mardi 30 novembre 2021

SCOTTISH RHAPSODY [Chronique express]



Delinda Dane
Les Editions Hugo Romance (2021)
336 pages

Synopsis :
Erynn Wallace avait depuis longtemps oublié que l'Écosse coulait dans ses veines. Grandir à Londres auprès d'une mère anglaise ne l'a sans doute pas aidée à se souvenir de ses racines...Quand, à la mort de son grand-père, elle revient dans sa ville natale, elle ne pensait pas se sentir aussi dépaysée. Les gens, l'accent, les coutumes... elle a tout oublié. Et ce n'est pas Lachlan Cameron qui risque de la mettre à l'aise...L'héritier du clan des Cameron semble même la traiter avec un dédain particulier. Il ne voit en elle qu'une opportuniste, venue rafler son héritage avant de repartir chez l'ennemi. Que lui importe l'avis de cet inconnu, certes séduisant, mais parfaitement désagréable ? Disons qu'il serait beaucoup plus facile de l'ignorer si, pour préserver le domaine de ses ancêtres, elle n'était pas contrainte de l'épouser...

[CHRONIQUE EXPRESS]

J'ai vraiment passé un très bon moment de lecture en compagnie de Lachlan et Erynn, notre joli couple, pour qui, tout n'était pas gagné dès le départ (c'est le moins qu'on puisse dire...).

Déjà, gros point positif, le récit se déroule en Ecosse....Et je suis amoureuse de cette contrée !

Ensuite, nous avons droit à un très bon "ennemies to lovers" avec un mariage arrangé (malgré le fait que nous soyons dans une romance contemporaine et non historique....). 

Je n'ai pas pu lâcher l'histoire un instant tellement les aventures d'Erynn, notre héroïne, sont prenantes (et passionnantes)....Nous avons droit aussi à certains chapitres du point de vue de Lachlan, du coup, cela nous permet de comprendre ce qu'il traverse et pourquoi il est parfois aussi "odieux" (au début, en tout cas) envers Erynn....

Nos deux personnages ont chacun de grosses failles, des douleurs cachées, des traumatismes, mais aussi des rêves, des conflits moraux (notamment Lachlan qui se refuse d'être "heureux"), il y a aussi les moments de quiproquos, les non-dits, les clans "ennemis", les personnages secondaires, bons comme mauvais....

Lachlan est un homme fascinant, une montagne de muscles mais qui porte en lui de grosses cicatrices (autant physiques que psychique....). Erynn, quant à elle, a pour principal défaut (aux yeux de Lachlan) d'être à moitié anglaise.

Concernant les personnages secondaires, certains seront très importants, que ce soient les alliés mais aussi ceux qui mettent (parfois très sournoisement) des bâtons dans les roues pour notre couple.....

J'ai particulièrement aimé le lien très fort que notre jolie rousse partage avec son père, qui est un homme courageux, un homme d'honneur, mais aussi un homme qui a beaucoup souffert....Forcément, Erynn sait tout ce qu'elle doit à son père et c'est notamment "pour lui" qu'elle accepte ce mariage arrangé.....Elle, qui vivait à Londres, décide de changer totalement de vie, à la limite de se "sacrifier" pour que son père continue à conserver l'héritage familiale.

J'ai aussi aimé les coutumes écossaises décrites dans ce livre, les jeux de "force" des highlanders. 

En conclusion, je vous recommande à 100% cette jolie romance, un parfait "ennemies to lovers" (mon genre favori) qui fait monter la tension crescendo entre nos deux personnages principaux dont le mariage leur a été imposé. Et puis, ça se passe en Ecosse, alors que demander de plus ??? Bravo à l'auteure, Delinda Dane, qui arrive toujours à nous faire rêver à travers ses livres !

