mardi 4 janvier 2022

CROISADES - Tome 2 : "La rose et le cimeterre" [Chronique express]

Penny Watson Webb
Les Editions Harlequin (2021)
306 pages 

Synopsis :
Entre rêve d'Occident et nuits d'Orient. Damas et Domaine des Joigny, 1191. Flamine est désespérée. Elle, qui a offert toute sa fortune familiale à l’ordre des Templiers pour protéger son frère Thomas parti en croisades dix ans plus tôt, se retrouve sans le sou, en proie à la famine, sans compter les brigands qui menacent son comté. Elle n’a plus d’autre choix que de consentir à épouser l’odieux comte de Rougy – favori de la régente Adèle de Champagne – bien qu’elle l’exècre. Mais lorsque, de retour en France, Thomas lui annonce qu’elle devra finalement lier son destin à l’impressionnant mercenaire oriental Karim al-Din, Flamine s’y refuse absolument. Bien qu’heureusement chrétien, cet homme semble déjà vouloir la dominer d’un simple regard… 

[CHRONIQUE EXPRESS]

Penny Watson Webb est une auteure française qui réussit toujours à me faire voyager à travers l'histoire et le temps. Cette femme a une excellente culture historique et cela, pour de nombreuses époques, que ce soit le Moyen-âge, ou le Far-West et cette fois-ci l'époque des Croisades.....

Cette saga comporte pour le moment 3 tomes, mais je n'ai pas lu le premier. Par contre pour ce 2ème tome, "La rose et le cimeterre", ce qui m'a tout de suite attirée c'est la différence de culture entre nos deux héros. En effet, Karim Al-Din est, certes, chrétien, par sa mère, mais c'est surtout un mercenaire oriental. Un homme à la peau bronzée et aux yeux entourés de khôl et surtout prêt à décapiter tout ennemi face à lui.

Il est, fort heureusement, allié avec des français. Par devoir et par honneur, il va partir en France et faire la connaissance d'une jolie rousse, Flamine, soeur de l'un de ses compagnons d'arme, une jeune femme noble, qui gère son domaine depuis plusieurs années, après la mort de ses parents et le départ en croisade de son frère (qui revient donc avec Karim, même si Thomas, le frère de Flamine, est gravement handicapé....).

Ce que j'ai aimé dans cette romance, c'est que Karim ne s'attendait pas à se retrouver face à une femme forte qui contrôle "ses gens" alors que dans sa culture les femmes sont voilées et soumises aux hommes....Forcément, il va y avoir des étincelles entre eux !!!

En plus, Thomas a décidé de fiancer sa soeur à Karim (pour des fins justifiées) mais que Flamine ignore....Vous imaginez le choc de la jeune femme....

Sachant qu'elle n'a pas le choix, notre jolie rousse accepte les fiançailles mais n'en pense pas moins....En même temps, Karim a des arguments de taille pour faire faiblir la tension entre lui et notre héroïne. En effet, il est beau comme un Dieu, fort, musclé, et surtout c'est un mâle alpha comme on n'en fait plus....Même si Flamine s'en défend, il lui faut un homme de cette trempe pour qu'elle soit heureuse.....

Les intrigues de la cour, les problèmes diplomatiques entre la France et l'Orient, la guerre de Croisades....Tout cela est vraiment palpitant.....Je ne pense pas lire le 1er tome (dont le couple concerné intervient dans le récit à un moment donné), par contre, il va sans dire que je lirai avec un immense plaisir le 3ème tome, qui concerne Audry, le jeune adolescent courageux, qui sert de page à Karim mais qui a aussi un grand coeur et apprécie fortement Flamine, comme si elle était sa mère (ou sa grande soeur, plutôt)......

Du coup, oui, je me jette dès que possible sur le 3ème tome, surtout que nous savons déjà que cela va être assez compliqué entre notre futur héros, Audry, et la jeune femme qui va "voler son coeur" car pour le moment, en tant que jeune adolescent, il lui voue une haine intense, déjà parce que leurs familles sont ennemies depuis quelques générations mais aussi parce que à cause de la jeune fille (je dirais même "petite fille" car il me semble qu'elle n'a que 10 ans dans ce 2ème tome), il va se faire infliger des coups de fouet (qui auraient pu le tuer...).....Même si la gamine n'a jamais voulu ça.....Bref, j'ai vraiment hâte de lire ce 3ème tome et retrouver ces deux enfants qui sont maintenant adultes....Je sens que leurs retrouvailles vont être explosives......

