Les Editions Pocket (PKJ) - 2016
Sortie originale 2016
544 pages
Synopsis :
"Tu as compris, Laia,
Ils nous pourchassent. Il n'y a aucun moyen
de quitter la ville. La peur est notre meilleur guide,
elle nous maintiendra en vie." Elias a toujours voulu quitter Blackcliff pour enfin devenir libre. Mais ce rêve a un prix : Laia, une jeune résistante, lui permettra de fuir s'il l'aide à faire évader son frère, enfermé dans la pire prison de Blackcliff. Malgré le risque, Elias n'hésite pas une seconde et décide de forcer son destin. Traqués par les Martiaux, les fugitifs ignorent que ce voyage les conduira jusqu'au cœur de l'Empire, où des dangers plus périlleux encore les attendent...
« Un simple geste plein de menace. Un rappel qu’il n’est pas simplement mon guide mais Elias Veturius, l’héritier de l’une des plus grandes familles de l’Empire. C’est aussi un ancien Mask – un soldat d’élite de l’empire des Martiaux. Il est mon allié – la seule personne capable de m’aider à faire sortir mon frère Darin d’une prison martiale tristement célèbre ».
Le premier tome d’Une braise sous la cendre que j’avais lu l’année dernière m’avait laissé un souvenir plutôt positif et je dois dire que j’attendais avec une certaine impatience de pouvoir lire la suite. C’est chose faite avec Une flamme dans la nuit et le moins que l’on puisse dire c’est que l’auteure anglo-américaine Sabaa Tahir a une sacrée imagination même si je déplore une violence peut-être un peu trop présente dans ce 2ème tome avec des actes cruels et durs à lire (comme la décapitation de jeunes enfants) qui m’ont glacée d’effroi et qui n’étaient pas forcément nécessaires pour la compréhension de l’histoire et surtout pour cerner le caractère ignoble de la grande méchante de l’histoire….
Petite nouveauté par rapport au précédent tome, ici, l’histoire est narrée selon trois points de vue différents. Bien entendu, nous retrouvons Laia et Elias (qui sont en fuite de Blackcliff et ont pour objectif d’aller à la prison de Kauf où se trouve le frère aîné de Laia, pour le libérer) mais l’auteure a également décidé de nous faire partager les pensées et les points de vue d’Helene, qui, en tant que nouvelle Pie de sang de l’Empereur (Marcus – ex-compagnon d’arme très retord qui a accédé au poste suprême à la fin du 1er tome) est chargée d’attraper les deux fuyards et de ramener Elias à l’Empereur afin de le faire exécuter (une nouvelle fois) sous les yeux de la foule….
Sur le site des Editions PKJ, ils décrivent cette saga comme, je cite : « Game of thrones qui rencontre Huger games »….Mouis…..Mais non….Personnellement, je pense que la saga Une braise sous la cendre à son propre univers, dans un monde un peu indéfini, même si nous ressentons tout de même une forte influence orientale dans le récit avec l’évocation des djinns, les déserts, les tribus nomades et les décapitations au sabres….Alors oui, si nous comparons Une braise sous la cendre à Game of thrones au niveau violence, nous sommes un peu dans la même veine où une vie humaine ne vaut vraiment pas grand-chose et où les hommes de pouvoir sont vraiment très cruels (Marcus peut faire penser à un Joffrey Baratheon ou un Ramsay Bolton, c’est sûr….), mais pour ce qui est du sexe, par exemple (très présent dans GOT), dans cette saga PKJ, que dalle ! Pas de zizis ou des tétés à l’air ! Vous n’aurez aucune scène sensuelle et ce livre est vraiment « tous lecteurs » à ce niveau-là ! (mais la violence gratuite et les massacres en masse, aie aie aie !!!!!….ce livre n’est pas à mettre entre toutes les mains, finalement !...). Pour ce qui est de la comparaison avec Hunger games…Bah non….Là, je ne vois pas ce qui peut rapprocher ces deux œuvres car les tenants et les aboutissants ne sont pas les mêmes….Bref…
« Elias penche la tête.
