vendredi 7 décembre 2018

JE SUIS TON SOLEIL


Marie Pavlenko
Les Editions Flammarion (2017)
466 pages 

Synopsis :
Déborah entame son année de terminale sans une paire de chaussures, rapport à Isidore le chien-clochard qui dévore toutes les siennes et seulement les siennes. Mais ce n'est pas le pire, non. Le pire, c'est sa mère qui se fane, et la découverte de son père, au café, en train d'embrasser une inconnue aux longs cheveux bouclés. Le bac est en ligne de mire, et il va falloir de l'aide, des amis, du courage et beaucoup d'humour à Déborah pour percer les nuages, comme un soleil.



Ce livre avait fait le buzz au moment de sa sortie, au printemps 2017 et je me rappelle de l’enthousiasme de toutes les booktubeuses qui montraient fièrement leur service presse à cette époque. Un an et demi plus tard, je me décide enfin à découvrir ce qui se cache derrière ce titre intrigant « Je suis ton soleil » et je dois dire que je n’ai pas été déçue du tout ! Ce livre n’est pas passé loin du coup de cœur ! Ma lecture a été très agréable, avec des moments d’humour pure, mais aussi des moments dramatiques et d’autres plus « romantiques ». L’auteure française Marie Palenko a su parfaitement retranscrire les sentiments et les états d’âme d’une jeune fille de Terminale, à quelques mois de passer son bac qui va passer par des épreuves cruciales dans sa vie familiale mais aussi affective. Amour des parents, amour de la meilleure copine, amour de nouveaux amis et amour du garçon « inatteignable »…..Ce livre mérite tout le buzz qu’il a connu à l’époque de sa sortie et je recommande aux adolescents mais aussi aux plus vieux !

Ce que j’ai aimé dans ce livre :
#1- L’humour : Déborah, l’héroïne de ce livre, nous parle à la première personne du singulier. Elle nous fait partager ses pensées et ses réflexions. Et quel bonheur de voir la manière dont elle décrit ses proches, que ce soit Isidore son vieux chien qui pue ou ses amis, comme Jamal, qui est fan de mygales. J’aime l’humour subtile et les bons jeux de mots et avec « Je suis ton soleil », je suis servie ! Et option spéciale pour le cours de yoga auquel assistent Déborah et sa mère….

#2-La famille c’est sacré : Déborah est fille unique. Quand nous la rencontrons au début du livre, il se trame quelque chose avec son père qui a un comportement plus que suspect. SPOILERS Notre héroïne va découvrir que son père a une maitresse et il va bientôt quitter sa mère….Ce qui va provoquer la tentative de sa mère le soir du réveillon du jour de l’an et va faire entrer Déborah dans l’âge adulte et celui des responsabilités…..J’ai beaucoup apprécié la manière dont l’auteure a traité le divorce des parents de Déborah et surtout, elle nous a montré que chacun peut rebondir et que même si parfois, on touche le fond, il y a un petit soleil qui brille au bout de cette obscurité….

3#-Vie banale de lycéens : Contrairement à d’autres livres qui ont pour héros des lycéens, notamment des livres écrits par des auteurs américains, ici, nous ne sommes pas dépaysés et chaque lecteur peut y retrouver des références à sa propre vie (les lycéens, dans ce qu’ils vivent actuellement, ou les plus vieux, comme moi, qui se rappellent de leurs souvenirs du lycée). J’aime quand les scénarios ne semblent pas « rocambolesques » et s’accrochent à un certain réalisme. C’est le cas avec « Je suis ton soleil ».

4#-La personnalité lumineuse de l’héroïne : Ce livre porte bien son nom. J’ai trouvé Déborah charmante et attendrissante. C’est le genre de fille à laquelle on a envie de s’identifier. Elle n’est pas la plus belle fille du lycée, ni la plus populaire ou la plus intelligente mais son sarcasme et son aptitude à la résilience et à rebondir lors de moments difficiles dans sa vie sont remarquables. C’est un modèle à suivre.

Ce que je n’ai pas aimé dans ce livre :

RAS.

Quelques citations :

« À ton âge, la majorité des jeunes gens se sentent mal à l’aise dans leur corps qui pousse dans tous les sens. Il les embarrasse, ce corps, et les tiens cherchent à se donner une contenance. Or, que font-ils, quand leur rendez-vous est en retard ? » J’avais haussé les épaules. « Ils farfouillent dans leur téléphone ou s’allument une cigarette ! » Elle avait ri, tête en arrière, gorge offerte, puis m’avait observée, sérieuse : « Une idiotie. Le portable, ça fait étriqué du cerveau, incapable de profiter de la vraie vie. Quant à l’autre option… j’ai essayé : haleine déplorable et bronches enduites de goudron. Sans parler du bonus teint crayeux. Alors qu’il y a les livres ! Quoi de plus sexy qu’un bouquin ? Tu poireautes au resto et l’heureux élu est en retard ? Pas de téléphone, un livre. Tu attends à la sortie du métro ? Un livre. Mystérieuse, lointaine, cultivée… Avec une touche de rouge à lèvres, rien de plus sensuel. » Autour d’une tasse de thé, je l’avais écoutée, amusée. Mais ses arguments avaient fait mouche. Depuis, je ne sors jamais sans un livre dans ma poche ».

« La fenêtre du salon est ouverte à l’espagnolette. Une seule explication possible : mon père est revenu en loucedé et a enfin changé le volet. Il a même laissé entrer l’air, parce que ma mère aère tout le temps, sinon, elle étouffe. Elle n’en saura rien. Je crois qu’on appelle ça l’élégance ».

«Pour clore la leçon, Pinky hobbit suggère de se mettre sur le dos, tendre les jambes, les lever, basculer, et toucher le sol avec ses orteils 100 % caoutchouc, derrière la tête. C’est bon pour le karma. Et on tient, on tient, on tient. Ah bah non. Y en a une qui tient mais alors pas du tout, là. Qui se lâche complètement même. Grande braderie, liquidation totale, on vide le stock, prix imbattables. Dans le silence du gymnase, un hurlement anal s’élève. Résonne. Dure. Et personne ne se marre. Les mémés sont stoïques, alors qu’aucune, aussi sourde soit-elle, ne peut avoir raté cette symphonie sphinctérienne en ut majeur. Rester digne. Digne. Oh mon dieu. J’ai besoin d’aide. Je me tourne vers ma mère et la découvre, de l’autre côté de la salle, agitée d’étranges convulsions, le visage coincé sous le torse. Elle tressaute, écarlate. La dentition éclatante. C’est la fin. Je ne me contrôle plus, je me laisse gagner par un furieux fou rire, je m’étouffe, je lâche la position (mais pas le reste, moi). Je m’écroule et admire le plafond en essayant de reprendre mon souffle. Je rampe hors du tapis sous le regard hargneux de Pinky hobbit. Ma mère me suit, me relève, m’entraîne en courant, on attrape nos sacs, et on s’enfuit en gloussant pendant des kilomètres. J’essuie encore quelques larmes qui perlent quand on arrive chez nous. Finalement, ce n’est pas si mal le yoga ».

« — Joyeux anniversaire… Joyeux anniversaire… Joyeux aaaaannnnnniiiiiiiiversaire, Déborah ! Joyeux aaaaaannnniiiiiiiversaaaaiiiiiire. Le gâteau est couronné de dix-huit bougies scintillantes, dont la lumière cuivrée éclaire le visage d’ange d’Élo. Dessus est écrit : « 18 ans – Déborra ». Il faut que je l’accepte. Dans ma vie, rien ne sera jamais parfait »


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire