vendredi 1 mars 2019

ALASKA WILD


K.A. Tucker
Les Editions Hugo & Cie (2019)
sortie originale 2018
478 pages

Synopsis : 
À vingt-six ans, Calla Fletcher est une parfaite citadine. Elle aime sortir avec ses amies, faire du shopping et se mettre en scène pour son blog " Calla & Dee ".  Lorsqu'elle apprend que son père, qu'elle ne connaît presque pas, est malade, elle décide de se rendre auprès de lui en Alaska. Alors que Calla n'était encore qu'un bébé, sa mère a fui cette contrée loin de tout.  Elle va alors découvrir la rudesse de la vie quotidienne locale, les allées et venues constantes des petits avions... et Jonah, ce pilote détestable.  Ce pur produit du cru a clairement hâte de renvoyer cette fi lle d'où elle vient, mais Calla est bien décidée à lui montrer qu'elle aussi peut s'adapter à cette vie... Du moins pour un temps, car elle ne se voit vivre qu'à Toronto.  Et Jonah ne quittera jamais l'Alaska.  Le passé ressurgit et pose à nouveau le même dilemme : va-t-elle, comme sa mère bien des années plus tôt, envisager une histoire d'amour avec un pilote ?

J’ai passé un très agréable moment de lecture grâce à l’auteure américaine KA Tucker, qui nous emmène ici dans les paysages sauvages de l’Alaska. Cet état américain (pourtant situé au-dessus du Canada) est franchement fascinant, notamment pour les amoureux de la nature et des grands espaces (comme moi !). Je savais déjà que cet endroit était plutôt hostile aux hommes (merci aux documentaires sur RMC Découvertes), mais grâce à ce livre, nous nous plongeons dans le quotidien, parfois pas très facile, mais aussi plus simple et moins stressant – dans certaines mesures – que dans des endroits plus « civilisés ».

Evidemment, j’ai grandement apprécié la romance dans ce livre, qui démarre très mal puisque notre héroïne a certains a prioris envers les habitants de l’Alaska, et ce n’est pas Jonah, qu’elle surnomme « le yéti » qui va la faire changer d’avis ! Et bien évidemment, lui non plus n’est pas sans défauts puisque il classe assez rapidement Calla dans la catégorie « poupée Barbie/petite princesse à sa maman »…..Description, qui n’est certes pas si mensongère que cela car c’est vrai que lorsque le récit débute nous faisons la connaissance de Calla, jeune femme de 26 ans, qui vit comme « un coq en pâte » chez sa mère et son beau-père….Cette jeune femme n’a rien à gérer dans sa vie sauf de sortir les poubelles une fois par semaine….Ca va, la vie est belle ! Cela dit, même si Calla a une existence très privilégiée, elle cache aussi une blessure profonde à cause de « l’abandon » de son père qui n’a jamais voulu quitter l’Alaska avec sa mère quand celle-ci a plié bagages lorsque notre jolie héroïne n’était âgée que de deux ans.

Alaska Wild, vous l’aurez compris, ne traite pas seulement d’une romance avec deux personnages que tout oppose. Ce livre aborde aussi les relations familiales, notamment entre un père et sa fille, surtout quand celle-ci apprend que son père est atteint d’un cancer du poumon et que c’est peut-être sa dernière chance de « faire sa connaissance ».

Je vous recommande totalement cette lecture, pour la qualité de l’histoire d’amour, mais aussi par rapport aux sujets abordés comme la maladie et la rancœur que l’on peut avoir entre membres de la même famille. Et puis surtout, ce livre est très bien documenté sur le mode de vie des habitants de l’Alaska (notamment leurs moyens de transport) et sur leur environnement sauvage et grandiose.


