Les Editions HQN (2017)
265 pages
Synopsis :
Troie, Asie Mineure. Dans une cité en crise, assiégée depuis neuf ans par les Grecs, Aleiria, fille de l’orfèvre royal, n’a pas le choix : elle doit accepter la présence d’un garde du corps à ses côtés. Mais Dareios ne ressemble à personne qu’elle a connu. Cette troublante franchise, ce regard qui semble lire en elle… Avec lui, elle se sent protégée, et plus encore : comprise, estimée… désirée. Hélas, son père a de plus hautes ambitions pour elle. Il préférerait la voir mariée à l’un des fils du roi Priam, qui lui garantirait richesse et sécurité. Mais dans le chaos qui règne aujourd’hui la sécurité n’existe plus, et le monde dans lequel elle a grandi non plus. A l’heure où l’attaque légendaire du cheval de Troie se prépare, Aleiria sait qu’il est urgent de vivre pleinement.
C'est la première fois que je lis une romance historique qui se déroule à l'époque de la Grèce Antique. Ma foi, ma lecture a été très plaisante....Finalement, pas forcément pour la romance mais surtout pour le contexte historique et les drames qui vont arriver à nos héros puisque l'histoire se déroule à Troie et du coup, nous savons dès le début que Dareios et Aleiria vont se faire attaquer par les Achéens (les Grecs) dissimulés dans le fameux cheval en bois....
Pardon pour la comparaison, mais pour moi, ce livre me fait penser un peu au film Titanic puisque nous savons, nous lecteurs, dès le début qu'un drame va arriver, l'Histoire avec un grand H est déjà écrite...Après, il ne nous reste plus qu'à voir comment nos héros vont arriver à se débrouiller....(encore que, il faut préciser que la Guerre de Troie est une légende, pas un fait réel, aux dernières nouvelles !)
Le récit est narré à la 3ème personne du singulier et nous suivons alternativement les péripéties de notre héroïne, Aleiria ou celles de son beau garde du corps, Dareios.
Ce que j'ai aimé dans ce livre :
1#-Le contexte historique : Comme tout le monde, j'ai entendu parler de la mythique cité de Troie, de son cheval et de la belle Hélène qui est la cause de ce siège de la ville puis de la bataille et du massacre.....Mais comme la Grèce Antique n'est pas forcément la période historique que je préfère, je ne me suis jamais trop approfondie sur la question. Du coup, pour moi, en lisant Les amants de Troie j'ai été totalement immergée dans le contexte historique. L'auteure française Natacha L. Collins a réussi à me tenir en haleine durant tout le livre, même si, comme je le disais un peu plus haut dans ma chronique, je savais déjà ce qui allait se passer pour la pauvre cité de Troie.....Cela fait plusieurs jours que j'ai lu cette histoire et malgré tout, je l'ai toujours en tête, je repense à certaine scènes de bataille, de stratège militaire....Oui, cette histoire m'a vraiment captivée !
2#-Les héros légendaires de Troie : Achille, Hélène, Pâris, Hector, Polyxène....Ils sont tous présents dans ce livre, comme personnages secondaires qui accompagnent ou affrontent nos héros.....J'ai vraiment bien aimé la manière dont l'auteure a mis en scène tous ces personnages....Au bout d'un moment, on se prenait d'affection pour certains, on détestait les autres (Pâris, quel sale abruti et lâche !!!) et du coup, quand les drames arrivent, cela m'a bien foutu les boules de voir mourir certains de ces personnages !....Même si nous sommes dans le camp des Troyens depuis le début de l'histoire (puisque Aleira et Dareios sont des citoyens de cette cité), il n'empêche que nous ne pouvons pas non plus considérer Achille (pour ne citer que lui) comme un ennemi à détester.....Bravo à l'auteure car j'ai vraiment passé un super moment de lecture en redécouvrant ces mythiques personnages remaniés à sa sauce le temps de cette romance ! Après avoir terminé mon livre, ma curiosité a été titillée et j'ai bien entendu fait quelques recherches sur la Guerre de Troie et c'est bizarre de lire un résumé neutre sur Wikipédia de certains de ces héros et en même temps, d'avoir en tête des flashbacks de certains passages du livre où je les revoyais encore intéragir avec les héros inventés par l'auteure ! Après avoir lu Les amants de Troie, je ne repenserai plus jamais à la cette fameuse cité mythique de la même manière, ça c'est sûr ! (je précise que je n'ai jamais vu le film "Troie" avec Brad Pitt....).