-Ils diffusent notre description. Elias Veturius : yeux gris, 1,90 mètre, 95 kilos, cheveux noirs. Vu pour la dernière fois dans les tunnels au sud de Blackcliff. Armé et dangereux. Voyage avec une Érudite : yeux mordorés, 1,65 mètre, 57 kilos, cheveux noirs…Il s’interrompt.
-Tu as compris, Laia, ils nous pourchassent. Elle nous pourchasse ».
"Alors que nous chevauchons, je prends conscience que, mis à part ce que je lui ai raconté la nuit où les Augures nous ont enfermés dans sa chambre, Elias ne sait presque rien de moi. Ce pourrait être une bonne chose, dit la part méfiante en moi. Moins il en sait, mieux c’est. Tandis que je réfléchis à ce que je peux lui dire au sujet de l’arme de Darin et Spiro Teluman, Elias tourne la tête vers moi. Ses lèvres esquissent un sourire ironique, comme s’il devinait mon hésitation.
-Laia, nous sommes dans le même bateau. Tu devrais tout me raconter. Et, ajoute-t-il en désignant mes blessures à la tête, nous nous sommes battus côte à côte. Ça porte malheur de mentir à son compagnon d’armes.
Nous sommes dans le même bateau. Depuis que je lui ai fait jurer de m’aider, tous ses actes en sont la preuve. Il a le droit de savoir pour quoi je me bats. Il a le droit de connaître ma vérité, si étrange et surprenante soit-elle.
-Mon frère n’est pas un Érudit ordinaire. Et… Enfin… Je n’étais pas exactement une esclave ordinaire"
Ce que j’ai aimé dans ce livre :
1#-Helene, la pie de sang : Meilleure amie d’Elias dans le 1er tome, Helene était un personnage secondaire amoureux du héros et m’avait un peu énervée car elle constituait le troisième côté du "pseudo triangle amoureux" de cette saga. Helene est une guerrière à la Xena, une femme forte qui a fait ses propres choix à la fin du précédent tome et qui nous revient avec un rôle important dans Une flamme dans la nuit, Un rôle tellement important que l’auteure a décidé de lui laisser la parole dans un certain nombre de chapitres où nous suivons sa propre évolution par rapport à Elias et Laia. Mon côté fleur bleue me souffle qu’il pourrait y avoir un potentiel de romance entre elle et le garde noir Harper, même si cela avait très mal commencé entre eux au début de ce tome….Le fait aussi qu’Helene soit issue d’une famille très influente auprès de l’Empereur apporte un fort potentiel au développement personnel de cette jeune femme qui va devoir faire des choix cornéliens (en gros : la vie sauve de sa famille ou d’Elias….). J’ai vraiment hâte de lire le prochain tome pour pouvoir la retrouver car en fait, je la trouve beaucoup plus mature que Laia et à la limite, c’est elle qui mériterait d’être l’héroïne de cette saga….
«Il m’a tourné le dos à moi. Cela ne fait aucune différence. Il constitue une menace pour l’Empire. Une menace que je dois éradiquer. Mais je l’aime. Comment puis-je tuer l’homme que j’aime ? La jeune fille que j’étais, celle qui avait de l’espoir, le petit oiseau faible… cette fille-là bat des ailes et secoue la tête face à la confusion générée par ces questions. Que dire des Augures et de leurs promesses ? Tu tuerais ton ami, ton compagnon d’armes, celui qui est tout pour toi, le seul que tu aies jamais… Je fais taire cette fille. Concentre-toi. Cela fait maintenant six jours que Veturius est parti. S’il était seul et anonyme, ce serait comme vouloir attraper de la fumée. Mais l’annonce de sa fuite et de la récompense le forcent à rester prudent. Les chasseurs de primes l’attraperont-ils ? En mon for intérieur, je ris. J’ai vu Elias cambrioler à leur insu la moitié d’un campement de ces mercenaires. Même blessé, même traqué, il leur échappera. Sauf qu’il a une fille avec lui. Plus lente. Moins expérimentée. Une distraction. Des distractions. Lui, distrait. Par elle. Distrait parce qu’elle et lui… Parce qu’il… Arrête, Helene ».
