mardi 31 janvier 2023

NOS DIFFERENCES [Chronique express]


Laurie Pyren
Auto-Edition (2022)
Sortie originale 2019
264 pages 


Synopsis : 
Derrière les différences peuvent parfois se cacher les ressemblances…Sarah. J’aime les couleurs vives ; il aime le noir. Je dis tout le temps ce que je pense (c’est plus fort que moi) ; impossible de savoir ce que lui pense. Je suis son assistante (du moins temporairement) ; il est mon boss. Tomber amoureuse de lui ? Moi vivante, jamais ! Et puis, nous sommes tellement différents…
Je suis son assistante (du moins temporairement); il est mon boss. Tomber amoureuse de lui ? Moi vivante, jamais ! Et puis, nous sommes tellement différents…Henry : “Ne jamais me laisser séduire par une employée”. Ma devise. Je n’ai jamais failli à ce principe et voilà que Sarah Miland débarque dans ma vie avec ses chaussettes débiles et son franc-parler. Être attiré par son assistante? Mauvaise idée. Très mauvaise, même. Et pourtant, je ne peux pas m’empêcher d’y penser tout le temps...Mais nous sommes si différents que cela nous mènerait à la catastrophe…
[CHRONIQUE EXPRESS]
Cette romance est bien sympathique et l’auteure française, Laurie Pyren, installée depuis plusieurs années au Québec, a eu raison de la rééditer dans une nouvelle version en 2022. Le seul bémol, c’est que la femme blonde (et mince) sur la nouvelle couverture du livre ne correspond pas du tout physiquement à l’héroïne, mais cela n’est qu’un détail….(et cela arrive souvent même avec des livres de grandes maisons d'édition...).

Sarah, notre héroïne, donc, est une française expatriée à Montréal (comme l'auteure !). Elle est très performante dans son boulot (elle travaille au service recrutement d'une entreprise) et elle parle très bien anglais. Du coup, elle est embarquée par son « futur ancien patron » pour participer et traduire une transaction avec un très riche homme d’affaire….Qui n’est autre que Henry, notre héros, un canadien anglophone (mais qui comprend quand même le français, mais cela, il ne le dit jamais pour justement garder un avantage sur le plan professionnel...).

Bref, Sarah ne supportera pas la malhonnêteté de son patron et elle se fera virer…Mais comme elle a très fortement impressionné Henry, celui-ci va la retrouver et lui proposer un job d’assistante….C’est temporaire et très  bien payé (et de toute manière, Sarah ne peut pas vraiment se permettre de refuser, même si elle avait envisagé un instant de transformer son renvoi et absence de boulot pour voyager….).

Nous allons aussi faire connaissance de sa famille, son grand-père, notamment, qui est le seul membre de sa famille qui l’aime et l’apprécie pour ce qu’elle est !….Ses parents et son frère ainé sont à vomir, ne pensant qu’à leur carrière et leur prestige….Sarah a d'ailleurs beaucoup souffert depuis son enfance de l'attitude de ses parents. 

Quand le récit débute, Sarah vit en couple avec un homme mais il finira par la quitter car il sent qu'elle ne l'aime pas autant que lui il l'aime....Il est vrai que Sarah a un certain côté "distant" avec lui....Sans doute parce qu'il n'était pas le "bon".....

C'est donc en étant fraîchement célibataire que Sarah va commencer à travailler avec le très séduisant Henry Walsh. Il l’attire énormément…..Mais en même temps, elle se dit que ce genre d’homme peut avoir toutes les femmes qu’il veut (il fait partie de l’un des plus riches célibataires de son pays)…..Alors pourquoi il la choisirait, elle, pense-t-elle…..

J’ai aimé la manière dont les points de vue sont alternés car cela nous permet de nous mettre à la place de nos deux héros et de comprendre ce qu’ils ont au fond du cœur et ce qu’ils n’osent pas forcément s’avouer l’un à l’autre….


