mardi 17 mai 2022

LES WORTHINGTON - Tome 2 : Le dandy au grand coeur [Chronique express]


Ella Quinn
Les Editions J'ai Lu (2022)
Sortie originale 2016
372 pages

Synopsis :
Dominic, marquis de Merton, a beau n’avoir que vingt-sept ans, il est, de l’avis de sa mère, ennuyeux comme la pluie. Et il n’est pas près de se marier vu ses exigences. Sa future épouse devra être discrète, docile, posée. En outre, il exclut du mariage tout sentiment. Un homme doit se garder des émotions. Telle est son opinion, jusqu’au jour où il fait la connaissance de Dorothea Sterne, qui est tout le contraire de la femme idéale selon ses critères. Mais quand un dandy guindé cède à la passion, cela ne va pas sans péripéties…

[CHRONIQUE EXPRESS]

"Le dandy au grand coeur" a été une lecture sympathique mais sans plus....Certes, l'histoire commence comme un bon "enemies to lovers" avec des personnages qui sont "obligés" de se marier, mais finalement, Dominic, le héros, tombe rapidement amoureux de l'héroïne Dotty....J'aurais aimé un peu plus d'enjeux, de quiproquos etc....L'histoire d'amour était trop facile.....

Ici, nous sommes un peu "trompés sur la marchandise" avec un héros, beau comme un dieu, mais avec un "balais dans le cul" qui est très prudent au niveau de choisir une épouse et pourtant, il tombe très rapidement sous le charme de Dotty...Certes, je n'ai rien à redire sur l'héroïne, qui est charmante et est une battante avec un grand coeur (au niveau des enfants pauvres ou des animaux) mais justement, cela va trop vite....

Alors certes, l'auteure tricote un "passé traumatisant" à propos du héros, qui explique sa "froideur" mais justement, le basculement et sa passion soudaine vis à vis de Dotty n'en reste pas moins surprenante....

Le récit est cependant plaisant à lire, même si, je l'avoue, vers la fin, j'ai vite expédié les pages pour en arriver au point final (du coup, vous vous doutez que ce n'est pas un point forcément positif....).

L'élément positif de cette lecture, c'est la manière dont l'auteure aborde cette époque de l'histoire de l'Angleterre où les gens les plus riches semblent totalement ignorants du désespoir de la population la plus pauvre, notamment les enfants...Du coup, on a un bon développement à ce niveau-là (notamment pour les personnages secondaires...).

Alors, je ne vais pas cracher dans la soupe et certes, ce livre est sympa à lire, mais il est facilement oubliable....

Je n'ai pas lu le 1er tome qui concerne des personnages qui apparaissent évidemment dans "Le dandy au grand coeur" mais personnellement, je vais en rester là....En tout cas, pour le moment....On verra si l'auteure nous propose quelque chose de mieux mais à ce stade, non, je n'ai pas forcément envie de connaitre la suite....Mais vu que la lecture n'a pas été désagréable non plus, je laisse la porte ouverte pour d'autres oeuvres de l'auteure, on verra bien..... 

Quelques citations :

"L’orgueil encore blessé d’avoir été éjecté de la demeure de son cousin, Matt Worthington, Dominic, marquis de Merton, s’installa dans sa suite au Pulteney. Fumer le cigare était du dernier chic. Certes, Dom n’aurait jamais tenté d’en allumer un au White’s, son propre club où cela était interdit, mais le problème n’était pas là. Son titre de noblesse étant supérieur à celui de Worthington, il aurait dû être traité avec les égards dus à son rang et non prié de faire ses bagages. Cela étant, heureusement qu’il n’aimait pas vraiment fumer, car le Pulteney ne le permettait pas non plus".

"Non qu’il désirât vraiment quitter l’Angleterre qui demeurait, selon lui, la seule nation civilisée en ce monde. Il aimait l’ordre par-dessus tout, et voyager bouleverserait sans le moindre doute ses habitudes. Il ne souhaitait pas, par exemple, visiter la France. Un pays dont les habitants souhaitaient trancher la tête des meilleurs d’entre eux – les aristocrates – ne méritait pas qu’on s’y intéresse. Il était essentiel de respecter l’ordre des choses. L’existence était bien meilleure quand chacun suivait les règles et restait à sa place. Il envisagea encore une fois de rouvrir Merton House pour la saison, mais à quoi bon sans la présence de sa mère qui, après lui avoir fait part de son souhait de le voir convoler, était demeurée dans leur domaine à la campagne ? Si elle n’était pas là pour servir d’hôtesse, il ne pourrait y organiser la moindre réception, sauf peut-être pour ses amis les plus proches. Non, l’hôtel convenait mieux pour le peu de temps qu’il comptait passer en ville, et il ne lui en faudrait pas beaucoup pour se trouver une femme. Marquis et doté d’une fortune considérable, il faisait un parti plus qu’enviable".

