jeudi 10 février 2022

Le cerf blessé d'Ecosse [Chronique express]



Amélie Divil
Auto-Edition (Independently published) (2021)
336 pages

Synopsis :
Mary, jeune diplômée d’une branche secrète de son école, débarque sur l’île de Skye. Elle a pour mission d’entrer en contact avec un supposé Dieu celtique qui aurait élu domicile en Écosse. Résolue à faire ses preuves, elle relèvera le défi sans se douter un instant de ce qui se trame vraiment au-delà de cette rencontre. Macallan s’est retranché dans son manoir, quand Mary fait irruption dans sa vie. Hanté par son passé et incapable d’envisager un avenir, il n’aura de cesse de la rejeter. Jusqu’au jour où le destin les forcera à se lier.

[CHRONIQUE EXPRESS]

J'ai découvert l'auteure française Amélie Divil avec sa saga "Three sisters" co-écrite avec Laëtitia Marilller....Honte à moi, au moment où j'écris cette chronique, je n'ai pas terminé cette saga.....Cela dit, le personnage principal Macallan, dans "Le cerf blessé d'Ecosse" y ferait - dans le dernier tome - une apparition (on peut donc dire que ce livre est une sorte de spin-off), et on a aussi dans ce livre une petite intervention des deux "héros principaux" de la saga 'Three sisters" (du coup, je suis un peu spoilée sur cette saga, mais ce n'est pas grave....Dans les romances fantastiques, on sait tous que ça se termine bien et que les "couples maudits" arrivent à s'aimer à la fin)....

En parlant de couple maudit...Du coup, dans "Le cerf blessé d'Ecosse", nous avons ici une histoire d'amour entre une humaine (à priori "normale"), française par son père et écossaise par sa mère. On suit son point de vue une bonne partie du livre et donc cela nous permet d'avoir ses ressentis et de découvrir en même temps qu'elle tout ce qui lui arrive......

En fait, je vais vous dire, cette histoire me fait un peu penser au 1er tome de Thea Harrison "Moonshadow" (Si vous n'avez pas lu ce livre, je n'en dirai pas plus).

Alors, pour revenir à "Le cerf blessé d'Ecosse", j'ai vraiment apprécié le personnage principale, notre héroïne, Mary, qui débarque un peu comme une espionne pour vérifier l'existence de cette créature paranormale qui vivrait dans un manoir.....Les circonstances vont faire qu'elle va finir par travailler pour lui (d'ailleurs, j'ai énormément apprécié les deux persos secondaires masculins, O'Brien et Ben...pour les amateurs de MxM, cela pourrait faire une très bonne histoire...Bon, perso, moi, c'est pas mon style, mais si l'auteure voulait toucher ce public avide de ce genre de romances, ce couple est vraiment très sympa....Et leur histoire d'amour mériterait d'être développée....).

Pour la romance en elle-même entre Mary et "le Cerf", elle arrive petit à petit, et l'on comprend pourquoi car Macallan est très méfiant envers les femmes (ou femelles vu les personnages secondaires que nous allons rencontrer par la suite....). Mary, elle, est une jeune femme attachante, qui va découvrir la vérité sur beaucoup de choses, que ce soit ce "monde paranormal" qui existe vraiment (malgré ses doutes du départ) mais aussi par rapport à sa propre vie, ses origines...et les personnes qu'elle a croisé durant ses études....Rien n'est dû au hasard....

J'ai été happée par le récit, même si, il est vrai, vu que j'avais lu "Moonshadow" quelques mois auparavant, cela m'a donné un arrière-goût de déjà vu (ou plutôt de "déjà-lu").

Cela dit, je vous recommande néanmoins cette histoire, qui fait un peu penser à "La belle et la bête" (sauf que la bête est un beau mec dès le départ.....), et que l'auteure, Amélie Divil, arrive très bien à nous donner envie de tourner les pages de son livre, nous donne envie de connaitre la suite des aventures de Mary et enfin, la fin tant attendue (et sans surprise), en happy end...Mais par quelles épreuves notre héroïne sera passée, je ne m'y attendais pas, notamment au niveau des faux-semblants, et autres trahisons.....

Bref, j'ai passé un bon moment de lecture avec Mary et Macallan. J'ai été aussi ravie du clin d'oeil que l'auteure a fait de ses anciens héros de son autre saga (Three sisters)....Evidemment, vous pouvez totalement lire ce livre comme un one-shot ordinaire, je vous rassure !

Quelques citations :

"Officiellement, j’avais passé une licence en sciences de la vie et de la terre, puis un master de paléontologie, avec une option en archéologie – huit ans d’études, cela ne laissait guère de place à une vie de famille, sans compter que j’étais rarement à la maison. Mais officieusement, j’étais un agent du CSMS, c’est-à-dire : Comité de Surveillance des Manifestations Surnaturelles, option « croyances et légendes celtiques ». Et l’on m’avait donné l’Écosse comme terrain de jeu".

"Je devais emménager à côté de la demeure où l’on supposait que la divinité habitait, celle qui aurait joué un rôle dans cette histoire. Étonnamment, elle n’aurait jamais dû rester aussi longtemps en dehors de son royaume. Il se passait donc encore quelque chose depuis ces évènements troubles. Si je parvenais à l’approcher et à l’identifier, alors je tenterais de créer un lien dans le but de l’étudier, et de prouver au monde que nous n’étions pas seuls ! Enfin, on n’en était pas encore là ! Pour le moment, je devais déjà dénicher ma satanée maison ! Sur le plan que m’avait fourni l’agence, elle devait se trouver sur ma droite, au bout d’un minuscule chemin, et à son carrefour, l’habitation du prétendu dieu".

"Toutes les informations qu’on avait réussi à réunir, soit pas grand-chose. On savait néanmoins que notre homme s’appelait Macallan et qu’il avait réinvesti la maison depuis deux ans maintenant. Juste après que les évènements bizarres avec les animaux se soient stoppés net. Chose troublante, cet homme vivait seul, n’avait pas de compte en banque ni de numéro de sécurité sociale. Il n’existait tout simplement pas ! Pourtant, il logeait là, sans être ennuyé par qui que ce soit. Ok, rien de tout ça ne laissait penser que cet individu était un dieu. Il pouvait tout aussi bien être une star se cachant un moment ici afin d’y faire une retraite. Ou bien un mafieux, qui blanchissait tranquillement son argent en toute discrétion. Oui, mais non ! Ce qui nous avait mis la puce à l’oreille",

"— Je ne vais pas y aller par quatre chemins… — En effet, ça n’a pas l’air d’être votre genre, le coupai-je, intriguée cette fois. Il me sourit de plus belle, creusant de petites fossettes dans ses joues. — Auriez-vous la gentillesse de vous occuper de l’intendance du manoir… après votre travail, cela va de soi ! Cette fois c’est moi qui éclatai d’un rire franc. — Vous êtes sérieux ?! m’exclamai-je mi-amusée mi-interloquée par sa demande. Ses yeux pétillants ne quittaient pas les miens, il était on ne peut plus sérieux, oui. Je toussotai et me levai précipitamment. Mince, c’était trop beau pour être vrai, il me fournissait une entrée libre dans la maison, sauf que sa proposition était sacrément gonflée. Je ne pouvais pas accepter aussi vite, ça aurait l’air louche. Il se leva également. — Naturellement, vous serez rémunérée ! ajouta-t-il, apercevant ma mine déconfite. Cela serait seulement pour quelques courses, un peu de ménage… La dame qui venait habituellement est hospitalisée pour un long moment, alors je me suis dit que je me paierais le culot de vous demander. — J’ai d’autres engagements, je suis ici pour travailler, pas pour m’occuper d’un… d’un… dépressif ! Sous le coup de l’agacement, le mot était sorti tout seul. Mon interlocuteur s’en amusa, car ses lèvres s’étirèrent davantage. — Vous voyez juste, il n’est pas au comble du bonheur pour l’instant, et à moi seul, je n’arrive pas à le sortir de cette torpeur. Vous me seriez d’une grande aide. Je soufflai par le nez en croisant les bras sous ma poitrine, l’air faussement irrité. Je lui répondis tout de même : — Je vais y réfléchir, Monsieur O’Brien. — À la bonne heure ! Je vous remercie ! — Je n’ai pas dit oui ! m’exclamai-je. Il se dirigeait déjà vers la porte dans l’intention de partir, mais se retourna pour me faire face. — Dans ce cas, je vous laisse ma carte de visite".

"Je poussai un cri, avant de me reculer pour pouvoir le regarder dans les yeux. — Monsieur Macallan, vous m’avez fait peur ! Je ne pensais pas vous trouver ici ! Calum eut moins de retenue que moi, il sauta carrément à ses pieds. — Qu’est-ce que je vous ai dit concernant ce chien ! commença-t-il sèchement. Faites ce que vous avez à faire, allez travailler ! Ok… Monsieur était de bonne humeur ce matin ! Cette fois, je ne me laissai pas démonter. J’entrai en forçant le passage, si proche de lui, que je pus sentir la chaleur qui émanait de son corps. Il pivota en même temps pour m’observer. Je profitai d’avoir son attention pour continuer mon manège. — J’allais me faire un thé, je vous en fais un ? demandai-je sur un ton jovial. Je m’affairai à ouvrir les placards pour ne pas l’effaroucher. Comme sa réponse tardait, je reposai la question : — Alors ? Un p’tit thé à la… Je m’étais retournée pour voir ce qu’il faisait, et constatai qu’il avait disparu. — Très bien…, marmonnai-je tout bas. Je ne m’avouais pas vaincue, c’est pourquoi je préparai deux tasses. — Cal, montre-moi où est allé le Maître butor.".

