Aujourd'hui artiste-chanteuse en France, GiedRé est née dans un état qui n'existe plus : l'URSS. Elle raconte ses souvenirs d'enfance, la vie de sa grand-mère, de ses parents et de son oncle (déporté à 17 ans en camp en Sibérie car il avait chanté une rengaine rebelle dans la rue). Une vie qui ressemblait à une longue file d'attente, pour du beurre, des chaussures ou une boîte de petits pois
[chronique avec spoilers !]
J'ai vraiment adoré ma lecture de cette bande dessinée qui raconte la jeunesse de l'artiste GiedRé (que je ne connaissais pas) en Lituanie, qui faisait partie de l'URSS à cette époque.
La dislocation de l'URSS a eu lieu en 1991, j'avais 13 ans à l'époque et du coup, oui, je me souviens bien de l'image que nous avions de ce gros bloc communiste, de la guerre froide où les russes étaient toujours les méchants à vaincre dans les films américain avec le risque que l'URSS ou les USA lancent une bombe atomique et détruise le monde....Alors certes, notre époque actuelle (en 2019 au moment où j'écris mon article) est hyper anxiogène et je ne sais pas ce que sera notre futur (je suis un peu pessimiste à ce sujet) mais en tout cas, avec cette bande dessinée, cela nous permet de connaitre les détails de la vie d'une famille ordinaire qui a vécu sous le joug communiste dans les années 80.
Déjà, vous devez vous demander quelle est cette histoire de petits pois qui donne le titre à cette BD ? Et bien, aussi curieux que cela puisse paraître, les petits pois étaient un produit de luxe extrême là-bas, en Lituanie....Bon, en même temps, tout était restreint....L'auteure nous raconte des petites anecdotes cocasses qu'elle a vécues comme l'unique chewing gum partagé entre une groupe d'enfants (le dernier à l'avoir en bouche n'avait pas de change car il n'avait plus de goût) ou encore quand il fallait attendre pour recevoir des années pour avoir un lit de bébé....
L'auteure n'oublie pas non plus d'aborder la corruption des ceux qui faisaient partie du Parti (ah ah !), du marché noir, de la débrouille des gens du peuple, de la propagande où il fallait montrer au monde entier que les populations de l'URSS étaient hyper heureuses de vivre sous le régime communiste et qu'au contraire, c'était terrible ce qui se passait dans les pays de l'Ouest via les émissions qui passaient à la télévision. Et puis il y a ces queues interminables devant les magasins.....
L'auteure a grandit dans une famille où du côté de sa mère, on faisait partie du peuple, le frère de sa mère était un rebelle opposé au Parti (et évidemment, il a été envoyé au Goulag)....Du côté de la famille du père, le grand-père de l'auteure était membre du Parti et du coup, son père a grandit dans un environnement où rien ne manquait (comme les boites de petits pois)....Le père de GiedRé avait honte de son père mais n'a quand même pas craché dans la soupe pour profiter des avantages dont bénéficiait son père (notamment au niveau de la nourriture et du logement).
Enfin, il y a le départ de la mère de l'auteure en France, elle y fera ensuite venir ses enfants (GiedRé et son frère, qui était malade), le père restera au pays et décédera là-bas quelque temps plus tard....Nous avons donc à ce moment-là la vision d'une petite fille qui découvre toute la richesse consumériste de l'Occident, avec notamment la profusion des bonbons dans les magasins, les bananes qui étaient introuvables en Lituanie.....Mais la petite fille regrettera aussi la grande solidarité qu'elle avait avec ses anciens camarades de classe de là-bas (vous savez, quand ils se partageaient le même chewing gum) car en France, les écoliers sont "égoïstes" et pas question pour eux de prêter leur gomme, par exemple....
Bref, en plus d'une histoire de société, "La boite de petits pois" c'est aussi l'histoire d'une famille (avec un big up pour la grand-mère maternelle de l'auteure !!!). Et personnellement, je suis bien contente de ne pas être née dans un tel pays que la Lituanie de cette époque !