2#-Elias : Ce garçon est formidable ! Je suis fan de ce personnage qui a tout laissé derrière lui pour vivre libre. Pourtant, il revient de loin vu la mère qu’il a, mais comme nous en apprenons un peu plus dans ce livre sur ce qui a été de son enfance, notamment auprès de la chef de tribu Mamie Rila, il n’est pas étonnant qu’Elias n’ait pas « hérité » des pensées tordues et psychopathes de sa génitrice qui ne lui a jamais montré aucune affection, il faut bien le dire. Elias veut vivre en homme libre. Elias ne veut plus être un soldat impitoyable qui sème la mort autour de lui. Mais Elias a aussi eu un coup de cœur pour la belle Laia et quand celle-ci lui demande de l’aider à libérer son frère à Kauf, il n’hésite pas. Du coup, au lieu de se faire oublier de l’Empire, de partir loin du territoire pour recommencer sa vie, il va foncer tête baissée dans les ennuis, et tout ça pour Laia….A-t-il vraiment fait le bon choix ? Surtout quand on voit que la jeune femme ne sait pas trop ce qu’elle veut puisque elle est aussi attirée par le flamboyant Keenan…..Je ne sais pas ce que l’auteure réserve à son personnage masculin principal dans le prochain tome mais en tout cas, elle ne l’a pas épargné dans celui-ci. Elias est un nouvel homme à la fin d’Une flamme dans le vent. C’est vraiment bien trouvé de la part de Sabaa Tahir et cela augure de très bons moments de lecture à venir. Elias est vraiment le cas typique du « bon héros » qui mérite le respect et l’admiration de tous (d’ailleurs, il va avoir de sacrés alliés et de sacrés « cadeaux » dans ce 2ème tome…).
«Je lui prends les mains. Froides. Fortes. J’aimerais embrasser chaque callosité de ses paumes, l’intérieur de son poignet, l’attirer contre moi pour voir si elle souhaite aussi s’abandonner au feu qui brûle entre nous. À quoi bon, cependant ? Pour qu’elle me pleure quand je serai mort ? Non. Ce serait égoïste. Je m’écarte lentement d’elle sans la quitter des yeux pour qu’elle sache que c’est la dernière chose que je veux. Ses yeux expriment de la tristesse. De la confusion. De l’acceptation. Je suis heureux qu’elle comprenne. Je ne peux pas me rapprocher d’elle – d’aucune façon. Je ne peux pas la laisser se rapprocher de moi non plus. Ça ne lui apporterait que de la peine et de la douleur. Et elle a déjà beaucoup souffert ».
3#-Les masques tombent : Excusez-moi pour cette formule facile vu qu’effectivement, Elias n’a plus le masque qui couvrait son visage mais je dois dire que ce tome est bourré de révélations en tout genre ! C’est vraiment incroyable ! C’est comme si l’auteure nous faisait ouvrir des tiroirs avec des trappes cachées à l’infini ! Où va-t-elle s’arrêter ?!
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Keenan est un fait un démon ! Quelle horreur ! En plus de découvrir que c’est avec lui que Laia va avoir sa première fois, ça me dégoûte (ça me dégoûte surtout pour Elias, le pauvre !)....Bon après, je me pose des questions à propos de ce personnage : Est-ce qu’un djinn peut tomber amoureux d’une humaine ?....Car en tant que Keenan, notre démon avait vraiment l’air d’en pincer pour notre héroïne, au point d’être vraiment en grande rivalité avec Elias….Nous verrons bien dans le prochain tome !
L’autre révélation qui m’a laissée sur le cul (excusez-moi l’expression), c’est de découvrir que Harper, le garde noir, est le frère ainé d’Elias !!!!! Je trouve ce personnage très mystérieux et je le répète, je ne serais vraiment pas contre une petite romance entre lui et Helene. Harper a un côté obscur et inquiétant très attractif et séduisant qui me plait plus par rapport à la personnalité plus « lisse » de son frère Elias….Il y a vraiment un truc à creuser pour ce personnage et j’espère vraiment que l’auteure ne va pas nous le tuer froidement dans le prochain tome car là, vraiment, je serais trop dégoûtée !!!!!
