Sarah Crossan
Les Editions Rageot - 2018
Sortie originale 2012
228 pages
Synopsis :
Kasienka vient d’arriver en Angleterre avec sa mère. Elle qui n’a jamais connu que la Pologne fait sa rentrée dans un pays qui n’est pas le sien, avec des gens qu’elle ne connaît pas, dans une langue qu’elle maîtrise mal. Et le soir venu, de quartier en quartier, elle cherche son père, qui a quitté le domicile familial sans laisser d’adresse. Bref, ce pays est gris, humide, et parfois assez inhospitalier. Heureusement, il y a la piscine, il y a l’eau. Et dans l’équipe de natation, il y a William…
Décidément, moi qui n’accepte pratiquement jamais de service presse, voici le 2ème que je vous propose à la suite pour ce mois de mai 2018 !
Bon, cette nouvelle lecture, ce n’est pas n’importe laquelle puisque c’est le nouveau livre de Sarah Crossan, auteure irlandaise qui m’avait donné un coup de cœur l’année précédente (toujours avec l’envoi en SP de Babelio et des Editions Rageot, que je remercie encore une fois !), avec Inséparables, cette histoire poignante d’adolescentes sœurs siamoises…..
Ici dans Swimming pool, nous retrouvons toujours la plume bien particulière de l’auteure, qui narre son récit en court chapitres écrit en vers libres et le livre se décompose en trois parties bien distinctes par rapport à l’évolution de la vie de l’héroïne.
Cette manière d’écrire peut en déconcerter plus d’un, mais en fait, c’est plutôt un avantage, surtout que ce livre est essentiellement destiné aux adolescents et du coup, c’est très facile à lire vu la rapidité où les pages s’enchaînent.
Nous suivons ici Kasienka, une adolescente polonaise de 12 ans (presque 13 !) qui quitte son pays natal avec sa mère pour retrouver son père qui les a abandonnées du jour au lendemain pour s’installer en Angleterre.
La mère de Kasienka est toujours amoureuse et est prête à tout pour retrouver l’homme de sa vie, quitte à s’exiler dans un pays où elle ne parle bien la langue et à vivre dans un petit studio et dormir dans le même lit que sa fille.
A travers ce livre, nous suivons les pensées de cette adolescente dont la vie est bouleversée du jour au lendemain. Elle doit s’adapter à l’Angleterre, à la ville de Coventry, et à ce collège où on la met au départ dans la classe des 6ème avec les « petits » alors qu’elle devrait être au niveau d’au-dessus, en 5ème….
Ce que j’ai aimé dans ce livre :
1#-Les thèmes abordés qui peuvent concerner beaucoup d’adolescents : Tout d’abord, il y a la séparation des parents de Cassie. Sa mère a subit l’abandon du foyer de son mari et ne s’est pas résolue à tourner la page et veut le retrouver. Attention zone spoilers ! Cliquez sur le mulot et passez le texte en surbrillance ! C’est Cassie qui va finir par retrouver son père (sans que sa mère le sache) et elle va découvrir que celui-ci a refait sa vie avec une autre femme et qu’ils ont une petite fille ensemble. J’ai beaucoup aimé la manière dont l’auteure a décrit les émotions de son héroïne, qui aimerait détester la nouvelle compagne de son père, par exemple, mais celle-ci est gentille avec elle….Et puis, ce père qui l’a abandonnée, il ne la rejette pas forcément totalement….Par contre, j’ai vraiment souffert avec Cassie quand sa mère apprend la vérité et qu’elle reproche à sa fille de lui avoir caché sa découverte…..Car en plus de subir la « colère froide » de sa mère, à la maison, notre héroïne devait aussi affronter des problèmes au collège ….C’est beaucoup de soucis à supporter sur les frêles épaules d’une adolescente, quand même !!!! Il y a aussi le harcèlement scolaire : Attention zone spoilers ! Cliquez sur le mulot et passez le texte en surbrillance ! Notre héroïne ne retrouve confrontée à la jalousie de la fille la plus populaire de la classe, Clair, qui ne supporte pas que Cassie plaise à William et soit également forte en natation. Durant les 2/3 du livre, nous assistons donc aux différentes crasses et perfidies de clair qui s’acharne vraiment avec beaucoup de cruauté sur notre héroïne….Loin d’être irréprochable, Cassie a le recul et la maturité nécessaires pour se rendre compte que, elle aussi, quand elle était en Pologne, elle n’avait pas été hyper sympa avec une fille de sa classe…Cela dit, elle n’avait fait que l’ignorer alors que Clair, elle, s’attaque ouvertement à Cassie, en compagnie de ses copines, sa meute, comme le dit si bien notre héroïne….C’est donc avec un vrai délice que l’on peut lire la manière dont Kasienka va lui rendre la monnaie de sa pièce mais on souffre quand même avec elle durant toutes ces semaines d’humiliation et de stress sous les yeux fermés de ses professeurs ou de sa mère….
