mercredi 28 septembre 2016

LONDRES LA TENEBREUSE - Tome 3 : Le maître de la Guilde



Bec McMaster
Les édictions J'ai lu (2016)
Sortie originale 2013
440 pages

Synopsis :
Sang-bleu et maître de la guilde des Engoulevents, ceux qui traquent les criminels de Londres, Jasper Lynch rêve secrètement de devenir membre de l’Échelon, la classe dirigeante de la ville. L’occasion de faire ses preuves lui est donnée lorsqu’on lui donne pour mission de capturer Mercury, la chef du mouvement humaniste. Attention toutefois, c’est une quête à haut risque, car s’il échoue c’est la mort qui l’attend. Or, Jasper ignore que celle qu’il poursuit est en réalité bien plus proche de lui qu’il ne l’imagine…

«Il était stupide de s’en réjouir, mais le danger et la mise à l’épreuve de ses nerfs agissaient sur elle comme une drogue dont elle avait été longtemps privée. Elle n’arrivait pas à croire en sa malchance. L’Engoulevent lui-même, en chair et en os. Un homme de l’ombre, un mythe. Rosalind n’avait pu apercevoir distinctement son visage dans l’obscurité, mais l’intensité de son expression ne lui avait pas échappé, et elle avait senti la caresse de son regard sur sa peau. Son adversaire le plus redoutable, un homme dont l’objectif était de capturer et de neutraliser les humanistes. Son apparition l’avait secouée et Rosalind n’était pourtant pas une femme que l’on surprenait facilement ».

Whoua whoua whoua ! La lecture de ce 3ème tome de Londres la ténébreuse a été pour moi un pur moment de délice ! Sincèrement, je ne pensais pas que j’allais prendre autant de plaisir à le lire ! C’est un très gros coup de cœur pour moi ! J’en reviens presque à regretter de ne pas l’avoir lu dès sa sortie il y a deux mois !

Cela dit, je peux facilement vous expliquer pourquoi j’ai un peu tardé à le lire : J’avais énormément aimé le couple précédent dans La bête de l’ombre, Lena et Will, et j’avais peur d’être déçue par celui-ci, que le soufflé soit retombé même si – il faut que je sois sincère - le peu que nous avions aperçu du Maitre de la Guilde des Engoulevents, Jasper Lynch, et de la chef des Humanistes, la mystérieuse Mercury, semblait augurer de bons moments de lecture en perspective…..

Finalement, en plus de bons moments de lecture, cela a aussi été des moments de pure passion, vous savez quand vous lisez un passage en retenant votre souffle et en vous disant : « non non non, elle ne va pas oser ?!!!..... » et bien si vous aimez les livres qui vous procurent des palpitations au cœur et vous font rougir  d’anticipation, dans ce 3ème tome, vous allez être servis, croyez-moi !


Nous voici donc repartis dans cet univers Steampunk du Londres du XIXème siècle où l’aristocratie – appelée l’Echelon - règne en maître (logique à l’époque, vous me direz !) et a décidé d’être infecté par le virus du vampire, ce qui en fait des sangs bleus, des hommes surhumains qui se nourrissent de sang (ça tombe bien, la majorité des habitants de la capitale anglaise, la masse populaire, est constituée d’humains qui peuvent servir d’esclaves de sang….).Mais attention aux sangs bleus qui doivent vérifier fréquemment leur taux d’hématocrite car passé un certain stade, ils peuvent se transformer de manière irréversible en vampires qui ressemblent du coup, plus à ceux de la série The Strain (entre parenthèse, la saison 3 qui vient de commencer aux Etats-Unis est tip top !!!), plutôt qu’aux bellâtres étincelant au soleil de Twilight…..Du coup, aucun sang bleu ne veut devenir un vampire car cela signe son arrêt de mort (c’est la loi), s’il est découvert….De toute manière, une fois transformé en monstre vampire, il ne reste plus grand-chose de l’humain - ou plus exactement - du sang bleu qu’il était puisqu’il devient une bête assoiffée de sang et est hors de contrôle…..