"Dotty arriva à Stanwood House, dans Mayfair, peu après 15 heures. Selon les lettres de Charlotte, les Carpenter et les Vivers s’entendaient à merveille. La mère de Louisa, la comtesse douairière, vivait aussi avec eux, Matt étant cependant le seul tuteur légal de ses quatre sœurs. Lorsque Royston, le majordome de Stanwood House, ouvrit la porte, Dotty faillit bien se faire piétiner par une horde d’enfants menée par Daisy, l’énorme danois des Carpenter. — Nous avons vu ta voiture arriver, cria une petite voix suraiguë. Daisy essaya de s’envelopper autour de ses jambes pendant que Charlotte et une jeune dame aux cheveux bruns – Louisa, sans doute – s’avançaient. Dotty éclata de rire. — Je ne pensais pas recevoir un tel accueil. Un aboiement sonore retentit au bout du hall. — Et voilà Duke, annonça Charlotte. — Assez. Laissez-la au moins entrer dans la maison. La voix de stentor de lord Worthington fit reculer tout le monde, humains et bêtes, à l’exception de Charlotte et de Louisa".

"Je refuse que mon fils devienne la cible des moqueries de la bonne société. L’idéal serait qu’il trouve une jeune femme qui aura assez d’influence sur lui pour qu’il revoie ses priorités. En tant que marquis de Merton, il devrait ouvrir une nouvelle voie, au lieu de rester à la traîne de l’ancienne génération. Matilda prit un air dubitatif. — Et comment te proposes-tu de réaliser une telle prouesse ? — C’est simple. Il doit tomber amoureux d’une femme qui sera un défi permanent à ses croyances. — Eunice, tu sais très bien que cela n’a rien de simple, bien au contraire. La plupart de ces filles tueraient père et mère pour épouser un marquis. Sa cousine avait raison. Dominic n’allait pas tomber par le plus grand des hasards sur la femme idéale. Il serait donc judicieux de donner un petit coup de pouce au destin. — Dressons une liste des familles les plus libérales de Londres. Demain, nous commencerons les visites. Dominic tient toujours à m’escorter lors de mes sorties. Cela ne lui plaira peut-être pas, mais il m’accompagnera. — Tu as raison,"

"Dotty essaya de réconcilier ce récit avec la brève mais favorable impression qu’elle avait eue de lord Merton quand il avait pris son parti. Puis elle se souvint du ton qu’il avait adopté avec son ami. — Je vois. Un peu hautain, alors ? — Je dirais plutôt insupportablement hautain, répondit Louisa. Il faudrait que quelqu’un le fasse redescendre à notre modeste niveau, et s’il épouse Mlle Turley, cela n’arrivera sûrement pas. Charlotte acquiesça. — Absolument. Elle a l’air aussi fascinée par lui que si de l’or sortait de sa bouche. Ce qui est ridicule. Cet homme ne possède pas la moindre opinion originale, et celles qu’il a datent d’un demi-siècle au moins".

"Merton avait déjà fait deux fois le tour du parc. Il avait rencontré nombre de connaissances, mais pas celle qu’il cherchait. Il allait entreprendre un troisième circuit quand il aperçut enfin Mlle Sterne en compagnie de lady Charlotte et de sa cousine Louisa. Elle était absolument délicieuse dans une mousseline jaune pâle. Le spencer parfaitement coupé qu’elle portait laissait entrevoir le renflement de ses seins, vision enchanteresse. Une ombrelle protégeait son teint de porcelaine. Elle sourit quand il la héla. Puis Louisa dit quelque chose, et Mlle Sterne hocha la tête tandis que son beau sourire s’évanouissait. Qu’il soit damné s’il allait laisser sa cousine l’intimider ! — Bonjour, mademoiselle Sterne. Elle exécuta une révérence si gracieuse qu’il crut que son cœur allait s’arrêter. — Bonjour, monsieur. Quand elle releva les yeux vers lui, ils étaient de la couleur des feuilles nouvelles au printemps. Il s’inclina et baisa doucement ses doigts gantés. — Quel heureux hasard de vous revoir. Une légère rougeur lui monta aux joues. Elle inclina la tête. Quelle dignité dans ses manières ! Oui, elle devait être au moins fille de vicomte. — J’en suis ravie aussi, monsieur, répondit-elle. Elle avait une voix grave, plaisante. Qu’il aurait pu écouter pendant des heures, au petit déjeuner et au dîner… et la nuit, oui, surtout la nuit. Il déglutit. Dans un lit, avec ses boucles noires cascadant autour d’elle et ses lèvres si pleines, si roses… Plus que tout, il voulait les goûter, les sentir… Oh, Seigneur, était-il vraiment en train de nourrir ce genre d’idées à propos d’une innocente ? Les gentlemen étaient censés prendre leur plaisir avec des maîtresses et non imposer le fardeau de besoins aussi primitifs à leurs épouses. Il était en train de devenir fou. Tout cela devait s’arrêter".

