Linda Howard
Les Editions J'ai Lu (2014)
Edition originale 1995
343 pages
Synopsis :
A quatorze ans, Clémence Devlin a été abandonnée par une mère infidèle puis exclue de la petite ville de Prescott. A l'origine de ce départ : Gray, le fils de Guy Bouvier, l'amant de sa mère. Si Clémence avait le béguin pour Gray, ce dernier la haïssait. Car en découvrant la relation adultère qu'entretenaient leurs parents, il avait été fou de rage. Aujourd'hui, des années plus tard, Clémence revient à Prescott sous le regard acéré de Gray. Or, la jeune femme n'en a que faire. Si elle est ici, c'est pour tirer les choses au clair, car elle n'a qu'une certitude : sa mère ne s'est jamais enfuie avec Guy, pour la simple raison que ce dernier est mort...
Après avoir été enthousiasmée par Le disparu de San Pablo de l'auteure américaine Linda Howard, j'ai décidé de me lancer dans un autre de ses romans. Mon choix s'est porté sur Le secret du lac en raison du synopsis qui annonçait une romance difficile et contrariée....Et là, je dois dire que....Whaou !!!! J'ai vraiment adoré !!! C'est encore un coup de coeur pour cette auteure, qui, décidément, arrive à écrire pile poil des histoires comme je les aime !
Le récit débute quand Clémence est seulement âgée de 11 ans. Malgré son jeune âge, la petite fille éprouve un énorme crush pour Gray Bouvier, le fils de l'homme le plus riche du canton.
Clémence, elle, n'a pas eu la chance de naître dans une bonne famille puisque les Devlin sont considérés comme des pestiférés dans leur petite ville de Louisiane, à Prescott. Son père et les deux fils aînés sont des vauriens chômeurs et alcooliques, sa mère est une traînée (qui a de nombreux amants, dont le plus important n'est autre que le père de Gray) et la soeur aînée de Clémence suit le même chemin.....
Le seul rayon de soleil dans la vie familiale de Clémence c'est son petit frère Scottie mais celui-ci est handicapé mental (les autres l'appellent le mongolien alors je me demande s'il n'est pas trisomique ? Ce n'est pas précisé dans le livre...) et malheureusement pour ce pauvre petit gamin, il souffre de problèmes cardiaques très grave que ses parents n'ont pas les moyens (ni l'envie) de soigner....
Le coup de coeur qu'éprouve Clémence pour Gray est à sens unique car le jeune homme a huit ans de plus que notre jeune héroïne, il est donc âgé de 19 ans et, bien évidemment, il ne s'intéresse pas aux petites gamines de 11 ans (encore heureux !). Par contre, il est très occupé avec les lycéennes et les étudiantes. Issu d'une famille riche et influente, c'est un vrai womanizer, et vu qu'en plus, il a un physique d'Apollon (il fait du football américain, donc, il est bien gaulé !) vous comprendrez que ça se bouscule au portillon !
"Gray… la seule évocation de son prénom la faisait frissonner. Mais ce n’était rien comparé à la violence des sensations qu’elle éprouvait en sa présence. Il suffisait qu’elle l’aperçoive et son cœur s’emballait, ses jambes se mettaient à trembler et le rouge lui montait aux joues. Elle avait bien essayé de maîtriser ses émotions, mais sans succès. Pour se rassurer, elle se disait que son admiration pour lui n’avait rien que de très normal. Après tout, Gray était considéré comme un dieu à Prescott. Un dieu un peu vaurien sur les bords. Protégé par la fortune des Bouvier, il faisait les 400 coups et sa réputation de séducteur était déjà bien établie. Son charme insouciant faisait des ravages parmi les femmes de la région et quoique les Bouvier eussent déjà engendré bon nombre de noceurs, Gray semblait bien parti pour être le pire de tous".