Et voilà, dans ce 3ème tome, Jasper Lynch, en plus de traquer Mercury, à la demande du Prince Consort (qui n’a pas apprécié l’attentat qui nous a été narré dans le 2ème tome), doit aussi enquêter sur des massacres horribles où subitement, des membres de l’Echelon se transforment dans une fureur meurtrière et tuent toute leur famille….Qu’est-ce qui se cache derrière tout cela ? Aargh, peut-être que c’est à cause d’humains qui en ont marre de servir de garde-manger aux sangs bleus ? Peut-être que c’est à cause des Mécaniques, cette caste d’humains estropiés qui ont des membres « robotiques » et qui sont un peu les parias de la société ?....Bref, vous l’aurez compris, Jasper Lynch va avoir du pain du la planche et en plus de cela, il doit aussi gérer son attirance envers deux femmes : la mystérieuse Mercury dont il a goûté les lèvres lors d’une « lutte » acharnée et passionnelle et sa nouvelle secrétaire qui s’impose subitement dans sa vie, la flamboyante et sensuelle Rosa Marberry….

«-Il est attiré par moi… ou plutôt par Mercury. Je peux m’en servir. Lynch est peut-être un sang bleu, mais c’est un homme avant tout.
-Seigneur, est-ce que tu t’entends ? Elle ignora Jack.
-C’est parfait. Presque trop parfait. Si je deviens sa secrétaire, j’aurai tout le loisir d’examiner ses papiers à ma guise. S’il est au courant de quelque chose concernant Jeremy et les mécaniques, alors je le découvrirai. Sinon, je disparaîtrai et il ne me reverra plus jamais.
-Encore faut-il qu’il te donne le poste, intervint Ingrid.
-Il le lui donnera. (Jack lui jeta un regard perçant.) Rosa obtient toujours ce qu’elle veut, n’est-ce pas ? Rosalind posa les mains sur le dossier de la chaise et l’observa sévèrement. Il n’en avait pas conscience, mais elle avait perçu une note de capitulation dans sa voix.
-Alors ça veut dire que je retrouverai Jeremy. –
S’il est là-bas. S’il est toujours en vie. Rosalind masqua son trouble. Elle se sentait mieux maintenant qu’elle avait un plan.
-C’est vrai. Mais si c’est le cas, je dois le découvrir. Ce sera le seul moyen pour moi d’avancer. Ingrid fronça les sourcils.
-Tu vas devoir te déguiser.
-C’est l’un de mes talents.
-Même ta taille et ton odeur, murmura Ingrid.
-Trouvez quelqu’un qui a à peu près ma silhouette. « Mercury » pourra faire une apparition pendant que je suis avec Lynch. Ainsi, il ne pourra jamais me soupçonner. L’expression de Jack se durcit.
-Alors c’est d’accord. Mais on fait ça à notre manière, et tu disparais aussitôt que tu sais qu’il n’est pas retenu prisonnier là-bas.
-Marché conclu, dit-elle doucement en sachant qu’elle avait gagné ».

