Laura Thalassa
Les Editions MxM Bookmark (2020)
Sortie originale 2019
560 pages
Synopsis :
Le jour où Jérusalem tombe, Miriam Elmahdy comprend que son existence est terminée. Les maisons brûlent, les rues sont rouges de sang, et une armée perfide massacre jusqu'au dernier résident. Il est impossible de survivre à cette tragédie - encore moins quand elle attire l'attention de Guerre lui-même. Mais quand le colossal et terrifiant Cavalier finit par la rattraper au lieu de la tuer, il la ramène avec lui, parce qu'elle est apparemment son épouse. Désormais, la jeune femme est confrontée à un avenir effroyable dans lequel elle regarde son monde brûler, une ville après l'autre. Le responsable de toutes ces atrocités n'est autre que son « mari », cet homme de toute évidence invincible, mais qui sait aussi se montrer doux et aimant - et bien déterminé à la reconquérir. Est-elle assez forte pour lui résister ? Or, s'il est une chose que Miriam a apprise, c'est qu'amour et conflit ne peuvent coexister. Le choix auquel elle doit faire face est donc incommensurable : se soumettre à Guerre et assister à la fin de l'humanité, ou tout sacrifier pour l'arrêter.
Oh la grosse claque ! Cela fait déjà plusieurs jours que j'ai terminé "Guerre" le 2ème tome de la saga "Les quatre cavaliers" de Laura Thalassa, mais rien à faire, j'ai toujours des images dans la tête de certaines scènes.....Ce livre m'a vraiment pris au tripes, pour le pire et pour le meilleur!
En effet, il faut avoir le coeur bien accroché car le récit est violent, plus violent que dans le premier tome, qui était lui aussi déjà assez impitoyable avec les très nombreuses victimes, mais leur manière de mourir était moins brutale (en tout cas, c'est mon avis : décéder dans son lit d'une peste fulgurante est moins "sauvage" que finir décapité dans un camp de guerre....).
Dans "Guerre", petite originalité, nous ne nous retrouvons pas aux Etats-unis (ou au Canada, c'est presque kiff kiff), non, là, nous nous retrouvons en "Nouvelle Palestine" (alias Israel actuel) où Miriam, notre héroine de 22 ans, survit tant bien que mal, puisque cela fait plus d'une décennie que le monde a été perturbé avec l'apparition soudaine des quatre cavaliers de l'Apocalypse, puis leur disparition, puis le retour de Pestilence, sa "disparition"....Et enfin, Guerre apparait, prêt à déclencher le chaos, la haine et le sang en levant une armée avec lui et parcourant et tuant tous les humains sur son passage....Il apparait d'abord dans la région de Jérusalem et c'est une fois arrivé dans cette ville que Guerre va croiser le regard de Miriam....Il aurait dû la tuer mais il va la reconnaître comme étant l'épouse que lui a envoyé Dieu.....
Le destin de Miriam va devenir complètement fou, puisque étant revendiquée comme épouse du Cavalier de l'Apocalypse, elle doit faire face aux regards généralement bien peu bienveillants de "l'armée" de Guerre.....Cette armée, ce sont en fait les habitants des villes attaquées, qui ne sont pas morts durant l'assaut et qui ont juré allégeance à Guerre et à participer comme "soldats" (ceux qui refusent sont décapités....).
Tous ces gens qui ont tout perdu craignent, vénèrent et détestent Guerre....Ils lui obéissent car ils n'ont pas le choix car il peut les tuer en claquant des doigts....D'ailleurs, l'auteure américaine, Laura Thalassa, ne nous épargne aucun détails quant au sort réservé aux traites et à ceux qui ont osé se rebeller....
Nous le savions depuis le 1er tome, à partir du moment où les quatre Cavaliers sont apparus sur Terre, tous les moyens modernes de communication sont tombés en panne....Les humains n'utilisent plus d'électricité (internet, n'en parlons pas...), les voitures ne roulent plus non plus.....
