vendredi 24 août 2018

GUN CAKE - Tome 1



Maloria Cassis 
Auto-édition 2018
282 pages

Synopsis :
Lequel des deux rendra les armes en premier ? Angela Alessi réalise enfin son rêve de petite fille en ouvrant sa pâtisserie à Centori. Elle souhaite oublier son passé et ne plus jamais se laisser dicter son comportement. Adriano Alario, chef de la mafia locale, ne voit pas les choses sous cet angle, et compte bien la faire s'acquitter, comme tous les commerçants, de la taxe due à sa famille pour s'être installée sur son territoire. Il éprouve cependant des difficultés à rester insensible à l'aplomb et à la force de caractère de sa nouvelle adversaire, laquelle a bien du mal à résister à son charme. Entre les secrets d'Angela, les règles du milieu, les trahisons et les préjugés, comment trouver une place pour les sentiments ?


"Je veux vivre le même amour que mes parents, puissant et sans condition. Celui qui devient plus fort au fur et à mesure des années et des épreuves. Celui qui vous fait oublier les autres femmes. Je veux qu’une femme m’aime pour tout ce que je suis. Pas uniquement parce que je suis le Chef du clan Alario et que je possède cette ville".

Quelle surprise que ce livre ! Une fois plongée dans le récit, j'ai eu beaucoup de mal à m'en détacher et du coup, il a été dévoré (ou plutôt savouré) très vite ! 

Il faut dire que la petite originalité de Gun Cake c'est que l'action se déroule en Italie avec des héros italiens.....Et oui ! C'est peut-être un détail pour vous, mais pour moi, ça veut dire beaucoup, comme le dirait France Gall, car c'est ma première romance qui se passe en Italie !

Cupcake nous relate donc la tumutuelle romance qui va naître entre une jeune femme, Angela, qui vient d'acheter son propre salon de thé (sa spécialité pâtissière sont les cupcakes) dans une petite ville italienne, Centori et Adriano, le chef du clan de la mafia locale....Car voilà, il faut savoir que notre jolie blonde a quitté sa ville natale pour fuir un père très nocif (qui a pourtant le bras long puisqu'il est chef de police) mais elle ne se doutait pas qu'en ouvrant un commerce à Centori, elle allait devoir s'astreindre à payer le Pizzo (racket) au clan mafieux qui a tout les pouvoirs dans la ville....


"– Ça vous fera soixante-dix euros, s’il vous plaît, lui indiqué-je, contente de cette dernière vente. La jeune femme s’empare des sacs, que je lui ai préparés, et quelque chose dans son visage angélique change tout à coup. 
– Pour le règlement, ça sera à voir avec mes amis qui vous ont rendu une petite visite tout à l’heure, articule-t-elle, moqueuse. Je rêve ou ils pensent pouvoir venir se servir dans ma boutique quand ils organisent une petite soirée. C’en est trop pour une journée ! Je me suis laissé faire sur le parking, puis dans la pâtisserie quelques heures plus tôt. À chaque fois, ils étaient en surnombre. Là, elle semble être venue toute seule, alors c’est équilibré. 
– Je te conseille de reposer ces sacs tout de suite, lui ordonné-je sans plus de politesse, les dents serrées en sortant de derrière le comptoir pour lui barrer le passage vers la porte. 
– Et moi, je vous conseille de ne pas faire d’histoires et de me laisser partir, me menace-t-elle. 
– Tu vas laisser ce gâteau et ces macarons ici. Tu diras à ton chef, pas celui qui était sur le parking et qui est venu ensuite, non, à celui qui vous envoie tous me faire chier, que s’il a un problème, qu’il vienne lui-même au lieu de se comporter comme un lâche en envoyant des gens à sa place. 
– Vous allez le regretter, rigole-t-elle, en faisant tomber les pâtisseries à ses pieds. 
– C’est toi qui va regretter d’être restée ici, si tu es encore là dans deux minutes, lui balancé-je, hors de moi. Pour l’instant, je suis trop en colère pour ressentir la peur et l’angoisse de la venue prochaine de l’homme qui se cache derrière cette bande. Mais là, c’était la visite de trop".