"— Je ne l’aurais jamais cru, fit Louisa en observant Merton qui s’éloignait. — Quoi ? s’enquit Dotty. Louisa sourit. — Merton s’intéresse à toi. Dotty secoua la tête. Elle était très attirée par lui, mais il était bien trop tôt pour envisager quoi que ce soit entre eux. Néanmoins, elle eut l’impression que son cœur frissonnait. — Je le connais à peine. Et même s’il s’intéresse à moi, je ne vais pas accepter de devenir sa femme simplement parce qu’il est pair du royaume. L’homme que j’épouserai devra avoir les mêmes valeurs que moi. Et nous devrons être amoureux. — Dotty et moi avons souvent discuté du genre de mariage que nous souhaiterions, intervint Charlotte. Je peux t’assurer qu’elle campera fermement sur ses principes. Le sourire de Louisa s’élargit. — Alors, Merton ne sait pas ce qui l’attend".

"— Mademoiselle Sterne, puis-je ? Dotty lâcha le souffle qu’elle retenait. — Merci, monsieur. Le contact de sa main, même à travers leurs gants, fut électrique. Quand elle se redressa, ses yeux de ce bleu si particulier, comme un ciel juste avant la nuit, étincelèrent. Ils prirent place sur la piste. — Mademoiselle Sterne, permettez-moi de vous dire que vous êtes la plus belle des dames présentes ce soir. Il était non seulement très séduisant, mais aussi charmant. Était-il convenable de complimenter un gentleman ? — Merci. Vous-même êtes extrêmement élégant. Son regard parut se réchauffer. — Merci, dit-il à son tour. Il la fit virevolter avec une grâce stupéfiante. Elle avait l’impression de voler. En dépit de tout ce qu’on lui avait dit, Merton semblait être un homme doux et attentionné. Louisa et Charlotte devaient se tromper sur son compte. Quant à Dom, il ne pensait pas avoir jamais dansé avec une dame possédant un tel maintien. Son corps épousait parfaitement le sien et il avait l’impression de tenir une plume. Son rire l’enchantait. — Puis-je vous proposer une promenade dans mon cabriolet demain ? Elle baissa timidement les yeux avant de les relever. — Si Grace n’y voit aucune objection, j’accepte avec joie. Il réprima un grognement. Worthington n’allait pas lui faciliter la tâche. Mais comment faire autrement ? — Alors, je lui en ferai la demande".

"Eunice dévisagea alternativement Worthington et son fils. Grace ne s’était pas trompée. Ces deux idiots étaient sur le point de se battre. Eunice noua ses deux mains au bras de Worthington. — Je n’accepterai aucun refus, alors venez. Nos deux familles ne se voient pas assez. Viens aussi, Dominic. Tu passes beaucoup trop de temps le nez plongé dans ces registres. Se tournant de nouveau vers Matt, elle poursuivit : — Vous ne savez pas à quel point votre mariage avec Grace me réjouit. Je suis une de ses cousines, et sa mère était ma meilleure amie. Savoir qu’elle a trouvé le bonheur avec vous me comble. Elle fit en sorte de papoter ainsi sans leur laisser la moindre occasion de placer un mot, tout en traînant pratiquement ce grand gaillard de Worthington hors de la pièce. Dieu soit loué, elle était arrivée à temps. Les hommes ! Si cela ne lui posait aucun problème que Dominic donne un coup de poing à l’occasion, il était hors de question qu’il s’en prenne à son cousin. Grace et elle devaient trouver un moyen de réconcilier les deux branches de la famille. Cette animosité avait trop duré. Quand Eunice pénétra dans le salon, Grace leva aussitôt les yeux. Eunice lui adressa un hochement de tête à peine perceptible, et la jeune femme parut recommencer à respirer normalement. Les hommes rendaient souvent les choses bien plus difficiles qu’elles ne l’étaient. Néanmoins, dans ce cas, un petit obstacle était peut-être exactement ce qu’il fallait pour inciter Dominic à se rapprocher de Mlle Sterne".