Ce livre n’a, certes, rien d’original dans son style, mais l’histoire est vraiment agréable, j’ai personnellement beaucoup apprécié le caractère pugnace et volontaire de Sarah et la manière qu’elle a de s’exprimer (elle est parfois très cash !!!!)….J’aime aussi le fait qu’elle évoque « Cinquante nuances de Grey » et les clichés qui en découlent car finalement, dans un sens, Sarah et Henry ne vont pas échapper non plus à certains de ces clichés surtout que Henry presque aussi pété de tunes que Christian Grey (mais il a des goûts moins pervers au niveau sexualité, heureusement…).

En conclusion, si vous aimez les romances du même style que celles écrites par Vi keeland ou Penelope Ward etc….je pense que « Nos différences » devrait vous ravir !


Quelques citations :

"Avertissement 1 Ce livre comporte des scènes olé olé destinées à un public averti. Ce que tu es maintenant puisque la page s’intitule “avertissements”. Bien fichue mon affaire, quand même. Avertissement 2 Cet ouvrage est la réédition du titre Nos Différences, précédemment publié par Nisha et qui avait été coupé en 2 saisons. Ce livre est la version intégrale, révisée et retravaillée. Avertissement 3 Non, je déconne… C’est le moment de t’installer confortablement et de passer aux choses sérieuses. Bonne lecture !"


"— Walsh est un investisseur important, explique-t-elle. Ça, c’est la version officielle. Mais en lisant entre les lignes, je pense que le Teckel veut lui vendre l’entreprise. Le dossier compile les différentes données importantes, genre chiffre d’affaires, coûts, ce genre de trucs. Comme Walsh est anglophone et que le Teckel ne parle pas bien anglais, je devais venir pour jouer les traductrices. Je lui pose une tonne de questions sur les chiffres, histoire d’être préparée. Je laisse Michelle à sa gastro et file dans le bureau de mon bien-aimé patron. Tandis que je m’assois, il me toise, installé sur son immense trône de cuir. Certains compensent par la voiture, lui c’est le fauteuil de bureau. Du bout des doigts, il fait glisser une chemise vers moi. Elle comporte une biographie professionnelle du fameux Walsh. Aucune donnée sur Logix. — C’est l’homme qu’on rencontre demain, explique-t-il. Comme vous le lirez, il possède plusieurs entreprises en création de logiciels et souhaite investir chez Logix. Michelle devait m’accompagner pour faciliter la discussion, étant donné que ce monsieur vient de Toronto. Vu que vous êtes bilingue, Sarah, vous allez venir avec moi pour jouer ce rôle. Vous êtes au recrutement et travaillez directement avec les clients. Vous connaissez donc les différentes facettes de cette entreprise, et c’est pour ça que je vous ai choisie. Il vient d’accentuer ce dernier mot pour me faire comprendre que c’est un honneur. Beurk…"


"Pourquoi m’avoir fait venir, monsieur Walsh ? Le plat arrive à ce moment-là. — Avez-vous des pistes pour un nouvel emploi, mademoiselle Miland ? Elle secoue la tête et avale son morceau de poulet. — Non, pas encore. En fait, je n’ai pas commencé à chercher. (Elle sourit.) Disons que je me suis laissé la semaine pour panser ma fierté malmenée. Cette femme est désarmante… — Pourquoi, intéressé, monsieur Walsh ? demande-t-elle avec une pointe de sarcasme. Intrigué ? Oui. Intéressé ? Humm… Aussi. — Peut-être… Mon associé, Rani Vagham, et moi-même possédons environ une vingtaine d’entreprises. (Je prends une bouchée de mon bison, extra.) Tous les deux ans, l’un de nous va faire le tour d’une partie de notre empire. Cette année, c’est mon tour. (Je plonge mes yeux dans les siens pendant un moment.) Je voudrais que vous soyez mon adjointe pendant ce voyage".