Ce que j’ai aimé dans ce livre :
1#-Les paysages : Dans la mesure où Jonah et le père de Calla pilotent des avions en Alaska, nous avons donc droit à la description de beaux paysages sauvages. Personnellement, j’aime les grands espaces et la nature sauvage et nordique (si vous me proposez des vacances à Tahiti ou en Islande, ce sera l’Islande sans aucune hésitation !). Par contre, l’auteure n’oublie pas de mentionner aussi les côtés négatifs de cette nature qui descend à des températures négatives en hiver et qui, donc, ne permet pas forcément beaucoup de cultures de plantes (pour se nourrir)….En Alaska, vous l’aurez compris, tout est cher, car pratiquement tout est importé (par avion). Utiliser une voiture est plutôt un luxe (j’ai adoré le passage où Calla s’étonne de voir des gens déménager en emportant à pied avec eux leurs meubles). Notre demoiselle a vécu en majeure partie à Toronto, qui se situe au Canada, mais qui n’a rien à envier au style de vie américain surtout avec la manière dont l’auteure nous décrit le quartier où habitent la mère et le beau-père de Calla qui fait beaucoup penser à Wistera Lane ! Evidemment, quand Calla se retrouve dans la petite maison en bois de son père, au papier peint plus que douteux (sauf si on aime les canards avec des tétons…) et que l’eau chaude est rationnée, l’adaptation peut être difficile ! Cela dit, notre héroïne n’est pas non plus complètement éloignée de la civilisation puisqu’elle a quand même sa connection internet,ouf sauvée !! (#ironie) qui lui permet de rester en contact avec ses proches restés à Toronto.

2#-La romance entre Calla et Jonah : Je le dis à chaque fois dans mes chroniques de romances mais j’adore quand nos deux héros se détestent au départ ! Et du coup, ici, nous avons du lourd car Calla n’a pas la langue dans sa poche et Jonah ne se laisse pas faire non plus, même si, de son côté, son attirance pour la jeune femme a été immédiat (dès qu’il l’a vue en photo, quand Agnès a cherché à la retrouver pour lui parler de la situation médicale de son père)…..Pour Calla, ça a été moins « immédiat » dans la mesure où Jonah s’est présenté à elle avec une barbe hirsute et des cheveux en bataille, comme un vrai sauvage (un Yéti, comme elle le surnomme). Pourtant, derrière tous ces poils se cache un homme très séduisant, à moitié américain et à moitié norvégien. Ce grand blond aux yeux très clairs et à la musculature imposante fait évidemment craquer pas mal de femmes dans son entourage mais celui-ci n’est pas un coureur (malgré les occasions !)….Bref, la romance entre Calla et Jonah se fait petit à petit, même si c’était couru d’avance quand on voit avec quelle passion Jonah s’évertue à embêter dès qu’il le peut Calla, en cachant en tout premier lieu sa valise et son maquillage….Bon évidemment, c’est indiqué dans le synopsis, ces deux-là vont finir par se tomber dans les bras l’un de l’autre, avec des scènes soft écrites pudiquement par l’auteure, ne vous attendez pas à lire des lignes et des lignes de détails croustillants à ce niveau là !….Non L’auteure mise tout sur la tension sensuelle et les sentiments qui s’accentuent au fur et à mesure des pages….Seulement voilà, Calla doit un jour rentrer à Toronto car elle pense être comme sa mère et ne pas être faite pour vivre en Alaska SPOILERS d’ailleurs, finalement, aux dernières lignes du livre, l’auteure nous laisse sur une fin ouverte car si Jonah est arrivé sur le pas de la porte de la maison familiale de Calla, à Toronto, rien ne nous dit si la jeune femme va le suivre pour repartir avec lui en Alaska (bon, ça, ça a l’air bien parti pour !) mais Jonah lui laisse aussi entendre qu’il ne peut pas vivre sans elle – que les deux mois de « séparation » ont été invivables pour lui, et qu’il n’est pas comme le père de Calla, à vouloir rester à tout prix en Alaska…Et donc, qu’il peut changer d’avis et venir vivre n’importe où tant que c’est auprès de Calla…Il y a fort à parier que c’est ce qui se passera dans l’avenir…Cela dit, dans un sens, c’est plutôt bien car généralement, dans les romances, c’est souvent la femme qui « sacrifie » son style de vie pour adopter celui de l’homme qu’elle aime, notamment quand ce sont des couples qui viennent d’une culture ou d’un pays différent l’un de l’autre…..A priori, dans Alaska Wild, je vois bien Calla avoir le dernier mot sur son « viking-yéti » !

