jeudi 10 décembre 2020

LE CLAN CAMPBELL - Tome 1 : A la conquête de mon ennemie [Chronique express]



Monica McCarty
Les Editions J'ai Lu (2018)
Sortie originale 2009
346 pages

Synopsis :
Capitaine de la garde du comte d'Argyll, Jamie Campbell, l'homme le plus redouté d'Écosse, est sur la trace de hors-la-loi qui seraient cachés par messire Lamont, maître d'Ascog Castle. Sur place, Jamie lui propose d'épouser sa fille afin d'apaiser les relations entre leurs deux clans ennemis. Lamont est d'accord. Toutefois, il ne contraindra pas Caitrina. Jamie doit d'abord obtenir son consentement. La réponse cingle : «Je préfère épouser un crapaud!» Amadouer la jeune effrontée s'annonce délicat, d'autant que Jamie a des manières très personnelles de faire sa cour...

[CHRONIQUE EXPRESS]

L'auteure américaine Monica McCarty est une valeur sûre en matière de romance historique mais aussi pour être très documentée sur l'Histoire réelle. Je la connais pour avoir lu une partie de la saga des "Les chevaliers des Highlands" (il va devoir d'ailleurs que je la termine un jour...), quoiqu'il en soit, le synopsis de ce 1er tome du "Clan Campbell" me donnait vraiment envie de me plonger dans le récit....Et j'ai eu raison car j'ai vraiment beaucoup apprécié la romance entre Jamie et Caitrina ! 

L'auteure ne nous épargne aucune violence de cette époque (début du 17ème siècle en Ecosse) et du coup, nous vivons avec intensité les drames qui vont frapper notre jolie héroïne, qui avait été, jusqu'à maintenant, "épargnée" par la vie....

Sa rencontre avec Jamie, un highlander d'un clan ennemi, va totalement changer sa vie (et pas que du côté positif). Notre jolie brune est une jeune femme qui semble très superficielle au début du récit et qui, finalement, se révèle être une femme forte et déterminée, qui ne se laisse pas abattre par les épreuves et qui va plutôt tout faire pour prendre son destin en main. 

Jamie, quant à lui, est un homme dur à la réputation implacable. Son rôle est de faire respecter la loi et malheureusement pour Caitrina, sa famille a commis des actes de "rébellion" envers le comte d'Argyll qui est le cousin de notre héros mais aussi son ordonnateur. 

Notre bel highlander va donc se retrouver pris entre son devoir envers la loi et son clan, et son amour pour la jeune femme.....

Il y aura beaucoup de quiproquos, de non-dits, de drames, de larmes dans ce livre, mais il y aura aussi de belles scènes romantiques et d'amour pur (sans parler des scènes sensuelles...).

Il faut aussi savoir qu'on peut apercevoir quelques personnages de son autre saga "Les  MacLeods" (que je n'ai pas encore lue...) dans "A la conquête de mon ennemi", et on se rend compte que Jamie tient une réputation d'homme froid et sans pitié depuis un moment déjà puisque, apparemment, il a fait des petites apparitions dans cette autre saga....(Mais comme vous pouvez le constater, pas besoin d'avoir lu "Les MacLeods" en premier pour comprendre la saga des "Campbell" !).

Bien entendu, je vous recommande totalement la lecture de ce 1er tome et il me tarde de lire le prochain, qui sera consacré à un, ou plutôt, "une" autre Campbell, à savoir Elizabeth, la soeur de Jamie !