Ce que j'ai aimé dans cette histoire :
1#-Un début de relation difficile et chaotique entre nos deux héros : Car oui, l'auteure française Maloria Cassis nous surprend à plusieurs plusieurs moments parce que ça commence pas forcément comme un vrai coup de foudre entre eux deux dans la mesure où Angela a vraiment peur d'Adriano qui a des méthodes vraiment très spéciales pour soumettre les commerçants de la ville qui doivent donc lui payer le Pizzo pour soi-disant les protéger.....Et comme Angela ne se laisse pas facilement intimider, les menaces d'Adriano vont monter crescendo, tout comme la résistance de la jeune femme....J'ai vraiment beaucoup aimé la manière dont l'auteure nous montre qu'Adriano est, certes, attiré par Angela, mais après tout, c'est un homme qui peut avoir n'importe quelle femme dans son lit alors durant une bonne partie du livre, on tremble, on s'indigne de la manière dont il traite Angela....Petite parenthèse : Personnellement, je ne suis pas du tout fan des livres estampillés "Dark romance" et je n'arrive pas trop à comprendre ce qui peut plaire à certaines lectrices de voir les héroïnes se faire maltraiter, humilier voire violer dans un livre avec un "happy end" où me bourreau tombe amoureux de sa victime....Dans la mesure où beaucoup de femmes sur la planète subissent ce genre de violences (oui, nous avons la chance de vivre dans un pays qui "respecte" relativement bien la femme...Même s'il y a encore des progrès à faire, notamment quand on voit les peines de prison très faibles des violeurs...même des violeurs d'enfants....Et cela ne risque pas de s'arranger dans les années à venir...Bref, je m'égare, renseignez-vous sur le net....) mais il faut savoir que dans le monde, beaucoup de femmes sont traitées comme des sous-humains (voire des merdes, disons-le clairement) et donc, elles, elles subissent VRAIMENT les violences et les persécutions décrites dans ces bouquins de "dark romance"....Du coup, non, moi, ce genre de livre, avec des héros qui traitent les filles comme des esclaves sexuelles etc, ça ne me fait pas du tout fantasmer....Alors, c'est vrai qu'au début du livre, j'avais un peu peur que l'auteure tourne sa romance en une espèce de "dark romance" mais finalement non ! OUF ! Adriano est certes un mec dangereux mais ce n'est pas un pervers ou un psychopathe puisqu'il a grandit dans un foyer où l'amour était roi, notamment entre ses deux parents (même si son père était un dangereux mafioso...). 



"Alors que je m’apprête à fermer la porte d’entrée, l’homme de l’autre jour la pousse pour être certain que je le laisse entrer. Je ne me sens pas rassurée avec lui. Il a quelque chose dans son regard qui me met mal à l’aise. – La boutique est fermée, lui indiqué-je espérant qu’il s’en aille. 
– Ça tombe bien, je ne viens pas pour acheter, me rétorque-t-il sèchement. Je crois que le grand chef s’est décidé à se présenter de manière officielle cette fois-ci".

2#-La solidarité féminine : Je dois dire que j'ai adoré la complicité entre Angela et Aurélia, la petite soeur d'Adriano ! Il faut dire que cette jeune fille, qui va devenir l'employée d'Angela, au salon de thé, est un peu le petit rayon de soleil de ce livre puisque elle a toujours été tenue à l'écart des activités mafieuses de son père et de son grand frère....C'est un peu grâce à elle si Angela va peu à peu se détendre face à Adriano....Même si celui-ci reste tout de même "menaçant" envers elle.....

3#-La personnalité d'Adriano : Ça commence bien dès le début du livre puisque  nous suivons son point de vue d'Adriano et celui-ci est en train de "questionner" un policier qui s'était infiltré comme "taupe" dans le clan.....L'auteure nous montre dès les premières lignes que notre héros est loin d'être un enfant de choeur puisqu'il va tout simplement exécuter d'une balle dans la tête le flic, sans remords....Bien qu'il savait que celui-ci avait une femme et un enfant....Oui, Adriano est un sale type, si on réfléchit en conscience, mais que voulez-vous, les nanas adorent les "bad boys", n'est-ce pas ?! Je vous l'écrivais un peu plus haut, dans ma chronique, j'avais peur de tomber sur de la dark romance avec un personnage masculin pervers et sans coeur, mais finalement, non, l'auteure a bien rectifié le tir, et je me suis attachée de plus en plus à notre héros et sans accepter totalement sa manière de vivre, j'ai néanmoins compris pourquoi il agissait parfois de manière froide et sans coeur.....Je pense que l'héroïne, qui est une jeune femme douce et pétillante, et profondément optimiste, a vite compris la dualité de l'homme qu'elle avait en face d'elle....Et qu'elle l'a accepté pour le pire et pour le meilleur..... 

4#L'auteure a su bien doser le soupçon de danger qui se distille tout au long du roman : parce que ça parle quand même de la mafia et donc on sent que les personnages masculins - en tout cas ce qu'ils font partie du clan d'Adriano - sont des criminels....Ce livre, une fois achevé, laisse derrière lui un certain nombre de morts,ce qui fait qu'on ne peut pas le qualifier totalement de romance contemporaine....Encore moins de chick-lit.....Je dirais donc que c'est un peu du romantic suspense.....