"Elle ne vit pas Merton, mais si sa mère était là, il n’était sûrement pas parti. Elle se dirigea vers les portes-fenêtres qui donnaient sur la terrasse juste à temps pour le voir sortir. Elle le rattrapa au moment où il arrivait à la fontaine. — Monsieur… — Mademoiselle Sterne, que signifie ceci ? Fronçant les sourcils, il brandissait un bout de papier. Le cœur de Dotty battait si fort qu’elle eut de la peine à parler. C’était la première fois qu’elle se retrouvait seule avec un gentleman. — Je suis venue vous prévenir. Vous devez rentrer à l’intérieur. Vite ! Il secoua la tête. — Je ne comprends pas. Vous m’avez demandé de venir ici. — Non, ce mot est un piège. Le saisissant par la main, elle tenta de le traîner vers la terrasse, mais le satané bonhomme ne bougea pas d’un pouce. — Un piège ? Que voulez-vous dire ? Il était près de 1 heure. — Je vous expliquerai tout une fois dans la salle. Il la toisa. — Vous allez vous expliquer sur-le-champ. Mais pourquoi se comportait-il comme un… Ah ! Ne lisait-il jamais aucun roman ? — J’ai surpris une conversation, déclara-t-elle avec tout le calme dont elle était capable. Une dame veut vous forcer à l’épouser. Elle lui prit son autre main et tira. — Je vous en prie, nous ne pouvons être vus ici. Finalement, il se décida à bouger, mais entre elle qui le tirait et lui qui s’avança, la force résultante les amena au contact l’un de l’autre. Avant qu’elle ait pu s’écarter, quelqu’un poussa une exclamation étranglée. — Tiens, tiens, tiens, qu’avons-nous là ? Dotty reconnut la voix d’une des dames qu’elle avait surprises un peu plus tôt, mais les larges épaules de Merton lui bloquaient la vue. Il était si près d’elle que ses seins frôlaient son torse et… il avait les bras autour de sa taille. Seigneur Dieu, ceci n’est pas en train d’arriver ! On va nous prendre pour des amants ! — À l’évidence, nous interrompons un rendez-vous galant, gazouilla une autre femme. — Un tel comportement dans un jardin ! dit une troisième. La quatrième émit un caquètement. — Cela fait des semaines que nous n’avons pas eu un bon scandale. Dotty voulut essayer de les sortir, Merton et elle, de cette embarrassante situation. Elle parvint à le contourner et découvrit une dame blonde qui la regarda fixement, bouche bée. Son ébahissement ne tarda pas à se transformer en rage. — Je… je venais délivrer un message, balbutia Dotty d’une voix qui manquait par trop de conviction. À leur air choqué, il était évident qu’aucune des quatre femmes ne la croyait. Merton, quant à lui, posa calmement son bras autour de ses épaules. — Ce que vous voyez là, mesdames, fit-il d’une voix si glaciale qu’elle frissonna, c’est une demande en mariage. Il se tourna vers elle. — Mlle Sterne était justement sur le point de me donner sa réponse quand vous êtes apparues. Elle ne respirait plus. Épouser Merton ? Elle l’appréciait beaucoup, et parfois même plus que cela, mais elle voulait vivre avec un homme qu’elle aimait et qui l’aimait, sans parler d’un tas d’autres considérations. Elle ne pouvait lier sa vie à quelqu’un qui ne partageait pas ses vues sur les questions sociales et politiques. Il lui murmura à l’oreille : — Vous avez fait un vaillant effort, mais cela n’a pas fonctionné. Il n’y a qu’un moyen de nous sortir de ce mauvais pas. Posant un doigt sous son menton, il le releva. Son haleine lui caressa la gorge. — M’épouser serait-il donc une telle tragédie ? Elle scruta son visage, mais ne put y lire grand-chose dans le noir. Son cœur battait si vite ! — Je ne sais pas, chuchota-t-elle"


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2 commentaires:

  1. COucou. Merci pour ton avis. J'adore la romance historique mais j'avoue que ces derniers temps je me cantonne à mes auteures fétiches car j'ai du mal à accrocher aux nouvelles parutions. Je ne pense pas lire celui-ci.

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    1. Coucou ! Franchement, ce livre n'est pas "indispensable".....Même si la lecture n'a pas été désagréable....😉

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