Quelques citations :

"Qui êtes-vous, seigneur ? Vous vous trouvez sur les terres des Lamont. 
— Dans ce cas, je suis arrivé à bon port. 
— Êtes-vous venu pour les jeux ? Il soutint son regard avec l’air de savoir quelque chose qu’elle ignorait avant de répondre : 
— Entre autres, oui. Il ne lui avait toujours pas donné son nom mais, pour le moment, elle se fichait de savoir qui il était. Elle aurait accueilli les bras ouverts le diable en personne – voire l’un de ses suppôts, un Campbell – pour peu qu’il l’aidât à descendre de son chêne. Alors qu’elle s’agrippait toujours à la branche supérieure et que ses bras commençaient à lui faire mal, son sauveur ne semblait pas pressé d’intervenir. Elle s’impatienta : 
— Vous comptez rester planté là, à m’observer toute la journée ? 
— Pourquoi pas ? Je ne tombe pas tous les jours sur une nymphe des bois à demi nue perchée dans un arbre. Caitrina sentit le feu lui monter aux joues : 
— D’abord, je ne suis pas à moitié nue ; ensuite, si vous vous donniez la peine de lever le nez, vous constateriez que je ne suis pas perchée, mais coincée, et que j’ai besoin d’aide. Sa réponse acerbe sembla réjouir l’inconnu qui continuait de l’observer d’un air amusé. Le scélérat se moquait d’elle ! Peu habituée à être traitée de la sorte, surtout par un homme, Caitrina lui lança un regard assassin. Certes, la situation était comique, mais il aurait dû avoir la courtoisie de ne pas le montrer. Elle se sentait maintenant ridicule. Mais ce goujat ne perdait rien pour attendre ! Dès qu’elle serait de nouveau sur la terre ferme, elle lui dirait sa façon de penser".

"Elle savait déjà qu’il était un Campbell mais elle ignorait lequel. Il soutint son regard en expliquant : 
— Je suis le cousin du comte. 
— James Campbell… Soudain, elle comprit et écarquilla les yeux. 
— Vous êtes l’Exécuteur d’Argyll ! 
— Caitrina ! s’exclama son père d’un ton sévère. Jamie l’arrêta d’un geste. — Laissez. Je suis au courant de ce surnom. Il se tourna à nouveau vers Caitrina et déclara froidement : 
— En effet, je suis le capitaine de la garde du comte d’Argyll. Si par « Exécuteur » vous entendez que je fais appliquer la loi et veille à ce que la justice soit appliquée, alors oui, c’est bien moi. Il n’utilisait la force qu’en cas d’absolue nécessité – sa méthode de prédilection restait la persuasion. Mais les Highlanders étaient des gens têtus et, parfois, le seul moyen de régler des conflits était la méthode ancestrale. Caitrina avait blêmi. 
— Je vois… En réalité, elle ne voyait pas du tout. Sa réaction perturba Jamie plus qu’il n’aurait voulu l’admettre. Il était habitué à la haine et à la peur – sa réputation avait aussi ses avantages – mais il n’avait encore jamais eu à ce point envie de se justifier et d’être compris. Il ignorait pourquoi l’opinion de ce petit bout de femme lui importait. Mais c’était le cas".

"— Et vous, Caitrina, que voulez-vous ? Toujours plus d’hommes à vos pieds ? Toujours plus de robes et de bijoux ? 
— Vous ne me connaissez pas ! répliqua-t-elle, suffoquée. 
— Je sais que votre père ne peut rien vous refuser. Vous paradez vêtue comme une reine, même dans les écuries. Mais ces guerres constantes entre clans coûtent cher à votre famille. Son regard passa de la soie de sa robe aux outils rouillés posés contre les murs au blanc de chaux passé. Au regard de Caitrina, il sut qu’il venait de toucher un nerf sensible. 
— Je sais que vous rejetez tous les prétendants qui se présentent à vous afin de ne pas quitter le confort et la sécurité de votre petit royaume. Je sais aussi que votre père, bien que veuf depuis de longues années, ne s’est jamais remarié. Pourquoi, à votre avis ? Serait-ce parce qu’il craint de vous contrarier car vous perdriez votre mainmise sur la maisonnée ? Elle tressaillit, piquée au vif. 
— Vous vous trompez ! s’écria-t-elle. Il la relâcha, sachant qu’il en avait assez dit, et recula d’un pas pour tenter de se calmer. Il n’avait pas voulu lui parler aussi durement mais la manière dont elle avait rejeté ses avances – des avances qu’il n’avait pas eu l’intention de pousser plus loin – l’avait blessé. Ses préjugés contre les Campbell étaient très répandus dans les Highlands mais, avec sa langue acerbe, elle avait fissuré son armure. Il se dirigea vers la porte et se tourna une dernière fois pour la regarder. Elle était immobile, le teint pâle et les poings serrés contre ses flancs. Forte et fière, mais étonnamment fragile. En constatant que ses paroles avaient fait mouche, il eut des remords, hésita un instant à s’excuser, puis chassa dans l’instant cette idée. Il n’avait dit que la vérité ; il était temps que Caitrina Lamont l’entende. Son père ne lui rendait pas service en la tenant à l’écart des problèmes du pays. Si ses soupçons au sujet d’Alasdair MacGregor étaient fondés, le monde réel ne tarderait pas à lui tomber sur la tête".