"Hector a scellé son destin quand sa lame s’est enfoncée dans le corps de Patrocle, souffla Aleiria. Il ne pouvait plus dès lors échapper au courroux d’Achille. Les Dieux en ont voulu ainsi".
"Hélène n’était finalement pas la femme hautaine et frivole qu’elle imaginait. Comme elle-même et tant d’autres femmes dominées par la volonté des Dieux et des hommes, elle était prisonnière d’un destin qu’elle ne maîtrisait pas".
3#-Les Dieux au centre de la vie des hommes : A notre époque actuelle où certaines religion essaient d'imposer leur manière de vivre au monde - par la force et la peur - c'est intéressant de voir que déjà plusieurs millénaires en arrière, les hommes vivaient avec des croyances et interprétaient certains événements naturels (comme les tremblements de terre) comme les manifestations des Dieux.....Alors, si vous avez un peu farfouillé dans mon blog, vous savez que je suis ouverte à l'ésotérisme, la médiumnité et la spiritualité (beaucoup moins aux religions...surtout les monothéistes qui mènent les hommes à la guerre et à l'intolérance...Je ne parle même pas des femmes qui ont toujours le mauvais rôle dans ces trois religions...Bref...) et que le film brésilien Nosso Lar représente pour moi ce qu'est vraiment la spiritualité et l'espoir, mais en tout cas, j'ai beaucoup aimé le fait que les Dieux sont évoqués dans ce récit, notamment les Déesses comme Athéna ou Artémis....Ainsi que les rituels comme par exemple la pièce de monnaie dans le bouche des morts....Quoiqu'il en soit, les Dieux grecs sont tombés en désuétude à notre époque et plus personne ne croient en leur existence et qui peut dire ce qu'il en sera des religions monothéistes d'ici 2000 ans (si elles ne nous ont pas conduit à tous nous entretuer d'ici là, bien entendu....)...
4#-Les personnages secondaires : Il y a trois personnages (inventés par l'auteure, pas les "stars de Troie") qui m'ont beaucoup plu dans ce livre, c'est Alcide, le meilleur ami de Dareios, qui est une vraie tête brûlée, un combattant hors pair, un frimeur, un dragueur.....Et j'ai aussi aimé Hagne, la nourrice d'Aleiria, qui a eu une enfance vraiment horrible, même si elle n'est pas forcément un personnage attachant et sympathique car il ne faut pas oublier qu'elle est hostile à la romance qui semble se créer sous ses yeux entre sa jeune maîtresse et le soldat qui est devenu garde du corps....Mention spéciale aussi pour Antinéos, le héros mal compris, qui aurait pu être un obstacle pour l'histoire d'amour entre Aleiria et Dareios...Mais voilà, c'est un gars loyal et honnête, qui a beaucoup d'honneur et donc, même s'il ressent des choses pour Aleiria, il sait aussi que celle-ci n'a qu'un seul amour : Dareios....Par contre, si je ne me trompe pas, lui aussi est un personnage inventé par l'auteure car je n'ai pas trouvé sa trace en faisant des recherches sur les fils de Priam comme il l'est désigné...Quoiqu'il en soit, c'est un personnage attachant et avec beaucoup de charisme. Attention zone spoilers ! Cliquez sur le mulot et passez le texte en surbrillance ! Sa mort a été vraiment épique (je suppose qu'il est mort, même si l'auteure n'a pas détaillé ce passage, vu la manière dont les Achéens arrivent en force et lui, qui est grièvement blessé, il y a peu de doutes sur son sort, malgré les espérances de notre héroïne Aleiria, dans l'épilogue...)....D'ailleurs, à ce propos, la mort de Hagne a aussi était surprenante...Pauvre femme !
"— L’oisiveté forcée n’a pas gâté ta vanité, on dirait, plaisanta Dareios.
— Tant que je garde ma queue et que je peux m’en servir, tu penses bien ! Ceci dit, il y en a une avec qui je t’avoue avoir trouvé certaines affinités… Alcibié. Une Amazone farouche, au caractère aussi affirmé que ses formes sont appétissantes !