4#-Les éléments surnaturels présents dans cette saga : Mais que sont réellement Laia et son frère aîné Darin ? Pourquoi suscitent-ils autant d’intérêt auprès des créatures surnaturelles qui peuplent l’univers créé par Sabaa Tahir. J’espère que ce mystère sera résolu dans le prochain tome tout comme l’évolution d’Elias. L’auteure a réussi à me surprendre de manière grandiose vis-à-vis de son héros masculin principal, je dois bien l'admettre !
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Le pouvoir de se rendre invisible de Laia est vraiment très intrigant ! Elle n’arrive pas à maîtriser parfaitement cette capacité puisque, comme nous, elle découvre son pouvoir au fur et à mesure des situations angoissantes qu'elle subie…Le fait que Keenan, le démon caché sous les apparences d’un jeune rebelle aux cheveux roux, soit tellement attiré par Laia doit avoir une explication, sans doute la même que pour son pouvoir « magique »….Et du coup, elle a peut-être d'autres dons cachés ?.....En tout cas, ça me fait penser, si elle a pu avoir des relations sexuelles avec Keenan qui est un djinn (elle ne le savait pas à ce moment-là), je serais curieuse de voir l’évolution de sa relation avec Elias qui est revenu d’entre les morts, suite à son décès par empoisonnement... Je pense que, comme ce tome-ci, le prochain ne manquera pas d’éléments surnaturels qui devraient peser dans la balance des complots politiques et des guerres bien « terre à terre » engagés par l’Empire…..
« Fais-toi toute petite. Minuscule. Disparais. Si tu disparais, tu peux respirer. Ma peau est parcourue de picotements, et j’avance. Les personnes près desquelles je passe regardent autour d’elles, étrangement surprises.
-Elias, viens !
-Laia ? Il tourne sur lui-même en scrutant la foule et se fraie un chemin dans la mauvaise direction.
-Elias, par ici ! Il se tourne vers moi sans me voir».
5#-Enornément de personnages secondaires : Dans la mesure où Elias et Laia fuient à travers le désert pour rejoindre Kauf à plusieurs semaines de route à cheval, il est évident qu’ils vont croiser un certain nombre de gens sur leur parcours. Les anciens amis comme Izzy et Keenan, mais aussi la courageuse et charismatique Afya et son jeune frère Gibran, Mamie Rila vont nous permettre de faire un peu plus connaissance avec les populations nomades, mais nous avons aussi les Erudits, toujours pourchassés et massacrés en masse par l’Empire. Si l’on compte le nombre de morts dans ce livre, il est vraiment énorme car Keris, la commandante, s’est vraiment lâchée et a ouvert les vannes de la cruauté ! Et je ne parle pas de la prison de Kauf (avec ses prisonniers torturés, ses geoliers à la masse et les petits enfants esclaves chargés des basses besognes…). Je trouve vraiment très brillant la manière qu’a Sabaa Tahir de narrer son récit. Malgré tous ces villages, ces campements et autres lieux importants de l’Empire (sans parler du royaume des morts hantés par les « fantômes du passé » d’Elias et ses multiples « entretiens » avec l’énigmatique Attrapeuse d’âme…), nous ne sommes jamais perdus ! Bravo à l’auteure car son livre se vit comme un film (et mériterait d’ailleurs d’être adapté, je pense !). Bravo !
« Alors que j’essaie de comprendre comment – et pourquoi – le rouquin de la fête de la Lune nous a suivis dans les montagnes, une autre silhouette sort des bois, ses cheveux blonds coiffés en une tresse approximative, son visage et son cache-œil sales. Elle n’était déjà pas épaisse quand elle vivait avec la Commandante, mais là elle a l’air de mourir de faim.
-Izzi ?
-Elias. » Elle m’adresse un sourire triste.
-Tu as l’air… euh… tu es maigre.
-Elle hausse un sourcil en contemplant mes traits altérés par le poison. Laia passe devant moi en poussant un cri de surprise. Elle jette un bras autour du rouquin et l’autre autour de l’ancienne esclave de la Commandante, et ils tombent par terre en riant et pleurant. « Cieux, Keenan, Izzi ! Vous allez bien… Vous êtes vivants !
-Vivants, oui. Izzi jette un petit regard au rouquin.
