Les Editions J'ai lu (2016)
Edition originale 1993
380 pages
Synopsis :
Elle se promène dans tout Londres en tenue d'équitation couleur framboise. Son chapeau tombe dans la Tamise ? Elle se jette à l'eau pour le récupérer ! Son loisir favori ? Aller parier dans un club réservé aux hommes, où elle triche sans vergogne ! Excentrique, provocante. Irrésistible, Lily a tous les hommes à ses pieds. Pourtant, elle n'en veut aucun. Elle préfère sa liberté. Et ce n'est pas Zachary qui la fera changer d'avis. Amoureux éploré de la soeur de Lily, il passe son temps à se lamenter : Pénélope est déjà fiancée à Alex Raiford, un homme arrogant et dur qui la rendra très malheureuse. Excédée par les plaintes incessantes de Zachary, Lily décide d'épouser elle-même le fameux Alex. Le problème est donc réglé, mais tout n'est pas si simple.
L’auteure américaine Lisa Kleypas m’avait fait passer d’excellents moments de lecture avec ses sagas La ronde des saisons et Les Hathaways, c’est donc les yeux fermés (enfin, à moitié ouverts pour pouvoir lire…) que je me suis jetée sur cette nouvelle saga, Gamblers, avec ce premier tome Par pure provocation qui porte bien son nom car notre héroïne, Lily est une sacrée donzelle qui ne s’en laisse pas compter, qui aime disposer des mêmes libertés octroyées habituellement aux hommes, même si cela la met au ban de la société, notamment vis-à-vis de ses comparses féminines…..
Par pure provocation nous relate la romance entre deux êtres qui semble à priori se détester mais que voulez-vous l’attirance est parfois trop grande et puis souvent de la haine jaillit l’amûûûr ! (Et c’est le cas évidemment dans ce livre ! Vous avez déjà lu une romance historique qui se terminait mal, vous ? Surtout une romance écrite par Lisa Kleypas !!!).
Ce que j’ai aimé dans ce livre :
1#-Le caractère effronté de Lily : Lily est une femme moderne malgré le fait que l'histoire se situe en 1820. Elle n’a que faire de la bienséance et des leçons de moral données par ses pairs. Notre héroïne a choisi de vivre la vie qu’elle voulait et chose assez rare, elle souhaite ne jamais se marier car elle sait bien que les époux ont tous les droits sur leur femme…..(C’est dans ces moments-là que l’on apprécie de vivre en France en 2017)…..Je comprends parfaitement les raisons de Lily et surtout, nous apprenons que la jeune femme n’est pas aussi dévergondée qu’elle le prétend et si elle aime s’entourer d’hommes, ce n’est pas pour cela qu’ils finissent dans son lit. En fait, elle n’a eu qu’un seul amant dans sa vie, l’italien Giuseppe et leur relation s’est très mal passée…..De leurs quelques ébats est né une petite fille, Nicole, qui a été depuis kidnappée par son père quand elle avait 2 ans…..Lily vit avec cette fêlure, ce drame caché au plus profond d’elle-même depuis maintenant deux ans…..L’italien continue à la faire chanter lui miroitant toujours qu’elle récupérera un jour sa fille mais pour le moment, elle doit payer toujours sans cesse et la jeune femme souffre toujours un peu plus chaque jour….
« Une nouvelle rafale de vent emporta avec elle le délicieux souvenir.
— Oh, Nicole... murmura Lily, les cils mouillés. Elle tenta de toutes ses forces de ravaler la boule qui lui montait à la gorge, de chasser cette peine qui lui étreignait le cœur. En vain. La panique s'installait en elle. Parfois, elle arrivait à la dominer à l'aide d'alcool, ou elle se changeait les idées en jouant, en bavardant, en allant à la chasse. Mais le soulagement était toujours de courte durée. Elle voulait son enfant. Mon bébé... Où es-tu? Je te trouverai. Maman arrive, ne pleure pas, ne pleure pas... ».
« Enfin, Lily, ignorez-vous ce qu'est l'amour? N y croyez-vous pas ? Lily se détourna, joua un instant avec une boucle de ses cheveux.