Quelques citations :

"— En résumé, votre famille doit de l’argent à la mienne, beaucoup d’argent, renchérit Angus Cameron comme si ce n’était pas suffisamment clair. Le hic : je ne possède pas une telle somme, et aux dernières nouvelles, mon père non plus. Je suis agacée par sa façon de nous rappeler notre mauvaise posture, un peu comme s’il se réjouissait d’enfoncer le clou. — Et si nous refusons de payer, il se passera quoi ? Le notaire réajuste ses lunettes, cherche ensuite je ne sais quoi dans le tas de documents qui se trouvent face à lui, puis lève une des feuilles à hauteur de son visage. — Alors, il semblerait que le cottage dans lequel nous nous trouvons ainsi que le domaine dans sa totalité seraient saisis afin de permettre de couvrir une partie de la créance, mais pas la totalité. À ces mots, mon père prend son crâne entre ses mains. Doux Jésus, il risque de tout perdre, tout ce qu’il possède, tout ce à quoi il a consacré sa vie, l’héritage des Wallace qui est dans notre famille depuis… Eh bien, depuis toujours. Je le connais, il ne s’en remettra pas. Le notaire poursuit sur sa lancée et nous détaille à quoi a servi la fortune empruntée par ma famille, à savoir principalement de mauvais investissements et, dans une moindre mesure, des travaux sur le domaine. Cet argent est tout simplement parti en fumée. Chaque phrase est une pique qui vient se planter dans le cœur de mon pauvre papa".

"— Qu’avez-vous à gagner à ce mariage ? — Plus que tu l’imagines, mais je n’ai pas à te dévoiler mes secrets. Ce que tu dois savoir, c’est que si nous concluons un accord, il servira autant mes intérêts que les tiens. Sa réponse est vague. Et ça m’énerve, mais je ne peux prendre le risque d’insister et le braquer. — Vous ne pensez pas que votre fils a son mot à dire ? — Mon fils est le futur lochiel. Pour quelqu’un dans sa position, un mariage n’est pas un choix affectif, mais un enjeu stratégique. Encore une réponse floue. J’en viens à croire qu’il le fait exprès. — Qu’attendez-vous de moi, exactement ? — En public, vous formerez un couple heureux et uni. Personne ne devra douter de votre amour. — Et en privé ? Angus Cameron demeure impassible, toutefois le léger rictus qu’il esquisse ne m’échappe pas. — Ce que vous faites dans le cadre privé ne me regarde pas, tant que ça ne porte pas atteinte à l’image de votre couple en public. — Et combien de temps devra durer la supercherie ? — Je te demande un an au minimum afin d’asseoir suffisamment la position de mon fils comme nouveau lochiel. Je me retiens d’écarquiller les yeux. Un an de ma vie mis entre parenthèses. — Ne sois pas si choquée, Erynn. Souhaites-tu que je te rappelle à combien s’élève votre dette ? Sa question m’arrache une grimace. — Non, merci. Donc un an et pas un jour de plus. — Un an minimum. — Un an, cela signifie que je dois abandonner ma vie à Londres. Je ferai quoi de mes journées à part jouer à l’épouse aimante en public ? J’ai besoin de travailler, de faire quelque chose. Un an, c’est long, je ne peux pas passer tout ce temps accrochée au bras de votre fils. — Pourtant tu n’as pas d’emploi. — Comment le savez-vous ? m’offusqué-je. — Je me suis renseigné. Dis-moi plutôt quel poste tu recherchais. — J’ai étudié pour être chargée de relations publiques. — Bien. Je pense avoir une solution qui devrait te satisfaire, laisse-moi quelques jours pour m’organiser. Il me regarde dans les yeux et semble sincère. J’aurais presque envie de croire en sa parole. — Fais-moi confiance, Erynn, je ne souhaite que ton bien et celui de mon clan. As-tu d’autres questions ? D’autres questions ? J’en ai cent au moins ! Mais après ses réponses nébuleuses, j’ai bien compris qu’il ne me livrera jamais le fond de ses pensées. — Est-ce que nous devrons consommer notre mariage ? À la seconde où je termine de poser ma question, mes joues se fardent. Je ne suis pas prude, mais aborder ce sujet avec le père de mon futur mari me gêne affreusement. Quant à lui, il ne montre pas d’autre réaction à part un léger sourcillement. — Cette question relève de l’intimité, donc du cadre privé. Libre à mon fils et toi de faire ce que vous voulez. — J’aurai donc ma propre chambre ? — Cela va de soi".