— Par les Dieux, Alcide ! Te voilà donc enfin amoureux ?".
"— Laia ! Es-tu blessée ?
— Non, ma dame, mais… Hagne… Elle m’a sauvée, et elle… Ses mots moururent dans sa gorge.
— Où est-elle ? Hagne ! Hagne ! s’époumona Aleiria, refusant d’écouter ce que lui soufflait le désespoir de sa servante. Lentement, Laia leva la main pour désigner une zone envahie de décombres. Paralysée d’horreur, Aleiria se força à s’y rendre, accompagnée de Dareios. Soudain, il s’arrêta et fit barrage de son corps pour l’empêcher de continuer.
— Tu n’as pas besoin de voir ça.
— Pousse-toi ! exigea-t-elle en l’écartant. Sa nourrice était là, étendue sur le dos, au milieu de fruits écrasés – raisins, pommes, figues. Ses yeux étaient fermés, et sans sa gorge profondément tranchée et ensanglantée, on aurait pu croire qu’elle dormait paisiblement. Juste derrière elle se trouvait le cadavre d’un soldat grec. Le couteau de Hagne était enfoncé jusqu’à la garde dans son œil gauche. Resserrant sur sa poitrine les restes de sa robe, Laia balbutia :
— Il a… il a essayé de me… et elle m’a protégée. C’était horrible ! Il a déchiré ma robe, m’a attrapée par les cheveux, mais Hagne s’est jetée sur lui et… et… Elle s’effondra en sanglots dans les bras d’Aleiria, incapable d’en dévoiler davantage.
— Quittons ces lieux au plus vite, dit Dareios. Nous ne sommes pas en sécurité, ici.
— Attends, l’arrêta Aleiria. Elle embrassa son père, puis tendit la main vers la petite bourse en cuir qu’il portait toujours à la ceinture et en sortit deux pièces d’or. Elle en glissa une dans la bouche de son père, sous sa langue, puis retourna auprès de celle qui l’avait élevée et aimée comme sa propre fille. Le cœur brisé, elle déposa l’autre pièce d’or entre ses lèvres entrouvertes, effleura sa joue d’un chaste baiser.
— Pour Charon, le passeur, souffla-t-elle avec émotion".
"— Antinéos… La voix d’Aleiria était si tendre et triste, qu’il comprit quel pitoyable spectacle il devait lui offrir. Elle se pencha sur lui pour le soutenir. Ses cheveux lui chatouillaient le visage. Agréable sensation dans ce monde qui n’était plus que souffrance. Elle commença à déchirer des morceaux de sa robe pour épancher son sang. Il lui attrapa les mains pour l’arrêter.
— Vous devez vous en aller. Ils vont revenir… plus nombreux… Parler était devenu un supplice.
— Tu viens avec nous !
— Il est trop tard, Aleiria… Elle jeta un regard désespéré à Dareios, qui ne dit mot.
— Il sait que j’ai raison, insista Antinéos. Allez-vous-en. Dareios, emmène-la, de force s’il le faut. Il leva une main tremblante, attira le visage d’Aleiria près du sien et effleura ses lèvres des siennes.
— J’emporterai avec moi le souvenir de ce baiser. Maintenant, partez ! Des clameurs se rapprochaient. La servante d’Aleiria gémit de terreur.
— Je vous en prie, nous devons lui obéir, supplia-t-elle.
— Non ! Nous ne t’abandonnerons pas ! cria Aleiria. Dareios la releva. Elle résista quelques instants, puis céda. Elle ne le quitta pas des yeux avant de passer le seuil de la salle. Il entendit avec soulagement le claquement de leurs pas s’éloigner. Une quinte de toux le secoua, ravivant une douleur aiguë. Il cracha du sang qui lui coula sur le menton. Tout sera vite terminé, à présent. Polyxène, Hector, je vais vous rejoindre… Il n’avait plus la force de lever son épée. Il ne lui restait plus qu’à attendre le coup fatal".