«Elle s’accroupit pour vérifier que personne n’avait été témoin de la scène. Dans le cas contraire, elle serait contrainte d’achever Lynch. Laisse tomber le couteau. Contente-toi de partir et de le laisser seul ici. Sans défense. Une seconde d’hésitation. Ce serait si simple… mais quelque chose l’arrêtait, comme une sorte de culpabilité qui lui était jusqu’alors inconnue. C’était la seconde fois en quelques mois qu’elle laissait la vie sauve à quelqu’un qu’elle aurait dû exécuter. Rosalind jura tout bas et se pencha pour attraper les poignets de Lynch. Elle le tira derrière une chaudière pour le mettre à l’abri des regards.
-J’veux que vous sachiez qu’j’vous ai vaincu, murmura-t-elle en s’agenouillant à ses côtés. Les yeux de l’homme étincelèrent dans les ombres, et la lueur rougeâtre des chaudières se refléta dans leurs profondeurs. Une promesse de vengeance. Elle hocha lentement la tête. Ceci – ce qu’elle avait entamé, ici, ce soir – ne s’arrêterait pas jusqu’à ce que l’un des deux prenne définitivement le dessus.
-Je viendrai… m’occuper de toi… Il parvenait à peine à parler, mais ces mots la firent frissonner. Un serment. Une promesse de mort. Elle tourna les talons et s’éloigna. Le monde était rempli de couleurs vives et l’énergie faisait vibrer son corps tout entier. Elle se sentait vivante, éveillée.
-Alors je vous attends ».

Ce que j’ai aimé dans ce livre :
1#-Jasper Lynch : Ouh la la, ce bonhomme, c’est du lourd !!!! Alors là, je dois vous avouer que ce personnage remporte tous mes suffrages car il possède la majorité des qualités que je recherche chez un héros de romance. Evidemment, ce sont ses interactions avec Rosalind qui apportent tout le piquant de leur romance et font révéler la nature profonde de ce fougueux sang bleu….Et pourtant ce n’était pas gagné car Lynch est hyper droit, il se contrôle constamment (il n’a jamais bu à la veine de quelqu’un, par exemple), il est sérieux, à la limite du lugubre. Et il est aussi honnête et intègre dans la mission qui lui a été confiée en tant que Maitre de la Guilde de Engoulevents, c'est-à-dire, de faire régner l’ordre établi et de rechercher les « terroristes » qui tentent de supprimer la noblesse londonienne au sang bleu, l’Echelon.

«Tous les individus infectés de manière accidentelle étaient considérés comme des renégats et devaient s’enrôler chez les Engoulevents, ou prendre un poste chez les gardes Coldrush qui servaient la Tour d’Ivoire. Ou alors il leur restait une dernière option : la mort. Lynch avait été le tout premier Engoulevent, mais avec le temps, la guilde entière en était venue à représenter son nom. Les Engoulevents étaient légendaires en ville, évoqués comme une menace pour intimider les criminels au même titre que les révolutionnaires. Pas une seule fois ils n’avaient échoué à attraper leur proie. Jusqu’à aujourd’hui… ».

«La lueur des chandelles vacillait dans l’obscurité, illuminant le plafond de sa chambre. Lynch étira les bras et posa ses mains sous sa tête, les yeux braqués vers les ombres qui dansaient au-dessus de lui. Il avait désespérément besoin de dormir, mais il n’y parvenait pas. Il était obsédé par le goût des lèvres de sa révolutionnaire et par la façon dont elle s’était tortillée contre lui, ses jambes enroulées autour de ses hanches. Son sexe gonfla et le pan de sa chemise de nuit tourmentait sa peau sensible. Merde. Il grimaça et retira les mains de sous sa tête. Il ne trouverait jamais le sommeil s’il ne s’en occupait pas. C’était déjà assez difficile comme ça pendant la journée. Sa rencontre avec Mercury l’avait plongé dans une écume de frustration et de désir, et maintenant, voilà que Mme Marberry flirtait avec lui. S’il ne se contrôlait pas, il risquait d’exploser, déchiré par l’envie et le besoin, alors qu’il devait garder toute sa raison ».

