Larissa Ione
Les Editions Milady (2017)
Sortie originale 2015
478 pages
478 pages
Synopsis :
Depuis plus de mille ans, Hadès garde la prison des enfers. Lorsqu’un ange déchu en quête de rédemption s’introduit dans son domaine, il devra choisir entre la justice cruelle qu’il a toujours appliquée, et la miséricorde... car l’ange qui vient de tomber entre ses griffes est peut-être sa seule chance de salut. En tant que démon seminus, Raze doit coucher avec des femmes pour survivre. Pourtant, ce sont les hommes qu’il désire. Sa rencontre avec l’assassin Slake menace de bouleverser sa vie, surtout lorsque celui-ci se révèle être à la poursuite de l’amie et amante de Raze...
« — Vous avez le téléphone ici ? (Elle balaya la pièce du regard, à la recherche de l’appareil en question.) Un téléphone qui fonctionne ?
— Je sais bien que ça ne fait pas si longtemps que tu as été chassée du Paradis, mais ne sous-estime jamais le talent des démons pour détourner et ajuster les avancées technologiques humaines. (Il lui montra un placard dans le coin.) J’ai aussi la télé. Les soirées The Walking Dead, c’est sacré ».
Oups ! Ce tome Hors-Série de la saga Demonica de Larissa Ione est sorti depuis quelques mois déjà et - honte à moi - je l’avais complétement zappé ! C’est en voyant que le tome suivant sortait ce mois-ci que j’ai réalisé que j’avais sauté Nuits infernales ! Mince !
Et pourtant, je dois vous dire que je l’attendais de pied ferme, celui-là, en tout cas pour ce qui est de l’histoire d’amour entre Hadès et Cat, puisque nous les avions entraperçus dans le tome précédent consacré à Azagoth et Lilliana.
Ma lecture a été d’autant plus appréciable ces derniers jours car il me fallait absolument une histoire qui me plaise, un auteur dont j’ai toute confiance pour me faire passer un bon moment vu le désastre qu’a été ma dernière lecture en date, à savoir « Nos vagues à l’âme » de Georgia Caldera…..J’ai frôlé la panne livresque à cause de ce bouquin (car je me suis obstinée à le lire jusqu’à la fin, pauvre de moi !), et ça, c’est vraiment pas cool ! Du coup, Nuits infernales est tombé à pic pour me donner du peps et relancer la machine !
Comme vous le savez, l’auteure américaine a créé sa saga Demonica il y a quelques années, s’y est collée par la suite la saga « Les cavaliers de l’Apocalypse » qui est présentée comme un spin-off par les éditions françaises mais qui reste « Demonica » pour les éditions américaines…..(pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué avec les Editions Milady, n’est-ce pas ?….).
Maintenant que les aventures d’Eidolon et ses frères démons séminus est terminée ainsi que celles des quatre cavaliers de l’Apocalypse, Larissa Ione s’attaque aux personnages secondaires qui sont fort nombreux, bien évidemment !
Du coup, dans ses nouveaux tomes (présentés comme des Hors-séries par l’édition française, faut pas chercher à comprendre...), nous faisons connaissance avec les anges, les anges déchus, les habitants de Shéoul (alias l’Enfer) etc, et nous faisons aussi quelques incartades dans le monde des humains, toujours dans les environs de l’Underworld General, l’hôpital tenu par Eidolon.
La particularité de ces nouveaux tomes, depuis ceux consacrés à Reaver, notre ange charismatique (papa des cavaliers de l’Apocalypse, rien que ça..) et son frère jumeau « maléfique » Revenant, c’est que maintenant, Larisso Ione sort des tomes qui sont constitués de plusieurs histoires (bon, en général, ce sont deux histoires racontées à chaque fois).
Nuits infernales ne fait pas exception à cette nouvelle règle et ainsi, nous allons suivre ici dans un premier temps la romance qui va naitre entre Hadès et Cat, et dans la 2ème partie du livre, ce sera au tour de Raze, un démon séminus qui travaille à l’Underground general (et aussi au « Soif », le bar à côté), et un nouveau personnage, Slake. (Attention, c’est une romance MxM, la première de la saga !).