"Caitrina regarda Jamie bander son arc et décocher sa flèche. Elle se ficha en plein centre de la cible. 
— Je l’ignorais, murmura-t-elle en interrogeant Meg du regard, impatiente d’en savoir plus. 
— Après la mort de leur père, Jamie et sa sœur Elizabeth sont allés vivre chez le comte. Incapable de maîtriser sa curiosité, elle demanda : 
— Il n’avait aucun autre parent ? 
— Si, deux frères aînés. Le plus âgé, Colin, n’était qu’un gamin lui-même à la mort de leur père. Il est devenu Campbell d’Auchinbreck. Leur mère les avait quittés un an plus tôt. Argyll tenait leur père dans la plus haute estime. Comme Jamie, c’était un capitaine loyal. Il est mort à la bataille de Glenlivet, se sacrifiant pour sauver la vie du comte. Argyll ne l’a jamais oublié. Jamie est comme un frère pour lui et il respecte son opinion plus que celle de quiconque. Les liens entre Jamie et son cousin étaient donc plus profonds que ce qu’avait imaginé Caitrina. 
— D’après ce que j’ai entendu, Argyll ne demande l’avis de personne, affirma-t-elle. Meg sourit. 
— Peut-être, mais il vaut tout de même mieux que ses deux alternatives : Mackenzie et Huntly. Consciente qu’elle savait fort peu de choses sur la politique des Highlands, Caitrina préféra changer de sujet. 
— Vous avez dit qu’il avait deux frères. Qui est le second ? Les traits de Meg s’assombrirent. 
— Jamie l’évoque rarement, mais vous en avez peut-être déjà entendu parler. Elle dévisagea Caitrina d’un air dubitatif, se demandant s’il était judicieux d’en dire plus, puis lança un regard à la ronde pour s’assurer que personne ne les entendait. Il ne restait plus que quatre concurrents : Rory MacLeod, Jamie Campbell, Torquil MacNeil et Robbie Graham. Trop nerveuse pour les regarder tirer, Caitrina se tourna vers Meg qui poursuivit à voix basse : 
— Son autre frère, Duncan, est un enfant illégitime. C’était le préféré de son père et, malgré sa condition de bâtard, il fut nommé capitaine. Il a été destitué des années plus tard après la bataille de Glenlivet, où il a été accusé de trahison. On a dit qu’il était responsable de la défaite d’Argyll. Il a été contraint de fuir l’Écosse. On l’appelle Duncan Dubh. Le fameux « Duncan le Noir »… Caitrina écarquilla les yeux et Meg esquissa un sourire ironique. 
— En effet, il s’est forgé depuis une réputation sur le continent. Quoi qu’il en soit, le scandale a profondément affecté Jamie. D’après ce que je sais, ils étaient très proches. Par chance, personne ne peut confondre Jamie avec son frère. 
— Que voulez-vous dire ? 
— Que l’on soit d’accord avec lui ou pas, on ne peut l’accuser de ne pas respecter la loi. 
— Et sa sœur ? demanda Caitrina. Elle est mariée ? 
— Pas encore. Il lui faudra trouver un homme irréprochable pour satisfaire à la fois ses frères et son cousin. Jamie m’a dit qu’elle le rejoindrait bientôt à Dunoon, chez le comte".


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire