Les Editions Independently Published (2020)
247 pages
Synopsis :
Depuis que je suis en âge de faire des projets d’avenir, environ mes douze ans, je n’ai eu qu’une idée en tête, quitter mon village natal Bourlotte-la-Grande. Une dénomination parfaitement mensongère. Je l’ai toujours su en mon for intérieur, je suis une fille de la ville. On peut dire, à presque trente ans, que mon objectif est atteint. J’ai un job que j’adore à Paris, un petit ami, Nathan, le père de mes futurs enfants même si lui l’ignore encore, et ma meilleure amie, Marion, habite à quelques arrondissements seulement de chez moi. Ma vie rêvée. Ça, c’était jusqu’à cet appel de Lucille, ma grand-mère adorée. Elle s’est fracturé le poignet et m’a demandé de venir l’aider. Comment aurais-je pu refuser ? Petit détail, et non des moindres, elle habite à Bourlotte… À peine arrivée sur place, je me souviens pourquoi j’ai toujours voulu quitter cet endroit : plus d’animaux que d’êtres humains au kilomètre carré, vie sociale inexistante et surveillance (trop) rapprochée. Impossible de faire un pas sans que la moitié du village soit au courant. Et, comme les choses peuvent toujours être pires, en me rendant à la ferme, je reçois une grosse cucurbitacée sur la tête. C’est une métaphore. Je me retrouve face à mon (ex) meilleur ami avec qui je suis en froid (polaire) depuis quinze ans. Je n’ai qu’une envie, repartir au plus vite…
[CHRONIQUE EXPRESS]
Ma lecture de "Et si l'herbe était vraiment plus verte à la campagne" de Charlotte Léman a été très plaisante. C'est une chick-lit, sans vraiment de romance (bon, ok, il y a une petite romance mais elle est vite survolée). Par contre, ce qui est très intéressant, c'est l'humour, les références à la "culture" actuelle (comme les "séries petit budget" du matin comme "Petits secrets entre voisins").
Nous nous retrouvons dans la tête de Léa, une jeune femme qui a grandit à la campagne dans un coin paumé (son village a été inventé par l'auteure alors n'essayez pas de le chercher sur google map). Tout le monde se connait.
Maintenant adulte, Léa habite et travaille à Paris, elle gère "l'internet" de sa boite, la promotion via les réseaux sociaux etc. Elle va vite se rendre compte que ce monde est rempli de traites et de requins sans scrupules.....
Heureusement pour elle, elle va se mettre au vert pour aider sa grand-mère, qui habite toujours à "Bourlotte-la-Grande" (ses parents ont, depuis, divorcé et n'y habitent plus.
Léa va retrouver son ancien meilleur ami/amour caché, car avec Jérôme, ça a toujours été une grande complicité, mais lui, n'a jamais fait le premier pas vers elle, s'entourant toujours des plus belles filles pour sortir avec elles, et Léa, de son côté, a fait pareil.....
Bref, ils étaient potes, faute de mieux.....Ah oui, j'avais oublié Marion, la meilleure amie de Léa, qui a aussi vécu dans ce village et qui l'a suivie (et est restée) à Paris.
Au niveau des habitants de Bourlotte-la-Grande, nous avons surtout un certain nombre de personnages âgées, hauts en couleur, en premier lieu la grand-mère de Léa.
Alors si mon coeur de grande romantique a bien regretté que la romance ne fasse pas trop partie du récit (même si "love is in the air" auprès de plusieurs personnages...), j'ai néanmoins bien apprécié l'histoire, notamment grâce à l'humour et l'auto-dérision décapants de Léa, qui sait bien se moquer d'elle, mais surtout des autres (avec plus ou moins de tendresse...Cela dépend de ses cibles !).
Personnellement, je suis plus attirée par la vie à la campagne (la NATURE) que la vie à la ville, mais il ne faut pas oublier les désavantages des petits villages : Tout le monde se connait et donc, pas facile de vivre une vie anonyme comme dans les grandes villes....
En conclusion, j'ai passé un moment très sympa avec ce livre qui ne manque pas d'humour et de tendresse (envers les gens de la campagne, notamment, les personnes âgées).
Quelques citations :
"Je n’aime pas le lundi. Un traumatisme qui remonte à la sixième. J’ai eu la malchance de grandir à Bourlotte-la-Grande, village paumé de l’est de la France où il n’y avait ni collège, ni lycée à des kilomètres à la ronde. Alors, dès mes douze ans, lundi a rimé avec réveil à 6 h 30, soit à peu près le milieu de la nuit pour une adolescente, pour prendre le bus de 7 h 30 direction Saint-Allay, la « grande » ville de quinze mille habitants. Mes parents n’avaient probablement pas conscience des conséquences de leur acte en choisissant de s’installer dans ce trou. Si un jour j’ai des enfants, je promets de ne jamais leur faire subir pareil sort".
"Bienvenue à Bourlotte-la-Grande, village de six cent trente-trois habitants, vaches comprises. Inutile de chercher Bourlotte-la-Petite sur une carte, vous ne trouverez pas. De toute façon, je ne vois pas comment on pourrait faire plus petit ! Commerces : une boulangerie. La supérette la plus proche se trouve dans le prochain village, Épeuge, à trois kilomètres. Et pour un supermarché, il faut en compter dix. Même le panneau d’entrée de l’agglomération a l’air fatigué. Ici, tout le monde se connaît et surtout, tout le monde sait tout sur tout le monde. J’ai passé les dix-huit premières années de ma vie dans ce patelin paumé à chercher par quel moyen m’en échapper. Le bac a été pour moi une délivrance, le sésame pour la capitale, et la vraie vie : restaurants, bars, cinémas, théâtres, expos, shopping et surtout êtres vivants non retraités ! Depuis dix ans que je suis partie, presque rien n’a changé, hormis quelques anciens qui nous ont quittés et de jeunes familles qui ont pris leur place. Il faut croire que l’histoire se répète. Revenir ici me donne tout bonnement le cafard".
"— Tout le monde a des vieux dossiers, rétorque-t-il, bon joueur. Sur la suivante, Romain et Marjorie s’embrassent à la limite de la décence au bord de la rivière. En arrière-plan, on nous aperçoit, Jérôme et moi, en train de chahuter. Quand j’y repense, nous étions tout le temps en train de nous chercher. Que ce serait-il passé si j’avais osé lui avouer mes sentiments ? Je me serais probablement pris un vent mémorable. Lorsque je sors de ma rêverie, je croise le regard de Jérôme, à quoi pense-t-il ? Je ne suis apparemment pas la seule à me le demander, Capucine pose une main possessive sur son avant-bras, les yeux de Jérôme se reportent sur l’écran. Je fais de même. Je n’aime pas les diaporamas".
"C’est pire que ce que je pensais. Deux bagues sont effectivement à déplorer, j’ai en revanche gagné un morceau d’asperge, j’espère ne pas avoir trop souri pendant la deuxième moitié du dîner et je me retrouve avec un fil métallique qui se balade dans ma bouche. Si j’embrassais quelqu’un, je pourrais lui embrocher la langue, d’un autre côté la seule personne qui semble disposée à avoir des échanges salivaires avec moi étant Jean-Philippe, aucun risque d’homicide à l’appareil dentaire ce soir. Lorsque je suis de retour dans la salle, je remarque qu’une animation est en préparation. Je déteste les jeux de mariage, avec ma chance, ça tombe toujours sur moi".
"J’ai l’impression que l’idéal de vie auquel j’aspire depuis que je suis en âge de répondre à la question « qu’est-ce que tu veux faire quand tu seras plus grande » et pour lequel j’ai œuvré toutes ces années est en train de s’écrouler. À commencer par mon job. J’ai toujours pensé qu’en travaillant dur on mettait toutes les chances de son côté pour réussir, que les efforts étaient récompensés. Foutaises. Le succès appartient à ceux qui n’hésitent pas à écraser les autres pour parvenir à leurs fins, aux menteurs, aux usurpateurs. Je dois avoir une légère tendance à noircir le tableau au vu de mes récentes déconvenues professionnelles, quoi qu’il en soit je m’interroge sur le bien-fondé de ma quête".
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