-Bien, je ne sais pas. Ton ami marche à un rythme fou. Le rouquin ne lui répond pas, les yeux fixés sur moi.
-Elias. Laia remarque le regard du rouquin et se lève en s’éclaircissant la gorge.
-Tu connais Izzi. Et voici Keenan, un… un ami. Elle prononce le mot ami comme si elle n’était pas sûre que ce soit le bon terme.
-Keenan, voici…
-Je sais qui il est. Le rouquin lui coupe la parole et je retiens mon envie de lui flanquer un coup de poing. Elias, assommer son ami au bout de cinq minutes n’est pas le meilleur moyen d’assurer la paix.
-Ce que je ne comprends pas, poursuit le rouquin, c’est comment tu as fini avec lui. Comment as-tu pu…
-Nous devrions peut-être nous asseoir. Izzi lève la voix et s’assoit près du feu. Je la rejoins tout en gardant un œil sur Keenan qui a pris Laia à part et lui parle avec animation. Je lis sur ses lèvres ; il lui dit qu’il vient avec elle à Kauf. C’est une très mauvaise idée. Parce que si assurer ma sécurité et celle de Laia jusqu’à Kauf est presque impossible, assurer celle de quatre personnes relève de la pure folie.
-Elias, dis-moi que tu as quelque chose à manger, dit Izzi à voix basse. Peut-être que Keenan se nourrit de son obsession, mais moi je n’ai pas fait de vrai repas depuis des semaines ».
« Aussi rapide que le feu, Elias dégaine ses sabres et s’avance. Il place une lame sous la gorge de la fille et une autre sous celle du garçon, le regard terriblement calme.
-Tu me dois une faveur, Afya Ara-Nur. Je suis ici pour la réclamer. Le garçon, Gibran, lance un regard inquiet à Afya.
-Laisse sortir Gibran. Afya parle sur un ton raisonnable, maîtrisé, malgré ses poings serrés.
-Il n’a rien à voir avec ça.
-Nous aurons besoin d’un témoin de ta tribu quand tu m’accorderas ma faveur, dit Elias. Gibran fera parfaitement l’affaire. Afya ouvre la bouche mais ne dit rien, apparemment sidérée, et Elias poursuit.
- Il en va de ton honneur d’écouter ma requête, Afya Ara-Nur. Et tu es tenue par l’honneur de me l’accorder.
-Maudit honneur…
-Fascinant, dit Elias. Je me demande ce que le conseil des anciens en penserait. La seule zaldara des Terres tribales, la plus jeune jamais choisie, se fichant de son honneur comme d’un mauvais grain. Afya, une demi-heure dans une taverne ce matin m’a appris tout ce que je devais savoir sur la tribu Nur. Ta position n’est pas garantie. Afya pince les lèvres. Elias a touché un point sensible.
-Les anciens comprendraient que c’était pour le bien de la tribu ».
« Pendant les six premières années de ma vie, après que Keris Veturia m’a abandonné dans la tente de Mamie Rila, la kehanni m’a élevé comme son propre fils. Ma mère adoptive n’a pas changé depuis la dernière fois que je l’ai vue, il y a six ans et demi, quand j’étais un Cinquième année. Même si elle est plus petite que moi, son étreinte me fait l’effet d’une couverture chaude et je m’y blottis – je redeviens un petit garçon, en sécurité dans ses bras. Puis je comprends ce que sa présence signifie. Et ce qu’Afya a fait. Je m’extirpe des bras de Mamie et me dirige vers la fille des tribus, ma rage grandissant face à son air suffisant.
-Comment oses-tu mêler la tribu Saif à tout cela ?
-Comment oses-tu mettre en danger la tribu Nur en m’imposant ta faveur ?
-Tu es une trafiquante. Nous faire passer au nord ne met pas ta tribu en danger. Pas si tu fais attention.
-Tu es un fugitif recherché par l’Empire. Si ma tribu est prise en train de t’aider, les Martiaux nous massacreront ».