Pour communiquer de villes en villes, dorénavant, le plus rapide et le plus "fiable", après l'envoi de messager à chevaux, ce sont les pigeons qui font le taff.....Le problème, c'est que Guerre a donné l'ordre de brûler en premier les pigeonniers (il n'est pas con !)....Et du coup, les gens ne savent pas qu'une armée, une horde meurtrière et sauvage arrive et prend d'assaut avec une brutalité sans nom toutes les villes et tous les villages sur leur passage.....Et Guerre a également sa propre "petite armée" personnelle avec des soldats "increvables" pour terminer le travail au cas où il resterait des survivants après leur passage....
L'armée de Guerre se déplace à pied, comme au temps des conquêtes du désert. Il y a aussi les chevaux, bien évidemment (pas de chameaux, par contre, dommage !).....Pour les chevaux, n'oublions pas celui de Guerre, Deimos, qui va avoir un rôle important, puisque le compagnon fidèle et immortel du Cavalier....
Malgré les très (trop) nombreux moments dramatiques où la tension des massacres m'emportait, j'ai aussi énormément apprécié les pensées de Miriam et son sarcasme....Comme lorsque elle se dit que se déplacer en vélo serait moins fatiguant qu'à pied....Par contre, charger en hurlant à l'entrée des villes serait un peu ridicule sur un vélo.....C'est mieux avec des fantassins et des cavaliers.....
Ah oui, et comme les armes à feu ne fonctionnent pratiquement plus, (la plupart s'enraillent et tuent leur propriétaire quand il tire), du coup, l'armée de Guerre combat avec des épées, des machettes et autres armes tranchantes....Du coup, vous vous doutez que le sang gicle de partout et que le "découpage" d'êtres humains bat son plein, n'épargnant ni les enfants ni les vieillards.....
Oui, ce livre est vraiment dur dans sa lecture avec des détails très crus, et nous suivons le tout avec les yeux de Miriam qui souhaiterait tellement sauver tout le monde mais qui n'y arrive pas.....Elle semble apporter une attention particulière aux gens qu'elle croise, se fera des amis, des alliés mais aussi des ennemis.....
Et il y a Guerre qui la considère comme son épouse promise...Il lui apporte protection mais elle, même si elle ne peut nier son physique ultra attractif (il est aussi beau que son frère Pestilence, même si c'est totalement dans un autre genre).....Miriam va devoir percer la carapace de Guerre, lui faire comprendre que tous les humains ne méritent pas la mort....Cela va être dur, très dur pour elle, psychologiquement, affrontant des déceptions et désillusions immenses mais aussi des petites lueurs d'espoir....
Le fait que se côtoyer durant plusieurs semaines, voire mois, sur les routes arides du désert jusqu'à l'Egypte, Guerre et Miriam vont apprendre à se connaitre, même si c'est plus difficile de se comprendre.....
Alors oui, ce 2ème tome est un coup de coeur ! Il m'a fait voyager dans des contrées très peu utilisées dans les romances paranormales, avec des personnages principaux (Miriam est née d'un père musulman et d'une mère juive) et des personnages secondaires peu communs ayant une mentalité et une culture très différente des occidentaux (notamment des américains...).
L'histoire d'amour entre Guerre et Miriam est intense, faite de larmes, de violence mais aussi de moments de douceur et de profond respect.....Nous passons très clairement par différents sentiments, souvent totalement opposés quand on aborde leur relation si particulière, qui a été décidée par Dieu, bien avant la rencontre entre eux-deux....Leur destin était lié, prévue à l'avance....D'ailleurs, si l'héroïne du 1er tome était immunisée contre la peste de Pestilence (ah ah), ici, Miriam comprend la langue "des Dieux" que parle Guerre, ce qui les surprend tous les deux, d'ailleurs !
Laura Thalassa a le chic de décrire les sentiments amoureux et de mettre le doigt sur le moment précis où nos personnages découvrent l'amour avec un grand A....C'est d'autant plus exaltant quand cela concerne un personnage censé être "non humain", voire "inhumain".......
