Les Editions Harlequin (2021)
Sortie originale 2021
378 pages
Synopsis :
Certes, à vingt-cinq ans à peine, Ruthie ne vit que pour son travail et n’a ni fiancé ni vie sociale. Certes, elle passe ses journées entourée de personnes dont l’âge avoisine les quatre-vingt-dix ans. Mais Ruthie va bientôt devenir manager du village pour seniors de luxe où elle officie, et sa vie lui convient parfaitement. Son emploi du temps est calé sur des semaines, ses journées sont millimétrées, et elle sait que tout est sous contrôle. Du moins le croyait-elle, jusqu’à ce qu’elle rencontre Teddy. Ce biker tatoué des pieds à la tête a besoin d’un toit, et son père, le propriétaire des lieux, lui permet de loger avec les employés à condition qu’il donne un coup de main. Ruthie se serait bien passée de cet élément perturbateur qui, du jour au lendemain, devient à la fois son « collègue » et son voisin. D’autant que, si le physique très avantageux de Teddy s’avère utile pour négocier avec les résidentes, il devient vite une menace pour sa propre tranquillité mentale…
[CHRONIQUE EXPRESS]
J'avais eu un gros coup de coeur avec "Meilleurs ennemis" de l'auteure australienne Sally Thorne. Et bien, je dois dire que j'ai vraiment énormément apprécié ce nouveau livre ! Alors, ça n'a rien à voir avec "Meilleurs ennemis" puisque nos deux personnages principaux ne se détestent pas (ce n'est pas un "ennemies to lovers"), mais justement, le changement de style est très appréciable.
Notre héroïne, Ruthie, est très attendrissante. Elle a subit un traumatisme dans son adolescence qui ont fait qu'elle a développé certains tocs, notamment faire des listes, avoir une routine....Elle a 25 ans mais se comporte (et s'habille) comme une retraitée.....Ce qui tombe bien car elle travaille dans un regroupement de résidences pour personnes âgées (et qui sont relativement fortunées car elles ont les moyens de se payer ce genre de logements).
Elle est en principe assistante mais sa chef est partie en vacances, en croisière....Heureusement, elle n'est pas seule à gérer le "parc" de 49 résidences, elle a aussi une collègue en contrat à durée limitée, Melanie, qui est juste un petit plus jeune qu'elle mais qui essaye par tous les moyens de "booster" Ruthie et notamment via une méthode qu'elle a inventé "La méthode Sasaki" de son nom de famille, où, contrairement, cela consiste à relooker Ruthie et lui trouver un mec, selon certaines étapes, notamment en passant par des sites de rencontre.....Mais voilà, question rencontres, Ruthie va un soir, alors qu'elle est sortie du Parc résidentiel pour faire quelques achats, rencontrer un motard tatoué, qui semble être en difficulté à la pompe à essence (en clair, il n'a pas de quoi payer).....
Ruthie est fille de pasteur, sa mère travaille comme bénévole pour les personnes démunies, et du coup, pour elle, il est normal qu'elle aide cet homme....Elle va donc payer le plein d'essence.....En se disant que si chaque personne faisait une bonne action pour son prochain, le monde tournerait mieux.....
Le seul problème c'est ce qu'elle récolte avec cette bonne action, c'est surtout de l'humiliation car le motard sexy et tatoué, aux longs cheveux noirs, la prend pour une vieille femme (à cause de son look)....Pour une fille de 25 ans, c'est humiliant......En plus, Ruthie est une jolie fille mais elle ne se met juste pas en valeur comme il le faudrait.....
L'incident aurait pu en rester là mais le problème c'est qu'il s'avère que ce fameux motard est en fait le fils du propriétaire du parc résidentiel des personnes âgées....Elle ne l'avait jamais rencontré....Et il va venir vivre quelques semaines pour travailler auprès des personnes âgées....
Alors au niveau des personnes âgées, vous vous doutez qu'il y a plus de femmes que d'hommes (oui, les femmes vivent plus longtemps), et nous avons notamment deux soeurs, qui sont de sacrés numéros et qui vont tout faire pour donner les pires corvées à ce jeune homme, qui finalement, est très serviable et semble plus courageux et travailleur qu'il n'en a l'air, malgré son air décontracté et "je-m'en-foutiste"......
J'ai vraiment adoré ma lecture, qui est un coup de coeur, car nous sommes tout de suite très attachés par la personnalité de ces divers personnages, et évidemment, nous attendons avec impatience quand le couple improbable entre Ruthie et Teddy va se former.......
Le concept de parc résidentiel fait rêver (de mon point de vue), en plus, il s'avère qu'il y a dans ce parc des tortues rares, qui sont une espèce endémique à cet endroit et qui sont donc protégées.....
Bref, "Tout est sous contrôle (sauf toi !)" est une bouffée de bonne humeur, mais aborde aussi des sujets sérieux avec subtilité.