« Un mot apparaît dans mon casier : ‘Juste un truc : tu pues la viande pourrie’ »
« Je ne sais pas d’où cette idée lui est venue. Clair a piqué les ciseaux dans la salle d’arts plastiques, et puis, alors que dans le préau, ce matin, le proviseur nous sermonnait comme d’habitude, elle m’a coupé les cheveux. Clip clip, plusieurs mèches. J’essayais justement de les laisser pousser. J’essayais de tout faire pour m’intégrer. Son exploit a fait rire les autres filles. Hihihi. C’est bien elle a moins récupéré quelques hihihi au passage. Plus tard Clair s’excuse, me rend mes cheveux, et puis écarquillant les yeux, me dit : ‘le prend pas mal, Cassie, c’est juste pour rigoler, t’as vu’. Juste pour rigoler ? Rigoler de quoi ? C’est peut-être l’humour anglais que je ne comprends pas encore tout à fait. Mais non, je crois que je comprends parfaitement ».
« Tu te prends pour qui, aboie-t-elle. Il y a deux filles derrière elle. Mais assez loin. Je sais qu’elles n’interviendront pas. Je me rapproche de Clair et je murmure, dans une langue que je suis sûre qu’elle comprend : Vas te faire foutre. Les filles derrière ricanent, et Clair sursaute, s’apprête à répliquer, mais soudain s’aperçoit de toute ma joie, de toute ma victoire, et se retrouve privée de son pouvoir ».
2#-Belle écriture : Les mots employés par Sarah Crossan, retranscrits en français par l’auteure Clémentine Beauvais (qui avait déjà traduit « Inséparables », on ne change pas une équipe qui gagne !) sont franchement très beaux ! Certaines pensées donnent des frissons, et parfois, ce sont des simples phrases d’adolescente, mais paf ! ça touche direct au cœur ! C’est vraiment émouvant !
Ce que je n’ai pas aimé dans ce livre :
Trop court ! Sarah Crossan a le talent d’écrire de très belles histoires et de se mettre à la place d’adolescentes. Certes, sa manière d’écrire est poétique mais on a toujours un goût de trop peu…..J’aurais aimé que l’histoire d’amour entre Cassie et William soit plus approfondie, tout comme les problèmes de harcèlement rencontrés par la jeune fille au sein de son collège….
Pour conclure, encore une fois, Sarah Crossan a réussi à m’emporter dans son univers et je me suis retrouvée à l’âge de mes 13 ans, en 5ème, à place de Kasienka, notre petite héroïne. Les sensations ressenties par l’adolescente nous prennent au cœur et nous apprenons avec elle l’adaptation parfois compliquée dans un pays dans lequel on ne parle pas bien la langue et surtout l’adaptation dans un nouvel établissement scolaire où l’on est « l’étrangère » de service…..Notre héroïne doit aussi faire face au désarroi de sa mère, qui fait tout ce qui est en son pouvoir pour retrouver son mari, qui a abandonné le foyer, n’hésitant pas à embarquer avec elle sa fille et en la faisant vivre dans un tout petit studio miteux. Heureusement, Cassie et sa mère peuvent compter sur la gentillesse et le soutien de leur voisin Kanoro, qui vit dans la précarité comme elles, alors qu’il était médecin dans son pays, en Afrique, et puis il y a William, que Cassie a rencontré à la piscine et qui va au même collège qu’elle….Moins poignant et intense qu’Inséparables, le précédent livre de l’auteure sorti en France, Swimming pool n’en reste pas moins une très bonne lecture que je conseille aux adolescents, et aux plus vieux, comme moi, qui sont bien contents d’en avoir terminé avec cette période « ingrate » de notre vie….
