lundi 18 septembre 2017

REBEL BIKERS - Tome 1


Stéphanie Jean-Louis
Les Editions Evidences
350 pages

Synopsis :
Chloé Evans fait face à son chagrin comme elle peut. Après la perte de sa mère, son père et elle, décident de tout quitter afin de se reconstruire. Oui, ils aspirent à une nouvelle vie et arrivent dans une nouvelle ville. Mais il se trouve que celle-ci est dirigée par des personnes auxquelles Chloé et son père ne s'attendaient pas. Des personnes qui leur font comprendre qu'ils ne sont pas les bienvenus. Pourquoi Chloé et son père sont-ils traités ainsi ? Que cache cette ville ? Et surtout, pourquoi Tony, le chef du gang des motards la déteste-t-il autant ?

« Ma mère m’a été arrachée et j’ai connu une sale période juste après sa mort. Une furie, voilà à quoi je ressemblais. Je tapais dans tout, mon agressivité me rendait asociale. Pendant deux mois, je me suis renfermée sur moi-même. Heureusement, mon frère et mon père m’aidaient. Vraiment, ils m’ont sauvée de ma perdition, de l’état végétatif dans lequel je me trouvais. Puis Tyler est parti, une fois qu’il me pensait rétablie. Seulement, la mauvaise Chloé dort au fond de moi, prête à reprendre du service quand il le faudra ».

Avec un synopsis pareil, j’avais vraiment très envie de me plonger dans les aventure de la jeune Chloé, qui arrive dans une ville tenue par un gang de motards, dont le chef semble la détester….Je dois dire que j’ai vraiment beaucoup aimé la lecture de ce premier tome qui nous plonge dans l’univers des bikers avec une héroïne qui tombe un peu comme un cheveux sur la soupe parmi ces gens hostiles à elle et à son père et qui ne va pas, mais alors, pas du tout se laisser faire !!!

Car oui, la force de ce livre, c’est vraiment le sale caractère de l’héroïne, qui ne se laisse pas faire et qui envoie promener sans vergogne ceux qui la traitent comme une ennemie sans raison, en commençant par Tony, le beau brun à peine plus âgé qu’elle, qui est le chef du gang des Rebel bikers après avoir pris la succession de son père, Raymond, qui n’est autre que le chef de la police de la petite ville de Burlington, en Caroline du Nord (autant vous dire qu’ils font vraiment la loi là-bas et qu’il vaut mieux les avoir comme amis…). Hors, ça commence mal car Chloé ne veut pas du tout entrer dans le moule et leur cirer les pompes, ah ça non !

« Seulement il fronce les sourcils quand Raymond passe devant moi. Ce dernier me jette un regard noir, mais je ne cède pas et continue de le fixer. 
— On se reverra toi et moi, raille-t-il entre ses dents. 
— Avec plaisir, déclaré-je ironiquement. Soudain, il s’arrête de marcher et m’observe. Sur le coup je suis surprise de le voir si imposant, juste à quelques mètres de moi. Parce que, mine de rien, il paraît très charismatique, intense et sûr de lui. Les motards se veulent intimidants et ce Raymond n’échappe pas à la règle. Doucement, il s’approche de moi. Je vois Ayden s’avancer également, mais Raymond le stoppe avec une main en l’air : 
— Du calme. Je ne toucherai pas à la petite. Quelqu’un va s’en charger pour moi. 
— Ray, ce n’est pas une bonne idée, répond aussitôt Ayden. De quoi parlent-ils ces deux-là ? Le chef des motards se tourne vers lui et déclare : 
— Eh bien, vu les circonstances Ayden, tu la protégeras. Puis Raymond plante à nouveau ses yeux dans les miens : 
— J’espère que tu vas pouvoir gérer ce qui va te tomber sur la gueule. Nous allons te faire ravaler ton insolence. Là, je ne sais pas quoi dire et il s’en va. Peut-être que j’aurais dû écouter mon père et la fermer. Mais ce n’est pas dans ma nature, et c’est pour cela qu’il m’a conseillé de la boucler ce soir. Ayden s’approche de moi, en tenant deux chaises à la main : 
— Je te le dirais qu’une fois. Ne tente aucun motard. Ne t’amuse pas avec eux compris Chloé ? 
— Tu crois qu’ils me font peur ? 
— Réponds ! Tu m’as bien compris ? Ayden a crié, ce qui m’a fait sursauter. J’acquiesce d’un signe de tête et il me dit de me bouger le cul. Je soupire, quel grossier personnage ».

