Les Editions Diva 2017
318 pages
Synopsis :
Alicia a vingt-six ans, un enfant (Samuel), des diplômes par-dessus la tête, pas de mec, un joli minois et une vie d'octogénaire. Elle travaille pour Lexitrad, une agence de traduction. Sur un coup de tête, elle décide de partir avec son fils en Écosse pour quelque temps. Mais l'aventure risque fort de tourner au vinaigre, entre pannes de voitures, client insupportable, Écossais à la tête dure et des voisins qui décident de se mêler de ses affaires...
L’écossais est une petite romance sans prétention qui vous fera passer un doux moment de lecture si vous cherchez du romantisme et de l’exotisme (aaah ces écossais !!!). Cela dit, n’en demandez pas plus car ce livre souffre néanmoins de quelques longueurs et d’incohérences - rien que dans le synopsis, présenter l’héroïne comme une fille qui a des diplômes par-dessus la tête malgré le fait qu’elle est devenue mère à 22 ans, il faut le faire, surtout quand on apprend dans le livre que sa vie familiale n’a franchement pas été facile (que ce soit avec ses parents ou avec le père de son fils…). Personnellement, j’ai lu L’écossais avec beaucoup de distance en me consacrant principalement sur l’histoire d’amour qui va naitre entre Alicia notre jolie française et Liam, ce viril écossais qui est un ancien soldat traumatisé par les horreurs de la guerre et qui est revenu vivre - et se ressourcer - auprès de ses amis dans son île natale de Skye….Dire que tout le monde se connaît dans les petits villages sur cette île est un euphémisme, Alicia va en faire l’expérience et va vite comprendre que là-bas, il est difficile de vivre une passion secrète ! L’écossais ne fait pas partie des romances de l’année, de mon point de vue, en tout cas, et même si ce livre s’avale relativement vite, j’avoue que j’avais hâte de le terminer pour passer à autre chose ! (en même temps, je n’ai pas abandonné non plus ma lecture, je voulais connaitre la fin car l’auteure a su m’appâter avec certains problèmes à résoudre pour l’héroïne !). Bref, à vous de voir si vous souhaitez lire cette histoire d’amour, mais vu le nombre de livres existant dans ce genre littéraire sur le marché, celui-ci ne sort pas vraiment du lot et ne restera pas, à mes yeux, une histoire mémorable….
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« Elle n’avait plus confiance dans les hommes. Après la fuite du père de Sam, Alicia avait dégonflé son cœur, l’avait replié bien proprement et rangé tout en haut d’un placard inaccessible, au fond de sa poitrine. Elle s’était lancée à corps perdu dans son travail de traductrice, devenant en quelques mois l’élément indispensable de Lexitrad. Les textes de lois et les articles médicaux exigeaient une précision méticuleuse qui la rassurait. Voilà des mots qui ne mentaient pas. En revanche, Lexitrad travaillait avec une maison d’édition qui publiait des romans d’amour et Al refusait de s’en charger. La romance, c’était une perte de temps : on y trouvait bien trop d’amoureux crédules, comme ceux des romans à l’eau de rose qu’elle lisait en cachette quand elle avait quinze ans. Quand elle croyait encore que les princes épousaient les bergères et qu’ils vivaient très heureux jusqu’à la fin des temps ».
« Même Sam s’était pris d’affection pour le grand Écossais… C’était la première fois qu’Alicia laissait un homme s’installer autant dans leurs vies. Or l’enfant ne devait pas s’attacher trop fort à lui : son véritable père l’attendait. Le cœur d’Al risquait bien de ne pas survivre à leur retour en France. Ce serait un carnage ».
Concernant Liam Cooper, c’est évidemment mon personnage préféré ! Il est un peu bougon (au début) mais sexy et a des blessures de l’âme que n’importe quelle femme voudrait lui soigner ! C’est le héros de romance dans toute sa splendeur pour mon plus grand plaisir de lectrice ! (et en plus, il est écossais !!!).
« Il ne ressemblait pas exactement à l’image qu’elle s’était faite, celle d’un fou furieux attendant la moindre défaillance de sa part pour les découper en morceaux. Il semblait avoir une trentaine d’années, peut-être un peu plus. Des pommettes hautes, des lèvres fines. Alicia n’eut pas le temps de le détailler davantage. Il se releva d’un mouvement souple, laissa retomber le capot et, du menton, parut lui ordonner quelque chose. Elle mit quelques secondes avant de saisir ce qu’il lui disait, puisqu’il était hors de question qu’elle ouvre à nouveau sa vitre pour l’écouter. Il s’agissait peut-être d’un piège. Elle finit toutefois par comprendre : il lui demandait de remettre ses essuie-glaces en marche. Elle tourna son comodo avec anxiété… Les balais se déplacèrent avec toute la célérité requise. Elle ne put retenir un sourire victorieux. L’homme se contenta de froncer un peu plus les sourcils, agita ce qui devait être un fusible devant sa vitre. Al se sentit subitement ridicule. Elle entrouvrit sa fenêtre de quelques centimètres pour lui exprimer sa gratitude et s’excuser d’avoir réagi si bêtement. Mais il ne lui en laissa pas le temps.