Décidément, moi qui n’accepte pratiquement jamais de service presse, voici le 2ème que je vous propose à la suite pour ce mois de mai 2018 !
Bon, cette nouvelle lecture, ce n’est pas n’importe laquelle puisque c’est le nouveau livre de Sarah Crossan, auteure irlandaise qui m’avait donné un coup de cœur l’année précédente (toujours avec l’envoi en SP de Babelio et des Editions Rageot, que je remercie encore une fois !), avec Inséparables, cette histoire poignante d’adolescentes sœurs siamoises…..
Ici dans Swimming pool, nous retrouvons toujours la plume bien particulière de l’auteure, qui narre son récit en court chapitres écrit en vers libres et le livre se décompose en trois parties bien distinctes par rapport à l’évolution de la vie de l’héroïne.
Cette manière d’écrire peut en déconcerter plus d’un, mais en fait, c’est plutôt un avantage, surtout que ce livre est essentiellement destiné aux adolescents et du coup, c’est très facile à lire vu la rapidité où les pages s’enchaînent.
Nous suivons ici Kasienka, une adolescente polonaise de 12 ans (presque 13 !) qui quitte son pays natal avec sa mère pour retrouver son père qui les a abandonnées du jour au lendemain pour s’installer en Angleterre.
La mère de Kasienka est toujours amoureuse et est prête à tout pour retrouver l’homme de sa vie, quitte à s’exiler dans un pays où elle ne parle bien la langue et à vivre dans un petit studio et dormir dans le même lit que sa fille.
A travers ce livre, nous suivons les pensées de cette adolescente dont la vie est bouleversée du jour au lendemain. Elle doit s’adapter à l’Angleterre, à la ville de Coventry, et à ce collège où on la met au départ dans la classe des 6ème avec les « petits » alors qu’elle devrait être au niveau d’au-dessus, en 5ème….
Ce que j’ai aimé dans ce livre :
1#-Les thèmes abordés qui peuvent concerner beaucoup d’adolescents : Tout d’abord, il y a la séparation des parents de Cassie. Sa mère a subit l’abandon du foyer de son mari et ne s’est pas résolue à tourner la page et veut le retrouver. Attention zone spoilers ! Cliquez sur le mulot et passez le texte en surbrillance ! C’est Cassie qui va finir par retrouver son père (sans que sa mère le sache) et elle va découvrir que celui-ci a refait sa vie avec une autre femme et qu’ils ont une petite fille ensemble. J’ai beaucoup aimé la manière dont l’auteure a décrit les émotions de son héroïne, qui aimerait détester la nouvelle compagne de son père, par exemple, mais celle-ci est gentille avec elle….Et puis, ce père qui l’a abandonnée, il ne la rejette pas forcément totalement….Par contre, j’ai vraiment souffert avec Cassie quand sa mère apprend la vérité et qu’elle reproche à sa fille de lui avoir caché sa découverte…..Car en plus de subir la « colère froide » de sa mère, à la maison, notre héroïne devait aussi affronter des problèmes au collège ….C’est beaucoup de soucis à supporter sur les frêles épaules d’une adolescente, quand même !!!! Il y a aussi le harcèlement scolaire : Attention zone spoilers ! Cliquez sur le mulot et passez le texte en surbrillance ! Notre héroïne ne retrouve confrontée à la jalousie de la fille la plus populaire de la classe, Clair, qui ne supporte pas que Cassie plaise à William et soit également forte en natation. Durant les 2/3 du livre, nous assistons donc aux différentes crasses et perfidies de clair qui s’acharne vraiment avec beaucoup de cruauté sur notre héroïne….Loin d’être irréprochable, Cassie a le recul et la maturité nécessaires pour se rendre compte que, elle aussi, quand elle était en Pologne, elle n’avait pas été hyper sympa avec une fille de sa classe…Cela dit, elle n’avait fait que l’ignorer alors que Clair, elle, s’attaque ouvertement à Cassie, en compagnie de ses copines, sa meute, comme le dit si bien notre héroïne….C’est donc avec un vrai délice que l’on peut lire la manière dont Kasienka va lui rendre la monnaie de sa pièce mais on souffre quand même avec elle durant toutes ces semaines d’humiliation et de stress sous les yeux fermés de ses professeurs ou de sa mère….