Narré à la 1ère personne du singulier, dans Rebel bikers nous suivons l’histoire de Chloé qui débute deux mois après la mort de sa mère. Son père, James, est bien entendu dévasté et a pris la décision de déménager loin de chez eux et de recommencer une nouvelle vie ailleurs, en achetant le bar de la ville de Burlington. Chloé a un frère aîné, Tyler, qui joue les filles de l’air depuis la mort de leur mère. 

Notre héroïne laisse tout derrière elle et a même arrêté momentanément ses études à la fac pour aider son père au bar. Seulement voilà, une fois arrivés tous les deux à Burlington, ils vont être accueillis par un gang de motards qui leur font bien comprendre que la ville leur appartient et qu’ils n’aiment pas les étrangers….

« Le bar que nous avons acheté se situe au centre-ville de Burlington, à vingt minutes en voiture de chez nous. Non à cinq, comme l’a indiqué mon père. D’après ce qu’il dit aussi, ici tout le monde se connaît, ce que je n’apprécie pas du tout. Ça signifie en réalité que tous parlent sur le dos des uns et des autres. Ils font croire qu’ils sont une grande famille pour mieux se tirer dans les pattes ensuite. L’être humain a toujours fonctionné ainsi. Mêlant envie, crainte, jalousie et colère à sa façon d’être ».

Ce que j’ai aimé dans ce livre :
1#-L’héroïne, Chloé : Comme je l’écrivais un peu plus haut dans ma chronique, j’ai vraiment été très agréablement surprise par la personnalité de notre héroïne. Généralement, dans ce genre de romance new adult, les héroïnes sont relativement douces et en tout cas gentilles envers les autres, un peu comme des « victimes », des « princesses à protéger » par le ténébreux héros masculin qui va leur ravir leur cœur…Hors, ici, dans Rebel Bikers, Chloé n’est pas du tout ce genre de fille ! Déjà, c’est une boxeuse, qui n’a pas ses poings (et sa langue) dans sa poche. Toute la rage qu’elle a ressentie à la mort de sa mère doit être expulsée d’une manière ou d’une autre, et c’est sur des sacs de sables d’entrainement qu’elle se défoule. Elle ne souhaite pas se faire marcher sur les pieds alors le fait de quitter sa ville, ses amis, ses études, sa maison pour démarrer une nouvelle vie auprès de son père, qu’elle aime beaucoup, c’est déjà beaucoup de sacrifices pour elle et du coup, voir des mecs en moto qui se la pètent et essayent de faire la loi, cela lui casse littéralement les couilles (oui, Chloé parle de manière assez vulgaire quand elle est énervée) et elle ne va pas se laisser faire, oh non ! Heureusement, même si elle a un fort caractère, elle sait aussi être gentille et loyale auprès des gens qu’elle aime et ceux qui lui montrent du respect et de la considération (comme Ayden ou Donna qui vont vite devenir ses amis). Pour les autres, ça va chauffer, en priorité Tony, qui n’arrête pas de l’emmerder, de l’humilier, de la chauffer et malheureusement pour lui, qui s’y frotte s’y pique ! Autant le dire tout de suite, j’adoooooore Chloé et j’aime beaucoup ce genre de personnage féminin dans les romances ! (cela dit, j’aime aussi les héroïnes gentilles et humbles, mais dans une histoire avec des bikers machos qui considèrent que les femmes sont juste bonnes à écarter les cuisses, il vaut mieux une fille avec du caractère du genre de Chloé, ça c’est sûr ! Rien que pour voir la tête de ces mecs quand elle leur répond du tac-au-tac et leur cloue le bec !).