Sally Thorne est vraiment une auteure que j'apprécie pour sa qualité d'écriture et la manière qu'elle a de nous peindre le portrait de personnages attachants et pleins de surprises (et vous allez en avoir des surprises dans ce bouquin, je vous la garantie !).
Je vous recommande totalement ce livre, of course !
Quelques citations :
"À voir ses épaules voûtées et l’expression morose sur son visage, il est évident que ce jeune homme traverse un moment difficile. Non seulement je ne me suis rendu compte de rien tandis que j’admirais ses fesses mais, pire encore, je l’ai soupçonné de vol. Est-ce vrai qu’il n’a pas d’argent ? Une fois, j’ai été dans une situation similaire. J’avais quitté la maison à peine quelques semaines plus tôt et ma carte ne passait pas. Je retenais tellement mes larmes que la nuque me brûlait. Une femme maternante a payé pour moi et a disparu dans la nuit en me glissant : « À votre tour de faire une bonne action. » Cher karma, il est temps que je rembourse ma dette. — Je vais payer pour lui. Combien est-ce qu’il vous doit ? Je dégaine mon billet de cent dollars. L’employé raccroche le téléphone. — Vingt dollars. Comme vous êtes gentille. La façon dont il le dit ne sonne pas du tout comme un compliment. J’ai presque atteint la voiture quand l’employé lance par le haut-parleur : — Pompe numéro 2, remerciez votre bon samaritain. Votre essence a été payée. Vous pouvez partir. Nous sommes les seuls clients. Et dire que je comptais me fondre discrètement dans la nuit…"
"Je retourne à l’intérieur. Il ne me suit pas. Je me rappelle alors que les vampires ne peuvent pas entrer tant qu’ils n’ont pas été invités. — Euh, entre. Il entre et regarde lentement autour de lui. — J’adore ton papier peint. C’est une repro Morris, non ? Il ne plaisantait pas quand il disait que l’art l’intéressait. — Oui, le motif s’appelle Blackthorne. Je l’ai posé moi-même. J’ai acheté un rouleau par salaire pendant un an. Sylvia s’est moquée de moi. Elle trouve cela absurde de décorer un appartement qui ne m’appartient pas. Je me suis confinée dans cette sombre forêt en fleurs et je suis contente de l’avoir fait. Surtout là, tout de suite. Teddy sort son téléphone et commence à prendre mon mur en photo. — Ça me rappelle la page de garde d’un livre de conte de fées. Il caresse le mur. Je jurerais sentir sa paume glisser sur mon dos. — Tu as fait de l’excellent travail, Ruthie. Le motif est si bien aligné. Sa main tatouée GIVE glisse sur une des bordures. Des parties oubliées de mon corps se réveillent et se contractent en réponse. Mon papier peint se fait plus peloter que moi".
"Teddy arrive quinze minutes avant le Déjeuner Huppé, vêtu de la tenue de chauffeur que j’ai vue sur de nombreux garçons Parloni. Cette fois, en revanche, le résultat est à couper le souffle. Mélanie déglutit. — Tu es drôlement sexy là-dedans, remarque-t-elle d’une voix rauque. Qui pourrait lui en vouloir ? Elle est humaine, après tout. — Tu ressembles à un strip-teaseur. Il donne une pichenette au badge « Chaud lapin » et Mélanie est soudain éblouie, au propre comme au figuré. — Il y a une bonne raison à cela. Il pose sa casquette et la boîte contenant TJ sur son bureau puis tourne la tête vers moi. — Comment tu me trouves ? me demande-t-il. Un individu si canon n’a pas besoin de compliments de ma part. — Dis au revoir à TJ, lui dis-je. Mélanie, Mark du zoo passe aujourd’hui, il sait où sont les enclos. Fais-le émarger à l’entrée et à la sortie. Aucun visiteur… Mélanie lève les yeux au ciel. — Je sais combien tu es obsédée par le registre des visiteurs. Tu aurais dû être vigile. C’est ta vraie vocation. Sa remarque touche un point sensible car mon passé prouve le contraire, mais avant que le souvenir prenne racine, Teddy murmure : — Quoi, déjà ? Il caresse TJ d’un doigt avec une expression triste. Je réalise alors quel est le problème. — Ne t’inquiète pas, ils le ramèneront. Ses joues reprennent leur couleur, ses yeux couleur écaille de tortue s’illuminent de nouveau. Sa bonne humeur retrouvée, il me sourit de toutes ses dents blanches. — Je suis heureux de l’entendre. Vraiment, vraiment heureux. Merci, Ruthie. Le voir soulagé me ravit. Je ne supporte pas de le voir triste. Je voudrais qu’il ne s’arrête jamais de sourire. Pourquoi est-ce que je ressens si fort les émotions qui s’opèrent en lui ? Arriverai-je un jour à lutter contre ce besoin irrépressible de lui venir en aide ? La mise en garde de son père est arrivée bien trop tard. Il aurait fallu que je l’entende cinq minutes avant d’arriver à la station-service habillée en grand-mère".
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