"— Et modeste ! Décidée à rétablir notre équilibre nouvellement trouvé, je sors mon lecteur et le retourne pour lui montrer la couverture du livre que je lis. L’image expose un couple, dont la femme, vêtue d’une robe noire dos nu, s’appuie contre un homme en costume dont une main repose sur sa taille tandis que l’autre la déshabille. Il s’avance et plisse un peu les yeux, déchiffrant à voix haute. — Milliardaire et Autoritaire. (Il me gratifie d’un regard malicieux.) Vous êtes en pleine étude sociologique ? Mon hilarité revient. Il a à peine cillé devant le titre. — Non. — Alors pourquoi perdre votre temps à lire ça ? demande-t-il comme s’il cherchait une logique. Je range mon lecteur. — C’est ce que j’appelle le syndrome téléréalité. Vous savez, quand vous êtes sur votre canapé et que vous tombez sur une série de téléréalité ? Vous regardez quelques secondes et hop, vous ne pouvez plus détacher les yeux de l’écran. Vous savez que c’est absolument nul, votre cerveau vous supplie de changer de chaîne mais… impossible ! Vous devez voir ce qui va se passer. Quelle bimbo le bachelor va-t-il éjecter ? Qui va perdre l’épreuve de dégustation des vers de terre ? Etc… Eh bien, là, c’est exactement la même chose ! L’hôtesse débarrasse nos plateaux et nous ressert du vin, interrompant ma théorie. Il sourit et étend ses longues jambes qui deviennent dangereusement proches des miennes. — Cinquante Nuances de Grey a permis de mettre le livre érotique en tête de gondole de toutes les librairies et a donné naissance à une nouvelle vague : la saga érotico-romantique, poursuis-je. — Pardon ? Je l’ai perdu, comme en témoignent ses sourcils levés. — En gros, c’est du roman à l’eau de rose teinté d’érotisme. Je suis fascinée par l’émergence de ce genre de phénomènes, alors je lis ce qui me tombe sous la main pour en décrypter les règles fondamentales. Il semble abasourdi. — Parce qu’il y a des règles dans ce genre de trucs ? — Oui. L’héroïne est généralement pauvre et plutôt dinde, et lui est un milliardaire maniaque du contrôle. Côté péripéties, c’est le grand festival du n’importe quoi : un membre de la famille, qu’on croyait mort, revient dans le décor (et toujours avec de mauvaises intentions) ; le retour de l’ex machiavélique ; kidnapping de l’héroïne ; employé véreux… Bref, toutes sortes de trucs incroyables qui font penser que le karma a décidé de s’acharner sur le couple maudit et de lui en donner pour les vingt prochaines années ! Petite pause dramatique et je reprends, ma voix dégoulinant d’ironie et de sarcasme. — Et puis, il y a les passages obligés, genre scènes érotiques toutes les cinq pages, rupture temporaire entre les deux amants, lui qui joue à la poupée (parce qu’il la traîne à des galas et qu’elle ne peut pas y aller habillée en robe Wal-Mart), lui qui fait le malin avec son jet privé et ses domestiques, ce genre de trucs… Parce que le héros est TOUJOURS milliardaire et autoritaire ! Avouez que c’est plus sympa que le Financial Times, non ? Autant il semblait éberlué au début de ma tirade, autant maintenant il ne peut plus s’arrêter de rire. Ses épaules tressautent, un bras appuyé sur son ventre. Il n’arrive pas vraiment à se contenir malgré la discipline qu’il tente de s’imposer. — C’est le côté autoritaire qui vous attire  ? finit-il par me demander en me lançant un regard pétillant d’humour. Danger, danger, danger. Mon alarme interne est à fond. — Plutôt le côté milliardaire, réponds-je sans me départir de mon sourire. Autant que je passe pour une fille vénale, afin de construire certains murs entre nous. Il doit être poursuivi par une horde de femmes qui veulent profiter de sa richesse et doit savoir comment les tenir à l’écart. — Je ne suis que millionnaire... comme s’il pensait tout haut. Me voilà d’office hors concours... Mes traits se crispent un peu et ma méfiance revient. J’ai l’impression d’être à une sorte de croisée des chemins : je peux minauder et prendre ainsi ma carte de membre au club des Barbies fan d’Henry Walsh ; je peux l’envoyer balader mais une petite voix intérieure m’en empêche. J’opte pour la solution la plus simple, celle qui est moi : la transparence. — Je ne sais pas trop quoi répondre à cette question qui n’en est pas une, Henry, dis-je d’un ton neutre. Son sourire en coin revient. — Sarah Miland sans voix ? Une première ! Je hausse les épaules. — Ce sont des choses qui arrivent…"

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