« En arrivant ici, j’ai cessé mes cours de boxe, mais je n’ai rien perdu de ce que j’ai appris. En deux mois, j’ai acquis plus que les bases et si quelqu’un me cherche des noises, je saurais me défendre. Après la mort de ma mère, ce sport était la seule chose qui me faisait sortir de la maison. Habitée par la haine, ma progression s’est faite rapidement ».

« Depuis toujours, je mets un point d’honneur à agir comme bon me semble, et ce n’est pas lui qui va me dicter mon comportement face à ce gang à la noix. Il y a mon père pour ça. De plus, quand ma mère nous a quittés, j’ai juré de toujours agir selon mon bon vouloir. Être une femme libre, comme elle l’affirmait, et ne laisser aucun homme prendre des décisions à ma place ».

« — Ça n’a aucun rapport avec Ayden ! Mais plutôt à voir avec toi, Tony ! Je le fixe. Il joue à faire rouler une cigarette éteinte entre ses doigts sans m’accorder la moindre importance. Alors je hurle à nouveau : 
— Hey, t’as entendu ? Je sais que tu es à l’origine de tout ça ! Son petit ricanement me donne envie de lui envoyer mon poing dans la figure. 
— C’est ça, cause toujours, répond-il avec tout le dédain du monde. Allez, va plutôt voir dans quel état a fini papa ! Ayden n’a pas le temps de m’arrêter quand je prends de l’élan vers Tony. Surpris, ce dernier ne peut pas esquiver le coup de poing magistral que je lui envoie en plein sur le nez. Je l’ai frappé si fort qu’il recule de quelques pas, pour finir avachi sur sa moto juste derrière lui. Tout le monde m’observe et j’ai l’impression que la terre s’est arrêtée de tourner. Surprise, Anna porte ses mains à sa bouche, les membres du gang me regardent tous avec des yeux ronds puis l’un d’eux s’écrie : 
— Oh putain ! Oh putain, elle a foutu une droite à Tony, les mecs ! Derrière moi, j’entends Ray parler d’une voix sèche. 
— Réglez-moi ça, bande d’imbéciles ! Je me tourne vers lui et le vois faire signe à son gang qu’ils lèvent le camp. Qu’a-t-il voulu dire par « réglez-moi... » je n’ai même pas le temps de réfléchir que subitement, deux motards se jettent sur moi et me tiennent chacun fermement par un bras. Ayden s’interpose et leur demande de me lâcher. Mais l’un d’eux, sur ma gauche avec un bandana noir, déclare : 
— Non, tu sais ce qu’il doit se passer maintenant. Elle a frappé l’un des nôtres. Tony saigne du nez, et ses yeux me foudroient sur place. Ensuite, il regarde Anna, qui a l’air complètement paniquée. 
— Putain, n’y pensez même pas c’est compris ? dit Ayden. Tony, tu ne peux pas faire ça ! 
— Mon père a dit de régler ça, répond Tony. De toute façon, ce n’est pas moi qui vais m’en charger. Œil pour œil. Tu sais que ça fonctionne comme ça dans le gang ! Anna ? Elle souffle, se tourne vers Tony et déclare : 
— Je ne vais pas la frapper ! Je n’ai jamais approuvé vos méthodes à la con ! ».