«-C’est un risque, admit Garrett. C’est pour ça qu’on l’a attaché. Il ne pourra pas vous toucher, Rosa. (Il hésita.) Mais je crains que vous n’entriez seule. S’il me voit… il réagit mal à notre présence, et j’ai peur que s’il me voit à vos côtés… il se sente menacé.
-Il a peur de vous ? Il marqua une nouvelle pause.
-Pas vraiment.
-Garrett, je vous en prie. (Elle alla jusqu’à poser sa main sur son bras.) Dites-moi ce que vous me cachez.
-Les ténèbres en lui – ses démons, appelez ça comme vous voulez – sont concentrées sur vous, Rosa. Un frisson d’une émotion indéfinie parcourut sa peau.
-Ça arrive parfois avec un sang bleu, ajouta-t-il doucement, quand il désire une femme au-delà de tout le reste. C’est une force impérieuse et possessive. Le besoin de vous protéger, de vous avoir à ses côtés, de… (Il rougit.) Le besoin de vous revendiquer. Je pense que c’est la seule chose qui vous ait sauvé la vie dans les Souterrains. Sa soif de sang était excitée, et par conséquent la facette sombre de son caractère, la partie de lui qui considère que vous lui appartenez. (Une lueur lugubre passa sur ses beaux yeux bleus.) Nous avons tous cette capacité en nous, Rosa. C’était un désastre. S’il disait la vérité, alors elle ne pourrait jamais échapper à Lynch. Il exigerait d’elle plus que ce qu’elle avait à donner.
-Et que se passera-t-il si je ne vais pas le voir ?
-Si nous ne trouvons aucun moyen de le ramener, alors nous… Je serai obligé de l’achever. Une peine immense emplit son regard et elle songea soudain que Garrett valait bien mieux que ce qu’elle avait cru. Un tel acte le détruirait, et jamais il ne s’en remettrait. Mais il ferait ce qu’il avait à faire, car il devait posséder un sens du devoir auquel Lynch ne devait pas être étranger.
-Je vais essayer ».

2#-L’évolution de Rosalind : Mercury, Rosa Marberry, Rosalind, Cerise….Toutes ces femmes n’en sont qu’une seule, finalement. Nous avions fait connaissance de cette jolie rousse dans le précédent tome où elle s’était présentée à Lena et aux autres comme étant Mercury, la chef des Humanistes, (les résistants humains qui luttent contre l’ordre établi par les aristos sangs bleus). Rosalind, sous les traits de Mercury est impitoyable, rusée et surtout, elle est censée être un homme aux yeux de la population et surtout de ses ennemis, les sangs bleus et leur « bras armé », les Engoulevents, dont Jasper Lynch est le chef…..Rosalind sait aussi être une sexy secrétaire assistante, jeune veuve à la recherche de son petit frère et qui doit absolument subvenir à ses besoin et donc travailler et qui n’hésite pas à dire le fond de ses pensées à son nouveau patron, Jasper Lynch…Quand elle ne tente pas de flirter avec lui….Mais le poisson est difficile à ferrer surtout que la personnalité rigide de Lynch lui interdit d’avoir une relation avec une femme qui travaille sous ses ordres…Aussi sexy soit-elle….Néanmoins, vous aurez compris qu’il va se passer des choses entre ces deux-là, des choses intenses qui montent crescendo mais aussi il faut souligner le fait que la jeune femme va ouvrir les yeux sur certains faits et va comprendre que ce qu’elle a appris « durement » durant toute sa vie, toutes ses certitudes et ses à priori étaient faux. Tous les sangs bleus ne sont pas des esclavagistes égoïstes qui se nourrissent des humains….Et Jasper Lynch, ainsi que ses acolytes, dont le séduisant Garrett et l’attendrissante Perry, en sont la preuve vivante…..J’ai donc adoré lire l’évolution de notre héroïne car cela montre que chacun peut changer….Il faut toujours être ouvert et les gens les plus intelligents sont ceux qui peuvent admettre qu’ils se sont trompés et qu’ils peuvent changer d’opinion ou de mode de pensée (c’est encore plus vrai à notre époque, remarquez….). La boucle est bouclée dans ce tome pour notre héroïne. Nous apprenons ce qui lui est arrivé dans son passé, ce qui l’a conduite à devenir la chef des Humanistes et à haïr aussi profondément les sangs bleus. Nous assistons en sa compagnie à son face à face avec l’homme qui l’a fait le plus profondément souffrir et à qui elle doit l’existence….Et ce qui m’a plu aussi beaucoup c’est que même si Jasper Lynch éprouve énormément d’attirance pour elle, il reste toujours méfiant, comme il l’a toujours été des femmes (après ses déconvenues, la trahison qu’il a subit quand il était adolescent et qui lui a fait toujours dire « plus jamais ça avec une femme »….), il faudra qu’il assiste aux règlements de compte de Rosa avec ses ennemis pour comprendre ce qui a poussé la jeune femme à agir de la sorte à son égard. Notre héroïne est forte et sensible à la fois, elle a certes commencé à séduire Lynch dans un but précis mais sans réaliser qu’elle tombait peu à peu amoureuse de lui, découvrant ce qu’il était vraiment et non se fiant à ce qu’elle avait toujours cru savoir sur les sangs bleus.