Il faut aussi que je vous signale que Larissa Ione débute son livre avec une mini-histoire flash-back du point de vue de Lilith, au moment où elle va séduire Reaver (et donc ensuite tomber enceinte des Cavalier de l’Apocalypse). Personnellement, je n’ai pas trouvé ce récit très intéressant, surtout que nous en connaissions déjà les grandes lignes dans le tome consacré à Reaver et Harvester et comme Lilith est un personnage détestable, ça ne m’intéressait pas trop de relire une nouvelle fois comment elle va piéger et séduire Reaver….Cela dit, cette mini-histoire nous permet d’en connaitre un peu plus sur la personnalité de Lilith, et cela confirme bien que c’est vraiment une démone succube très cruelle et calculatrice (il suffit de voir comment elle se comporte avec sa sœur…). Bref, ce petit « épilogue » dans Nuits infernales n’a rien d’essentiel pour le suivi du récit et comme il ne fait que quelques pages, libre à vous de le lire, et si vous n’en avez pas envie, ce n’est pas grave !
Par contre, pour ce qui est des romances entre Hadès et Cat puis, entre Raze et Slake, alors là, j’ai vraiment passé un super moment de lecture ! Je ne saurais dire laquelle des deux histoires j’ai le plus appréciée, car elles sont totalement différentes l’une de l’autre….Avec une pointe d’originalité bien trouvée pour la deuxième, peut-être, et qui m’a fait apprécier cette romance MxM alors que ce n’est pas un style de romance vers lequel je me tourne d’habitude….Du coup, je mettrais la note de 17/20 pour la romance entre Hadès et Cat, et la note de 18/20 pour la romance entre Slake et Raze (car elle m’a fait aimer le MxM alors que ce n’était pas forcément gagné …).
« Hadès avait beaucoup de noms. Seigneur des Morts. Geôlier des vilains. Trou de balle. Il les méritait tous. Il régnait sur son domaine souterrain avec une main de fer. Il ne craignait rien. Correction. Il ne craignait rien à l’exception de la Grande Faucheuse. Azagoth était la seule personne qui avait prouvé à maintes reprises qu’il pouvait semer la pire des pagailles dans le ténébreux royaume d’Hadès ».
Ce que j’ai aimé dans ce livre :
Le récit consacré à Hadès et Cat : Puisque Cat est un ange déchu qui travaille comme domestique chez Azagoth, évidemment, nous allons retrouver nos héros du tome précédent. C’est un plaisir de voir que le couple formé entre Lilliana et Azagoth bat son plein, et de voir aussi que Lilliana considère Cat comme une amie, et non une employée, et du coup, quand celle-ci disparaît (à cause d’une bêtise provoquée par erreur par notre héroïne en faisant le ménage dans le bureau d’Azagoth, qui va faire qu’une âme humaine va se retrouver emportée dans le sanctuaire intérieur d’Hadès), tout est mis en branle pour la retrouver (et réparer le bordel provoqué par l’arrivée de l’humain chez Hadès). Pour ce qui est du personnage d’Hadès, il avait été entraperçu dans des précédents tomes de la saga, et considéré plutôt comme un « méchant ». Nous apprenons à le connaître plus en profondeur dans ce tome-ci et s’il est le bras droit d’Azagoth, il existe néanmoins un différend entre les deux mâles (qui va être révélé au cours du récit). Il faut savoir que c’est Azagoth le boss, la grande faucheuse du royaume des morts, qui décide de tout et notamment du confort qu’il octroie à Hadès de l’autre côté du passage des âmes (démoniaques) et il décide aussi de sa « vie amoureuse » qui est proche du néant, il faut bien l’admettre ! Du coup, quand Cat apparaît à Shéoul-gra (dans le tome précédent), nous pensions qu’Hadès était totalement indifférent à la jeune femme, hors, ce n’est pas le cas, c’est juste qu’Azagoth lui a interdit de la fréquenter (et on ne désobéit pas à Azagoth…Oh, ça, non !)….Mais quand Cat se retrouve enfermée par erreur dans le royaume d’Hadès, et qu’elle lui fait ressentir son attirance, il est très difficile à notre ange déchu à la crête bleue de ne pas désobéir aux ordre de son « patron »….J’ai beaucoup aimé l’humour dont fait preuve Hadès qui cache son mal-être et sa solitude derrière son sarcasme et un brin de vulgarité….Il est en manque de tendresse et d’amour (il n’a pas le droit de toucher aux femmes, punition d’Azagoth) et du coup, c’est vraiment mignon de le voir perdre ses moyens face à Cat, qui est plutôt délurée avec ses tenues légères, même si, il faut le préciser, c’est important : elle est vierge ! Attention zone spoilers ! Cliquez sur le mulot et passez le texte en surbrillance ! J’ai particulièrement adoré le moment où Hadès succombe enfin et fait l’amour avec Cat, vu que oui, il nourrit des sentiments pour elle et ce n’est pas juste du sexe….Quand Azagoth va surgir d’un coup dans la chambre, le moment est intense et plutôt dramatique et finalement, tout se finit bien car il ne faut pas oublier qu’Azagoth a lui aussi rencontré l’amour et sa relation avec Liliana l’a adoucit (en tout cas, avec ses alliés qui tombent amoureux entre eux…). J’attendais avec impatience la romance entre Cat et Hadès et je n’ai donc pas été déçue du résultat. Le fait que leur histoire soit narrée dans un format de nouvelle la rend dynamique et sans temps mort. Leur amour monte crescendo et explose à la fin car de toute manière, c’était leur destin de s’aimer ! Je suis fan de ce genre de romance !
