lundi 1 mars 2021

LES SEIGNEURS - Tome 5 : S'aimer en dépit de tout [Chronique express]


Amy Jarecki
Les Editions J'ai lu (2020)
Sortie originale 2019
364 pages 

Synopsis : 
Robert Grant est à cran. Quelqu’un vole son bétail, et il soupçonne fortement ses voisins, les Cameron, avec qui il est à couteaux tirés. Pourtant, le jour où Janet Cameron, la fille de son ennemi juré, se fait agresser par des tuniques rouges, le farouche Highlander la sauve et la conduit chez lui, à Glenmoriston, pour qu’elle soit en sûreté. Il a beau détester ces maudits Cameron, il ne peut s’empêcher d’être troublé par la blondeur angélique de Janet. Et, lorsque son émoi se transforme en passion, les ennuis ne font que commencer...


[CHRONIQUE EXPRESS]

"S'aimer en dépit de tout" est le premier livre que je lis de cette auteure....Même s'il est le 5ème tome d'une saga, à priori, ils peuvent se lire de manière indépendante, comme la plupart de ce genre de saga de romance historique, avec des personnages différents à chaque tome....Evidemment, j'ai bien compris qu'il y avait des "clins d'oeil" à certains personnages des tomes passés, mais le fait de commencer avec ce 5ème tome ne gêne aucunement à la compréhension du récit alors pas de scrupules à avoir !

Du coup, encore une fois, me voilà embarquée dans une romance avec des Highlanders et encore une sorte de "ennemies to lovers" puisque le clan de notre héros, Robert Grant, est en "désaccord" (le mot "guerre" aurait été un peu trop fort) avec celui de l'héroïne, Janet Cameron.....

Malgré tout, ces deux-là se sont déjà croisés de loin, et Janet ne peut nier l'attirance physique même si elle fait tout pour se persuader que Robert est un goujat, un coureur de jupons, un homme sans honneur.....Son père et son frère ne le supportent pas et du coup, à force d'avoir toujours entendu dire du mal du clan Grant, elle s'est forgée une opinion toute faite à propos de son nouveau chef de clan qui, à 27 ans, a repris le flambeau après la mort de son père. 

Et du côté de Robert, évidemment, en tant que grand amateur de femmes, il avait déjà repéré la beauté exquise de Janet, mais étant "fille de l'ennemi", il s'est toujours tenu à l'écart et n'a jamais rien fait pour essayer de la séduire (même si elle est très fortement à son goût....).

Pour alimenter encore plus la querelle entre les deux clans, Robert a eu la mauvaise surprise de constater un vol conséquent de bétail et ses hommes ont cru apercevoir des hommes du clan Cameron "rôder" autour des troupeaux.....Son sang fougueux n'a alors fait qu'un tour et il n'en faut pas plus pour avoir un nouveau prétexte pour détester les Camerons....Qui le lui rendent bien....Notamment le frère de Janet, Kennan, qui a aussi le sang chaud et qui ne se laisse pas impressionner par Robert....

Mais voilà, en cette période du 18ème siècle, les écossais sont aussi obligés de se soumettre au roi d'Angleterre et à son armée qui essaye de mettre un peu d'ordre sur cette "terre de sauvages".....

Et il y a notamment un officier, de cette armée de "tuniques rouges", qui va essayer de "soumettre" Janet lors d'une fête et cela va changer totalement la donne....En tant que Highlander, Robert ne peut laisser passer cet affront et même si Janet est la fille d'un clan ennemi, elle est une écossaise comme lui et il est hors de question que ce foutu anglais lui manque de respect....

Cela va leur amener, à elle et à lui, de gros ennuis et ils vont devoir prendre la fuite ensemble.....

Nous sommes en novembre, en Ecosse, les premières neiges arrivent et nos deux héros vont devoir "survivre" au milieu de nulle part pour échapper à l'armée anglaise afin de rejoindre les terres de Robert et mettre Janet à l'abri....

Alors oui, j'ai été happée par le récit, par la personnalité de notre héroïne, qui est une jeune femme très courageuse et pleine de caractère mais qui est aussi totalement séduite par Robert même si elle fait tout pour se persuader qu'il est un ennemi de sa famille et donc cherche des raisons pour le détester.....Mais notre bel highlander va lui prouver plus d'une fois qu'il est "l'homme de la situation" et le charme va agir rapidement.....Idem pour Robert qui essaye lui aussi de lutter contre son attirance envers la jeune femme.....Mais quelques jours isolés tous les deux dans une cabane au milieu de la tempête va avoir raison de ses bonnes résolutions....