— Non, pas à ce genre d'amour, répondit-elle distraitement. La question l'avait troublée. Soudain, elle avait envie qu'il s'en aille et qu'il emporte avec lui ce regard désespéré.
— Je crois en l'amour qu'une mère éprouve pour son enfant. A celui qui existe entre frères et sœurs. Je crois aussi à l'amitié. Mais je n'ai jamais vu durer un lien romantique. Tous se terminent dans la jalousie, la colère, l'indifférence ».
« Que faites-vous, à traîner dans la maison ainsi vêtue ? Lily ne savait que répondre. Sur une brusque inspiration, elle releva la tête et déclara, hautaine :
— Peut-être ai-je passé la nuit avec l'un de vos domestiques. N'est-ce pas le comportement que l'on peut attendre d'une femme comme moi ? Il y eut un long silence. Lily endura le regard insondable pendant une éternité, puis elle tenta d'y échapper. Impossible. Il semblait soudain que les yeux d'Alex brûlaient d'une intense chaleur. Bien qu'elle se tînt parfaitement immobile, elle avait l'impression que le monde tournoyait autour d'eux. Elle vacilla légèrement, se retint à la rampe. Quand Wolverton parla enfin, sa voix était plus râpeuse que de coutume.
— Si vous restez sous mon toit, Miss Lawson, je vous prierais de ne plus faire étalage de votre petit corps si galvaudé, que ce soit au bénéfice des serviteurs ou de n'importe qui d'autre. Est-ce bien compris? Son mépris était pire qu'un soufflet au visage. Galvaudé? Lily prit une brève inspiration. Jamais elle n'avait autant haï quelqu'un de toute sa vie. A part Giuseppe, évidemment. Elle avait envie de lui lancer une réplique bien sentie, mais par-dessus, tout, elle avait envie de s'enfuir ».
2#-La mise en lumière de la souffrance des enfants et des animaux : Lily est amenée à s’aventurer dans les bas-fonds de Londres et y découvre un monde souvent ignoré ou mis en silence par la bonne société. En effet, le trafic d’enfants existe, avec des enlèvements de jolis bébés pour être revendu aux plus offrants, ou pour la prostitution….Et il y a les animaux qui servent dans les combats clandestins….L’exemple du pauvre vieil ours qui doit finir sous les crocs enragés de chiens de combats est difficile à lire (même si ce pauvre animal s’en sort plutôt bien pour ses vieux jours) mais que voulez-vous, je compatie pour les pauvres blaireaux qui ont été envoyés dans la fosse avant lui et même si ce n’est qu’un livre, je sais bien que ces combats ont existé et existent toujours….Je suis très sensible à la souffrance animal (et ne parlons pas des enfants maltraités) et je trouve donc que l’auteure a eu raison d’évoquer tout cela dans son livre, qui pourtant est une romance historique…..Elle l’avait déjà un peu fait dans sa saga des Hathaway avec deux des personnages masculins qui étaient d’origine gitane. Il faut aussi préciser qu’il n’y a pas que chez les pauvres que la violence et la cruauté existe. En effet, nous avons l’exemple dans ce livre avec le jeune frère d’Alex, Henry, âgé de 12 ans, qui a été maltraité alors qu’il était pensionnaire dans un collège réputé…..Le Directeur prenait un malin plaisir à le fouetter…..
« — On t'a fait mal ?
— Non.
— Tu attends quelqu'un qui est là-dedans ? insista-t-elle en montrant l'endroit d'où s'élevaient des hurlements sauvages.
— Ouais. Ils vont bientôt venir le chercher, dit-il en montrant l'arrière d'un chariot déglingué sur lequel était peint le nom d'un cirque ambulant. Une vieille rosse grise y était attelée, qui avait à peine l'air d'un cheval.
— Lui ? demanda-t-elle, étonnée, en mettant pied à terre. Le garçon se leva et, en se tenant à distance respectueuse de Lily, l'emmena vers le côté du chariot. La jeune femme sursauta en voyant les barres de fer derrière lesquelles se trouvait un ours.
— Bon sang ! s'écria-t-elle. L'ours avait posé son museau sur ses pattes et il leva vers elle un regard interrogateur, inoffensif.