Quant au dessin, il a été confié à Holly R, et je dois dire que si au début, j'ai été un peu étonnée du fait que tout soit fait au crayon à papier et colorisé style crayons de couleur/aquarelle, finalement, ça donne un vrai charme à cette BD, comme si c'était vraiment une petite fille qui avait écrit son histoire en bulles.
Je conseille totalement la lecture de cette BD, d'ailleurs, il n'est pas exclu que je l"achète des enfants ou d'ados de mon entourage tellement cette histoire est riche en témoignages d'une famille, qui a vraiment vécu le communisme pur et dur de l'ex-URSS......Je vous dis ça aussi parce que je suis née au Havre, qui a été longtemps une ville communiste (de 1965 à 1995) et j'ai donc vu la mentalité de certaines personnes "rouges jusqu'au slip" qui étaient dans la mentalité "Tout ce qui est à toi est à moi".....Je pense notamment au mari de ma grand-mère maternelle, décédé en 1996 (d'ailleurs, son enterrement était le jour de la mort de Mitterrand, ça ne s'invente pas ! J'avais 18 ans à cette époque)....Et je me souviens aussi d'une collègue de travail coco à mort au début des années 2000 qui était vraiment mauvaise envers tout ceux qui ne pensaient pas comme elle (la tête qu'elle avait fait quand Chirac avait été ré-élu en 2002, trop drôle !). Une autre collègue était d'origine Yougoslave (un pays qui n'existe plus d'ailleurs sous ce nom...) et qui était arrivée en France avec son mari pour fuir le communisme dans les années 70.....Evidemment, quand l'autre coco nous cassait les oreilles avec ses grandes théories, la yougoslave ne disait rien car elle avait peur d'elle (oui, au fait, dans la BD, il est souvent évoqué le problème de "délation" où chacun surveillait chacun...Il fallait se méfier de tout le monde, même des membres de sa propre famille, dans certains cas...Chouette ambiance)....Alors certes, le communisme français ne ressemblait pas à ce qui se passait en URSS, à Cuba ou encore en Chine....Mais bon, c'est normal car il était minoritaire dans notre pays à cette époque....A bon entendeur....
La dislocation de l'URSS a eu lieu en 1991, j'avais 13 ans à l'époque et du coup, oui, je me souviens bien de l'image que nous avions de ce gros bloc communiste, de la guerre froide où les russes étaient toujours les méchants à vaincre dans les films américain avec le risque que l'URSS ou les USA lancent une bombe atomique et détruise le monde....Alors certes, notre époque actuelle (en 2019 au moment où j'écris mon article) est hyper anxiogène et je ne sais pas ce que sera notre futur (je suis un peu pessimiste à ce sujet) mais en tout cas, avec cette bande dessinée, cela nous permet de connaitre les détails de la vie d'une famille ordinaire qui a vécu sous le joug communiste dans les années 80.
Déjà, vous devez vous demander quelle est cette histoire de petits pois qui donne le titre à cette BD ? Et bien, aussi curieux que cela puisse paraître, les petits pois étaient un produit de luxe extrême là-bas, en Lituanie....Bon, en même temps, tout était restreint....L'auteure nous raconte des petites anecdotes cocasses qu'elle a vécues comme l'unique chewing gum partagé entre une groupe d'enfants (le dernier à l'avoir en bouche n'avait pas de change car il n'avait plus de goût) ou encore quand il fallait attendre pour recevoir des années pour avoir un lit de bébé....
L'auteure n'oublie pas non plus d'aborder la corruption des ceux qui faisaient partie du Parti (ah ah !), du marché noir, de la débrouille des gens du peuple, de la propagande où il fallait montrer au monde entier que les populations de l'URSS étaient hyper heureuses de vivre sous le régime communiste et qu'au contraire, c'était terrible ce qui se passait dans les pays de l'Ouest via les émissions qui passaient à la télévision. Et puis il y a ces queues interminables devant les magasins.....