En plus de l'histoire d'amour romantique et sensuelle à souhait, il y a aussi toute l'intrigue et l'aventure qui se glissent dans le récit...En effet, nous allons découvrir en même temps que nos héros qui sont les voleurs de bétail et il y a aussi toujours ce fichu officier anglais qui en veut à mort à Janet et qui la pourchassera jusqu'au bout.....

J'ai donc passé un très agréable moment de lecture, évidemment, elle n'a rien de bien original par rapport aux innombrables romances historiques que j'ai lues, notamment avec des Highlanders pour héros, néanmoins, cela me donne envie de découvrir les autres tomes, notamment le 7ème qui est consacré au frère de Janet, Kennan Cameron....

Quelques citations :

"De nouveau, l’attention de Janet fut attirée par la porte qui s’ouvrait. Elle ne put réprimer cette fois un hoquet de surprise en voyant apparaître Robert Grant, et elle se sentit soudain troublée, comme lorsque le même individu était apparu un peu plus tôt à l’écurie sur son impressionnant étalon noir. Elle se reprit en se redressant sur son siège, les coudes serrés contre ses flancs. L’homme était bien trop déstabilisant. Débraillé et peu soigné, il laissait courir son œil d’aigle à travers la salle, comme si rien ne pouvait échapper à son regard perçant. D’un geste machinal, Janet passa la main sur ses boucles. 
— Cet homme a tout simplement l’air d’un barbare, constata-t-elle tout bas. Un barbare qui lui mettait les nerfs en pelote chaque fois que leurs regards se croisaient… Mais en dépit de sa séduisante allure, Robert Grant avait la malignité du diable. Pourquoi fallait-il toujours que les hommes les plus beaux soient de parfaites brutes ? 
— Aye, approuva son amie. À croire que Grant a passé ces derniers mois à rassembler son bétail dans la montagne. Kennan eut un grognement méprisant. 
— Cet homme est un fou, grogna-t-il. Normal qu’il en ait l’apparence. À notre arrivée ici, il a eu l’audace d’accuser ma famille de vol de bétail ! Dunn jeta un coup d’œil au bar, où le grand Highlander s’était mêlé aux autres gardiens de troupeaux. 
— Grant est un peu méfiant vis-à-vis de ses voisins, commenta-t-il. Mais il a des raisons de l’être, et malgré cela, c’est un type bien. En voyant Kennan s’esclaffer, il lui assena une tape sur l’épaule et se hâta d’ajouter : 
— Même s’il a tort à propos des Cameron. 
— Comment cela ? objecta Janet. Robert Grant n’est pas du tout ce que j’appellerais quant à moi « un type bien ». 
— Och ! Vous seriez surprise de découvrir un cœur d’or sous cette rude apparence… assura MacRae en lui adressant un clin d’œil. Il est peut-être difficile de s’assurer sa loyauté, mais une fois que vous la méritez, impossible de trouver plus fiable et loyal que lui. En poussant Janet du coude, Mairi plaisanta : 
— J’aurais pourtant juré qu’il t’avait tapé dans l’œil. Décrochant son éventail de sa ceinture, Janet se rafraîchit le visage et lança avec détermination : 
— Plaisant à regarder, sans doute, mais jamais je ne pourrais être en termes amicaux avec un Highlander qui accuse mon père de vol. 
— De vol ? J’ai bien entendu parler de vol ? Janet se figea et cacha sous son éventail une grimace lorsque Winfred Cummins vint se camper devant leur table. Elle n’était pas du genre à détester tout le monde, mais il lui semblait que ce jour-là les gens les plus détestables s’étaient donné rendez-vous à la taverne".