3#-Les boutons et les agrafes : Sous cette appellation mystérieuse de mercerie - que ceux qui n’ont pas encore lu le livre ne saisiront certainement pas - se cache l’une des scènes les plus hot que j’ai pu lire dans une romance ! Evidemment, cette scène « d’effeuillage » sous le système du jeu des questions/réponses de la part de Rosa sous les yeux avides du Maitre de la Guilde Jasper Lynch est incroyablement sensuelle notamment parce que notre héros est quand même d’un caractère assez « coincé » et du coup, le fait qu’il soit soumis à la tentation ultra dévergondée de son assistante Rosa Marberry cela fait des étincelles et j’avoue, j’ai gloussé - oui, j’ai gloussé - en lisant cette scène car j’ai trouvé que Rosa était vraiment culottée d’allumer ainsi son patron….Ce petit jeu sensuel avec les boutons de sa robe aura une importance durant tout le reste de l’histoire car aux moments les plus critiques où Jasper Lynch pourrait basculer et laisser sa nature sanguinaire de sang bleu s’exprimer, il suffira que Rosa prononce le mot « bouton » pour le ramener à de meilleurs « sentiments »…..

«Lynch avait envie d’elle. Et pas seulement dans son lit. Il commençait à s’adoucir avec elle, à laisser libre cours à ses émotions. Elle aurait dû se sentir triomphante, mais elle était pétrifiée. Elle le dévisagea, impuissante, le souffle court. Aurait-elle elle-même oublié l’une des règles essentielles dans l’art de la manipulation ? Ne jamais tomber amoureuse de son adversaire. Elle se tenait au bord d’un précipice et risquait de basculer ; elle ne pouvait rester de marbre face aux assauts de Lynch. Si, c’est possible. Et je vais m’y employer. Ses lèvres ne formaient plus qu’une mince ligne dure.
-Je vous dois encore un bouton, il me semble, souffla Lynch en la tirant de sa léthargie. Elle le regarda d’un air captivé retirer le second bouton de son pantalon. Concentre-toi. Elle était ici pour une raison bien précise. -À moi, dit-elle en prenant une inspiration suffisamment profonde pour soulever sa poitrine. Lynch braqua ses yeux gris dessus.
-En effet. Rosalind humidifia ses lèvres.
-Vous disiez être à la poursuite des humanistes. En avez-vous attrapé un seul, monsieur ? Il releva les yeux et les planta directement dans les siens. Elle se demanda si elle n’avait pas été trop loin, trop vite. Ce n’était pas le genre d’homme à se perdre totalement dans la contemplation d’une poitrine. Il pouvait peut-être s’oublier un instant, mais il n’était pas idiot ».