— Il vous fra pas de mal, déclara le petit en caressant la tête de l'horrible créature. C'est une bonne vieille bête.
— Vieille en effet, ne put s'empêcher de souligner Lily, fascinée. L'animal avait une fourrure pelée, striée de gris, et on apercevait par endroits de larges plaques de peau nue. Le gamin continuait de lui caresser la tête.
— Vous pouvez le toucher. Lily glissa une main timide à travers les barreaux, prête à la retirer à la première alerte. Mais l'ours continuait à ronfler doucement, les yeux mi-clos. Lily le caressa, pleine de pitié.
— Jamais je n'avais vu un ours vivant, murmura- t-elle.
— Il le sera pas longtemps, renifla le petit.
— Tu appartiens au cirque ?
— Ouais. Mon père est le montreur d'animaux. Pokey se rappelait plus les tours, alors mon père m'a dit de l'amener ici et de le vendre dix livres.
— Pour qu'on le jette aux chiens ? s'indigna Lily. On l'enchaînerait et on le laisserait se faire dévorer par les bêtes enragées.
— Ouais... Ils commencent par des blaireaux et des rats pour les exciter. Après, ça sera à lui. Lily était hors d'elle.
— Mais il n'y aura même pas de combat! Il est bien trop vieux pour se défendre ! Elle regarda de nouveau l'ours, et s'aperçut que les zone pelées étaient en réalité des points vulnérables que l'on avait rasés. C'est là que les chiens planteraient leurs crocs. Il était prêt pour le massacre.
— J'peux pas rentrer à la maison sans les dix livres, sanglota le petit. Mon père me battrait à mort. Lily se détourna du petit visage torturé. Elle ne pouvait rien faire, seulement espérer que les chiens en finiraient au plus vite.
— Quelle soirée ! marmonna-t-elle ».
« Le garçon poussa un gros soupir.
— Pourquoi pas, après tout ? Il se tourna, ôta sa veste et baissa un peu son pantalon. Alex retint son souffle en voyant ce qu'on avait fait à son frère. Les reins et le dos n'étaient que plaies, coupures et bleus. Un tel traitement n'aurait été considéré comme nécessaire par personne, même les plus stricts sur la discipline. D'ailleurs, visiblement, les coups n'avaient pas été infligés par devoir, mais par quelqu'un qui tirait un plaisir pervers de la souffrance d'autrui. Fou de rage, Alex se passa la main sur le menton. Il n'osait pas regarder Thornwait; il l'aurait tué, cet infâme personnage ! Henry se rhabilla et se retourna vers les deux hommes. Ses yeux s'agrandirent devant l'expression meurtrière de son frère.
— C'était entièrement justifié, déclara le directeur avec suffisance. Le fouet fait partie de la tradition de Westfield... Alex l'interrompit.
— T'ont-ils fait autre chose, Henry? demanda-t-il d'une voix mal assurée. T'ont-ils molesté d'une autre manière ?
— Non, répondit Henry qui ne comprenait visiblement pas. Que veux-tu dire ?
— Rien. Alex désigna la porte.
— Sors, dit-il calmement. Je te rejoins. Dès que la porte fut fermée, Alex marcha sur Thornwait, qui recula instinctivement.
— Le fouet fait partie d'une méthode d'éducation reconnue, Lord Raiford.
— Pas par moi ! tonna Alex en saisissant l'homme pour le plaquer contre le mur.
— Je vous ferai arrêter! Vous ne pouvez pas...
— Je ne peux pas quoi? Vous tuer comme j'en ai envie ? Sans doute, mais je peux m'en approcher. Alex l'agrippa au collet et le souleva jusqu'à ce que ses pieds touchent à peine le sol. Un faible cri échappa au principal qui, à moitié étranglé, ne voyait plus que les yeux d'acier d'Alex.
— Je sais quel genre de salaud pervers vous êtes, qui se défoule sur les garçons. Vous prenez plaisir à frapper, à voir le sang couler. Vous n'êtes pas digne du nom d'homme !
