vendredi 31 décembre 2021

AMITIE - Tome 3 : Mensonges sur l'oreiller [Chronique express]

Kerrigan Byrne
Les Editions J'ai Lu (2021)
Sortie originale 
320 pages

Synopsis :
Agent des services secrets, Declan Chandler, dit le Démon du Dorset, est un homme de l'ombre, un caméléon aux multiples identités capable de se fondre dans n'importe quel milieu. Engagé dans une lutte sans merci contre une mystérieuse société criminelle, il surveille de près Francesca Cavendish, la scandaleuse comtesse de Mont-Claire, qui, elle aussi, maîtrise à la perfection l'art de la mystification. Et Declan a beau savoir qu'elle n'est pas celle qu'elle prétend être, il ne peut s'empêcher d'être fasciné par cette dangereuse sirène rousse dont la sensualité embrase ses sens...

[CHRONIQUE EXPRESS]

Troisième et dernier tome de la saga "Amitié", nous avons ici enfin l'histoire de Francesca, la plus intrépide des trois amies.

Bon, personnellement, ce tome est celui que j'ai le moins apprécié, même si, au niveau de l'intrigue, nous sommes sur du très lourd.

Francesca cachait un lourd secret, sans doute le plus traumatisant, par rapport à ses deux amies, et du coup, forcément, la lecture a été plaisante à ce niveau-là, découvrir enfin qui se cachait derrière cette rousse incendiaire et à la limite du "garçon manqué".

Ce qui m'a moins plu dans cette histoire, c'est la romance, qui est, certes, particulière et ne manque pas de révélations toutes plus folles les unes des autres, mais l'histoire d'amour qui se forge entre Francesca et Declan ne m'a pas forcément "émerveillée", comme cela a pu l'être pour d'autres romances de l'auteure Kerrigan Byrne. 

Nous avons le plaisir de revoir les deux autres héroïnes (et constater qu'elles sont toujours aussi heureuses en amour) et c'est vrai que ce tome permet de finaliser l'histoire, même si, sur ce coup-là, on se centre vraiment principalement sur le secret personnel de Francesca et non le secret "en commun" entre les trois jeunes femmes....

Les antagonistes sont détestables au possible (à vomir !!!!), et les "cérémonies" qui ont lieu dans ce tome font un lien avec ce qui s'est passé dans le 2ème tome (avec les gamines enchainées et prostituées...Voire pire).....Quand on sait que ce genre de truc existe toujours à notre époque actuelle, cela donne froid dans le dos, finalement.....

Et c'est peut-être cela qui m'a le plus déplu dans ce tome : le fait de mettre en lumière des "choses réelles" dans un livre de romance historique.....Cela dit, je salue l'audace de l'auteure qui n'a pas peur de choquer et qui va à fond dans la perversion de la nature humaine....

Alors oui, même si ce tome est celui qui a le moins fait battre mon coeur (notamment vis à vis du héros masculin, "Declan", qui ne m'a pas trop "plu" dans sa personnalité, surtout la manière dont il traite Francesca, avec ses préjugés à la mords-moi-le-noeud.....Parfois, il méritait vraiment des baffes !!!!), je vous en recommande néanmoins la lecture, notamment pour avoir le point final de cette saga !

Quelques citations :

"Le cœur de Pippa se serra si fort que, l’espace d’un instant, il lui sembla avoir cessé de battre. Ses mains étaient glacées, sa gorge sèche. À treize ans, Declan était pour elle l’image même de la beauté masculine. Elle observa son amie Francesca en s’efforçant de la voir à travers les yeux de l’adolescent. Un nez fin et parfaitement droit, un visage en forme de cœur ; mince, même pour une jeune fille sur le point de devenir femme, et plus élégante qu’une enfant n’aurait dû l’être ; une chevelure d’un roux flamboyant et des yeux couleur de mer sous un ciel orageux".

"Declan, son Declan, était-il amoureux de Francesca Cavendish, sa meilleure amie ? Sa seule amie au monde ? Le destin pouvait-il être aussi cruel ? Existait-il une déchirure plus cuisante que celle-ci ? Non. Il n’y avait pire agonie que celle qu’elle était en train de vivre. Ne voyait-il donc pas qu’elle était parfaite pour lui ?" 

"— Pourquoi ? murmura-t-elle à travers un brouillard de rage et de douleur. Pourquoi suis-je encore en vie et pas eux ? Les bras de Serena se resserrèrent autour d’elle. — Peut-être n’as-tu pas survécu. Une légère brise agita le feuillage aussi doucement qu’une biche avançant d’un pas prudent. — Peut-être que… Pippa Hargrave est morte avec ses parents dans les flammes et que seule Francesca a survécu. L’héritière du titre et de la fortune des Cavendish. La seule qui puisse réchapper à cette tragédie avec suffisamment de moyens pour obtenir réparation. Pippa se contorsionna pour pouvoir regarder Serena, se demandant si elle avait bien entendu. — Je ne ressemble en rien à Francesca. Elle était… délicate. — « Délicate » est un euphémisme pour « fragile ». Toi, tu n’es pas faible. Dès l’instant où tu es née, j’ai su que, comme le dragon, tu avais le feu en toi. Je n’imaginais pas qu’il serait allumé aujourd’hui, par une telle tragédie".

"Le Conseil cramoisi avait massacré tous ceux qu’elle aimait et égorgé des enfants. Chaque décision que Francesca avait prise dans sa vie l’avait été dans le but de se rapprocher de cette société et de démasquer ses membres".

