mercredi 9 septembre 2020

LES MAUVAIS GARCONS - Tome 2 : L'amazone aux yeux verts [Chronique express]


Sarah MacLean
Les Editions J'ai Lu (2020)
Sortie originale 2019
384 pages

Synopsis : 
A vingt-neuf ans, lady Henrietta a renoncé au mariage. Désormais, il est temps de s'affranchir des convenances pour prendre en main son destin. Et pourquoi ne pas s'occuper de la compagnie maritime que son père n'est plus apte à diriger ? Oui, cette année, elle va enfin réaliser ses désirs. Elle en est persuadée. Mais elle n'avait pas prévu de devoir affronter, sur les docks de Covent Garden, Saviour Whittington, dit La Bête, roi des bas-fonds de Londres. Un homme dangereux, un homme sans honneur. Et si fascinant qu'elle a très envie d'être déshonorée...

[CRHONIQUE EXPRESS]

Sarah MacLean est l'une de mes auteures favorites en matière de romances historiques et cela se confirme encore une fois avec ce livre. Dans sa saga "Les mauvais garçons", j'avais adoré le 1er tome et nous avions bien entendu fait déjà connaissance avec Whit alias "Beast", le frère de "Devil", et très sincèrement, j'attendais avec impatience la sortie de ce tome qui lui est consacré....

Maintenant, il fallait faire connaissance avec celle qui allait devenir son "love interest" et je dois dire qu'à ce niveau-là, je ne suis pas déçue ! Hattie est vraiment une femme forte qui ne se laisse pas marcher sur les pieds ! J'adore également la relation d'amitié profonde et la grande complicité qu'elle partage avec sa meilleure amie Nora. 

Par contre, seul bémol, je ne comprends pas pourquoi le titre français de ce livre se nomme "L'amazone aux yeux verts". C'est totalement absurde !....Certes, Henrietta est une vraie amazone, d'ailleurs, Beast le lui répète souvent, par contre, ses yeux n'ont jamais été verts ! Justement, Whit insiste bien sur le fait que la jeune femme ait des yeux incroyables, de couleur violette !!!! Du coup, le titre VO est beaucoup plus à judicieux, à savoir : "Brazen and the Beast" (l'effrontée et la Bête)....Bref, passons sur cette fâcheuse erreur des Editions J'ai Lu....

En ce qui concerne le récit en lui-même, on retrouve les "bas-fonds" de Londres, dans le quartier de Covent Garden. Hattie s'y sent à l'aise même si c'est une Lady, tout simplement parce que son père a grandit "roturier" et a été anoblie plus tard pour ses services à la Couronne. C'est un armateur de renom, un très bon navigateur. Il tient une entreprise de flotte maritime qui fait commerce avec l'étranger. Henrietta et son frère ont donc grandit dans ce milieu maritime au milieu du "peuple ordinaire" et la jeune femme souhaite reprendre un jour la suite de son père. Elle sait qu'à la mort de son père, ils perdront le titre de noblesse qui ne se transmet pas à leur descendance quand ce sont des gens "du peuple" qui ont été anoblis. 


De toute manière, être une Lady, fréquenter les soirées mondaines de l'aristocratie, cela ne l'intéresse guère. Elle souhaite être libre et indépendante, tout comme son amie Nora, et aucune des deux ne s'est marié (Nora préfère les femmes, de toute manière...). 

Arrivée à 29 ans, Hattie a décidé que ce serait "son année". Son année pour s'affirmer, s'accomplir, s'affranchir de toutes les lois imposées par les hommes...(Elle a préparé une liste et la première chose à accomplir est de perdre sa virginité)...D'ailleurs, à ce propos, on ressent son sentiment d'injustice quand son père a le projet de léguer son entreprise au frère d'Hattie, Augie, tout ça parce qu'il est un homme, mais ce garçon est un peu (beaucoup) incompétent.....C'est d'ailleurs à cause de lui qu'elle va rencontrer la première fois Beast, dans des conditions rocambolesques.....

J'ai aimé la manière dont leur relation d'amitié, rivalité, attirance, va s'accroître au fur et à mesure pour se transformé en amour absolu. 

Hattie souffre d'un complexe d'infériorité par rapport à son physique (elle est grande, un noble l'a même un jour décrite comme "chevaline" - c'est très classe, vous pourrez en convenir...).....Du coup, Hattie se sent moche et pense qu'aucun homme ne pourra la trouver attirante (d'où son idée de perdre sa virginité dans un club de gigolos payés pour "bien s'occuper" de leurs clientes).....