2#-La relation haine/amour entre Tony et Chloé : Vu que leur première rencontre se termine par un doigt d’honneur de la part de Tony à l’encontre de Chloé, on pouvait se douter que cela allait chauffer vraiment fort entre ces deux-là ! Toute cette « haine passionnée » est surtout causée par Tony qui déteste Chloé pour une raison bien particulière que la jeune fille va finir par apprendre, mais même quand elle le découvre, très franchement, on se demande pourquoi Tony lui en veut autant car ce n’est pas la faute de notre héroïne qui débarque dans cette ville « un peu contre son gré » et qui ne connaît rien des drames qui se sont produits là-bas avant qu’elle n'arrive….Quoiqu’il en soit, après quelques explications, les deux jeunes gens vont réaliser qu’ils ont des choses en commun et vont finir par « s’apprécier » un peu plus, même si, avec Tony, tout est toujours trèèèèèèèès compliqué et comme Chloé démarre au quart de tour, c’est souvent très volcanique entre eux deux…..Et bien évidemment, le destin les pousse toujours à se rencontrer, à partager des secrets (comme le Centre des enfants) et du coup, il y a un moment où Tony va réaliser que Chloé est essentielle à sa vie…Même s’il le montre très mal, malheureusement pour notre héroïne !

« — C’est quoi leur problème, pourquoi nous observent-ils tous ainsi ?
— Ils voulaient nous souhaiter la bienvenue, lâche soudain mon père. En passant devant eux, le plus jeune de tous
— celui qui parle avec la fille
— braque ses yeux noirs vers moi et, après avoir remis son casque, m’adresse un sublime doigt d’honneur. Nous, bienvenue ? Pas si sûre ».

« Dos à la porte pour sortir du bar, je tente de la pousser d’un coup de hanche, mais comme quelqu’un ouvre en même temps sans que je ne m’en aperçoive, je perds l’équilibre et tombe les fesses par terre. Bien évidemment les poubelles que j’ai entraînées dans ma chute se renversent sur moi. Après la douleur et la rage qui m’envahit, je relève les yeux sur la personne en face de moi. Tony. Sourire en coin, il murmure :
— Te voilà à ta place, sale traînée. Parmi les ordures. Choquée par ce qu’il vient de dire, je reste à l’observer tandis qu’il retourne dans le bar. En effet, inutile que j’attende de l’aide de sa part. Je me relève, heureusement les bouteilles ne m’ont pas blessée. Une fois ce foutoir ramassé, je vais le jeter avec l’envie d’insulter ce type de tous les noms d’oiseaux qui me viennent, mais je me retiens ».

« — Il se trouve que Tony veut recevoir ses boissons... uniquement de toi. 
— Quoi ? 
— C’est toi qui dois apporter tout ce qu’ils vont commander à leur table. Interdite, je la regarde bouche bée et mes yeux croisent ceux d’Ayden. Il fronce les sourcils. Alors dans un élan de folie, je me mets à rire. Parce que je trouve la situation invraisemblable oui, oui ! 
— OK. Je vais m’occuper d’eux ».

« — Putain, mais elle se fout de ma gueule ! Je l’entends crier, puis le bruit d’une chaise qu’on racle sur le sol, il siège déjà face à moi. Je me tiens derrière le comptoir et le regarde avec un air innocent. Tony s’écrie : 
— De la bière sans alcool c’est ça que tu me conseilles ? Je hausse les épaules. Il semble furax, tant mieux c’était l’effet escompté. 
— Tu m’as pris pour un putain de gamin ou quoi ? 
— Franchement, à t’acharner comme ça sur moi, c’est l’impression que tu me donnes. J’ai aussi ajouté du piment dans son verre. Un truc vraiment fort. Il devrait s’en rendre compte bientôt et... 
— Nom de dieu ! Bordel de mer... Tony se met à tousser et devenir tout rouge. Il souffre le pauvre chéri. Après quelques tentatives pour parler, il finit par réussir : 
— T’as mis... T’as mis du piment en plus ? T’es cinglée ? Je me retiens de rire. Il hausse les sourcils et s’écrie de plus belle : 
— J’aurais... J’aurais pas dû demander à ce que tu nous serves ! T’es bonne à rien, en fait ! 
— Et toi, on sent que ta copine ne te satisfait pas pour être aussi con ! ».