«-J’ai changé d’avis, reprit Lynch. Je ne veux plus de boutons. Je veux des agrafes.
-Des agrafes ? Son corset. Rosalind immobilisa ses mains.
-Des agrafes, confirma-t-il d’une voix ferme.
-Vous jouez gros, monsieur. Elle avait le souffle court. Elle n’arrivait pas à croire qu’il lui demande ça. À quoi diable avait-elle pensé en venant lui rendre visite ? Et pourquoi avait-il fallu qu’elle se lance là-dedans ? Si vous commencez ce jeu-là… J’irai jusqu’au bout. Elle fut parcourue d’un frisson. Elle ne s’était jamais sentie aussi excitée de toute sa vie. Qu’est-ce que tu fabriques ? C’est un sang bleu ! Mais sa conception de l’ennemi et de ce qui le caractérisait avait été ébranlée par ses révélations. Avec ses rares sourires et ses appétits contrôlés grâce à une volonté de fer, elle ne pouvait ranger cet homme dans la même catégorie que les autres. Lynch n’avait rien de comparable avec l’Échelon ».

4#-Le « duo » Garrett et Perry : C’est sans surprise que nous apprenons que le prochain tome sera consacré à ces deux personnages. Travaillant sous les ordres de Lynch, nous les côtoyons un certain nombre de fois dans ce tome-ci et il n’y a pas besoin d’être perspicace pour comprendre que Perry est amoureuse secrètement de son compagnon d’arme qui a l’air, à priori, de la considérer comme un « garçon manqué », lui dont le charme fait tomber toutes les femmes dans son lit….Il me tarde de lire le prochain tome….

«Si vous avez l’intention de venir, il vous faut une tenue de circonstance. Ce sera déjà assez difficile comme ça de convaincre les portiers de nous laisser entrer.
-Prenez Perry avec vous, ajouta Garrett d’un air affable. Il faudra peut-être lui expliquer ce qu’est une robe. Perry lui jeta un regard meurtrier.
-J’espère que tu vas t’étouffer dans ton eau de Cologne, gronda-t-elle en se dirigeant vers la porte d’un pas lourd, saisissant le bras de Rosalind au passage ».

5#-La romance dramatique entre Rosalind et Lynch : Il faut bien comprendre que dans cette romance, il y a quelque chose d’extrêmement intense et de tragique qui se passe entre les deux personnages. Rosalind sait qu’elle joue un double-jeu avec Lynch et qu’au fur et à mesure qu’elle s’enfonce dans son mensonge, elle souffre de plus en plus car elle réalise qu’elle éprouve des sentiments pour lui et sait que c’est réciproque – en tout cas, quand elle est dans son rôle de Rosa Marberry….Attention zone spoilers ! Cliquez sur le mulot et passez le texte en surbrillance ! C’est tragique car il faudra bien qu’elle lui avoue qu’elle est en fait Mercury et qu’en même temps que de le séduire en tant que Rosa, elle s’est offerte à lui dans le bain sous son masque de révolutionnaire chef des humanistes. Elle sait que cet homme a déjà été profondément meurtri et trahi par une femme dans sa jeunesse et que c’est à cause de cela qu’il a toujours hésité à ouvrir son cœur à une autre femme….Et finalement, cette autre femme c’est elle et c’est bien cela le drame car elle sait qu’elle va le faire souffrir mais elle sait aussi qu’elle l’aime….Et du coup, leur sacrifice respectif à la fin du livre, même s’il n’aboutit pas – puisque c’est Mordecai qui va se fait exécuter en se faisant passer pour Mercury au dernier moment (facilement puisque tout le monde croit que le chef révolutionnaire est un homme) n’en a que plus de force. Lynch voulait une preuve que Rosalind ne mentait pas sur tout ce qu’elle lui avait dit depuis leur rencontre et qu’elle l’aimait…..Il a finalement eu sa preuve….Mais à quel prix !!!