Le prochain tome sera consacré à Famine, j'ai vraiment hâte car je dois bien admettre que je suis accroc au style d'écriture de Laura Thalassa qui jongle très bien entre les descriptions de scènes d'amour et de scènes de massacre.....Mais j'ai aussi très hâte de lire le 4ème tome qui sera sur Mort (Thanatos), car encore une fois, nous pouvons l'apercevoir un peu dans ce tome, et ce coquin, avec son charisme (et son physique - il a des ailes !!!!) me rendent vraiment très curieuse de faire véritablement connaissance avec lui dans le tome qui lui sera consacré (je me demande quelle sorte de nana va pouvoir gagner son coeur car jusqu'à présent, il semble être le cavalier le moins "humain" (au niveau de l'apparence) car malgré tout, il semble respecter (aimer ?) ses frères....Oui, Mort est un personnage qui me fascine et qu'il me tarde de découvrir !
SPOILERS :
J'ai adoré le principe de l'armée de zombies, tous ces morts que Guerre ressuscite et qui vont servir de garde rapprochée pour Miriam.
J'ai aimé la manière dont Guerre va détourner les souhaits Miriam, parfois de façon cruelle et cynique, mais en même temps, en se mettant à sa place à lui, on peut le comprendre, même si cela reste quand même ignoble....Il a de la chance que la jeune femme lui pardonne, comprenne sa nature profonde et l'excuse, comme on excuse le lion qui s'attaque la petite gazelle....C'est un spectacle atroce à voir mais c'est la nature du lion....Guerre est pareil....
J'ai aimé le fait que Guerre soit subjugué par les baisers de Miriam....Il peut avoir toutes les femmes qu'il veut mais c'est elle qui lui fait tourner la tête, c'est elle qui fait battre son coeur.....C'était pareil avec le premier tome...Quand un cavalier de l'Apocalypse aime une femme, c'est éperdument et pour toujours....
J'ai aimé l'amitié de Miriam avec Zara. Au début de leur rencontre, j'ai eu un peu peur que l'auteure mette ce personnage pour faire du mal à notre héroïne, par une trahison quelconque....Heureusement, ça n'a pas été le cas....C'est Hussain qui le fera....Dommage....Je n'aime pas être déçue par des personnages....Surtout quand ils ne font pas décrits comme totalement méchants et qu'ils avaient "un peu" leur raison d'agir de cette façon....
En parlant de Hussain, c'est dommage que l'auteure n'explique pas pourquoi les cavaliers "les plus forts" de Guerre sont surnommés 'Cavaliers phobos"...Phobos est le satellite de la planète Mars...Mars est associé à la guerre....Et donc à Guerre, of course !
Une chose qui me turlupine , c'est l'intervention de Mort....Il avait déjà sauvé Sara dans le premier tome, et là encore il sauve Miriam (bon, cette fois, à la demande de Guerre....). Faudra-t-il à chaque fois que l'héroïne meurt pour que le cavalier qui lui est destiné se rende compte de l'amour qu'il lui porte et qu'il ne peut pas vivre sans elle ?....Nous aurons la réponse dans le prochain tome, avec Famine....Nous verrons bien si Laura Thalassa suit le même schéma et du coup, comment fera-t-elle pour le tome consacré à Mort ?....
Une chose qui me turlupine , c'est l'intervention de Mort....Il avait déjà sauvé Sara dans le premier tome, et là encore il sauve Miriam (bon, cette fois, à la demande de Guerre....). Faudra-t-il à chaque fois que l'héroïne meurt pour que le cavalier qui lui est destiné se rende compte de l'amour qu'il lui porte et qu'il ne peut pas vivre sans elle ?....Nous aurons la réponse dans le prochain tome, avec Famine....Nous verrons bien si Laura Thalassa suit le même schéma et du coup, comment fera-t-elle pour le tome consacré à Mort ?....