Ce que je n’ai pas aimé dans ce livre :
1#-Les choix de certains personnages en dépit du bon sens : Vous allez me dire, si les héros faisaient toujours les bons choix, le livre ne durerait que 10 pages, certes, c’est vrai ! mais je dois dire que là, justement, dès le début du livre, Elias et Laia sont obligés à faire un choix – ils prennent le mauvais bien entendu, et cela va se répercuter sur tout le déroulé du livre, va mettre leurs vie en danger ainsi que de milliers de personnes….S’ils avaient fait le bon choix dès le début, l’affaire était pliée et ils n’auraient pas eu toutes ces emmerdes. Du coup, je me demande pourquoi – contre toute logique – ils n’ont pas fait ce que le bon sens leur dictait ? Surtout que finalement, en y réfléchissant, c’est reculer pour mieux sauter car ils seront très certainement un jour de nouveau confrontés à ce dilemme (dans le 3ème tome ? On verra bien !). J’ai trouvé un peu trop facile de la part de l’auteure de faire pencher ses deux personnages principaux sur la voie où elle les a ensuite menés alors que tout (leur vécu, leurs expériences, leur intelligence et leur logique) les poussait à agir autrement ! J’avoue, j’ai été gênée par ce début du livre….
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Je parle bien entendu sur leur choix de laisser Keris en vie ! Cette sale bonne femme se bat contre son propre fils et veut le tuer….Il la frappe et elle s’évanouie….Il l’aurait achevée à ce moment-là, il aurait épargné la vie de milliers de personnes car bien entendu, une fois revenue à elle, notre diabolique commandante va de nouveau les traquer et massacrer tous les Erudits (enfants compris), sans parler de ses projets perfides concernant le pouvoir (Helene et sa famille vont en faire les frais, par exemple)….En plus, quand on sait qu’Elias se fait empoisonner par sa mère lors de leur fameux combat, c’est vraiment écoeurant de lire que lui, il a été compatissant envers sa mère alors que elle, elle le tue à petits feux avec son putain de poison !!!!!!!!!!!! E-coeu-rant !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
« Nous aurions dû tuer la Commandante. Au-delà des vergers de Serra, le désert est silencieux. Le seul indice d’une révolution érudite est la lueur orange des incendies au milieu du ciel nocturne limpide. Une brise fraîche porte l’odeur de la pluie venue de l’est où un orage éclate au-dessus des montagnes. Repars. Tue-la. Je suis déchirée. Si Keris Veturia nous a laissés partir, c’est qu’elle a une raison diabolique. En plus, elle a assassiné mes parents et ma sœur. Elle a arraché un œil à Izzi. Torturé Cuisinière. M’a torturée moi. Elle a mené une génération de monstres sanguinaires et ignobles qui a réduit mon peuple en esclavage à coups de crosse. Elle mérite de mourir ».
2#-L’obéissance aveugle aux ordres : A un moment dans le livre quand Elias et Helene se retrouvent face à face et qu’elle est chargée de le faire prisonnier (avec pour finalité pour notre beau brun la mort par exécution en place publique), notre héros lui demande pourquoi elle n’a pas tué Marcus, le nouvel empereur. Elias m’a enlevé les mots de la bouche car à partir du moment où Helene devient Pie de sang et doit exécuter les ordres de l’Empereur, elle ne va pratiquement pas se poser des questions (Pie de sang signifie un peu Général des armées de Martiaux….Elle a même un rang supérieur à la Commandante, c’est vous dire !), ….Enfin si, elle s’en pose des questions, mais des mauvaises….Ce qui m’a un peu dégoûtée c’est qu’Elias venait de « sauver » la vie d’Helene lors d’une émeute où elle aurait fini piétinée par la foule en furie, mais non, au lieu de le remercier, elle veut le combattre et l’arrêter…Putain de bordel de merde !!!!!!!!!!!!!!!!!! Alors ok, pour sa défense, nous savons que Marcus lui fait du chantage : Soit elle lui ramène la tête d’Elias, soit l’illustre famille Aquilla : ses parents et ses soeurs qui seront exécutés…..Malgré tout, n’importe qui de censé (ou qui ne veut pas se voiler la face) sait bien que ces menaces ne servent à rien et qu’avec un psychopathe comme Marcus, de toute manière, la famille d’Helene risque à tout moment d’être exécutée car il fera toujours du chantage avec cela….Vu qu’Helene a énormément de pouvoir et d’influence sur ses troupes (sans parler de ses dons magiques de guérison dont elle a fait bénéficier sa « rivale » Laia à la fin du 1er tome), pourquoi elle ne monte pas une mutinerie contre l’Empereur et ne le détrône pas ?!!!!! Tous les soldats sous ses ordres savent que l’Empire massacre les gens en masse (surtout les Erudits, vous me direz), alors pourquoi laisser ce fou sur le trône, surtout que quelques jours auparavant, il n’était qu’un soldat Mask comme eux !!!!! J’avoue que j’ai du mal avec cette obéissance aveugle et d’honneur qui pousse certaines personnes à agir « très mal » pour le bien d’un Etat….Après, je pardonne à Helene et elle reste mon personnage féminin préféré de ce tome-ci mais elle aurait dû un peu plus écouter son cœur plutôt que « son sens du devoir » car finalement, il s’est bien retourné contre elle…..