Ce que je n’ai pas aimé dans ce livre :
1#-Les couples des précédents tomes sont absents : En effet, c’est un peu dommage que nous n’ayons finalement qu’une très discrète allusion au couple du tome 1, Blade et Honoria et un passage extra furtif de Lena, l’héroïne du tome 2 (sans son loup-garou de mari, Will…). Après, je peux comprendre le choix de l’auteure puisque l’histoire de ce 3ème tome est principalement consacré d’un côté aux humanistes, ce groupe de résistance d’humains qui luttent et perpétuent des actes terroristes contre le système établi des sangs bleus et de l’autre côté aux Engoulevents, ces sangs bleus transformés contre leur gré, qui constituent un peu la « police » de ce Londres dirigé par l’Echelon….

Attention zone spoilers ! Cliquez sur le mulot et passez le texte en surbrillance !
2#-Le « sacrifice » de Lynch : Même si finalement il n’a pas été exécuté, ce couillon de Lynch a bien failli perdre sa tête et tout ça pour éviter que Mercury ne meurt à sa place. Le Prince consort lui avait dit qu’il devait lui ramener Mercury dans les trois semaines ou ce serait lui qui serait exécuté à sa place….WTF !!!! Pourquoi Lynch obéit aussi placidement à ce foutu Prince tout pourri ?!!!! Je veux bien qu’il soit intègre dans sa fonction et obéisse aveuglément aux ordres de ses supérieurs mais quand même ?!!!!!! Pourquoi n’a-t-il pas dit à Rosa la menace qui planait sur leurs deux têtes et pourquoi ne se sont-ils pas tout simplement enfuit tous les deux ou bien n’ont-ils pas combattu ensemble contre le Prince consort ? Un coup d’état, c’est toujours possible, non ?.....Bah non, apparemment, cela n’est pas venu à l’idée de Lynch qui préfère se sacrifier….Ce qui est stupide car le Prince consort le hait et si ça n’avait pas été le prétexte de l’ultimatum de l’arrestation de Mercury, il aurait trouvé un autre prétexte pour abattre notre sexy Maitre de la Guilde des Engoulevents….Bref, vous l’aurez compris, je n’ai pas aimé ce passage qui était un peu trop « mélo-dramatique » et qui aurait pu être facilement évité…..En même temps, j’imagine que dans l’esprit psycho-rigide de notre cher Lynch, il aurait toujours douté de l’honnêteté de l’amour de Rosalind à son égard si elle n’avait pas fait le choix, à la dernière minute de vouloir se sacrifier à sa place et avouer que c’est elle, Mercury !....Cela dit, si Mordecai ne s’était pas sacrifié à leur place, c’est finalement Rosa qui aurait eu la tête tranchée et du coup, Lynch aurait tout perdu…..Mais quel couillon, j’vous jure !!!!!

« Mordecai jeta un coup d’œil derrière lui. Elle le dévisageait, parcourue par une sorte d’inexplicable tristesse. Comme elle l’avait sous-estimé ! Il lui adressa un vague haussement d’épaules avant de se tourner de nouveau vers le Conseil.
-Bon alors, tuez-moi maintenant. Et sachez que je mourrai en héros. Là dehors, dans les rues, personne ne m’oubliera. Ils finiront ce que j’ai commencé, ce que nous, les humanistes, on a commencé. Vos jours sont comptés, espèces de petites larves cadavériques. (L’écho de son rire se répercuta sur le dôme en verre.) Vous croyez vraiment que c’est la fin ? éructa-t-il. Vous pensez que ma mort nous empêchera, nous les humains, de nous insurger ? Ce n’est que le début !
-Emparez-vous de lui ! s’écria le prince consort. Les mots de Mordecai résonnaient dans la vaste salle, mais elle savait à qui ils étaient destinés. Vas-y. Saisis ta chance. Fais ce qu’aucun d’entre nous n’a réussi jusque-là. Son sacrifice la laissait perplexe. Il était déjà mort, mais au moins, de cette façon, il leur donnait une chance de continuer. Les gardes Coldrush le saisirent par les bras et le traînèrent jusqu’au cercle de laiton incrusté dans le sol en marbre. On le mit à genoux d’un coup de pied et on lui pencha la tête en arrière. Rosalind tressaillit et serra la main de Garrett. Elle était incapable de détourner les yeux, de faire appel à cette froideur intérieure qui la protégeait dans des moments pareils. Elle eut l’impression d’entendre la lame érafler la gorge de Mordecai et avala sa salive pour faire passer le nœud qui obstruait la sienne.
-Empalez sa tête sur le mur de la tour, ordonna froidement le prince. Que les masses voient ce qui arrive à ceux qui osent me défier. (Il éleva la voix.) Laissez-les venir jusqu’à moi et voyons un peu à quoi aboutit un tel acte de défi ! Personne ne m’abattra. Surtout pas vous. Ni cette horde d’humains répugnants ! Vous n’êtes que du bétail ! ».