"Janet sentait une colère froide monter en elle à chacune de ses paroles. Ses mains tremblaient comme des feuilles. Non content d’être totalement ivre en public, le lieutenant était aussi l’homme le plus vil qu’elle ait rencontré. Eh bien, officier ou pas, elle n’était pas disposée à supporter sans broncher ses insultes. 
— Vous êtes, sir, aussi grossier qu’odieux ! Je vous ordonne de vous excuser immédiatement ! 
— Grossier, odieux… moi ? Cummins fit une tentative pour attraper Janet par les bras. Se reculant vivement, elle lui assena une gifle en plein visage, plus par réflexe que volontairement. Le bruit de conversation ambiant baissa peu à peu, pour se réduire à un murmure. 
— Vous… Vous osez frapper… un officier de Sa Majesté ! s’écria-t-il, la main sur la joue. Vous allez payer pour cette impertinence ! Soldats ! Saisissez cette… Cummins n’eut pas le temps d’achever sa phrase. Sa tête venait d’être violemment projetée en arrière par le poing de Robert Grant. Celui-ci bondit sur l’officier anglais et enchaîna avec un direct à la mâchoire qui envoya son adversaire au sol, les quatre fers en l’air. En un instant, la salle se transforma en pandémonium de poings heurtant la chair et de femmes criant d’effroi. Des chaises raclaient le sol, quand elles ne volaient pas dans les airs. Janet se protégea du mieux qu’elle put en croisant les bras sur la tête, et jeta un coup d’œil en direction de la salle mitoyenne où son frère jouait aux cartes. Elle devait le rejoindre. Elle ne put mettre son projet à exécution. Un bras puissant venait de lui encercler les épaules. 
— Venez… lui murmura-t-on à l’oreille. Il va falloir que votre frère vous emmène au plus vite loin d’ici avant que les soldats reprennent le dessus. Un frisson lui remonta l’échine quand elle reconnut la voix de Robert Grant. 
— Vous… Vous m’aideriez à échapper à cet enfer ? s’étonna-t-elle. 
— Je peux au moins essayer, lass. Lui faisant un rempart de son corps, il commença à fendre la foule houleuse comme une mer démontée".

"Janet regardait l’impressionnant Highlander, penché sur la marmite, touiller avec une cuillère en bois le potage qu’il était en train de préparer. 
— Eh bien ! lança-t-elle. Je n’aurais jamais imaginé que vous puissiez être un aussi fin cordon-bleu… 
— Étant donné les préjugés de votre clan à l’égard du mien, répliqua-t-il, je me doute bien que vous n’imaginez rien de bon nous concernant. Janet poussa un soupir. Robert Grant ne pouvait savoir combien elle l’avait guetté chaque fois qu’elle l’avait côtoyé lors de manifestations publiques. Quelle femme aurait pu ignorer un homme de sa stature et de son allure, même s’il était le chef d’un clan ennemi ? Elle avait toujours apprécié son apparence physique, mais elle n’avait jamais entretenu la moindre illusion quant à son caractère, qui ne pouvait être selon elle qu’exécrable. Elle s’en était d’ailleurs un jour ouverte à lady Mairi en termes éloquents : 
— Robert Grant a beau être un splendide Highlander, il ne peut être qu’un loup déguisé en agneau. Mais à présent qu’elle avait bénéficié de sa gentillesse, de son amabilité, elle ne savait plus que penser".

"Mes cheveux ont toujours été difficiles à coiffer, confia-t-elle. Ils font le désespoir de ma chambrière. 
— Mais ils font également votre beauté… Janet jeta un coup d’œil par-dessus son épaule et croisa son regard. Elle ne pouvait accuser son corset d’être trop serré, et pourtant la tête lui tournait. Mais, plus qu’un vertige, c’était tout son corps qui semblait entrer en ébullition sous le feu de ses yeux. 
— Je dois dire que vous n’êtes pas mal non plus… Seigneur ! songea-t-elle. Ai-je vraiment dit ça ? 
— Mmmm… Peut-être est-ce dû à ma nouvelle balafre ? Janet lui adressa un sourire embarrassé. 
— Veuillez m’excuser. Je n’aurais pas dû dire ça. Votre blessure semble un peu rouge sur les bords. Vous êtes sûr qu’elle ne vous fait pas souffrir ? 
— Si peu que cela ne vaut pas la peine d’en parler. 
— Comme je vous l’ai déjà dit, évitez d’enlever les points de suture avant une quinzaine de jours, sans quoi vous en garderez une vilaine cicatrice. 
— Mmmm… grogna-t-il en continuant de lui démêler les cheveux. Je doute que cela ajouterait à mon charme. Janet eut la surprise d’entendre un rire moqueur – et parfaitement inconvenant – jaillir de ses lèvres. 
— Exact. Vous avez suffisamment l’air redoutable sans qu’une balafre vous barre la moitié de la joue…".

"— Vous avez fait de moi un homme dépassé par une insatiable passion. Pourtant, je peux vous donner ma parole que je ne prendrai pas votre innocence. Elle eut un sourire désabusé. 
— Même avec cette promesse, dit-elle, je suis déjà ruinée aux yeux du monde. Le seul fait de rester ici, avec vous, compromet ma réputation. 
— Je témoignerai que votre honneur est entier, assura-t-il. Chaque serviteur dans ce château fera de même. 
— Pourtant, je suis assise dans votre chambre à minuit, répliqua-t-elle. Et j’ai envie de vous".







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