BURN-OUT

Stéphane Fatrov

Auto-Edition Amazon (2014) - Epub gratuit

28 pages

Synopsis :

Véronique, une salariée surexploitée et prise pour une imbécile depuis des années par son supérieur, finit par faire un « burn-out » et pète littéralement les plombs sur son lieu de travail. Étage par étage, et jusqu’au grand patron, elle règle alors ses comptes en tuant et massacrant la plupart de ses responsables et collègues de travail de manière de plus en plus stupéfiante et inventive au fil de sa progression.

Excellent ! Cette petite nouvelle de 28 pages est une vraie pépite d'humour noir ! Par contre, attention, il y a des passages très gores et certains détails pourraient donner des frissons de dégoût à plus d'un lecteur.....

Je dois admettre que je ne verrai plus une broyeuse à documents de la même manière dorénavant, tout comme le canard wc....Le récit est construit de manière intelligente puisqu'il débute avec l'appel du commissaire de police présent sur le lieu du massacre qui va joindre au téléphone le mari de Véronique pour lui expliquer le déroulement des exactions de sa femme...


Le Commissaire est très drôle dans ses propos et n'est pas avare en petites réflexions personnelles et en petites vannes (qu'il excuse en raison d'une trop grande émotion face à l'horreur de la scène de crime). Nous nous laissons entraîner dans le récit, nous attendant toujours au pire (et nous l'obtenons sans problème...). 

Je ne peux que vous recommander cette courte lecture qui est un vrai coup de coeur pour moi...En plus, elle est gratuite en format ebook sur Amazon alors qu'attendez-vous pour la lire !!!

Ce que j'ai aimé dans ce livre :

1#-L'humour : J'ai éclaté de rire de nombreuses fois à cause du décalage entre la situation ultra anxiogène et les réflexions du Commissaire qui essayait de se mettre dans la tête de Véronique pour expliquer la situation à son mari au téléphone. Les "20%" et la broyeuse de documents vont me rester en tête un certain moment et on peut comprendre les réactions des policiers qui ont découvert au fur et à mesure le parcours meurtrier de Véronique à chaque étage de cette entreprise, armée de sa hache (si bien représentée sur la couverture du livre)....

2#-Défouloir psychologique : Pour les personnes qui subissent un stress intense au travail (nous sommes très nombreux, je m'inclus dedans...) et bien cette lecture peut nous apporter un petit moment de "décompression" en se mettant à la place de Véronique et de voir les dégâts de notre vengeance face à des connards que l'on croise tous les jours au boulot....

Quelques citations :

"Dites-moi monsieur Péret, vis-à-vis de ce supérieur, votre femme était-elle affectée psychologiquement par ce genre de pressions ?...  Oui je vous écoute… votre femme rentrait de plus en plus souvent en pleurs à la maison… oui, oui je comprends, une situation terrible évidemment… antidépresseurs…. Ah, justement quoi ?… elle a oublié de le prendre ce matin !... Si ça s’est remarqué ?... Ben, un petit peu quand même !... elle a zigouillé plusieurs dizaines de personnes !!... Mais je crois que c’est surtout ce fameux responsable qui a dû remarquer en premier que votre femme n’était pas dans son état normal. Pardon ?... il lui faisait même des réflexions désobligeantes sur son physique… parce qu’elle était… un peu grosse… Ah effectivement, s’il la surnommait souvent Peggy… Mais de ce côté-là je vous rassure monsieur Péret, il ne se foutra plus jamais de sa gueule, plus jamais, ça je peux vous le garantir ; vu comment votre femme s’est occupée de lui, elle ne l’a pas loupé c’est le moins que l’on puisse dire !...".

"L’avantage de la hache, c’est que ça ne fait pas de bruit. Si votre femme avait buté tous ses collègues avec un fusil, ça aurait fait du boucan, les coups de feu auraient alerté les autres dans les étages. Mais là, elle s’y est prise en silence. Et comme dans les entreprises plus personne ne se déplace dans les étages, de nos jours tout le monde reste le cul vissé sur son siège et ne communique plus que par mails, eh ben je vais vous dire monsieur Péret, votre femme et Nathalie ont pu tranquillement remonter dans la hiérarchie et faire étage par étage sans que personne n’en sache rien !... Ça vous en bouche un coin je parie ?... Nous aussi on a été sur le cul de voir de quelle façon méthodique elles s’y étaient prises. On ne voulait pas y croire, mais vu le résultat, on a pu que s’incliner devant tant d’efficacité. Sincèrement respect… Ah si, si, chapeau bas… Ah oui, d’ailleurs… on en est à combien les gars ?... 38 ! Maintenant on est passé de 23 à 38 morts retrouvés, monsieur Péret… Ah bah forcément à deux ça dépote beaucoup plus vite, la rentabilité s’en trouve démultipliée".