"Aussi, celui-ci méprisait généralement les réunions mensuelles entre son patron et lui, mais, par chance, la dernière en date avait été agréablement brève et relativement exempte de récriminations. Une bonne chose, car l’esprit d’Hadès avait été obnubilé par Cat. Il se rappelait la première fois qu’il l’avait vue quand elle était venue travailler pour Azagoth quelques mois plus tôt, se rappelait comme il avait été attiré par son énergie. La vie hors de la cité céleste, c’était nouveau pour elle, et, si la plupart des anges récemment déchus se montraient terrifiés ou amers, ce n’était pas le cas de Cat. D’après Lilliana, Cat était curieuse. Impatiente d’apprendre. Enthousiaste à l’idée de découvrir de nouvelles choses. Hadès pouvait lui en enseigner quelques-unes. Oui… sauf que c’était impossible. Parce qu’il n’avait pas le droit de toucher à la plantureuse rouquine, et panteler derrière elle comme un chien des Enfers après une chienne des Enfers en chaleur ne pouvait que se terminer dans d’atroces souffrances".
« — Les anges déchus ne peuvent renaître qu’en tant qu’anges déchus, lui fit-elle remarquer comme s’il l’ignorait. Et j’ajouterai que tu es tordu.
— Ce qui ne t’empêche pas de me dévorer des yeux chaque fois que tu me croises chez Azagoth. Il s’amusa de la voir piquer un fard et se demanda si elle allait le nier. Il n’était pas idiot ; il avait remarqué comment elle le regardait. Elle perdait tous ses moyens quand il se trouvait près d’elle. Il adorait ça. Et, chaque fois qu’il rendait visite à Azagoth, il brûlait de recevoir son attention. Sans doute qu’en rôdant autour d’elle pour susciter une réaction en sachant fort bien qu’il ne pourrait pas lui rendre la pareille s’infligeait-il lui-même une forme de torture, mais, après tout, n’était-il pas un tortionnaire ? — Pa… pardon ? bredouilla-t-elle avec indignation. Je ne te reluque…
— Oh que si !
— Que non !
— Si. (Il rit. Cela lui fit du bien, non parce qu’il ne riait pas souvent, mais cela faisait longtemps qu’une femelle ne lui avait pas soutiré un rire.) Relax. Il n’y a pas de honte à me désirer. Après tout, je suis canon. Elle poussa un soupir exaspéré et ses seins jaillirent presque de son corset noir et vert.
— Si tu le dis, marmonna-t-elle, avant d’esquisser un sourire timide. Je ne pensais pas que tu l’avais remarqué. Il faillit avaler sa langue. Il la taquinait ; il ne s’était pas attendu à ce qu’elle ait le courage de reconnaître qu’elle le désirait. Il était temps de changer de sujet, et vite, parce qu’il n’était pas convaincu d’avoir suffisamment de volonté pour résister à ses appels du pied faussement effarouchés. Cela faisait des années qu’il n’avait pas été avec une femme. La dernière fois, c’était quand Azagoth l’avait laissé sortir de Sheoul-gra. À Gra, il n’avait le droit de toucher à personne, pas même aux démons, et ce depuis toujours. Ça t’apprendra à déconner avec la famille de la Grande Faucheuse. Ouais, il avait mérité son châtiment, mais bon sang ! son erreur remontait à plusieurs siècles ! N’avait-il pas payé sa dette depuis le temps ? Il avait posé la question à Azagoth récemment. Malheureusement, ce dernier avait une mémoire d’éléphant, était rancunier à souhait, et n’avait pas le pardon facile. Repoussant ces pensées sur ses erreurs passées, il changea de sujet ».