L'histoire fait ensuite un petit saut dans le temps où nous retrouvons Clémence quand elle a 14 ans. Elle est toujours amoureuse de Gray. C'est la période où sa famille se désagrège et où ils vont être expulsés de la ville manu militari en plein milieu de la nuit par la police et sous le regard superviseur de Gray qui cherche là à se venger des Devlin qu'il tient responsables de la fugue amoureuse de son père puisqu'il entretient depuis des années une liaison avec Renée, la très séduisante mère de Clémence et que celle-ci a aussi quitté le foyer (et ses enfants...) le même jour...Et comme les Devlin étaient logés gratuitement dans une maison prêtée par Guy Bouvier, il est très facile pour Gray de les faire expulser (et il ne s'en prive pas !).
Nous retrouvons finalement Clémence quand elle est âgée de 26 ans et patronne d'une agence de voyage à Dallas. Après toutes ces années, Clémence n'a jamais oublié sa ville natale. Elle n'a jamais oublié non plus Gray Bouvier...
La jeune femme décide donc de revenir s'installer à Prescott. Seulement voilà, son retour déplaît fortement aux habitants, notamment à cause de sa ressemblance physique flagrante avec sa mère, qui était connue comme le loup blanc dans cette petite ville du Sud des Etats-Unis et surtout, il y a Gray, qui, malgré sa rancoeur vis à vis des Devlin, est très fortement attiré par la jeune femme....Mais pour le bien de tous, et notamment pour sa propre mère et sa soeur, il doit la faire quitter la ville (encore une fois...). Il va tout faire pour la dégoûter et lui faire renoncer à son idée de vivre à Prescott. mais Clémence ne va pas se laisser faire !
Ce que j'ai aimé dans ce livre :
1#-Le contexte familiale de Clémence : Ayant été une grande fan de l'auteure américaine Virginia C. Andrews lorsque j'étais adolescente, j'ai eu le plaisir de retrouver une histoire du même genre que ses nombreuses sagas avec une héroïne qui grandit dans une famille misérable et miséreuse. Le fait que l'histoire se passe en Louisiane renforce la comparaison puisque les héroïnes "andrewsesques" avaient l'habitude de déambuler pieds nus dans le bayou et autres coins retranchés et sauvages de l'Amérique profonde des rednecks. Clémence n'a pas vraiment eu d'enfance, elle a grandit trop vite, prenant en charge son petit frère et s'occupant de la maison, puisque aucun de ses parents ou de ses frères aînés ne le faisaient. Il faudra que Clémence attende d'avoir 14 ans, quand sa famille sera chassée de la ville, pour que les services sociaux la placent dans une famille d'accueil chaleureuse (avec son petit frère Scottie). A Prescott, Clémence était aussi pauvre et méprisée par les habitants de la ville (pas par son comportement, mais à cause de celui du reste de sa famille) que Gray Bouvier est adulé et respecté...Attention zone spoilers ! Cliquez sur le mulot et passez sur le texte en surbrillance ! La mort du petit Scottie apporte une dernière touche de pathétisme et de misérabilisme dans la vie de Clémence, tout comme dans les livres de Virginia C. Andrews, les enfants ne sont pas épargnés...Ils souffrent et ils meurent....Vous pouvez donc sortir les mouchoirs car le passage de la mort de Scottie était vraiment triste et intense (oui, j'ai encore versé ma petite larme !).
"Elle était pieds nus et son short élimé découvrait ses petites jambes grêles. Elle ne craignait pas les égratignures, ni même les morsures de serpent ; Clémence était une créature farouche, la forêt était son élément. Elle avait attaché ses longs cheveux auburn avec un élastique pour être libre de ses mouvements et se faufilait entre les arbres comme un elfe".
"Le dernier des Devlin était mongolien. Gray ne l’avait vu qu’une ou deux fois, toujours accroché aux jambes de la plus jeune. Comment s’appelait-elle déjà ? Ah oui, Clémence. Drôle de prénom pour une Devlin. Clémence, cela évoquait l’innocence, la pureté, mais avec une famille comme la sienne, l’avenir de cette pauvre gamine était déjà tout tracé. Dans quelques années, elle serait exactement comme sa mère et sa sœur ; dès qu’elle serait un tant soit peu formée, tous les garçons de Prescott la poursuivraient simplement parce qu’elle s’appelait Devlin et elle ne leur résisterait pas bien longtemps".