Quant à ce 2ème tome "La rose et le cimeterre", j'ai vraiment adoré ce mariage "Orient/Occident", ce mélange des cultures. Le charme du héros et la beauté de l'héroïne....Un couple parfait, un excellent "ennemies to lovers" qui a fait chavirer mon coeur ! 


Quelques citations :

"— Tu vas payer pour ce que tu as fait. Karim assena des coups de plus en plus profonds. Armand de Châtillon titubait, mais tenait bon. Soudain, il retourna sa rage sur Sabah quasi inanimée et leva son épée sur elle. Mais le cimeterre de Karim fit le plus rapide et la tête d’Armand de Châtillon roula au sol vers la porte, alors que son corps s’étalait sur le tapis, déversant des flots de sang. Le silence revint et il se précipita vers sa sœur. — J’ai mal au ventre, Karim, tellement mal. — Ça va aller, Sabah, regarde-moi, dit-il en la prenant dans ses bras de nouveau. — Je vais mourir, gémit-elle terrorisée, les yeux hagards. Il savait trop bien ce qu’il allait voir, mais doucement il souleva la chemise de sa sœur. Ses cuisses étaient couvertes de bleus, du sang déjà coagulé les maculait. Elle faisait une hémorragie. Cet être ignoble l’avait tellement violée qu’elle se vidait de son sang. Elle allait mourir, il était trop tard. Il la berça comme un bébé. — Tu es venu me chercher, murmura-t-elle en lui prenant la main. — Je ne t’aurais jamais abandonnée, Sabah, jamais, pardonne-moi d’être arrivé trop tard. Sa pauvre sœur laissa échapper son dernier soupir, et il sentit son cœur se briser. Il allait rapporter le corps de Sabah à son père. Il avait échoué. — Karim, attention ! La voix d’un ses amis résonna dans la pièce. Karim évita de justesse une lame traîtresse et vit son ami fidèle, messire Thomas de Joigny, aux prises avec deux gardes qui devaient venir du jardin. Le croisé reçut un mauvais coup à la jambe et s’écroula au sol en criant. Le garde réitéra l’attaque, mais Karim le tua d’un coup de sabre. Le deuxième homme donna un coup d’épée sur les côtes de Thomas qui gisait au sol et Karim bondit pour le pourfendre. La lame atteignit son but et le dernier garde s’écroula par terre. — Par le sang du Christ, Thomas ? Mais qu’est-ce que tu fais ici ? — Tonnerre savait que tu ferais des bêtises… Il arrive avec des hommes à nous…, gémit le blessé en se hissant contre le mur, le mollet en sang".

"— Il semblerait que vous me deviez deux fois des excuses, demoiselle. Il se tenait les bras croisés, campé sur ses deux jambes et sûr de son droit. Flamine sentit un étau se refermer autour d’elle. Qui étaient ces hommes venus d’Orient ? Pourquoi escortaient-ils Thomas ? Pourquoi le regard de cet homme la faisait-il se sentir si petite ? — Étant donné que j’ai eu une peur bleue en vous voyant au travers de mon chemin, nous dirons que nous sommes quittes, rétorqua-t-elle en relevant le menton. — Une drôle de façon de faire les calculs. Vous avez effrayé mon cheval, vous m’avez frappé à la jambe et vous m’avez ouvertement manqué de respect. — Et vous, vous m’avez fait peur  ! l’accusa-t-elle pour se défendre de cet odieux personnage. — Ce qui fait toujours trois contre un, d’où les doubles excuses attendues. — Je n’ai pas l’habitude de présenter des excuses et encore moins sur mes terres, en présence d’étrangers. — Tout s’apprend, ma chère, même les chrétiennes aux cheveux roux peuvent apprendre l’obéissance et l’humilité, reprit Karim en la dominant de toute sa taille. Elle sentit son cœur battre la chamade. Cet homme avait sur elle une drôle d’influence. Elle n’était pas si agressive d’ordinaire. Pourquoi se sentait-elle menacée ? — Thomas, le laisseras-tu me parler sur ce ton ? jeta-t-elle, sûre que son frère interviendrait en sa faveur. Elle leva un sourcil et toisa le cavalier avec une certaine insolence, attendant que son frère le remette à sa place. — Et davantage, moineau. Messire Karim est ton fiancé. Une chape de plomb tomba sur les épaules de Flamine qui ouvrit la bouche comme un poisson hors de l’eau".