"Les « Rebelles rouges » étaient composées de trois ravissantes rousses avec un sérieux penchant pour les bêtises et tous les passe-temps généralement considérés comme masculins. Lady Alexandra Atherton, archéologue, bas-bleu et, depuis peu, duchesse de Redmayne, était peut-être réputée pour être la plus belle du trio infernal, mais qualifier de « rousse » sa chevelure acajou était sans doute une exagération, et ses traits étaient bien trop parfaits pour être intéressants. La voluptueuse Cecelia Teague allait bientôt épouser le redoutable et intransigeant lord juge en chef, Cassius Gerard Ramsay. Aussi douce et décadente que le suggéraient ses lèvres couleur de fraise, c’était une brillante mathématicienne et, désormais, la femme d’affaires la plus riche de Londres. Quant à son futur époux, l’Écossais revêche, il était loin d’être aussi froid qu’il le laissait paraître. Du moins, dès qu’il s’agissait de Mlle Teague. En dépit de leurs liens avec différentes enquêtes que le Démon du Dorset avait menées, Alexandra et Cecelia n’intéressaient plus la Couronne ni ses services secrets. Il n’avait donc plus aucune raison de les surveiller. Il avait juste besoin de la voir, elle. La comtesse de Mont-Claire. Ne serait-ce que pour se prouver qu’elle existait réellement. Un gentleman aurait détourné les yeux tandis que la dame continuait à se déshabiller, laissant tomber sa jupe et sa tournure de ses hanches étroites. Il n’aurait pas salivé en voyant ses longues jambes, ni maudit ses culottes informes qui cachaient ses fesses lorsqu’elle se pencha en avant pour aider la couturière à ramasser ses habits. Le Démon du Dorset n’était pas un gentleman. C’était un voyeur professionnel, aussi impitoyable dans une ruelle obscure que dans une chambre à coucher. Il pouvait accaparer l’attention des convives dans n’importe quelle réception et tenir tout un public dans le creux de sa main, manipulant ses émotions. Il pouvait commettre un assassinat dans une salle remplie de monde sans que personne se rappelle à quoi il ressemblait".

"Elle paraissait si heureuse que c’était presque douloureux à voir. — Frank, demanda-t-elle, lorsque tout sera terminé, crois-tu que tu te marieras à ton tour ? Francesca réfléchit. Elle essaya d’imaginer toutes sortes de vies conjugales et grimaça. Autrefois, elle avait rêvé de se marier, mais… c’était avant. Avant qu’elle perde Declan Chandler. — Je crois que je ne pourrais jamais être heureuse avec un homme, répondit-elle. — Pourquoi ? — Parce que je ne supporterais pas de me soumettre à la volonté d’un époux et que je ne respecterais pas un homme qui se soumettrait à la mienne. Cecelia se mit à rire. — Il te faudrait un homme qui aurait le courage de te tenir tête. — Et la sagesse de te céder, ajouta Alexandra. — Je vous mets au défi de me trouver un tel spécimen, déclara Francesca, amusée malgré elle".

"Le Démon du Dorset avait beau se frotter, il ne parvenait pas à effacer l’empreinte de Francesca Cavendish de sa peau. Ni de ses narines, ni de ses mains, ni de ses lèvres. À peine rentré chez lui, à Knightsbridge, il s’était débarrassé de sa perruque et de son faux nez. Il avait nettoyé le cirage noir sur ses dents, puis avait jeté tous ses habits dans un coin avant de s’enfoncer dans un bain chaud. Elle l’avait à peine touché à travers ses nombreuses couches de vêtements, et il avait simplement baisé sa main gantée. Pourtant, elle était toujours là. Sa fragrance était restée bien après qu’elle était partie. Ce n’était pas un parfum, mais une odeur plus douce et plus authentique : du linge frais et un effluve citronné. Il songea à sa voix, désabusée et malicieuse, une mélodie au clair de lune teintée par un sens de la dérision peu commun chez une femme. Et il y avait eu son contact. Non pas qu’il ait eu le temps d’en profiter. Elle l’avait aidé à se relever, ce qui était un exploit dans la mesure où il pesait deux fois son poids. Elle possédait une force surprenante pour une femme aussi fine qu’une branche de saule pleureur. Quel goût avait-elle ? Le Démon du Dorset glissa ses longs doigts savonneux sur son torse, sur la crête de ses côtes et descendit plus bas, vers son membre qui se raidissait sous l’eau, comme chaque fois qu’il pensait à elle. Francesca Cavendish. Ils s’étaient déjà rencontrés à plusieurs reprises. Il lui avait été présenté plus tôt dans l’année lors du bal de printemps du duc de Redmayne. Il avait baisé son gant, et ce contact l’avait troublé au point qu’il avait presque baissé sa garde… et son masque. Presque. Cette fois, il s’était préparé à la rencontre – du moins avait-il cru être prêt. Il s’était efforcé de se guérir mentalement de son attirance. Cette femme ne possédait aucune des caractéristiques sexuelles attribuées aux séductrices. Elle n’avait pas de courbes sensuelles à proprement parler, uniquement de longs membres souples. Elle n’était ni réservée ni soumise, mais souvent inconvenante et rebelle. Son sourire était large, ses mâchoires anguleuses et son regard trop direct. Elle parlait avec conviction et sans mâcher ses mots. Cela ne correspondait pas vraiment à l’idée qu’un homme se faisait de la maîtresse idéale".



2 commentaires:

  1. Je suis vraiment fan de cette auteure. Le prochain tome de Sans foi ni Loi sort ce mois-ci: c'est LE livre que je veux lire.

    RépondreSupprimer