« Puis la lame s’abattit. Le corps de Mordecai fut agité d’une secousse tandis que le sang jaillissait de sa gorge telle une fontaine sur le sol en marbre. Tout s’était passé si vite ! Sans la moindre formalité. Rosalind vit la flaque vermillon s’agrandir sur les carreaux d’albâtre, puis son corps fut emmené. Ça aurait dû être le sien. Sans cet ultime acte de miséricorde – d’héroïsme –, ça aurait été le sien. Elle sentit les larmes lui monter aux yeux. On ne t’oubliera pas, se promit-elle. Et son propre engagement non plus ne tomberait pas dans l’oubli. Il ne lui avait pas donné cette chance pour rien. Garrett lui serra les doigts. Elle tremblait si violemment qu’elle tenait à peine debout. Mais Lynch était en vie. Elle aussi. Et, d’une certaine façon, ils avaient embobiné le prince. Le nœud dans sa gorge menaçait de l’étouffer. C’est alors qu’elle aperçut Balfour. Il l’observait de son regard noir et impassible. Ses cils incolores paraissaient presque blancs. Il n’était pas idiot. Il ne l’avait jamais été, et il savait. Elle le voyait. Lui seul au sein du Conseil l’avait vue s’avancer pour se livrer. Elle avait vu son expression se modifier quand il avait fait le rapprochement. C’était lui qui l’avait envoyée espionner les humanistes, espionner Nathaniel. Après des années à l’avoir crue morte, elle était soudain réapparue précisément à l’époque où le nom de Mercury était sur toutes les lèvres. Un seul mot de sa part suffirait à tous les condamner. Mais il se tut. Le moment s’étira, puis il finit par baisser les yeux sur la chevalière avec laquelle il jouait à son doigt. Ses traits étaient tendus. Jamais il n’avait trahi son prince, mais à quel prix le ferait-il cette fois ? Qu’exigerait-il d’elle ? Effrayée, incertaine, elle chercha Lynch des yeux. Quand elle le trouva, elle sut qu’il partageait ses craintes ».

Pour conclure : Dire que j’ai adoré ce 3ème tome de Londres la ténébreuse est un sacré euphémisme ! J’ai eu un énorme coup de cœur pour ma lecture – et pour le héros Jasper Lynch - et je dis chapeau à l’auteure pour son imagination autant au niveau des scènes romantiques (et sensuelles…Aargh, le passage consacré aux boutons et aux agrafes…) qu’au niveau du contexte des intrigues politiques. Depuis le début de sa saga nous avons suivi plusieurs catégories de la population, autant au niveau social (des renégats, des humains résistants, des aristocrates) qu’au niveau des races (humains, sang-bleus, loups-garous, mécaniques…). Cette saga a encore un fort potentiel scénaristique pour les tomes à venir tellement le contexte politique est complexe et je dois dire que j’en suis vraiment fan ! Il me tarde de lire le prochain tome qui sera consacré aux compagnons d’arme de Lynch, Garrett et Perry, que nous avons aperçus plus d’une fois dans ce tome-ci. Lisez la saga Londres la ténébreuse, vous ne le regretterez pas !




Ma note : 18,5/20

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