   
3#-L’atmosphère du livre : Une jeune fille qui arrive en compagnie de son père dans un lieu reculé avec des gens « particuliers » autour d’eux, cela n’est pas nouveau et j’ai tout de suite pensé à Twilight pour l’ambiance, d’ailleurs, dans ma tête, les scènes du livre se déroulaient dans cette atmosphère pluvieuse et ombragée….Pour le bar, même s’il est décrit comme étant situé en centre-ville de Burlington, c’est bizarre, mais dans ma tête, je le voyais un peu à l’écart, comme le Merlotte’s dans la série True Blood (même si le Merlotte's plus un restaurant qu’un bar, nous sommes d’accord…)..Bref, tout ça pour dire que j’ai bien aimé l’ambiance générale du livre, en y transposant des références déjà connues et j’ai vraiment bien aimé l’atmosphère dépeinte par l’auteure Stéphanie Jean-Louis qui nous plonge dans l’Amérique profonde avec l’un de ses plus célèbres symboles : les bikers.

4#-Les personnages secondaires : J’ai eu un coup de cœur pour Ayden, qui cache bien des secrets - comme beaucoup de gens dans cette histoire - mais qui fait preuve de gentillesse et de compréhension envers Chloé….En espérant que cela durera dans le prochain tome….Pour ce qui est du groupe de motards de Tony, les Rebel bikers, bon, bah eux, je ne les ai pas du tout appréciés….Si vous aimez les mecs qui considèrent les femmes comme des êtres inférieurs, ils devraient vous plaire, mais pour ma part, leur attitude m’est sortie par les yeux et du coup, c’est avec délice que j’ai lu la manière dont Chloé leur a rabaissé leur caquet !!! Le père de Tony, notamment, qui est l’ancien chef du gang, dès le début, j’ai eu du mal avec lui….Il faut dire qu’il est franchement désagréable avec Chloé….A certains moments, je me suis vraiment demandé pourquoi le père de Chloé a vraiment voulu s’installer et rester dans ce bled….

5#-Du suspens et des secrets : En plus de la romance mouvementée entre Chloé et Tony, qui tarde à arriver tellement ils sont en conflit (même si on sent clairement la tension sexuelle entre ces deux-là quand ils sont face à face à s’envoyer les pires vacheries à la gueule…), il y a aussi un autre élément qui fait de cette lecture un vrai page-turner, c’est le suspense et les secrets à foison…..Déjà, la raison de la haine de Tony envers Chloé, ensuite, le passé de la défunte mère de Chloé et enfin, les autres gangs de motard très dangereux qui s’invitent dans la ville pour foutre le boxon….Tout tourne autour de Chloé et de sa famille, et même si notre héroïne n’est en rien responsable de tout ce qui arrive, il n’empêche qu’elle va devoir souvent faire face à des situations très complexes….Heureusement qu’elle a du caractère et retombe toujours sur ses pattes, heureusement !!!

Attention zone spoilers ! Cliquez sur le mulot et passez le texte en surbrillance !
« Il monte les escaliers et je regarde son téléphone. Il y a trois messages d’Ayden : « Putain t’es où ? » « J’ai besoin de mes médocs et tu as disparu ! » « Réponds, bordel ! Je ne dois pas plaisanter avec ça, sinon tu sais ce que je risque ! » Je fronce les sourcils. De quoi est-ce que parle Ayden, au juste ? ».