« Mais Hadès, lui, était unique. De ses vêtements à ses cheveux, il surpassait les autres anges déchus. Et, là où tous les autres déchus étaient sérieux et austères, Hadès était enjoué, voire loufoque parfois. Un jour que Thanathos, l’un des quatre Cavaliers de l’Apocalypse, était venu à Sheoul-gra avec son fils, elle avait regardé Hadès pourchasser à travers la cour le petit, ravi, avant de le renverser délicatement au sol et de lui chatouiller le ventre avec sa crête. Elle avait été fascinée de voir une légende telle qu’Hadès, un mâle dont le travail consistait à rendre la vie infernale à des millions de démons, s’occuper d’un enfant avec une telle tendresse. Et en faisant preuve d’une telle exubérance, sans se soucier le moins du monde de qui le regardait. Combien de fois avait-elle vu la fierté masculine entraver l’amusement ? Comme si profiter de la vie et extérioriser ses émotions était mal ou signe de faiblesse ».
« — Merde ! dit-il d’une voix râpeuse. Trop. C’est beaucoup trop. Beaucoup trop de quoi ? Pour ce qui la concernait, c’était loin d’être assez.
— J’aime te toucher.
— Personne ne me touche jamais. (Il prit une inspiration profonde et saccadée qui semblait quelque peu… peinée, chagrinée.) Je ne connais que les caresses du vent et de la pluie. Le vent et la pluie ? Était-ce pour ça qu’il se baladait souvent torse nu ? Il aimait sentir les éléments contre sa peau parce que les gens ne le touchaient jamais. Ou peut-être ne le leur permettait-il pas ? Elle ne pouvait imaginer vivre comme ça. Elle aimait toucher et être touchée ».
Le récit consacré à Raze x Slake : Oh oh ! Voilà un amour interdit et impossible ! Et si ça, c’est pas romantique, je ne sais pas ce qu’il vous faut ! Alors dans une saga comme Demonica, libérée du slip comme c’est pas possible, vous vous doutez bien que le fait que ce soient deux mâles qui s’aiment, ce n’est pas forcément cela le problème…Non, c’est plutôt le fait que l’un de ces deux mâles soit un démon Séminus qui ne peut survivre qu’en vidant régulièrement sa semence dans une femelle. Quelle que soit la femelle, et quel que soit le « trou » (pardon ! pour l’emploi de ce mot, peut-être pas forcément approprié…). Quoiqu’il en soit, Raze, notre héros, est infirmier et possède les mêmes dons de « guérison » qu’Eidolon. Il a été élevé par des humains, des aegis, en plus ! (Cette ancienne société secrète d’humains qui pourchasse les démons…). Au niveau de la tolérance, il y connaît donc un rayon. Ses parents l’ont trouvé bébé et l’ont élevé comme leur propre enfant. Un fois arrivé à sa maturité sexuelle, ses parents savaient qu’il lui fallait une femelle. Ils ont attrapé une démone succube, Fayle pour lui permettre de survivre en se « vidant » en elle. Comme la succube tire ses forces de l’énergie sexuelle autour d’elle, c’était gagnant-gagnant….Et cela dure depuis des décennies, sauf que Raze, lui, aime les hommes et que Fayle, est jalouse comme pas possible et même si elle n’est pas amoureuse de Raze, elle a un moyen de pression sur lui et ne veut pas lui simplifier la vie (oui, c’est une sacrée garce !!!). Notre pauvre héros s’est donc résolu à son sort jusqu’à ce que Slake apparaisse dans sa vie…En plus de la romance, il y a aussi tout le suspense présent dans ce récit, où certains personnages jouent un double-jeu et les vérités se dévoilent un peu à la manière des poupées russes, chaque petite vérité en cache une autre, et ce, ainsi de suite, c’était vraiment intrigant et très addictif, du coup !….Attention zone spoilers ! Cliquez sur le mulot et passez le texte en surbrillance ! J’ai été bluffée par l’imagination de l’auteure qui a réussi à retourner la situation en créant cette race de démon dont est issu Slake qui fait que la majorité de ceux-ci naissent « femelles » et décident plus tard si elles veulent ou pas devenir des mâles. Ca a été le cas de Slake qui est devenu un séduisant et puissant mâle….Et du coup, c’est pour ça que Raze arrive à éjaculer en lui (alors que ce n’était pas le cas quand il a essayé d’avoir des rapports sexuels avec d’autres mâles, il fallait toujours que Fayle, la démone succube arrive à la fin pour le soulager, sinon, il était victime d’atroces souffrances physiques). Evidemment, en plus de ce « mystère » sur le « genre sexuel » de Slake, il y a aussi son métier, puisqu’il est chargé de capturer Fayle (il a passé un contrat avec un démon et il y risque quand même son âme, c’est pas rien !)….Evidemment, il y a un côté très dramatique à cette romance vu qu’au début, Raze lui explique qu’il ne peut survivre qu’en présence de Fayle et que Slake doit attraper Fayle, sinon, il va lui-même perdre son âme…Quel dilemme ! J’ai adoré cette romance, autant dans le suspense et l’intrigue (avec la destruction à la bombe du bar « Le soif » et la trahison de Fayle) que dans la construction de l’histoire d’amour qui est vraiment très belle ! Bravo à l’auteure !