— D... discipline, coassa Thornwait. — Si Henry garde des traces définitives de votre soi-disant discipline, si vous avez abusé de lui d'une autre manière, vous feriez mieux de quitter le pays avant que je vous retrouve ! Alex prit Thornwait au cou et appuya comme s'il s'agissait de pâte à modeler. L'homme eut un gargouillement terrifié.
— Je ferai empailler votre tête et je l'accrocherai au mur de la chambre d'Henry, comme souvenir de Westfield. Je suis sûr qu'il adorera. Il lâcha enfin le directeur qui s'effondra à terre en toussant et crachant. Alex s'essuya les mains sur son manteau, l'air dégoûté, puis il ouvrit la porte du bureau avec une telle force qu'elle alla violemment heurter le mur ».
3#-L’affrontement entre Lily et Alex : Ouh la ! Dès leur première rencontre, cela fait des étincelles entre ces deux-là ! Inconsciemment, Alex est attiré par Lily car elle lui rappelle sa défunte fiancée Caroline décédée après une chute de cheval lors d’une partie de chasse. A la différence que Lily a un comportement scandaleux, semble flirter avec tous les hommes autour d’elle, est soupçonnée d’entretenir une liaison avec Derek Craven et surtout, elle ne perd pas une occasion pour pousser à bout son futur beau-frère. J’ai adoré ces passages-là de ma lecture car on voyait bien que Lily retombait toujours sur ses pattes et avait de la répartie pour répondre aux réflexions méprisantes d’Alex…..Que ces deux-là se tombent dans les bras, ce n’était qu’une question de temps, bien entendu, et cela s’est fait d’une manière particulière autour d’un pari autour d’une table de jeux……Personnellement, j’adore les romances quand les deux personnages sont ennemis ou se détestent ! Dans Par pure provocation j’ai été comblée !
« Elle s'interrompit en apercevant à travers ses boucles une silhouette immobile. Autour d'elle, on s'activait pour lui trouver une serviette, une boisson chaude. Mais l'homme qui se tenait à quelques mètres de là ne bougeait pas. Lily rejeta lentement ses cheveux en arrière et lui rendit son regard. Elle ne le connaissait pas. Pourquoi la fixait-il ainsi? Elle était habituée aux regards admiratifs... or celui-ci était froid, dénué d'émotion. Et la bouche de l'inconnu avait un pli méprisant. Lily demeura immobile, frissonnante. Jamais elle n'avait vu une telle blondeur associée à un visage de satyre. Le vent jouait dans ses cheveux, révélant un front haut, des traits aristocratiques étonnamment durs, têtus. Les yeux gris très pâles, brillants, révélaient une tristesse dont Lily sut aussitôt qu'elle ne l'oublierait jamais. Seuls ceux qui avaient connu le désespoir pouvaient le déceler chez les autres ».
« Alex Raiford, homme réputé pour son sang-froid et son détachement, luttait contre une inexplicable colère. Ridicule, cette femme qui risquait sa santé, peut-être même sa vie, pour le plaisir de se donner en spectacle ! C'était sûrement une courtisane, connue de quelques milieux fermés. Aucune personne tant soit peu soucieuse de sa réputation n'oserait se conduire ainsi ! Alex desserra les poings et frotta ses paumes sur sa veste. Une violente douleur lui serrait la poitrine. Le rire fougueux de cette jeune femme, son regard si vif, ses cheveux sombres... Dieu, comme elle lui rappelait Caroline ! »
4#-Les divers quiproquos qui ont mis du piquant au récit : En effet, Lily a une réputation sulfureuse qu’elle entretient mais qui est en partie fausse (notamment vis-à-vis de sa vie sexuelle)…Cependant, Alex n’est pas au courant de la « fragilité » et des lourds secrets que cache la jeune femme….Quand celle-ci se ère en pleine nuit dans les couloirs du domaine en petite chemise de nuit, ce n’est pas pour retrouver un amant parmi les serviteurs mais tout simplement parce qu’elle est somnambule depuis la disparition de sa petite fille Nicole qui a été kidnappée par son père quand elle avait 2 ans…..Lily va d’ailleurs longtemps se demander si elle doit ou non avouer à Alex qu’elle a une fille bâtarde….Ses hésitations vont bien entendu mener à des quiproquos et vont pousser nos deux amants vers certains dangers….Pour mon plus grand plaisir de lectrice !