"— Allez au diable  ! Je ne vous autorise pas à… Une main d’acier lui saisit le poignet et l’immobilisa. — Dans mon pays, madame, un homme peut faire battre une femme pour moins que cela. — Vous n’êtes pas à Damas que je sache, mais sur mes terres. — Et tant mieux pour vous, croyez-moi, ajouta-t-il sans la lâcher pour autant. J’ai raccompagné les villageois ici, sans vous en parler, car je n’ai pas à le faire. Votre frère est revenu et Joigny a de nouveau un comte. Vous pouvez retourner à vos occupations de dame. N’avez-vous pas une tapisserie qui se languit de vous".

"— Votre jument ne risque rien, mes hommes la raccompagneront plus tard au château, en attendant je souhaiterais vous parler. — Il n’a pas l’air d’être content de me voir, releva-t-elle avec ironie en regardant le garde qui emmenait son cheval au centre du village. — Vous m’avez manqué plusieurs fois de respect. Mes hommes prennent cela pour une insulte personnelle à notre confrérie. — Une insulte ? Votre confrérie ? Mais je ne leur ai jamais adressé la parole  ! — Je suis leur chef, ils défendent mon honneur et vous y avez porté atteinte. Autrement dit, vous êtes encore en vie parce que Thomas est votre frère. — Vous plaisantez. Mais le regard sombre de Karim lui indiquait qu’il ne plaisantait pas. — J’avoue ne pas toujours user de douceur dans mes propos, mais vous admettrez que j’ai de quoi être en col… Être surprise, corrigea-t-elle dans un effort diplomatique. — Vous avez une façon toute à vous de présenter des excuses, la coupa-t-il. — Je ne cherchais pas à vous présenter des excuses".

"— Je ne cherche pas à vous humilier, Flamine, mais à comprendre ce qu’il y a derrière ces yeux bleus comme la mer. Et le mystère de cette crinière de feu m’intrigue. Aucune des femmes d’Orient ne peut se targuer de porter des flammes en guise de chevelure, fit-il en glissant les mains dans ses longues boucles. — Vous n’avez pas le droit de me toucher comme cela, messire. Je ne suis pas encore vôtre. — En effet, Flamine, répondit-il en approchant son visage du sien. Si c’était le cas, vous le sauriez au plus profond de vous-même".

"— Audry, que fais-tu  ? demanda le comte de Tonnerre. — C’est la fille de Rougy, j’ai été fouetté à cause d’elle. — Laisse. Rougy est mort, c’est tout ce qui compte. — Prie pour que nos chemins ne se croisent jamais, laissa planer Audry. Parce que ce jour-là, tu regretteras de ne pas être morte. Adelys se remit debout péniblement, sans pour autant baisser les yeux malgré sa peur évidente".

"Audry regarda les cavaliers et sauta en selle d’un geste souple pour rejoindre ses frères. Il avait atteint son but, en partie au moins. Car l’autre consistait à devenir invincible et à éradiquer la race des Rougy de la surface de la terre. Il repensa à la fille aux yeux verts. Des yeux qu’il n’était pas près d’oublier. Il aurait sa vengeance. Comme le serpent, il se tapirait dans l’ombre, se ferait oublier un certain temps et lorsque l’occasion lui serait donnée, ses crocs s’abattraient sans pitié dans la chair de l’ennemi. Adelys de Rougy. Ce nom était désormais inscrit au fer rouge dans l’âme sombre du Cobra noir".



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