5#-La prise de risque scénaristique de l'auteure : C'est plutôt osé de sa part - Attention spoilers ! Cliquez sur le mulot et passez le texte en surbrillance ! avec la mort de la jeune et jolie Aurélia ! Je ne m'y attendais pas du tout !!!! Surtout que vu comment son amitié, sa complicité avec Angela était mise en avant,  j'avais pensé qu'il y aurait pu avoir une suite spin-off consacrée à Aurélia qui aurait, pu, elle aussi, trouver l'amour avec un nouveau personnage (par exemple, un mec d'un gang rival...)....Cela arrive rarement qu'un auteur (et encore moins un auteur de romance) tue l'un de ses personnages les plus lumineux, les plus susceptibles d'être populaires auprès des lecteurs....Je tire donc mon chapeau à l'auteure Maloria Cassis même si je suis quand même un petit peu triste un petit peu dégoûté que tu aies cette jeune fille soit morte il n'empêche que c'était une bonne idée parce que du coup ça ça me a une bonne dose de drama dans le dans le roman et ça te changer toute la donne puisque à partir de ce moment-là les choses encore plus évolué accéléré Angela et Adriano.

6#-Le passé complexe et caché de d'Angela car il se trouve qu'elle a subi un drame personnel Attention zone spoilers ! Cliquez sur le mulot et passez le texte en surbrillance ! avec le suicide de sa petite sœur qui était aussi maltraitée comme elle par leur père qui n'est autre qu'un chef de police....Et quand Adriano va découvrir la filiation d'Angela avec un ponte de la police, évidemment, il ne va pas être content du tout (car évidemment, Angela a laissé passer les occasions de le lui avouer....Il faut dire que le contexte n'était pas vraiment favorable....)....Finalement, le quiproquo est vite résolu et je dirais même plus puisque à la fin de ce tome finalement Angela a donné son accord à Adriano pour que celui-ci supprime le chef de la police qui n'est autre que son père qu'elle craint et déteste tant !....Je m'attends donc à des bouleversements dans le deuxième tome et je sais pas si Angela sera vraiment capable de laisser mourir son père parce que c'est un fait de souhaiter la mort de quelqu'un, mais de passer à l'acte et de l'avoir sur sa conscience toute la vie, c'est autre chose (surtout pour tuer son propre père !...). Nous savons déjà qu'Adriano, lui, il y aura pas de souci pour tuer le père d'Angela puisque dès les premières pages de ce tome il n'hésite pas à supprimer froidement un flic....Bref, j'attends la suite avec impatience ! 

Ce que je n’ai pas aimé dans ce livre :
1#-Erreur franco-française : A un moment Angela, quand elle parle d'Adriano, elle dit "le bel italien" or, dans la mesure où elle-même est italienne dans l'histoire, ça m'a fait un peu bizarre....Si elle avait été une fille qui vient d'un autre pays et qui tombe sous le charme d'Adriano, pourquoi pas, mais là ça fait un peu étrange, cette expression.....C'est dans ces moments-là, par ces petits détails, qu'on devine que l'auteure n'est pas elle-même italienne (puisqu'elle est français, messieurs !). Cela dit, cette petite bourde ne m'a pas empêchée d'apprécier ma lecture !

Pour conclure, j'ai passé un très agréable moment de lecture avec Gun cake ! J'ai été happée par le récit dès les premières pages avec les chapitres alternant les points de vue de nos deux héros. C'était vraiment prenant et aussi un peu dépaysant dans la mesure où ça se passe en Italie donc c'est sûr que les histoires de mafia ça fait bien "cliché local". Dans Gun cake, nous ne sommes pas vraiment sur du Romantic suspense, ni sur de la Chick lit (malgré une héroïne pétillante qui adore faire de la pâtisserie), mais je dirai que c'est en quelque sorte un mélange des deux genres littéraires puisque notre héroïne est drôle et nous fait partager ses pensées (souvent optimistes et bienveillantes) mais en contrepartie, nous avons Adriano qui vit dans un univers létal, dangereux et sans pitié où la mort rode à chaque coin de rue....Il va sans dire que lorsque le deuxième tome sortira, je le lirai sans problème rien pour savoir comment va évoluer la relation entre Angela et Adriano et savoir si Angela va vraiment être prête à aller jusqu'au bout de ses résolutions comme à l'annonce dans la fin de ce tome-ci...


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