« — Ma vie avec Fayle n’est pas idéale, mais c’est mieux que rien.
— Je comprends. (Slake paraissait préoccupé.) Mais elle t’empêche d’être heureux.
— Heureux ? (Raze ricana.) J’ai cessé d’espérer le bonheur depuis belle lurette. Je prends ce qui s’offre à moi. Une lueur passa dans le regard ténébreux de Slake. Était-ce de la tristesse ?
— Ce que tu décris n’est pas une vie, si ? Raze leva de nouveau les yeux vers le plafond.
— J’ai accepté ma vie telle qu’elle était ».
« Eidolon a une théorie à ce sujet, mais coucher avec toi n’aurait pas dû me plonger dans le coma. Slake détourna brièvement le regard, mais le reporta sur Raze si vite que ce dernier se demanda s’il ne l’avait pas imaginé.
— Quelle théorie ? Raze enleva ses bottes et s’avança dans le salon, mais il ne s’assit pas. Il était resté alité pendant trois longs jours, son corps était courbaturé et tendu, comme s’il avait couru un triathlon mais qu’il lui restait encore assez d’énergie pour gravir une montagne.
— D’après Eidolon, tous les membres de ton espèce sont des femelles à la naissance. C’est vrai ? Slake devint aussi raide que les poutres qui soutenaient l’appartement. Il détourna la tête pour regarder l’écran, comme s’il espérait recevoir un conseil de la part du bachelor.
— Slake ? Slake resta rigide comme une statue, observant l’écran avec dans les yeux un sombre désespoir qui serra le cœur de Raze.
— Connais-tu mon nom ?
— Euh… je pensais que c’était Slake.
— C’est mon nom de famille. Celui que les miens utilisent quand ils traitent avec des étrangers. Je m’appelle Damon. (Il inspira. Expira.) Mon prénom, à la naissance, était Damonia. Raze ne s’était pas rendu compte qu’il retenait son souffle avant que ses poumons commencent à le brûler. Il expira lentement, sentant que c’était un moment difficile pour Slake.
— Je vois. Slake lui jeta un regard, comme s’il s’attendait à une réaction un peu moins mesurée. Ou un peu plus violente. Bonté divine ! quel genre de personnes côtoyait-il d’ordinaire ?
— Eidolon a raison. En partie, ajouta Slake, d’une voix presque hésitante. Il arrive qu’un duosos naisse mâle. Il est célébré et vénéré dans toute la communauté, considéré comme béni des dieux, et intégré dans la classe dominante. Tous nos dirigeants sont des mâles, issus de la famille royale, qui l’étaient déjà à la naissance ».
« Tu veux la vérité ? s’écria-t-elle soudain. En voilà une, de vérité ! Si tu m’avais écoutée, si nous avions déménagé quand je te l’ai demandé, je n’aurais pas eu à faire sauter le Soif. Je n’aurais jamais…
— Tu as fait quoi ? (Raze l’observa fixement, n’en croyant pas ses oreilles.) Qu’est-ce que tu viens de dire ?