En plus, pour ne rien arranger de ses complexes, quand elle rencontre Beast, celui-ci est un homme exceptionnellement beau (comme ses demi-frères, Devil et Ewan...). Elle ne peut donc pas croire qu'il puisse ressentir de l'amour pour elle....Et ce doute va la poursuivre durant tout le long du livre surtout que Whit a parfois des phrases malheureuses - qui sont censées être banales - mais il ne sait pas encore que les femmes analysent tout, et que les paroles sont des coups de poignard pour elles....[Oui, les femmes cogitent, se posent plus souvent des questions que les hommes, qui eux, face à une femme, bah réfléchissent moins, si vous voyez ce que je veux dire....Cela n'a rien de sexiste , c'est juste une histoire d'hormones et l'Histoire avec un grand H me donne raison par rapport à ça !]....

Whit, quant à lui, se pense inférieur à Hattie de par sa condition de "mauvais garçon"....Avec son frère Devil, ils règnent sur les docks de Covent Garden, la population les respectent un peu comme des "mafieux au grand coeur" (si on peut faire une comparaison...). Ils aident comme ils le peuvent les pauvres gens mais sont impitoyables avec leurs ennemis, ceux qui leur mettent de bâtons dans les roues....Et c'est justement ce que va faire l'abruti de frère d'Hattie.....C'est ballot....

Dans ce tome, nous avons le plaisir de revoir Devil et sa femme Felicity, nos héros du 1er tome. On peut constater que la jeune femme s'est très bien adaptée à sa nouvelle vie (en même temps, on n'avait aucun doute à la fin du 1er tome...).

J'ai aussi aimé qu'elle évoque ou inclue des personnages de son autre saga "Les soeurs Talbot"....J'adore quand les auteurs font des cross-overs dans leurs livres ! 

Le seul élément que je peux déplorer dans ce 2ème tome c'est justement la répétition du schéma de romance entre une fille "aisée" qui se sent moche (c'était pareil avec Felicity dans le 1er tome), et le "mauvais garçon"  beau gosse qui ne peut pas avouer son amour car il se sent inférieur au niveau de la classe sociale....Cela dit, les situations et le scénario général sont différents et très franchement, nous voyons un autre aspect de Covent Garden, comme le travail des dockers sur le port, le club "de gigolos" pour les femmes aisées etc....Ce qui n'était pas présent dans le 1er tome où nous étions plus souvent dans les entrepôts....

Le 3ème et dernier tome de la saga sera consacré à Ewan, le 3ème demi-frère, le "méchant de l'histoire" qui est devenu Duc, contrairement à ses frères et qui porte dans son coeur une profonde blessure et un désespoir - à juste titre - puisque lorsqu'ils avaient 12 ans tous les 3 (ils sont nés en même temps, mais de mères différentes....Leur père était un sale connard psychopathe de Duc, qui n'a jamais pu avoir de fils avec son épouse officielle - celle-ci, par contre, avait une fille issue d'un précédent mariage, Grace, mais étant née fille, elle ne convenait pas au Duc....). Ewan, Beast, Devil et Grace partagent un événement traumatisant qui a failli coûter la vie de la jeune fille quand ils avaient 12 ans....Ewan a été mis à l'écart - à juste titre - et la "fratrie" a été déchirée.....Devil, Beast et Grace se sont enfuis pour "grandir et prospérer dans les bas-quartier alors que Ewan est devenu Duc et a grandit dans l'opulence mais en perdant son amour de jeunesse, Grace....(car génétiquement, ils ne partagent pas le même sang, même si elle considère Devil et Beast comme ses frères...).

L'innocent et beau très bel amour existait entre Grace et Ewan quand ils avaient 12 ans....Jusqu'à cet épisode fatal dans leur pré-adolescence....Et pour couronner le tout, Beast et Devil ont eu leur vengeance en faisant croire à Ewan que Grace était morte.....Cet homme est donc décrit depuis le 1er tome comme un homme froid, un ennemi de nos héros, l'homme à abattre (quoique, ils auraient eu l'occasion de le tuer de nombreuses fois mais finalement, le laisser vivre dans le désespoir et les remords, c'est une plus grande punition, car ils lui ont fait croire que Grace était morte, celle-ci a été d'accord pour cette mascarade...Même si elle éprouve encore des sentiments pour Ewan...). 

La fin de ce 2ème tome laisse envisager un dernier tome à venir très palpitant, notamment quand Ewan va découvrir que Grace n'est pas morte et que la jolie rousse est devenue une femme à la grande influence comme ses frères Devil et Beast....Elle est même décrite par ses frères comme la plus "forte" des trois....Alors Ewan et Grace arriveront-ils à se pardonner les erreurs de leur enfance et il y aura-t-il enfin un happy end pour ces deux-là, je présume évidemment que oui, car ça se termine toujours bien dans les romances historiques mais maintenant, j'ai hâte de voir de quelle manière Sarah MacLean va tourner son scénario surtout que Ewan est toujours considéré comme un ennemi pour Beast et Devil (il s'est attaqué à Hattie...avant de la sauver, mais ça, les autres frères ne le savent pas...)...Ce 3ème tome va sans doute chauffer et je suis VRAIMENT impatiente de le lire !