"Elle ne le lui demandait que pour la forme. Scottie mangeait plus facilement la purée et c’était ce qu’elle préparerait de toute façon. Elle passa la main dans les cheveux bruns de son frère et retourna peler les pommes de terre. Ces derniers temps, Scottie était moins vif et ses lèvres prenaient de plus en plus souvent une coloration bleu foncé lorsqu’il jouait. Son cœur faiblissait, comme les médecins l’avaient prédit et il n’y aurait pas de transplantation cardiaque miraculeuse pour lui. Même si les Devlin en avaient eu les moyens, aucun chirurgien n’aurait accepté d’opérer un petit garçon qui ne serait jamais capable de s’habiller normalement, de lire ou même de balbutier quelques mots. La gorge de Clémence se serrait lorsqu’elle songeait au peu de temps qui lui restait encore à vivre. Les médecins étaient déjà étonnés qu’il eût survécu aussi longtemps. À une époque, Clémence s’était souvent demandé si Scottie était le fils de Guy Bouvier. Matériellement, c’était plus que possible ; cela l’avait rendue furieuse. Il aurait eu les moyens de le soigner, lui, ou au moins d’adoucir sa brève existence. Mais bien sûr, engendrer un fils débile n’avait rien de glorieux, mieux valait faire comme s’il n’existait pas !"
2#-De la haine à l'amour, il n'y a qu'un pas : Ce qui frappe le lecteur dès les "retrouvailles" de Clémence et Gray, c'est l'atmosphère électrique et sensuelle qui se dégagent autour d'eux. Comme le dit si bien Gray, ils n'ont jamais été amis mais un lien les unissait depuis la nuit où Clémence a été chassée de la ville avec son père, ses frères et sa soeur. Cette expulsion a été dirigée par Gray qui leur en voulait à mort. Clémence était la seule membre "respectable" de cette famille (je ne compte pas Scottie qui n'était qu'un enfant de 6 ans déficient mental), Gray s'est donc acharné sur elle, il s'est vidé de sa fureur sur elle alors qu'elle n'était âgée que de 14 ans en lui disant des phrases très dures, des phrases qui ont hanté Clémence jusqu'à sa vie adulte. Et le pire, c'est qu'au lieu de le détester (ou de l'ignorer), la jeune femme a toujours aimé cet homme !!! Elle l'aime depuis qu'elle a 11 ans, Mon Dieu ! Malgré cet amour pur et secret, enfouit au plus profond de son être, elle va revenir dans sa ville natale et se confronter à Gray qui la considère comme une ennemie...Cela dit, il l'avouera par la suite à Clémence, mais la nuit où elle et sa famille ont été chassés de Prescott, Gray a ressenti un profond désir pour elle (qui n'avait que 14 ans, et était vêtue de son innocente chemise de nuit mais....dont les flics et lui-même voyaient tout à travers grâce à la lumière des spots dirigés vers la maison pendant que Clémence s'efforçait de vider la maison avec son petit frère terrorisé et collé dans ses jambes). Le fait de revoir de nouveau Clémence au bout de douze ans va le bouleverser car elle est devenue une femme sublime maintenant et elle est très sûre d'elle et lui tient tête. Il va donc s'instaurer entre eux un petit jeu de chat et de la souris. Gray, qui possède presque toute la ville, va notamment interdire aux commerçants de vendre quoi que ce soit à Clémence, afin qu'elle quitte la ville....Evidemment, notre belle ne se laissera pas faire ! Et puis il y a cette jalousie, cette envie de possession que Gray ressent pour Clémence. Il la veut pour lui seul.....Ouh la la ! Je craque pour cette histoire d'amour si passionnelle !
"La gorge serrée, Gray sentit le désir l’envahir et eut un frisson de dégoût en en prenant conscience. Bon sang, il ne valait pas mieux que son père ! Il suffisait qu’on lui montre une Devlin et il devenait comme un taureau en rut. Elle s’approchait, une pile de vêtements dans les bras. Non, c’était vers le camion qu’elle se dirigeait. Il regarda au passage ses yeux verts, félins, mystérieux et troublants. Son cœur se mit à battre plus vite. À la voir ainsi, si proche, il perdit son sang-froid et la colère l’étouffa presque. Il voulait lui faire payer le désir honteux qu’elle suscitait en lui. Il voulait lui faire mal. — Vous n’êtes que de la racaille ! lança-t-il avec hargne lorsqu’elle fut à sa hauteur. Toi, autant que les autres ! Elle s’arrêta net, le petit dans ses jambes, mais ne le regarda pas, gardant les yeux fixés droit devant elle. La pureté de son visage augmenta encore la rage de Gray. — Ta mère est une putain, ton père un ivrogne et tôt ou tard tu leur ressembleras. Alors fiche le camp d’ici, et ne reviens jamais".