"Se pointer vêtue de rouge, couleur de l’envahisseur anglais, au cœur des Highlands, dans une salle pleine d’Écossais, et retourner la table au bout de quelques minutes, il fallait oser. J’ignore si elle l’a fait exprès ou si c’est parce qu’elle est particulièrement maladroite. Perso, je m’en cogne de la couleur de sa robe, qu’elle vienne en rouge, en bleu, en rose ou à poil m’indiffère. Mon regard se porte sur ma « fiancée », qui se tient dos à l’assemblée, statufiée face à la double porte. Elle a un physique à tomber, des rondeurs là où il faut, et pas l’ombre d’une imperfection – en dehors d’être à moitié anglaise, ce que je ne peux m’empêcher de remarquer. Je dois avouer que le vieux a bon goût. Mon regard balaie sa silhouette exquise. Avec ses boucles rousses cascadant dans son dos et sa robe couleur sang, tranchant avec sa peau laiteuse, elle ressemble à une enchanteresse. Je ne suis sans doute pas le seul à le penser car un murmure, quelque part dans la salle, demande si notre future Lady est possédée. Mais moi, je sais ce qui est arrivé à la petite protégée de mon paternel. Elle m’a vu. Elle a découvert la laideur de ma balafre. Peut-être aurais-je dû la dissimuler sous un masque ? Je ne l’ai jamais fait avant, alors pourquoi maintenant ? Pour ne pas la faire fuir, abruti ! La révulsion que j’ai lue dans ses prunelles aigue-marine ne laisse pas place au doute : mon père a omis de l’informer de l’état de mon visage".

"— Embrasse-moi. Sidérée par son audace, je manque de m’étrangler avec ma salive. — Pardon ? — Tu m’as très bien compris. — Tu m’excuseras, mais à choisir, je préférerais me planter un pic à glace dans l’œil, murmuré-je en faisant mine de le dévorer des yeux. Un rire guttural lui échappe, avant qu’il se penche vers moi. — Mon ange, tu ne les entends pas ? Sa voix n’est qu’un murmure. — C’est ce que tout le monde attend, ajoute-t-il. Alors, je vais manger cette bouche insolente et tu vas faire semblant d’apprécier. Pire, tu vas en redemander, parce que nous sommes censés être follement et éperdument amoureux l’un de l’autre. Tu l’as oublié ? Non. Non, je n’ai pas oublié. À peine Lachlan termine-t-il sa phrase qu’il se penche sur mes lèvres pour en prendre possession. La comédie que nous jouons prend alors une tout autre dimension. En moins de temps qu’il n’en faut pour dire « va brûler en enfer », sa langue vorace, brûlante et sauvage vient taquiner la mienne. Je devrais le mordre pour le punir, ou au moins lui mettre un coup discret, histoire d’essayer de le repousser. Mais allez savoir pourquoi, je n’en fais rien. Pire encore, mes doigts, comme animés d’une volonté propre, s’égarent en direction de mon tourmenteur, et s’agrippent à sa chemise afin d’approfondir notre baiser. Doux Jésus, j’ai perdu la tête ! Ou alors j’ai été droguée. C’est forcément ça, il a dû glisser quelque chose de louche dans mon verre quand j’avais le dos tourné. Autour de nous, le cliquètement disparaît pour laisser place à un torrent d’applaudissements. Je m’écarte brusquement et survole la salle du regard. Les joues cramoisies, je suis furieuse, et un peu étourdie aussi. Son goût est encore sur mes lèvres. Des sifflements fusent, accompagnés de félicitations. Quelques flashs crépitent, puis la musique reprend, offrant une diversion bienvenue. — Tu embrasses pas trop mal, avoue-t-il, une lueur étrange dans les yeux. Je me détourne des invités et reporte mon attention sur mon époux. — Tu étais obligé d’enfoncer ta langue aussi profondément dans ma gorge, enflure ? rétorqué-je entre mes dents serrées. Au lieu de me présenter des excuses, il m’adresse un sourire en coin moqueur qui me fait voir rouge".

"— Calme-toi, Lachlan. Je peux t’expliquer. — À quoi bon, à présent que tu me mets devant le fait accompli ? — Que voulais-tu que je fasse ? J’ai agi dans notre intérêt. — Permets-moi d’en douter. Et sa rente d’épouse de lochiel, alors ? Ça ne lui suffit pas, donc elle t’a demandé une plus grande part du gâteau, c’est ça ? — Elle l’a refusée. Ta femme refuse de toucher quoi que ce soit sans travailler en contrepartie. Je me raidis net face à son aveu. Elle a refusé ? J’ai un moment de flottement. — Je ne te crois pas, déclaré-je tout de go. — Je jure que c’est la vérité. Mon courroux s’efface, remplacé par l’incompréhension la plus totale. Erynn est une énigme. Ou une sacrée manipulatrice. Je me laisse retomber dans mon fauteuil".


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