Quelques citations :

"Leur père. Qui avait répandu sa semence dans toute l’Angleterre, sans savoir que les trois fils qu’il avait engendrés deviendraient sa seule chance d’avoir un héritier. Car sa propre épouse l’empêcherait de procréer en logeant une balle dans ses testicules – comme il le méritait. Le duc de Marwick était alors venu chercher Beast et ses frères pour les soumettre à des tests épouvantables, uniquement soucieux de son nom et de sa lignée. Ne pensant qu’à lui-même, sans se soucier des cicatrices qu’il infligeait. Un souvenir ressurgit. De la dernière nuit à Burghsey House, fief du duché de Marwick. De Grace, la fille qu’on avait baptisée comme étant un garçon, pour que toute l’Angleterre pense que le duc avait un héritier légitime. De ses cheveux roux, tout ébouriffés, alors qu’elle écoutait, tremblante, le monstre qu’elle avait toujours pris pour son père lui infliger la vérité – elle avait fait son temps et allait être remplacée. Le monstre s’était alors tourné vers Devil et Beast et leur avait dit la même chose. Ils n’étaient pas assez bons. Ils n’étaient pas dignes du duché. Mais rien n’avait été aussi douloureux que l’instant où le vieux avait dirigé son attention sur Ewan, le troisième frère, né d’une quatrième femme. Ewan, fort et intelligent, doté de poings d’acier. Ewan, déterminé à changer son avenir. Ewan qui avait autrefois promis de tous les protéger. Jusqu’à ce que leur père lui dise de faire le contraire". 

"— Tu n’aurais pas dû faire ça, répéta-t-il. 
— Augie ! s’impatienta-t-elle. Qui est cet homme ? 
— Tu ne le sais pas ? 
— Je sais qu’il prétend s’appeler Beast. 
— C’est le nom que tout le monde lui donne. Il lui va comme un gant. Et son frère s’appelle Devil. Nora s’étrangla sur une quinte de toux. Hattie la fusilla du regard. 
— Je croyais que tu n’écoutais pas, toi. 
— Bien sûr que si. Ces noms sont ridicules. 
— Je suis bien d’accord, acquiesça Hattie. On ne s’appelle Beast ou Devil que dans les romans gothiques. Et encore… 
— C’est ainsi qu’on les appelle, l’interrompit Augie. Ce sont des frères – des criminels, l’un comme l’autre. Je ne devrais pas avoir besoin de te le dire, vu qu’il m’a poignardé ! 
— Quel genre de criminels ? s’enquit tranquillement Hattie. 
— Quel genre de… Seigneur, Hattie !".

"Non que Nora fût opposée à la vie de couple. Mais dans l’avenir qu’elle envisageait, la vie de couple impliquait un engagement durable avec une autre femme – ce qui était assez compliqué pour une fille de duc richement dotée, qui suscitait le vif intérêt des mères en quête d’un beau parti pour leur fils. Mais Nora était riche, courageuse et belle, tout le monde raffolait de son sourire audacieux et de son charme ravageur, aussi Hattie ne doutait-elle pas que sa meilleure amie finirait par trouver ce qu’elle désirait. Hattie entretenait moins de certitudes en ce qui la concernait. Plus elle avançait en âge, plus elle se détournait de la société pour s’intéresser davantage à l’entreprise de son père, son manque de beauté passant alors au second plan. Petit à petit, elle avait écarté tout rêve de mariage pour développer un autre désir, plus accessible".

"Qui est-ce ? demanda Devil. Il ne répondit pas. 
— Allons, Whit, elle t’aura bien donné son nom ! 
— Hattie, répondit-il en se tournant vers Felicity. Avoir une belle-sœur issue de l’aristocratie se révélait parfois payant… 
— Vieille fille ? Ce n’était pas le premier terme qui serait venu à l’esprit de Whit pour la décrire. 
— Très grande ? Blonde ? insista Felicity. Il hocha la tête. 
— Ronde ? Ce mot raviva le souvenir de la splendeur de ses courbes. Il gronda son assentiment. Felicity se tourna vers Devil. 
— Sais-tu de qui il s’agit ? questionna celui-ci. 
— Hattie est un surnom très répandu… 
— Mais ? Le regard de Felicity passa de Whit à son mari. 
— Henrietta Sedley est la fille du comte de Cheadle. Cette révélation choqua Whit autant qu’une gifle, et le fait de connaître l’identité de Hattie fit naître en lui un sentiment de triomphe. Cheadle avait mérité son comté – il l’avait reçu du roi en personne, pour son mérite en mer. 
— J’ai grandi sur les docks, lui avait-elle dit quand il avait cherché à la choquer par son langage. 
— C’est elle. 
— Ewan serait donc associé à Cheadle ? dit Devil en secouant la tête. Pourquoi le comte s’en prendrait-il à nous ? Ça n’a aucun sens. En effet. Andrew Sedley, comte de Cheadle, était aimé des dockers. Son affaire fournissait du travail honnête, qui payait bien. Les hommes qui travaillaient le long de la Tamise le connaissaient comme un homme juste, disposé à embaucher n’importe quel travailleur robuste, sans se soucier de son nom, de son pays ou de sa fortune. Les Bâtards n’avaient jamais eu l’occasion de travailler avec Sedley car il ne s’occupait que de cargaisons étrangères, payait régulièrement ses impôts et gardait son affaire propre. Pas d’armes. Pas de drogue. Pas d’esclaves".