"Et cependant, il lui avait fallu beaucoup de courage pour se décider à revenir. Les paroles de Gray Bouvier marquaient encore sa mémoire au fer rouge. Même si elle parvenait parfois à les oublier des jours durant, la douleur était toujours là, insidieuse, lancinante. Vous n’êtes que de la racaille… ! La blessure que Gray lui avait infligée cette nuit-là ne s’était jamais refermée. Il les avait chassées, elle et sa famille, comme des chiens galeux et le plus ironique était qu’il l’avait fait pour rien. Car contrairement à ce que tout le monde avait pensé à l’époque, Renée était parfaitement innocente du crime qu’on lui reprochait. Oh, sa mère n’avait jamais été une sainte et si Guy le lui avait proposé, sans doute aurait-elle accepté de s’enfuir avec lui. Seulement voilà, il ne l’avait pas fait et Renée était totalement étrangère à la mystérieuse disparition de Guy Bouvier douze ans auparavant".
3#-L'enquête : En plus de l'histoire d'amour, il y a aussi l'intrigue causée par la disparition mystérieuse du père de Gray et de la mère de Clémence la même nuit. Clémence a toujours cru, comme tout le monde, que ces deux-là avaient fait une fuite amoureuse mais finalement, la jeune femme a récemment appris que sa mère était repartie vivre chez sa propre mère (en voici des mères et des grand-mères modèles !...) et qu'elle n'est jamais partie avec Guy Bouvier ce soir là. Clémence va faire appel à un détective privé mais son intervention dans la recherche de la vérité ne va pas plaire à tout le monde. Elle va recevoir des menaces, mais de qui ?.....Attention zone spoilers ! Cliquez sur le mulot et passez le texte en surbrillance ! Personnellement, j'ai vite compris que c'était l'avocat le coupable ! Son obsession pour Noëlle Bouvier et sa déviance sexuelle vis à vis de Monica, la propre fille de Noëlle, en faisait le suspect idéal ! Par contre, j'ai été surprise d'apprendre que c'était Monica qui envoyait les messages de menace à Clémence, ainsi que le pauvre chat mort.....Purée !!!!!
4#-Clémence, l'héroïne : J'ai vraiment adoré cette jeune femme ! Elle est si courageuse et c'est une personne profondément honnête et bienveillante. Clémence n'a pas eu une existence facile, c'est le moins que l'on puisse dire ! Car en plus de ses problèmes familiaux, elle va devenir veuve après quelques mois seulement de son mariage avec un jeune homme dont elle était tombée amoureuse à l'Université. Je pense que si le mari de Clémence avait encore été en vie, elle ne se serait jamais autorisée à revenir à Prescott (et à se retrouver face à son "amour de jeunesse"), vu la droiture et l'honnêteté dont elle fait preuve depuis sa plus tendre enfance. Par ces aspects de sa personnalité, elle était la femme idéale pour Gray. Lui, le coureur de jupons, l'a jugée sans la connaître réellement, mais par rapport à la réputation sulfureuse de sa mère Renée dont elle est maintenant le portrait craché physiquement - seulement physiquement - car contrairement à sa mère, Clémence ne court pas après tous les hommes et n'a fréquenté personne après la mort de son mari (mari qui fut le premier et unique homme de sa vie...), et du coup, même si elle a toujours été amoureuse de Gray, vu la manière dont il la traite au début de leurs "retrouvailles", il est hors de question pour elle de tomber dans ses bras, d'écouter ses pulsions les plus primitives qui lui font perdre tous ses moyens quand elle est face à lui car ce serait donner raison à tout ce qu'il lui reproche d'être pour la simple et unique raison qu'elle est une fille Devlin.....