5#-Le charme de Derek Craven ! Ouh là ! Y’a du lourd ici ! J’ai tout de suite été intriguée par ce personnage qui est devenu immensément riche et craint par toute l’aristocratie, par-dessus le marché ! La seule chose que je lui reproche c’est son pessimisme vis-à-vis de Lily et ses chances de retrouver sa petite fille, mais pour le reste, waouh ! Quel homme ! J’ai hâte de lire le prochain tome qui lui sera consacré !
« Pourtant elle t'a aimé? avait demandé Lily, sceptique. Comme toujours, elle était complètement désorientée sur ce sujet. Elle ne comprenait pas ce qui pouvait bien attirer des individus les uns vers les autres, les pousser dans le même lit pour un acte sordide, embarrassant. Sans aucun doute, les hommes y prenaient bien plus de plaisir que les femmes. Dans ce cas, pourquoi une femme chercherait-elle un inconnu pour s'accoupler avec lui ? Elle avait rougi et baissé les yeux, mais Derek avait continué :
— Elle m'a montré ce qu'elle aimait. Et j'avais envie d'apprendre.
— Pourquoi?
— Pourquoi? avait-il répété, pensif. N'importe quel homme peut jouir, mais rares sont ceux qui savent comment donner du plaisir à une femme. Et en voir une comme celle-là devenir souple et douce sous moi... Ça donne un sentiment de puissance, tu vois? Il avait surpris l'air perplexe de Lily et éclaté de rire :
— Non. Je crois que tu ne vois pas, ma pauvre gitane ».
« — Je ne suis pas d'accord, Derek. J'ai eu ma... Je veux dire, j'ai fait... ça... et ce n'était pas du tout ce à quoi je m'attendais. Pourtant on racontait que Giuseppe était le plus merveilleux amant d'Italie. Tout le monde le disait. Les yeux verts de Derek pétillaient d'ironie.
— Tu es sûre qu'il s'y est bien pris?
— Sans doute, puisque j'ai eu un enfant...
— On peut engendrer des dizaines de bâtards et ne pas être doué. Quelle arrogance de mâle ! avait pensé Lily en lui jetant un regard éloquent. Elle se moquait de savoir comment on pouvait «s'y prendre»; de toute façon il était impossible que ce fût agréable. Elle avait froncé les sourcils au souvenir de la bouche humide de Giuseppe sur sa peau, du poids écrasant de son corps, de la douleur qui l'avait transpercée jusqu'à ce qu'elle se tienne parfaitement immobile, malheureuse, silencieuse.
— C'est tout ce que tu as à donner? avait-il demandé en italien en la pétrissant de ses mains brutales. Elle s'était refermée sur elle-même, gênée par cette embarrassante intimité, par l'invasion brutale et douloureuse de son corps. Tu es bien comme toutes les Anglaises... un vrai glaçon, avait-il ajouté. Elle avait appris longtemps auparavant qu'il ne fallait pas donner son cœur aux hommes. Giuseppe lui enseigna qu'il ne fallait pas non plus leur confier son corps. Vivre cet instant de nouveau, avec n'importe quel autre homme, serait une dégradation qu'elle ne pouvait envisager ».
« — Tu as bien besoin de te faire culbuter, plus que n'importe quelle autre femme. Mais ce ne sera pas par moi.
— Pourquoi ? avait demandé Lily en essayant de prendre un ton dégagé. Sa voix tremblait légèrement, et il ne s'y était pas trompé.
— Parce que je te perdrais. C'est toujours comme ça. Et pas question que je te perde. Alors tu trouveras un autre type pour ça. Et je serai là quand tu auras besoin de moi. Toujours ».
« — Elle vous attend là-haut.
— Charmant! Non seulement vous partagez votre femme, mais en plus vous fournissez le lit... Derek eut un mauvais sourire.
— Je ne partage jamais ce qui m'appartient. Compris ? Oui, je vois que vous pigez. Alex le regardait, désorienté. — Ainsi, elle et vous n'êtes pas...
— Pas du tout, répondit Derek avec son plus bel accent cockney.
— Mais avant, vous avez sûrement...