« — Tu voulais savoir hein, depuis le temps ? Alors, écoute bien ! Je l’ai vue... Quand le bar a brûlé, elle s’est retrouvée prise au piège par les flammes. Impossible de l’aider... Je n’ai pas pu... Ça s’est passé sous mes yeux ! Je n’arrivais pas à ouvrir la porte... Je n’arrivais pas à... Il marche vers la fenêtre et un long moment passe avant qu’il ne reprenne, toujours essoufflé : 
— Ça n’a duré que quelques minutes avant qu’elle ne perde connaissance, mais... J’ai eu l’impression que des heures entières se sont écoulées ! Quand les pompiers et les renforts sont arrivés, c’était... C’était déjà trop tard ! Il se tait, mais pas assez longtemps pour que je puisse dire quoi que ce soit et il reprend, d’une voix plus douce cette fois : 
— J’ai assisté à sa mort. Quand la vie s’est retirée de ses yeux et qu’elle s’est évanouie, mon âme s’est envolée avec elle. J’ai su que je l’avais tuée, incapable de la sortir de là. Un silence s’installe entre nous. Seul le bruit du vent et de la pluie me parviennent. Le temps ne s’est pas calmé, tout comme la peine que doit ressentir Tony. Je suis stupéfaite. Je n’en reviens toujours pas. Ce qu’il vient de me confier est horrible. La chair de poule m’envahit. Il se sent coupable. Mon dieu ».

« — Et toi, tes cicatrices pourquoi tu les as ? demande le petit garçon. Silence, puis j’entends de nouveau la voix de Tony. 
— Quand j’étais petit... Mon cœur manque un battement. Dois-je vraiment écouter ça ? Il va parler de son passé, là ? Oh mon Dieu, je devrais bouger d’ici, il ne voudrait jamais que j’entende ça. 
— Mon oncle me frappait. 
— Ton oncle ? Le frère de ton père ? demande le petit garçon. Et là, je crois perdre pied. Quoi ? Ce n’est pas vrai ! Je lève les yeux au ciel, déglutis difficilement et serre les poings. 
— Ouais, mais c’est de l’histoire ancienne et tu vois, tout va bien maintenant. C’est pour ça que je t’ai dit que tu allais t’en sortir, toi aussi. Silence et la voix du garçon résonne de nouveau : 
— Anthony, tu es heureux, toi ? Parce que ça fait depuis longtemps que tu ne vois plus ta maman. Je souffle doucement. Je ne dois pas pleurer. Reprends-toi, imbécile, voilà ce qu’on gagne à écouter aux portes. Et je découvre qu’il s’appelle en réalité Anthony ? Je secoue la tête. Je ne pensais pas en apprendre autant sur lui de cette façon. 
— C’est vrai, depuis un an... Et non, je ne suis plus heureux depuis. Je suis triste, Andrew. Elle me manque tellement que des cauchemars hantent mes nuits. 
— C’est nul, les cauchemars, répond le petit garçon. (…)
— Je me suis fait tatouer sur celles qui restaient visibles. Pour les cacher. Quand tu grandiras, je t’emmènerais aussi dans un salon, pour dissimuler les tiennes. Moment de pause, puis j’entends Andrew déclarer : 
— T’es trop cool ! Et c’est qui la jolie fille ? Je souris. Tony a un tatouage en représentant une ? 
— De quoi tu parles ? demande Tony d’une voix tendue. Mes yeux se froncent et mon cœur exécute un saut périlleux dans ma poitrine quand j’entends : 
— Celle qui nous observe depuis tout à l’heure. Je la vois dans le miroir. Merde ! Il y a un bruissement de chaise et j’ai simplement le temps de me propulser devant la porte où est entrée Donna. Dos à Tony, je me mords la lèvre, n’ayant pas la force d’affronter son regard. Mais il rugit : 
— Pourquoi t’es encore là, putain ? Je ferme les yeux, rassemblant le peu de courage qu’il me reste. Je sais, mon acte est impardonnable, c’est honteux. Pourtant, au fond de moi, je n’arrive pas à regretter. Je me tourne vers lui et il me fixe, respirant fort, contenant sa rage. 
— Réponds-moi ! Je sursaute et décrète : 
— Pas longtemps... Je me suis perdue, je cherchais Donna. J’essaie de mentir, mais pour le coup, comme par hasard, je n’y arrive pas ». 