L'auteure a grandit dans une famille où du côté de sa mère, on faisait partie du peuple, le frère de sa mère était un rebelle opposé au Parti (et évidemment, il a été envoyé au Goulag)....Du côté de la famille du père, le grand-père de l'auteure était membre du Parti et du coup, son père a grandit dans un environnement où rien ne manquait (comme les boites de petits pois)....Le père de GiedRé avait honte de son père mais n'a quand même pas craché dans la soupe pour profiter des avantages dont bénéficiait son père (notamment au niveau de la nourriture et du logement).
Enfin, il y a le départ de la mère de l'auteure en France, elle y fera ensuite venir ses enfants (GiedRé et son frère, qui était malade), le père restera au pays et décédera là-bas quelque temps plus tard....Nous avons donc à ce moment-là la vision d'une petite fille qui découvre toute la richesse consumériste de l'Occident, avec notamment la profusion des bonbons dans les magasins, les bananes qui étaient introuvables en Lituanie.....Mais la petite fille regrettera aussi la grande solidarité qu'elle avait avec ses anciens camarades de classe de là-bas (vous savez, quand ils se partageaient le même chewing gum) car en France, les écoliers sont "égoïstes" et pas question pour eux de prêter leur gomme, par exemple....
Bref, en plus d'une histoire de société, "La boite de petits pois" c'est aussi l'histoire d'une famille (avec un big up pour la grand-mère maternelle de l'auteure !!!). Et personnellement, je suis bien contente de ne pas être née dans un tel pays que la Lituanie de cette époque !
Quant au dessin, il a été confié à Holly R, et je dois dire que si au début, j'ai été un peu étonnée du fait que tout soit fait au crayon à papier et colorisé style crayons de couleur/aquarelle, finalement, ça donne un vrai charme à cette BD, comme si c'était vraiment une petite fille qui avait écrit son histoire en bulles.
Je conseille totalement la lecture de cette BD, d'ailleurs, il n'est pas exclu que je l"achète des enfants ou d'ados de mon entourage tellement cette histoire est riche en témoignages d'une famille, qui a vraiment vécu le communisme pur et dur de l'ex-URSS......Je vous dis ça aussi parce que je suis née au Havre, qui a été longtemps une ville communiste (de 1965 à 1995) et j'ai donc vu la mentalité de certaines personnes "rouges jusqu'au slip" qui étaient dans la mentalité "Tout ce qui est à toi est à moi".....Je pense notamment au mari de ma grand-mère maternelle, décédé en 1996 (d'ailleurs, son enterrement était le jour de la mort de Mitterrand, ça ne s'invente pas ! J'avais 18 ans à cette époque)....Et je me souviens aussi d'une collègue de travail coco à mort au début des années 2000 qui était vraiment mauvaise envers tout ceux qui ne pensaient pas comme elle (la tête qu'elle avait fait quand Chirac avait été ré-élu en 2002, trop drôle !). Une autre collègue était d'origine Yougoslave (un pays qui n'existe plus d'ailleurs sous ce nom...) et qui était arrivée en France avec son mari pour fuir le communisme dans les années 70.....Evidemment, quand l'autre coco nous cassait les oreilles avec ses grandes théories, la yougoslave ne disait rien car elle avait peur d'elle (oui, au fait, dans la BD, il est souvent évoqué le problème de "délation" où chacun surveillait chacun...Il fallait se méfier de tout le monde, même des membres de sa propre famille, dans certains cas...Chouette ambiance)....Alors certes, le communisme français ne ressemblait pas à ce qui se passait en URSS, à Cuba ou encore en Chine....Mais bon, c'est normal car il était minoritaire dans notre pays à cette époque....A bon entendeur....
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