3#-Les personnages secondaires : Que ce soit Agnès, sa fille Mabel, ou encore les autres habitants du village, chacun apporte une petite touche de sympathie au récit et on peut comprendre aisément pourquoi le père de Calla a voulu rester à cet endroit. On sent bien qu’il existe entre eux une réelle entraide. Il faut dire que les actes des uns peuvent influer sur les autres et qu’ils ont donc intérêt à tous vivre en harmonie.

4#-La destinée des parents de Calla qui fait réfléchir : SPOILERS Bon, finalement, sans surprise, Wren, le père de Calla, va finir par mourir de son cancer du poumon….Et c’est vraiment bête que cet homme ait préféré rester en Alaska plutôt que de vivre son amour pour la mère de Calla. Surtout qu’en plus, il était pilote d’avion et aurait pu exercer sa profession n’importe où ! Par exemple à Toronto qui n’est pas New York, par exemple, et qui contient donc beaucoup de grands espaces sauvages aux alentours (pour nourrir sa soif de liberté et de nature !) ! Alors OK, la mère de Calla va venir d’urgence (à la demande de sa fille) au chevet de son ex-mari (qu’elle aime toujours, soit dit en passant…Je plains d’ailleurs le pauvre Simon, le beau-père de Calla, qui est tellement gentil et qui a été un mari et un beau-père exemplaire) mais si c’est pour finir agonisant dans son lit en tenant la main de la femme qu’on aime mais avec qui on a vécu séparé pendant 25 ans, je ne vois pas ce que cela apporte de positif à part d’énormes regrets !!!!!! Personnellement, je comprends la mère de Calla qui n’a pas pu s’acclimater au style de vie en Alaska (surtout qu’il y a 25 ans, les conditions de « confort moderne » devaient être encore pire) mais par contre, je ne comprends pas que le père de Calla ait préféré la laisser partir – et vivre dans son souvenir, au point de ne jamais refaire sa vie de son côté !....Il est maso ou quoi ?!!!!!! En plus, il n’y avait pas que la mère de Calla dans l’équation mais aussi cette petite fille de 2 ans qui aurait sans doute aimer grandir auprès de ses deux parents (qui s’aimaient follement, en plus !.....). Bref, je trouve que le père de Calla est égoïste car il n’a jamais fait de compromis….Compromis que n’importe quel couple doit faire dans une relation, cela va de soi….Sinon, le couple ne fonctionne pas, ce qui a été le cas pour les parents de Calla….