"— Je n’étais jamais allé dans cette librairie en ville. Ce Ben est très sympathique ! se confia O’Brien. Je souris à Alexander. — Oui très, il m’a tout de suite bien conseillée. C’est un passionné passionnant, comme j’aime à le dire.  — C’est mon ressenti également. Alors comme ça, vous lisez des romans à l’eau de rose ? m’interrogea-t-il avec un petit rictus amusé. Je levai les yeux sur lui, analysant à toute vitesse ce qu’il venait de me dire. C’est pas vrai, la fausse commande ! Que lui avait donné Ben tout à l’heure ? Je n’avais même pas pensé à regarder ce qu’il y avait dans le sac… — Ahhhh, ouiii ! C’est sympa à l’occasion. Je me raclai la gorge, tout en me concentrant exagérément sur la cuisse de poulet dans mon assiette. Alexander me tourmenta encore : — « Le diable s’habille en kilt » ? Je ne connaissais pas ce titre, ça a l’air très rafraîchissant. J’aime particulièrement la couverture. C’est fou ce penchant qu’ont les femmes pour les torses musclés ! Je maudis instantanément Ben dans ma tête. D’un coup d’œil rapide, je constatai que Macallan faisait mine de ne pas s’intéresser à notre conversation, si passionnante, je dois dire ! Je rétorquai finalement : — Une lecture amusante est aussi utile à la santé que l’exercice du corps, citai-je un célèbre philosophe pour contrer sa taquinerie. — Emmanuel Kant ?! Mademoiselle Mayfield, je vous le demande comme à une amie, voudriez-vous bien me prêter votre roman lorsque vous l’aurez fini ? Je levai les yeux au ciel. — Si ça vous chante…".

"Je t’assure, j’ai fait des recherches ! Tu es surveillé, et s’ils arrivent à prouver que c’est bien toi, ça va provoquer une émeute, dit O’Brien à Macallan. Je ne veux pas que ça recommence comme il y a deux ans ! — Tu me fatigues à tourner en boucle Alex, fit Macallan d’une voix atone. — Très bien, tu ne me crois pas ? Mary en fait partie. Quoi ?! Il parlait de moi ? Il continua : — Elle ne s’appelle pas Mary Mayfield, mais Mary Delafarge, née à Paris le 13 août 1995, d’un père Français et d’une mère écossaise… Mon cœur rata un battement, ma bouche s’ouvrit en grand en même temps que mes yeux. Mon Dieu non… il savait… — … elle est sortie première de sa promo de son école à Édimbourg. Sauf que cette école a la particularité d’avoir une section secrète qui se nomme le CSMS, le Comité de Surveillance des Manifestations Surnaturelles. Comment pouvait-il être au courant ? — Foutaise ! répliqua Macallan de plus en plus agacé. On sentait tout de même au ton de sa réponse qu’il commençait à douter. Je n’osai plus bouger d’un iota, serrant la bague contre mon estomac. Alexander souffla bruyamment. L’un des deux hommes faisait les cent pas, lorsque tout à coup, quelqu’un s’approcha du bureau. Réflexe idiot, je fermai les yeux. J’entendis distinctement que l’on fourrageait dans les papiers, puis cette personne tapa un coup magistral sur le plateau, réussissant à me faire pousser un cri d’effroi. Au moment où je rouvris un œil, je vis une main familière, longue et fine, plonger à ma rencontre. Je poussai un autre cri quand celle-ci attrapa mon pull, et me tira hors de ma cachette. — Satanée bonne femme ! éructa Macallan à mon encontre, la colère déformant les traits gracieux de son visage. Instinctivement, je me débattis et tentai de lui faire lâcher prise, mais sa poigne était pareille à des tenailles. Il eut tôt fait de me plaquer rudement à même le sol, appuyant avec force sur mon sternum. — Lâchez-moi ! couinai-je désespérément. — Mac ! l’interpella O’Brien. Arrête ! Le regard noir de mon tortionnaire glissa de mon visage jusqu’à la bague, puis revint se planter dans mes yeux pour les crucifier. — Voleuse ! m’accusa-t-il les dents serrées, hors de lui. Ses cheveux s’éparpillaient sur mon buste. Je secouai la tête de droite à gauche. — Non, non… je… ce n’est pas ça… Sa main compressait mes poumons, j’avais du mal à respirer. — MAC ! cria cette fois O’Brien qui s’agenouilla à côté de lui. Lâche-la, laisse-la s’expliquer ! Les mâchoires de Macallan tressautaient de fureur. Il accentua encore la pression, me faisant hoqueter de douleur. — Mac ! L’Irlandais attrapa les épaules de son ami, et dans un grondement d’effort, le repoussa. Macallan céda enfin. Je repris une goulée d’air salvatrice et toussai en me roulant sur le côté pour me mettre à quatre pattes, puis sur les genoux, assise sur mes talons. J’étais incapable de me relever tant mes jambes ne me portaient plus. Lorsqu’O’Brien fut assuré que son ami n’allait pas me sauter à nouveau dessus, il lui rendit sa liberté. En même temps, je n’imaginais pas réellement qu’il puisse l’empêcher de faire grand chose ; le dieu cerf était bien plus fort que lui. La situation était on ne peut plus dramatique : j’avais découvert que mon hôte était une des plus éminentes divinités qui puisse encore exister, je l’avais injurié, il pensait que je l’avais volé, et en plus il connaissait ma véritable identité ! J’étais vraiment dans une mouise noire".


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