— Et maintenant, dégagez votre véhicule, ordonna-t-il. Et sans s’attarder un instant de plus, il sauta dans son pick-up, frôla sa voiture en la doublant, et reprit la route dans un crissement de pneus agacés. Alicia était furieuse. Furieuse contre elle-même d’avoir réagi avec le courage d’un lapin et de s’être ridiculisée à ce point. Furieuse contre l’inconnu qui l’avait traitée avec une amabilité d’ours polaire réveillé en pleine hibernation. Bien sûr, il avait réparé ses essuie-glaces en un clin d’œil, mais était-ce une raison pour se montrer si malpoli ? Après tout, n’importe quelle fille dans sa situation aurait réagi de la même façon, non ? Le rouge de la honte lui monta aux joues. Puis, passant la main dans ses cheveux courts comme à chaque fois qu’elle se trouvait embarrassée, elle soupira et redémarra.
— Et une raison de plus pour ne pas rester dans ce trou. Si tous les Écossais sont à son image, je préférerais encore prendre un bain avec des alligators que de m’installer ici plus de deux jours ».
J’ai aussi beaucoup aimé la multitude de personnages secondaires, que ce soit du côté d’Alicia (je pense notamment à Emilie, sa meilleure amie, à Romain et à son père qu’elle ne voit plus depuis qu’il a quitté sa mère). Mais il y a aussi les personnages écossais, notamment le vieux couple Isla et Gowan. Attention zone spoilers ! Cliquez sur le mulot et passez le texte en surbrillance ! Je n’ai pas été particulièrement touchée par leur histoire d’amour et leurs mises en scène pour garder la flamme par contre, j’ai apprécié que l’auteure, Anna Briac, inclus un personnage qui écrit des livres, et plus particulièrement des romances – des romances dont Alicia était fan depuis son adolescence, d’ailleurs ! Personnellement, j’ai vite deviné que ce n’était pas Edgar (c’est bien un nom d’écrivain, ça !....Et aussi de « prince de la cambriole » - clin d’œil pour ceux qui regardaient des dessins animés dans les années 80…) mais sa mère, Isla, qui écrivait les livres depuis des décennies mais j’avoue que j’ai vraiment été touchée par les discussions entre Alicia et Edgar, notamment quand celle-ci lui reproche de lui avoir fait croire que les hommes étaient des « princes charmants » quand elle était adolescente et que finalement, elle n’a eu que des mauvais exemples face à elle, depuis (jusqu’à sa rencontre avec Liam, bien évidemment !).
Mon seul petit regret, en fait, dans ce livre, c’est que l’auteure n’ait pas un peu plus poussé le « rapprochement entre Emilie, la meilleure amie d’Alicia, et Matt, le meilleur ami de Liam. Deux romances naissantes décrites dans un livre ça aurait été sympa à lire !
« — Vous n’assumez plus ce type de lecture ? soupira Edgar en se rencognant dans son fauteuil.
— Non, ce n’est pas pour cela que…
— Oh, alors c’est parce que vous êtes déjà comblée par votre quotidien. Avec un fils aussi adorable que le vôtre, j’imagine sans peine une vie de famille idéale. Nul besoin de vous évader entre les pages d’un livre, dans ce cas. Je comprends.
— Ce n’est pas ça du tout ! J’ai cessé ce genre de lecture lorsque j’ai compris que vos romans n’étaient qu’un tissu de mensonges. Vous pensez peut-être sincèrement offrir un peu de bonheur à vos lectrices, mais c’est l’inverse : vous contribuez à leur malheur ! La voix d’Al s’était envolée. Surprise par sa propre véhémence, elle frissonna. Edgar semblait désarçonné.
— Vous exagérez, mademoiselle Stham, ne croyez-vous pas ? Ce ne sont que des livres, et ils rendent mes lectrices heureuses. Le temps de quelques centaines de pages, elles oublient le quotidien, la musique terne des jours qui se suivent, les nécessaires compromis de la vie de tous les jours.
— Au contraire ! Vous leur faites miroiter un bonheur inaccessible. C’est cruel ».
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« — Au revoir, petit, articula-t-il dans un français que son accent écossais écorchait. Il quitta le pub, la mine sombre. Quand il passa la porte, Al ne put s’empêcher de remarquer que le plantigrade mal luné possédait la plus belle paire de fesses qu’elle ait jamais vue… »
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« Le cottage était situé entre Flodigarry et Kilmaluag, relié à l’unique route par un petit sentier pierreux qui descendait doucement vers une crique. La maison ne s’offrait aux regards que lorsqu’on arrivait juste devant, protégée par les haies d’aubépines et les buissons qui l’entouraient. Elle ressemblait exactement aux photos qui accompagnaient l’annonce internet : toit noir, façade de pierres grises, et des branches de rosiers en arche au-dessus du porche. Un papier était scotché sur la porte, peinte en rouge cerise : « C’est ouvert, installez-vous » ».
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