Ce que je n’ai pas aimé dans ce livre :
1#-Le coté parfois très puéril et enfant gâté de l’héroïne : Dès le début du livre, l’auteure nous décrit son héroïne comme une jeune femme très attentive à son physique, de ce que les gens peuvent penser d’elle. Elle a créé un blog avec sa meilleure amie où elles parlent de sujets plutôt mode et lifestyle….Je n’ai rien contre cette idée puisque moi-même je possède un blog (que vous êtes en train de lire en ce moment même !)….Calla vit encore chez sa mère, qui est mariée à un psychiatre super sympa qui leur passe tous leurs caprices de femme. Calla n’a jamais eu besoin de s’occuper de sa lessive ou de son repas. Calla a des exigences et ne boit que du café mélangé avec du lait de soja etc etc…Bref, la nana pas chiante du toooout ! Sa seule obligation dans sa vie, c’est de sortir les poubelles une fois par semaine….Et c’est pas si grave si elle oublie, son beau-père s’en occupe à sa place. Calla va donc vite être confrontée aux réalités de la vie « normale » en Alaska quand elle va devoir se préparer ses repas elle-même et devoir aller faire ses courses…..Ah oui, j’oubliais, Calla n’a pas le permis de conduire, car à 26 ans, elle a jugé que c’était inutile à Toronto et puis, elle a toujours des amis (ou son beau-père) pour la conduire où elle veut !....Bref, Calla m’a parfois très énervée mais heureusement, elle a aussi des bons côtés et surtout, elle ne reste pas figée sur ses positions et est prête à faire des compromis pour évoluer. Par contre, il y a un détail qui m’a bien fait rire, c’est quand elle se fait « instagramer » pour la frime un jour devant un avion et elle déplore, quand elle reçoit tous les avis positifs de sa photo de « petite starlette » qu’en fait, les gens, bah ils ne voient que l’apparence car à ce moment-là dans sa vie, elle est en train de vivre une épreuve difficile (le cancer insoignable de son père)…..Okaaaaay ! Bah déjà, personnellement, si mon père était gravement malade, moi, je ferais autre chose que ma belle sur Instagram !!!!! Il n’y a pas des choses plus importantes à faire ?!!!!! Sa réaction est donc grotesque (à mon avis) car si elle ne veut pas de la « superficialité des commentaires de ses followers sur Instagram », et bien elle n’a qu’à pas poster de photos !!!!!!!! Bref, il y a tous ces petits comportements distillés au fur et à mesure des pages qui m’ont fait tiquer sur la personnalité de Calla, qui est, ça, on ne peut pas le nier, totalement raccord avec sa génération #jemetsmapauvrevieencartonenscènemêmesicenestpaslaréalitévraiedevraie ! Contrairement à Jonah, qui lui, est totalement pur de ce côté-là puisqu’il ne possède même pas de téléphone portable (je parle du téléphone qui ne sert qu’à téléphoner ou envoyer des sms, pas du diabolique smartphone qui est en train de détruire la planète et de décérébrer des générations entières qui n’arriveraient même pas à vivre une journée sans lui !...Je précise que je ne fais pas parti de ce groupe car je n’ai pas de smartphone…Mais je te remercie néanmoins, toi, qui lis mon article sur ton smartphone car curieusement, Google Analytics m’a indiqué que la majorité des personnes qui viennent sur mon blog c’est via un smartphone, donc, bah merci !...Mais profite bien de cet avantage parce que je ne suis pas sûre que d’ici 20 ans, les smartphones existent encore car bientôt, les mines des différents métaux qui les composent seront épuisées…). Cela dit, je suis une grosse hypocrite car j’ai aussi Instagram que j’utilise via mon pc portable, pc portable que j’emporte partout chez moi, même dans mes wc….Il remplace le smartphone, mais évidemment, quand je suis à l’extérieur, je n’ai aucun appareil pour me connecter – et c’est pas plus mal d’ailleurs !….Bref, pour revenir à Calla, elle est très citadine au début du livre mais sa vision de la vie va changer au fur et à mesure de ses jours passés en Alaska et il est fort à parier que Jonah arrivera à la convaincre à lever le pied sur le monde virtuel pour profiter un maximum du monde réel !


Quelques citations :

"Ne va pas faire la même erreur que moi : ne tombe pas amoureuse d’un pilote ! Je ricane. 
– Je ferai de mon mieux. 
– Je parle sérieusement, Calla ! 
– Maman, je ne suis pas en manque à ce point ! Elle hausse les mains, comme pour se rendre. 
– Très bien. Mais sache qu’il y a quelque chose chez les types qui travaillent là-bas. C’est inexplicable. Je veux dire… ils sont tarés ! Ils se posent sur des glaciers, au bord des précipices, ils volent en plein blizzard. Ils sont comme… Elle s’interrompt et semble chercher les mots justes en scannant les murs. 
– Comme… des cow-boys célestes. Le terme me fait hurler de rire. 
– Oh mon Dieu ! Maman, ai-je vraiment l’air de quelqu’un qui craque pour les cow-boys célestes de l’Alaska ? Maman m’adresse un regard vide d’expression. – Et moi, alors, en avais-je l’air ? Touché".

