix d’adolescent me murmurer « Tout va bien, maman. » J’en ressors vivifiée, rassurée, pleine d’énergie. C’est magique, vous devriez essayer ! 
— Je ne suis pas très douée pour ce genre de choses… J’ai déjà essayé la méditation après avoir lu un article dans un magazine féminin, mais au bout de vingt secondes, j’ai commencé à penser à ma déclaration d'impôts et ça m’a stressée. J’ai arrêté. Il faut sans doute avoir un tempérament calme et un esprit détendu pour cela… ».

« Ma propre mère m’a transmis ses peurs et ses angoisses, elle m’a empêché d’avoir confiance en moi et de me réaliser, et pire que tout, elle a sans doute gardé la lettre qui m’aurait permis de retrouver le bonheur. J’ai lu un article l’autre jour sur les personnes toxiques et sur la nécessité de les éloigner de soi, même si c’était douloureux dans un premier temps. Il est temps pour moi de couper le cordon… ».


2 commentaires:

  1. Merci pour cette chronique enthousiaste et très bien argumentée. J'en ai rarement vu d'aussi bien construites, bravo !
    PS : j'ai réussi à réaliser mon rêve et à vivre de ma passion de l'écriture, à 40 ans et avec deux jeunes enfants. Pas simple mais faisable si on s’accroche et qu'on surmonte les épreuves les unes après les autres... #ToutEstPossible ! ♥

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    1. Merci Marilyse pour votre commentaire sur ma chronique ! Et bravo encore pour votre livre !
      Stéphanie (Les passions de Viedefun)

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