— Je ne couche qu'avec des prostituées, Lily est un morceau de choix. Jamais je la toucherais avec ces mains-là. Elle est trop bien pour ça. Alex était à la fois stupéfait et frustré. Voulait- on lui faire croire que les rumeurs étaient fausses, qu'il n'y avait rien entre ces deux-là? Du diable s'il s'y laissait prendre! D'autre part, pourquoi mentiraient-ils? Cela n'avait aucun sens. Bon sang, découvrirait-il un jour qui était vraiment Lily Lawson ! »
Ce que je n’ai pas aimé dans ce livre :
1#-Alex est blond : En effet, j’ai eu un petit soucis par rapport à l’image que j’avais d’Alex…..Même si dès le début du roman, l’auteure Lisa Kleypas le décrit ayant les cheveux blond (et soyeux, et brillants et pas courts) et bien dans ma tête, j’avais systématiquement l’image d’une homme brun aux cheveux courts (un peu comme le Comte de Westcliff, son autre héros de la saga « La ronde des saisons » surtout qu’au niveau du caractère, ces deux hommes se ressemblent)…..Cela est certes un détail mais néanmoins, j’aurai préféré qu’Alex soit brun, cela aurait apporté plus de caractère au personnage (oui, je déclare ici que les bruns ont plus de charisme que les blonds ! c’est mon avis personnel et cela n’engage que moi !).
2#-Le comportement des parents de Lily : Il y a un truc qui m’a un peu désappointée au moment de ma lecture, c’est qu’au début du livre, il est indiqué que Lily a quitté ses parents quand elle était jeune fille pour vivre auprès de sa tante excentrique en Italie (elles partageaient le même caractère « indomptable »)…..Une fois Lily revenue en Angleterre (sa tante était décédée entre temps), comme notre héroïne a continué à être scandaleuse, ses parents lui ont tourné le dos et ont finalement porté tous leurs espoirs en Penelope, la petite sœur de Lily……Hors, quand Lily va rejoindre le domaine d’Alex où sont installés momentanément Penelope et ses parents, ceux-ci ne lui font pas du tout la tête !!!! Au contraire, sa mère semble heureuse de revoir sa fille (ne parlons pas de Penelope qui est ravie de retrouver sa grande sœur)…Il y a juste le père de Lily qui est un peu plus sur la réserve mais sans pour autant la renier en la traitant de fille indigne !......Voyez-vous, j’ai trouvé ce passage-là un peu trop facile scénaristiquement parlant, tout comme, en fait, le moment où Alex passe de la haine à l’attirance irréversible envers Lily…..Tout a été un peu trop vite pour moi pour ces deux détails-là……
3#-Le synopsis du livre qui nous induit en erreur : Il ne faut pas tenir compte de la dernier phrase du résumé, comme quoi Lily est décidée à se marier avec Alex pour que sa sœur ait le champ libre pour épouser son amoureux Zachary…Nan ! Lily ne veut pas du tout se marier, avec qui que ce soit ! Par contre, il est vrai qu’elle va tout mettre en œuvre pour empêcher Alex d’épouser Penelope afin que celle-ci s’enfuit avec son amoureux…..
Pour conclure, j’ai passé un agréablement moment de lecture avec ce 1er tome de la saga Gamblers. Même si certains détails m’ont un peu interpellée, je dois dire que je suis tombée assez rapidement sous le charme de Lily et d’Alex, deux caractères forts qui trouve un malin plaisir à se s’affronter et se titiller. L’auteure américaine Lisa Kleypas a réussi à doser les parties dramatiques, avec des sujets assez durs (comme le kidnapping d’enfant ou les combats d’animaux clandestins), avec des choses plus légères comme les effronteries de Lily et le plaisir qu’elle trouve à choquer tout son entourage et notamment Alex qui est pourtant au début destiné à devenir son futur beau-frère…..Un autre personnage m’a aussi interpellée c’est le meilleur ami de Lily, Derek Craven et comme c’est lui le héros principal du prochain tome, il va sans dire que je ne vais pas attendre pour découvrir ce que l’auteure a imaginé pour lui en matière d’histoire d’amour !
Ma note : 17/20
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