"— Vous savez qui je suis, souffla-t-elle. Il ne répondit pas. Ce n’était pas nécessaire. 
— Comment ? insista-t-elle. 
— Et vous, savez-vous qui je suis ? 
— Je sais qu’on vous appelle Beast. Il le lui avait dit lui-même. 
— Et je sais que vous êtes le frère de Devil. Tiens ! Que savait-elle d’autre ? — Ce qui m’incite à me poser des questions sur le choix des prénoms dans votre famille, conclut-elle, amusée. 
— C’est mon demi-frère. Nous avons choisi nos noms nous-mêmes. L’expression de Hattie s’adoucit. 
— Je vous prie d’excuser mon commentaire, si ce sont les noms que vous avez choisis, mais j’imagine que les Bâtards aux Poings d’Acier ont besoin de porter des noms qui claquent. 
— Vous en savez, des choses, pour quelqu’un qui prétendait ignorer comment je me suis retrouvé ligoté dans son carrosse…, dit-il en faisant un pas vers elle. Ses lèvres de pécheresse formèrent un sourire qui l’atteignit avec la violence d’un coup de poing".


"— Tu penses qu’il est venu pour une autre femme ? Elle n’y avait pas pensé, mais l’idée lui serra le ventre. 
— Non, je pense à autre chose. Il pourrait chercher un renseignement sur Augie ou… une entrevue avec mon père. Il faut absolument empêcher ça. Je dois le convaincre de partir immédiatement. Nora eut une moue dubitative. 
— Je ne suis pas sûre que ce soit faisable. 
— Pourquoi ? Il me suffit de retourner dans la salle et de le trouver. 
— Cela risque d’être difficile, dit Nora. Un courant d’air frais passa sur le balcon. Hattie scruta son amie à travers ses yeux plissés. 
— Pourquoi ? Nora pointa le doigt derrière l’épaule de Hattie, vers la salle de bal brillamment éclairée. 
— Parce qu’il est en train de parler à ton père en ce moment même. Hattie pivota brusquement pour regarder dans la direction indiquée par son amie. — Malédiction, murmura-t-elle, ses doigts se crispant autour du stupide carnet de bal que Nora l’avait forcée à accepter. Comme s’il avait senti son regard, il releva les yeux et son étrange regard d’ambre trouva instantanément le sien. Et là, aussi nonchalamment que s’il avait passé toute sa vie dans les salons de Mayfair, il lui adressa un clin d’œil ! 
— Intéressant…, modula Nora d’un ton ruisselant d’ironie. 
— Pas du tout. Mais à quel jeu joue-t-il donc ? Et pourquoi n’était-elle pas plus en colère de le voir s’amuser ainsi, au vu et au su de tous ? Elle aurait dû être terrifiée. Ou furieuse. Au lieu de quoi, elle était… excitée. Amazone. 
— On devrait aller au bal plus souvent. 
— Nous n’irons plus jamais au bal, lança Hattie par-dessus son épaule alors qu’elle se décidait à bouger, le cœur battant. Une lueur étincela dans le regard de Beast et elle reconnut son émotion, identique à la sienne. Une brûlante impatience. Il se remit à parler à son père tandis qu’elle franchissait la porte-fenêtre du balcon. En d’autres circonstances, la scène aurait semblé cocasse : l’immense jeune homme se penchant pour parler à l’oreille du vieux comte, notoirement minuscule. Son père se plaisait à dire que c’était sa petite taille qui avait fait de lui un excellent marin, ce qui était partiellement vrai – il avait à peine besoin de se baisser quand il se déplaçait sur ses bateaux. Mais cet homme-là – celui qu’elle ne pouvait s’empêcher d’appeler Whit en pensée, même si c’était parfaitement inapproprié – l’éclipsait comme un soleil. Non. Pas comme un soleil. Comme un orage qui survient en pleine mer et remplace le bleu du ciel par des nuages sombres et silencieux. Un orage puissant, beau, imprévisible. Que disait-il à son père ? On aurait dit qu’ils avaient complètement oublié où ils se trouvaient".





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