Je n'ai pas aimé la manière dont parfois l'auteure concluait ses chapitres. En effet, cela se terminait parfois par une scène dramatique, un dialogue percutant....Et nous nous retrouvons ensuite le lendemain ou un autre moment dans la journée, sans avoir la réaction au moment T de Guerre (car cela se passait souvent quand Miriam lançait ses "attaques" envers le Cavalier)...Ce genre de mise en scène me faisait un peu penser à une série TV....il ne manquait plus que la petite musique de transition entre les scènes, si vous voyez ce que je veux dire....Heureusement, Laura Thalassa n'a pas généralisé ma manière de procédé sur toute la durée du livre et du coup, cela n'a pas plombé ma lecture !
Quelques citations :
"Je recule en trébuchant. Le talon de ma botte dérape sur l’une de mes flèches et je tombe durement sur les fesses. Le Cavalier s’avance, le soleil illuminant sa peau hâlée et éclairant ses iris. Il ne me lâche pas des yeux, nos regards comme prisonniers l’un de l’autre. Je relève le menton avec défi malgré ma frayeur. Mon corps tremble de peur. Guerre redresse sa lame… Mais ne m’achève pas. Il me scrute pendant un long moment – assez pour que je me demande pourquoi il hésite. Ses prunelles s’attardent sur le creux de ma gorge, et son épée vacille. Qu’est-ce qu’il fabrique ? Ma main se contracte, désireuse d’aller toucher ma gorge et sentir la cicatrice macabre qui l’orne. Les yeux de Guerre remontent vers mon visage. Il y a maintenant quelque chose de différent dans son expression, quelque chose qui me terrifie d’une tout autre façon.
— Netet wā neterwej. « Tu es celle qu’Il m’a envoyée. » Je tressaille au son de sa voix. Ses mots ne sont ni hébreux, ni arabes, ni yiddish, ni anglais. Il ne parle aucune langue que je reconnaisse… et pourtant je le comprends.
— Netet tayj hemet. « Tu es mon épouse. »"
"Je ne comprends pas pourquoi il nous faut monter à cheval alors que les vélos existent. Ces derniers n’ont jamais faim, ne sont jamais fatigués, ne répandent pas leur crottin partout et, surtout, ils n’essaient pas de mordre à tout bout champ sous prétexte qu’ils sont de sales carnes capricieuses. Cela étant dit, il faut être honnête. Une armée à bicyclette ne serait pas très effrayante".
"— Ressentez-vous quelque chose quand vous tuez ? Il est temps de me faire ma piqûre de rappel : Guerre est le méchant de cette histoire. Il s’interrompt, le dos tourné.
— Oui. J’attends qu’il développe. Le silence s’allonge.
— J’éprouve une soif de sang et de l’excitation, et la profonde satisfaction du travail bien fait. Il le dit comme s’il parlait du temps qu’il fait et pas du massacre de milliers d’innocents. Il se tourne vers moi.
— Je suis à toi et tu es à moi, Miriam… Je tremble à ces mots.
— Mais je ne suis pas comme toi, et tu ne devrais jamais l’oublier".
"Comment peux-tu vouloir notre mort à tous ?
— Ce n’est pas le cas.
— Oh, c’est vrai. C’est ton patron qui le veut.
— Crois-le ou non, dit Guerre d’un air las, mais il y a d’autres créatures sur cette planète qui méritent d’être sauvées. Des créatures que les humains ont systématiquement annihilées. As-tu déjà songé que même si vous êtes les enfants préférés de Dieu vous n’êtes pas les seuls qu’Il ait ?
— Alors tu fais ça pour sauver les moustiques ? J’imagine que je pourrais presque en rire si je n’étais pas aussi en colère. L’envie de balancer mon verre me démange.
— Il y a eu plusieurs extinctions de masse sur cette planète, Miriam. Et avant que mes frères et moi n’apparaissions, le monde se dirigeait vers la suivante, une dont seuls les humains étaient responsables".
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