"Depuis toute petite, Clémence avait appris à saisir chaque moment de liberté. Il y en avait trop peu dans sa vie pour les laisser échapper. La plupart du temps, elle les consacrait à lire. Elle adorait les livres et dévorait tout ce qui lui tombait sous la main. Les mots étaient comme un philtre magique. Lorsqu’elle lisait, la vie et ses misères disparaissaient ; elle naviguait alors dans un univers merveilleux où la « racaille Devlin » n’existait plus. Elle devenait quelqu’un de différent, quelqu’un de bien. Elle avait appris à ne pas lire devant son père ou ses frères qui se moquaient d’elle ou allaient même parfois jusqu’à lui arracher le livre des mains pour le jeter au feu. Ses efforts pour le récupérer provoquaient toujours chez eux des hurlements de rire. Sa mère, elle, se contentait de grommeler, prétendant que Clémence perdait son temps et qu’elle ferait mieux de s’occuper à quelque chose d’utile, mais Renée ne s’en était jamais prise aux livres. Jodie aussi se moquait d’elle, mais pas méchamment comme ses frères. Elle ne comprenait pas que sa sœur préfère rester le nez dans un livre au lieu de l’accompagner dans ses sorties".
"En cet instant pourtant, le sentiment bizarre d’avoir retrouvé ses racines l’emportait presque sur l’amertume. D’autant plus bizarre d’ailleurs que, lorsqu’elle vivait à Prescott, on lui avait toujours fait sentir qu’elle n’était qu’une paria. Mais au-delà de toute raison, son instinct lui disait qu’ici elle était chez elle. Tout le lui prouvait. Les parfums colorés qu’elle n’avait retrouvés nulle part ailleurs, les visions imprimées dans sa mémoire depuis l’enfance, les lieux que chaque cellule de son corps reconnaissait. Elle était née ici, avait grandi ici, et ses souvenirs avaient beau ne pas être joyeux, des liens invisibles qu’elle n’aurait jamais soupçonnés la rattachaient indissolublement à Prescott".
Ce que je n'ai pas aimé dans l'histoire :
1#-Le titre du livre : Sans déconner, le titre français de ce roman est "Le secret du lac", et vu que dès les premières pages nous apprenons que le père de Gray a disparu sans laisser de traces, il ne faut pas être Einstein pour comprendre que son père est dans ce foutu lac !!!!! Je déplore vraiment le choix de ce titre, qui met trop vite la puce à l'oreille, surtout que dans sa version originale, ce roman s'intitule "After the night" (après la nuit), ce qui est un milliard de fois plus judicieux puisque c'est en rapport avec l'histoire, sans trop en révéler (ou pourrait dire que c'est après la nuit où Clémence a été expulsée de Prescott avec sa famille que tout a changé dans sa vie, après la nuit où ont disparu Guy Bouvier et Renée Devlin...). Bon après, je vous avouerai que j'ai adoré ce livre grâce à la relation passionnée entre nos deux héros, pas pour l'intrigue policière (même si c'était quand même intéressant malgré le pot aux roses révélé dès le tite du livre....)