— Tu m’as entendue. Elle redressa le menton en signe de défi, et il sonda son magnifique visage du regard, y cherchant le moindre signe de remords. Il n’y trouva rien. Au contraire, une fierté malsaine brillait dans ses pupilles. La fureur et la douleur d’avoir été trahi lui fouaillèrent la gorge et il dut serrer les poings pour se retenir de l’étrangler.
— Pourquoi ? Pourquoi as-tu fait ça ? (Le sang battit à ses tempes et sa vue se brouilla, lui indiquant qu’il était à deux doigts de basculer dans la violence.) Tu as tué des gens, Fayle !
— C’était le seul moyen de t’éloigner de ce foutu boulot. Tu refusais de déménager à cause de ton travail, non ? Et cette pétasse de Lexi, elle méritait de crever. Raze tremblait littéralement de rage. Fayle était convaincue que ses actes étaient justifiés.
— Prévoyais-tu également de faire sauter l’Underworld General ? C’était la prochaine tâche inscrite dans ton agenda ? Elle renifla.
— Je n’avais pas encore réfléchi à la suite. J’espérais que tu changes d’avis après l’explosion. Je devais m’enfuir, Raze. Les miens sont après moi. Ce sont eux qui l’ont envoyé. Si les regards assassins pouvaient tuer, Slake formerait une tache graisseuse sur le sol à l’heure qu’il était. Slake jeta à Raze un regard exaspéré.
— Je peux la buter maintenant ? Raze était tenté de le faire lui-même. Mais il avait des questions, et, avant que quiconque plonge une lame dans le cœur noirci de Fayle, il voulait des réponses".
Pour conclure, la saga Demonica est définitivement une valeur sûre à mes yeux quand je veux passer un bon moment de lecture. C’est toujours un plaisir de retrouver l’univers fantastique créé par l’auteure américaine Larissa Ione qui joue sur tous les codes et n’hésite pas à aller à l’encontre les idées reçues et à faire passer des démons pour des mecs biens, et à contrario, certains anges pour de belles enflures. Ce livre est composé de trois parties distinctes. La première est très courte et revient sur le moment où Lilith a jadis séduit Reaver pour tomber enceinte de lui. C’est assez court et écrit du point de vue de la cruelle succube et donc, pour ma part, c’est une partie du livre que j’ai trouvée peu intéressante car à part nous décrire de manière plus crue et en détail comment elle a réussi à tomber enceinte, nous connaissions déjà les grandes lignes de cette histoire grâce au tome consacré à Reaver et Harvester….Pour ce qui est de la 2ème partie du livre, alors là, c’est beaucoup plus intéressant et c’est même pour cette histoire que j’ai décidé de lire ce livre ! En effet, nous nous retrouvons à Shéoul-gra, avec Hadès et Cat qui nous avaient déjà été présentés dans le précédent tome, consacré à Azagoth et Lilliana. Cat n’avait pas caché son intérêt pour le séduisant et létal bras droit d’Azagoth même si celui-ci semblait ne pas l’avoir remarquée….J’avais donc vraiment hâte de voir comme l’auteure allait rapprocher ces deux êtres qui n’ont, à priori, pas le droit de s’aimer….Et enfin, pour la 3ème partie, nous avons encore une fois une histoire interdite. Nous repartons sur Terre, au Soif, le bar tenu par Nathan, le vampire héros du précédent HS. Raze travaille là-bas à mi-temps, quand il n’est pas à l’hôpital Underworld General. C’est un démon séminus, comme Eidolon et ses frères. Il a besoin de rapports sexuels constants avec des femelles pour survivre et malheureusement pour lui, il s’avère qu’il est homosexuel….C’est pas de bol ! Surtout que justement, un soir, se présente un très séduisant mâle, un démon d’une race indéterminée, et l’attirance entre ces deux-là devient irrésistible….J’ai adoré ces deux romances, toutes les deux bien différentes dans leur genre. Si celle entre Hadès et Cat semble plutôt classique, dans la même veine que les autres tomes de Demonica, pour ce qui est de la romance entre Raze et Slake, nous assistons ici à la première romance MxM de la saga et pour une première, elle est vraiment très réussie ! J’ai a-do-ré ! Bref, je ne peux que vous conseiller la lecture de Nuits infernales et pour ma part, j’enchaine avec le tome suivant, Nuits ténébreuses, parce que Demonica, c’est vraiment une très bonne saga d’urban fantasy, moi, je vous le dis !
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