« Un mot apparaît dans mon casier : ‘Juste un truc : tu pues la viande pourrie’ »
« Je ne sais pas d’où cette idée lui est venue. Clair a piqué les ciseaux dans la salle d’arts plastiques, et puis, alors que dans le préau, ce matin, le proviseur nous sermonnait comme d’habitude, elle m’a coupé les cheveux. Clip clip, plusieurs mèches. J’essayais justement de les laisser pousser. J’essayais de tout faire pour m’intégrer. Son exploit a fait rire les autres filles. Hihihi. C’est bien elle a moins récupéré quelques hihihi au passage. Plus tard Clair s’excuse, me rend mes cheveux, et puis écarquillant les yeux, me dit : ‘le prend pas mal, Cassie, c’est juste pour rigoler, t’as vu’. Juste pour rigoler ? Rigoler de quoi ? C’est peut-être l’humour anglais que je ne comprends pas encore tout à fait. Mais non, je crois que je comprends parfaitement ».
« Tu te prends pour qui, aboie-t-elle. Il y a deux filles derrière elle. Mais assez loin. Je sais qu’elles n’interviendront pas. Je me rapproche de Clair et je murmure, dans une langue que je suis sûre qu’elle comprend : Vas te faire foutre. Les filles derrière ricanent, et Clair sursaute, s’apprête à répliquer, mais soudain s’aperçoit de toute ma joie, de toute ma victoire, et se retrouve privée de son pouvoir ».
2#-Belle écriture : Les mots employés par Sarah Crossan, retranscrits en français par l’auteure Clémentine Beauvais (qui avait déjà traduit « Inséparables », on ne change pas une équipe qui gagne !) sont franchement très beaux ! Certaines pensées donnent des frissons, et parfois, ce sont des simples phrases d’adolescente, mais paf ! ça touche direct au cœur ! C’est vraiment émouvant !
Ce que je n’ai pas aimé dans ce livre :
Trop court ! Sarah Crossan a le talent d’écrire de très belles histoires et de se mettre à la place d’adolescentes. Certes, sa manière d’écrire est poétique mais on a toujours un goût de trop peu…..J’aurais aimé que l’histoire d’amour entre Cassie et William soit plus approfondie, tout comme les problèmes de harcèlement rencontrés par la jeune fille au sein de son collège….
Pour conclure, encore une fois, Sarah Crossan a réussi à m’emporter dans son univers et je me suis retrouvée à l’âge de mes 13 ans, en 5ème, à place de Kasienka, notre petite héroïne. Les sensations ressenties par l’adolescente nous prennent au cœur et nous apprenons avec elle l’adaptation parfois compliquée dans un pays dans lequel on ne parle pas bien la langue et surtout l’adaptation dans un nouvel établissement scolaire où l’on est « l’étrangère » de service…..Notre héroïne doit aussi faire face au désarroi de sa mère, qui fait tout ce qui est en son pouvoir pour retrouver son mari, qui a abandonné le foyer, n’hésitant pas à embarquer avec elle sa fille et en la faisant vivre dans un tout petit studio miteux. Heureusement, Cassie et sa mère peuvent compter sur la gentillesse et le soutien de leur voisin Kanoro, qui vit dans la précarité comme elles, alors qu’il était médecin dans son pays, en Afrique, et puis il y a William, que Cassie a rencontré à la piscine et qui va au même collège qu’elle….Moins poignant et intense qu’Inséparables, le précédent livre de l’auteure sorti en France, Swimming pool n’en reste pas moins une très bonne lecture que je conseille aux adolescents, et aux plus vieux, comme moi, qui sont bien contents d’en avoir terminé avec cette période « ingrate » de notre vie….
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