« — Tiens ! Tiens ! Tiens ! crie soudain la voix de T.J. Qu’avons-nous là ? Tony ! Ramène ton cul par ici ! Tony inspire et vrille ses yeux vers moi. Je crois que je le supplie en silence de ne pas y aller parce que je comprends que, désormais, on joue dans la cour des grands. Ces types, même de loin, font très peur. Bizarrement, je n’ai pas envie d’ouvrir ma bouche face à eux. Non, pas cette fois. Mon attention se reporte sur Tony. Je ressens un choc. Comme une simple évidence. Je me rends compte qu’à cet instant précis, je souhaiterais qu’il reste auprès de moi. Parce que j’ai peur pour lui. Oui, j’ai la trouille de ce qui pourrait lui arriver. Quelle décision va-t-il prendre ? S’il va là-bas, est-ce qu’il en sortira vivant ? ».      
  
Ce que je n’ai pas aimé dans ce livre :
1#-Chloé et non Chloe : Ce livre est censé se dérouler aux Etats-Unis, et la famille de Chloé est américaine de « pure souche », donc, j’ai été un peu surprise de la « francisation » du prénom de Chloé avec un accent…Certes, c’est un détail, mais quand même….(oui, c’est vraiment pour dire un truc négatif sur le livre, car après tout, les parents de Chloé ont le droit de mettre un accent, comme pour les parents de Beyoncé…Bah oui !).

2#-La librairie de Burlington : J’avoue, je n’ai pas trop bien compris le concept de cet endroit….De la manière dont est décrit cette librairie, on a plus l’impression que c’est une bibliothèque municipale, hors, à d’autres moments - comme le fait que Chloé y travaille - on comprend donc que c’est bien un magasin qui vend des livres car pour être bibliothécaire, il faut être employé par la ville et non par un patron indépendant comme semble l’être Donna, qui est à la tête de cet endroit à seulement 25 ans (bravo Miss !)…..Alors, je sais que « Librairy » veut dire Bibliothèque en anglais donc, je me demande si l’auteure n’a pas fait un mix des deux endroits ? Quoiqu’il en soit, si c’est vraiment une librairie, la patronne est sympa de laisser les étudiants travailler sur les bouquins sur place sans les payer….Vous voyez pourquoi je suis un peu perplexe sur cet endroit….

« Depuis une semaine, elle étudie Hamlet et aujourd’hui, nous travaillons à la librairie sur sa dissertation.
— Oui, Lola ? demandé-je, assise à côté d’elle dans le coin réservé aux collégiens ».
  
Pour conclure, j’ai vraiment passé un très bon moment de lecture avec ce 1er tome des Rebel Bikers. Une fois le nez plongé dans le récit, c’est très difficile d’en sortir ! Chloé, l’héroïne a un vrai caractère de cochon, mais c’est justement cela qui en fait sa force et son charme ! Face à des bikers machos qui considèrent les femmes comme des êtres inférieurs, c’est un vrai bonheur de la voir les remettre à leur place ! Sa relation plus que houleuse avec Tony, le chef du gang des Rebel bikers vaut son pesant d’or et face au comportement parfois très discutable du jeune homme, on ne peut que prendre partie pour notre héroïne et on est fort content quand elle réplique par les mots et même par les poings ! (oui, elle a du caractère, la petite !). Si vous voulez une histoire passionnante avec des secrets et des mystères dans une petite ville de Caroline du Nord, tenue par des motards qui y font la loi et qui se retrouvent en difficulté face à l’arrivée d’une jeune fille qui n’en a rien à faire de leurs « règles à la mords-moi-le-nœuds », foncez ! Vous ne le regretterez pas ! D’ailleurs, j’enchaîne de suite sur le 2ème tome car je suis vraiment tombée sous le charme et j’ai hâte de savoir ce qui attend notre chère Chloé, qui décidément n’est pas une héroïne de romance comme les autres !

Ma note : 18/20

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