Ce que je n'ai pas aimé dans ce livre :
La romance un peu trop rapide au début : Sincèrement, je n'ai pas trop aimé la manière dont la romance entre nos deux héros s'est déroulée. Déjà, par rapport au caractère de Dareios qui est assez timide avec Aleira alors qu'il est un guerrier accompli et courageux sur le champ de bataille.....(Je préfère les héros taciturnes mais qui "prennent les choses en main" quand il le faut...). Bien entendu, il y a certaines scènes qui m'ont provoqué des papillons dans le ventre mais pour ce qui est de la manière très rapide dont Aleira s'est offerte à lui (c'est elle qui a fait le premier pas dans ce sens), cela ne m'a pas trop plu....Juste question de goûts personnels....Après, je sais bien qu'à cette époque, les moeurs étaient différentes (Achille et son "ami intime" - et cousin - Patocle, par exemple...), et le fait que Dareios soit d'une classe inférieure à Aleira l'empêchait sans doute de trop s'affirmer face à la jeune femme.....Quoiqu'il en soit, je n'ai jamais ressenti Dareios comme un personnage sûr de lui et fier (comme Achille, par exemple)....C'est dommage....Heureusement que sur le champ de bataille, il dépote bien ! Mais par contre, j'ai adoré le moment où Attention zone spoilers ! Cliquez sur le mulot et passez le texte en surbrillance ! Dareios est passé pour mort, lors de la grande bataille.....Comme il va se passer plusieurs jours avant que la vérité éclate, nous avons le temps de suivre notre pauvre Aleiria dans son désespoir.....Et quand elle va découvrir l'homme blessé à "l'hôpital" qui n'est autre que son amour qu'elle pensait perdu, whaou ! En plus, je dois quand même vous avouer que je n'étais pas certaine que ce livre terminerait en happy end ! Après tout des romances qui se terminent par un drame, c'est à dire la mort de l'un de deux amants, cela arrive parfois et vu le contexte historique et la précarité de la vie des gens de cette époque, cela aurait vraiment pu très mal finir pour l'histoire d'amour entre Aleiria et Dareios...Heureusement, il n'en fut rien !
"— Là, là. Tout va bien. C’est fini… Il resta ainsi, glissant les doigts dans sa crinière épaisse, caressant la bête pour la rassurer. Il ne s’écarta que lorsqu’il fut certain que l’animal était totalement calmé. Un jeune garçon arriva en courant, s’excusa, puis le remercia en s’inclinant, avant de partir avec le cheval. La femme qu’il venait de sauver était toujours recroquevillée, serrant contre son sein l’enfant tremblant.
— Vous n’avez rien ? demanda-t-il en s’approchant. Le petit non plus ? Elle se tourna lentement vers lui, et il sentit son cœur s’emballer. Elle était la plus belle créature qu’il lui avait jamais été permis de contempler, comme si Aphrodite elle-même avait pris forme humaine".
Pour conclure, Les amants de Troie est un livre qui m'a permis de voyager dans le temps et les légendes mythologiques de la Grèce Antique. L'auteure française Natacha J. Collins a réussi à me tenir en haleine durant tout le livre, où, plus que la romance qui naît entre nos deux héros Aleiria et Dareios, il y a surtout la tension qui monte crescendo dans cette mythique cité de Troie assiégée par les Grecs et dont nous connaissons tous le tragique destin.....J'ai énormément apprécié le caractère de certains personnages secondaires "fictifs" qui côtoyaient notre couple tout comme la manière dont l'auteure a arrangé à sa sauce les "vrais" héros de Troie, c'est à dire Achille, Hélène, Pâris, Hector ou encore Polyxène, qui nous est présentée ici comme étant la meilleure amie d'Aleiria, rien que ça ! Même plus d'une semaine après avoir lu ce livre, je continue à avoir des images des batailles et des drames qui se sont produits dans ce récit, signe pour moi que cette histoire est vraiment de qualité et très bien contée. Bravo à l'auteure et bien entendu, je vous conseille totalement cette lecture !
Ma note : 17,50/20
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Merci beaucoup pour cette superbe chronique hyper travaillée et détaillée sur mon roman :-)
RépondreSupprimerMerci pour ton commentaire, Natacha !! Au plaisir de lire une autre de tes oeuvres ! Concernant "les amants de Troie", cette histoire continue toujours de trotter dans un coin de ma tête....
RépondreSupprimerMerci beaucoup, Stéphanie, ça me fait hyper plaisir qu'elle t'ait autant touchée et te fasse encore rêver :-) En espérant que mes autres romans sauront faire de même ;-)
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