"Une épaisse barbe blond cendré mal entretenue lui couvre la moitié du visage. Diana en aurait pour la journée à la rendre présentable. Le reste de son visage est dissimulé derrière ses lunettes d’aviateur et une vieille casquette de l’United Air Force vissée sur sa tête. Il m’est même impossible de deviner son âge. Mais qu’est-ce qu’il est grand ! Il me toise d’au moins une tête malgré mes talons. Difficile de définir à quel point il est baraqué sous son épais manteau noir et vert mais à en juger par la largeur de ses épaules, il doit être digne de Hulk. 
– Jonah, voici Calla Fletcher. Billy n’est pas dans mon champ de vision mais le ton de sa voix en dit long. Il répond à une question posée lors d’une conversation passée avec Jonah. Le genre qui m’aurait fait rougir si je l’avais entendu. Mais entre la taille de l’avion qui va m’amener à destination et l’espèce de yéti qui va le piloter, j’ai l’esprit trop occupé pour me soucier d’éventuelles blagues salaces. Sérieusement, comment Jonah fait-il ne serait-ce que pour rentrer là-dedans ? J’inspire à fond et réduis la distance qui nous sépare, tâchant de me relaxer. Il n’y a aucune raison de s’en faire. Si ce géant est venu à bord de ce coucou, il peut repartir sans problème. –
 Salut, dis-je au pilote. Merci d’être venu. 
– Aggie ne m’a pas tellement laissé le choix".

"Vous pesez combien ? demande-t-il à brûle-pourpoint. Quarante-cinq ? Cinquante kilos max ? Je sens mes yeux s’écarquiller en grand. 
– Je vous demande pardon ? Agacé, il reprend d’une voix plus lente, énonçant chaque mot distinctement. 
– Vous pesez combien ? 
– Qui êtes-vous pour me poser ce genre de question ? 
– Celui qui veut que l’avion décolle, rétorque-t-il. Si nous avons trop de poids à bord, je ne pourrais pas le faire voler et je dois donc m’arranger. C’est mathématique. 
– Oh… J’ai les joues qui s’empourprent de gêne. Quelle idiote, je fais ! Pour quelle autre raison m’aurait-il demandé combien je pèse ? Jonah s’impatiente. *– Alors ? Je suis fine, mais plutôt musclée. Je réponds à mi-voix. 
– 61 kilos. Jonah tend le bras à l’intérieur de l’avion et en sort un énorme sac de randonnée noir qu’il me lance. Je l’attrape par réflexe, faisant tomber mon sac à main au passage"
.
"Je lève les yeux sur son visage 
– dissimulé par sa barbe clairsemée, ses lunettes fumées et cette casquette qu’il porte visière baissée alors qu’il n’y a pas le moindre rayon de soleil. Depuis combien de temps ne se rase-t-il pas ? Des années ? Il y a des mèches et des poils hirsutes qui lui poussent de partout. Je suis prête à parier qu’il n’a pas touché un rasoir ou un peigne depuis un bout de temps. Peut-être même jamais. Le reflet dans ses lunettes me renvoie mon expression dégoûtée et soudain, je pense à maman, qui me dit de ne pas tomber amoureuse des pilotes. J’explose de rire. C’est ça qu’elle appelle un cow-boy céleste ? Jamais de la vie je ne craquerai pour ce type ! La peau entre ses lunettes d’aviateur et le haut de sa barbe commence à virer au rouge. 
– Qu’est-ce qu’il y a de si drôle ? demande-t-il d’un ton méfiant. 
– Rien. Une rafale de vent se lève, fait voleter des mèches de cheveux autour de mon menton et mon chapeau menace de s’envoler. Je balaye les cheveux de mon visage et m’éclaircis la voix. 
– Merci de m’avoir emmenée, dis-je d’un ton poli mais ferme. Il hésite. Son regard pèse sur moi, ce qui me met mal à l’aise. 
– Ne me remerciez pas. Ce n’était pas mon idée, dit-il, m’adressant un bref sourire hypocrite qui révèle une rangée de belles dents blanches éclatantes. Moi qui le croyais dépourvu de la moindre notion d’hygiène élémentaire.

"– La prochaine fois, apprenez à demander les choses. 
– Mais j’ai demandé ! 
– Non, ça ressemblait plus à une exigence et je n’apprécie pas ça. Je le dévisage et me rejoue la scène. J’ai pourtant été polie, non ? Quoique peut-être pas…"


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