samedi 23 octobre 2021

J'AIMERAIS ETRE COMME VOUS [Chronique express]

Anne Bezon
Les Editions Lemart (2020)
170 pages 

Synopsis :
Victoire est une jeune femme ordinaire, sarcastique, déboussolée qui manque de confiance en elle et qui ne sait pas prendre de risques. Persuadée d'être différente, elle mène une vie discrète jusqu'au jour où elle fait la connaissance de son nouveau voisin, Matthew, un Écossais optimiste, sincère et généreux quine la laisse pas indifférente. Et si, contre toute attente, cette rencontre atypique allait changer leur vie ?






[CHRONIQUE EXPRESS]

Ce petit livre qui fait moins de 200 pages est une bouffée de bonheur et d'optimisme.

Je me suis beaucoup retrouvée dans le personnage de Victoire, qui travaille dans l'administration (comme moi, sauf que elle, c'est dans le territorial, et moi, c'est dans la fonction publique....Et elle se fait chier à son boulot, comme moi...)...Et qui a un mental qui tourne à fond la caisse et se pose beaucoup de questions sur le monde qui l'entoure....

En tout cas, j'ai vraiment beaucoup aimé l'histoire d'amitié -puis d'amour - qui va naître entre Victoire et son voisin provisoire, le sexy Matthew, un écossais qui vient passer quelques semaines en France......

Victoire est une jeune femme très introvertie qui sort rarement de sa zone de confort....Elle a un rythme de vie à la limite de la "vieille fille" et se complait dans sa routine quotidienne et sans saveur....Heureusement qu'elle a une voisine, Clara, qui fait aussi office de meilleure amie - à priori - piquante et fofolle, qui va lui permettre de faire la connaissance de Matthew.....

J'ai aimé la manière dont notre beau écossais va "apprivoiser" peu à peu Victoire.....Les défis et la manière dont ils vont se rapprocher peu à peu....

Je le répète, cette petite romance est une vraie bouffée d'optimisme et fait rêver, bien entendu (car moi aussi, j'ai un faible pour les écossais....).....Bref, je vous recommande totalement la lecture de "J'aimerais être comme vous" qui ne manque pas d'humour, d'autodérision (de la part de l'héroïne, qui est bien consciente de ses "failles") et puis l'histoire d'amour est vraiment touchante entre cette jeune femme introvertie, et cet homme qui a vécu un drame quand il était enfant....Que demander de plus ?.....Lisez ce livre, vous ne le regretterez pas !

Quelques citations :

"Vous et moi sommes différents. Oui, je sais ce que vous vous dites. Elle ne me connait pas celle-là ! Comment peut-elle savoir que je ne suis pas comme elle ? Vous êtes joueur ? Vous voulez parier ? Alors, allons-y.   Je parie que lorsque vous rentrez dans un supermarché, vous ne repérez pas les issues de secours au cas où un terroriste se déciderait ce jour-là à faire feu dans la galerie marchande. Je parie que lorsque vous montez à bord d’un train (marche aussi pour tout autre moyen de transport), vous ne pensez pas immédiatement aux multiples accidents qui pourraient avoir lieu et mettre ainsi fin à vos jours. Je parie enfin que lorsque vous dites bonjour à quelqu’un, vous ne vous demandez pas comment et quand cette personne mourra et si elle partira dans d’affreuses souffrances. Alors ? J’avais raison ? Et maintenant, je suis sûre que rassuré, vous vous dites : Elle est complètement folle celle-là !   Suis-je folle ? C’est une bonne question que je me suis souvent posée. En tout cas, j’ai compris assez tôt que j’étais différente de la plupart des gens qui m’entouraient. J’ai très vite développé une théorie imparable selon moi. Il y a forcément eu une erreur au départ, voilà la seule explication plausible. Je ne parle pas de la phase normale et salutaire où tout à chacun se demande s’il a été oui ou non adopté lorsqu’il voit pour la première fois ses parents danser sur une piste de danse et qu’il se rend compte que c’est la honte internationale d’avoir des parents aussi ringards. Non, moi je parle d’une erreur faite au commencement de ma vie.   La cigogne qui se serait plantée de planète, la petite graine venue de Mars, quelque chose de ce genre vous voyez. Enfant, je regardais toujours les étoiles avant de m’endormir et je faisais cette prière : Oh, mes frères et mes sœurs, petits hommes verts (ou bleus ou rouges, peu importe), venez me chercher s’il vous plait ! Je n’appartiens pas à cette planète. Je vous attends, venez vite.   Je n’ai pas dû parler assez fort. Ils ne sont jamais venus… J’ai peur de tout. J’ai peur du monde, des gens, de moi, des clowns, des caniches géants, de mes sentiments. Peur des changements. Je ne regarde plus les infos depuis bien longtemps, car mon budget mouchoirs me ruinerait.   Alors je vous observe, vous les gens normaux, vous qui savez toujours quoi dire au bon moment, vous qui avez beaucoup d’amis, vous qui n’envisagez pas tout de suite le pire. Je vous étudie. J’aimerais comprendre où se situe votre interrupteur qui vous permet de faire des pauses salutaires en mettant votre cerveau en veilleuse. Je rêverais tellement de pouvoir arrêter cette petite voix dans ma tête qui ne se tait jamais : Pourquoi dis-tu ça ? Et si tu avais tourné à gauche et pas à droite, est-ce que ta vie aurait changé ? Y a-t-il des mondes parallèles où existent d’autres personnes comme moi ? Qui a inventé l’argent ? Allez, j’arrête de penser. Ça y est ? Je ne pense plus ? Mais si je pense que je ne pense plus alors je pense encore non ?   Vous voyez le tableau ? Pas très reluisant hein. Je pense que maintenant vous n’aurez pas de mal à comprendre la phrase que je vais vous dire : j’aimerais être comme vous".

"Voici donc ma vie. 29 ans de calme et de tranquillité. Ne pensez pas que je m’ennuie. J’aime ma vie telle qu’elle est. Pas de risques, pas de problèmes. C’est l’idée. Les jours passent, se ressemblent. Quand j’entends les infos et que je vois tout ce qui se passe dans le monde, tous les dangers qui se cachent à chaque coin de rue, je me dis que je ne m’en sors pas si mal. Et franchement, je suis sereine. Qu’est-ce qui pourrait venir enrayer cette machine bien huilée ?".

"Matthew me suggère d’aller courir dans le parc Charruyer à quelques rues de notre immeuble. J’essaie d’évaluer mentalement la distance. Je vais souvent m’y promener en été car les arbres garantissent une fraîcheur agréable… mais là, nous courons. Ce n'est pas d’un peu de fraîcheur dont je vais avoir besoin, mais d’une clim générale. -C’est vraiment sympa cette ville quand même. T’as de la chance de pouvoir venir courir par ici, me dit Matthew d’une voix qui ne laisse deviner aucun effort".


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