2#-La mère et la soeur de Gray : Encore un parallèle avec les romans de Virginia C. Andrews. Il faut toujours des personnages un peu tordus et du coup, dans Le secret du lac, nous sommes servis avec les femmes de la famille Bouvier. Noëlle, La mère de Gray, est une beauté glaciale qui s'est enfermée dans sa tour d'ivoire bien avant la disparition de son mari. Elle a toujours été au courant des liaisons de son mari et finalement, cela l'arrangeait bien car elle a toujours détesté les contacts physiques (autant les relations sexuelles avec son mari que les câlins avec ses enfants). Si elle n'a pas pu élever son fils à son image (qui tenait plus de son père, vu son palmarès de conquêtes féminines), elle va cependant réussir à influencer très fortement sa fille, Monica. Celle-ci est juste un peu plus âgée que Clémence et a toujours haït la famille Devlin (à cause de la sulfureuse Renée qui lui a "volé" son père) et du coup, voir revenir Clémence, qui ressemble maintenant à Renée Devlin comme deux gouttes d'eau et voir son frère être irrésistiblement attirée par celle-ci la fait enrager (et dérailler). Alors attention, je mets les femmes Bouvier dans les éléments que je n'aime pas mais en fait, je trouve que l'auteure a bien fait d'inclure des personnages aussi perturbés pour mettre des bâtons dans les roues de Gray qui va vite se rendre compte que Clémence compte beaucoup pour elle (et donc, il se retrouve le cul entre deux chaises : Choisir sa mère et sa soeur ou choisir la femme qu'il aime ?). J'ai aussi bien aimé la manière dont l'auteure a traité les déviances sexuelles de l'avocat de la famille, Alex, qui fut le meilleur ami de Guy Bouvier et qui a presque servi de père par procuration à Gray quand celui-ci a disparu. Attention zone spoilers ! Cliquez sur le mulot et passez le texte en surbrillance ! Je dois dire que je n'ai pas trop compris comment Monica a fini par tomber sous son influence et est devenue sa maitresse durant des années (il l'a même dépucelée, le cochon !) alors qu'en plus, ce petit pervers a toujours été amoureux de Noëlle et en fait, du coup, il prenait Monica pour sa mère et quand il couchait avec elle, c'était pour combler sa frustration puisque, je le répète, Noëlle Bouvier est d'une froideur inaccessible qui refuse tout contact physique.....
"Toute la région savait que son père couchait avec Renée depuis des lustres. Gray n’y trouvait pas spécialement à redire. Même s’il aimait sa mère, il ne pouvait blâmer Guy d’aller se distraire ailleurs. D’ailleurs sa mère elle-même ne s’en plaignait pas. Noëlle Bouvier avait horreur des contacts physiques, y compris de la part de ses enfants. À trente-neuf ans, aussi belle qu’une madone, elle en avait également la froideur. Comment diable avait-elle pu avoir des enfants ? Et comment Guy aurait-il pu lui être fidèle ? Doté du tempérament fougueux des Bouvier, Guy était un homme au sang chaud et il était passé dans de nombreux lits avant de prendre Renée pour maîtresse plus ou moins attitrée. Moyennant quoi il se montrait un mari attentionné pour Noëlle, laquelle s’accommodait très bien de ses frasques. Il ne la quitterait jamais. Gray ne se faisait pas le moindre souci à ce sujet".
Pour conclure, Le secret du lac a été un pur coup de coeur pour moi ! Mon Dieu, c'est vraiment le genre de romance que j'aime lire avec un homme qui s'efforce de détester l'héroïne qui ne mérite pourtant pas toute cette hargne et cette médisance à son encontre. Clémence est une jeune femme remarquable qui a grandit trop vite en vivant des moments difficiles durant son enfance puis son adolescence. Une fois adulte, elle revient dans sa ville natale, bien décidée à comprendre ce qui s'est passé douze ans plus tôt et pour laver son nom. Par certains aspects, j'ai trouvé dans cette histoire des similitudes avec les romans de Virginia C. Andrews qui ont bercé mon adolescence, avec des héroïnes à l'enfance malheureuse parsemée de drames et des personnages secondaires parfois bien perchés....Gray, quant à lui, ouh la la ! Il est ultra séduisant et j'ai pris plaisir à le voir lutter contre son attirance irrésistible envers Clémence. Lui qui était déterminé à lui faire la guerre va vite se rendre contre qu'il préférerait largement lui faire l'amour ! Concernant l'intrigue principale du roman, c'est à dire la disparition du père de Gray douze ans plus tôt (et qui a, du coup, sonné le glas pour la famille de Clémence), elle est assez bien menée ! Clémence est très intelligente et va fourrer son nez là où il ne faut pas, s'attirant des menaces assez sérieuses et intimidantes.....Heureusement, où qu'elle aille, Gray n'est jamais bien loin (pour la surveiller, se chamailler avec elle mais aussi pour lui venir en aide...). Bref, Le secret du lac est une pépite en matière de romantisme et d'amour passionné. La personnalité volcanique de nos deux personnages principaux fait monter crescendo la température (qui est déjà bien élevée en Louisiane) pour notre plus grand plaisir. Lisez ce livre, vous ne le regretterez pas !
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