« Il plonge ses yeux dans les miens et se penche en serrant le bureau de toutes ses forces.
-Et je veux que ce soit toi qui le tues. Je veux que tu regardes la lumière s’éteindre dans ses yeux. Je veux qu’il sache que c’est la personne qu’il aime le plus au monde qui lui a transpercé le cœur. Je veux que ce geste te hante toute ta vie. Il y a plus que de la haine dans les yeux de Marcus. Pendant un instant fugace, il y a de la culpabilité. Il veut que je sois comme lui. Il veut qu’Elias soit l’équivalent de Zak. Le nom du frère jumeau de Marcus plane entre nous. Nous savons tous les deux ce qui s’est passé sur le champ de bataille lors de la Troisième Épreuve. Tout le monde le sait. Zacharias Farrar a été poignardé dans le cœur par l’homme qui se tient devant moi.
-Très bien, Votre Majesté. Ma voix est forte, impassible. Ma formation est efficace. Je savoure la surprise que je lis sur le visage de Marcus.
-Tu commences sur-le-champ. Je recevrai des rapports quotidiens – la Commandante a choisi un Garde noir pour nous tenir au courant de ta progression ».
"-Ma fille. Père élève la voix, fait suffisamment rare pour que je me taise.
-Tu dois être loyale à l’Empire. Marcus a été choisi par les Augures. Il est l’Empire. Il a absolument besoin d’une victoire. Mon père se penche sur son bureau.
-Il doit capturer Elias. Il lui faut une exécution publique, afin de montrer aux Gens qu’il est fort et compétent. Ma fille, à présent, tu es la Pie de sang. L’Empire doit passer avant tout – avant tes désirs, tes amitiés, tes besoins. Même avant ta sœur et ta Gens. Nous sommes la Gens Aquilla. Loyal jusqu’à la mort. Dis-le.
-Loyal, je chuchote. Même si cela signifie le malheur de ma sœur. Même si cela signifie que l’Empire est dirigé par un fou. Même si cela signifie que je dois torturer et tuer mon meilleur ami.
«-Pie de sang.
-Tais-toi, ne m’appelle pas comme ça. Tout le monde m’appelle comme ça. Mais pas toi.
Elle me dévisage.
-Tu as une mine épouvantable.
-Les semaines ont été difficiles. Je remarque les cicatrices sur ses mains et ses bras, les bleus sur son visage. J’ai confié son interrogatoire à la Garde noire, avait dit la Commandante. Et elle a survécu, me dis-je. Maintenant, déguerpis avant qu’elle te tue. Je recule, mais sa main fraîche agrippe mon poignet, son étreinte est pareille à un étau. Je lève les yeux et je suis surpris par l’expression que je distingue dans les siens. Elias, fuis ! Je me dégage et les portes qui s’étaient ouvertes dans son regard il y a un instant se referment. Elle tend les doigts vers ses armes qui ne sont plus là. Elle plie les genoux, prête à se jeter sur moi.
-Tu es en état d’arrestation. Elle saute et je fais un pas de côté pour l’éviter.
-Sur l’ordre de…
-Tu ne vas pas m’arrêter. Je passe un bras autour de sa taille et j’essaie de l’entraîner quelques mètres plus loin.
-Comment ça, je ne vais pas t’arrêter ! Elle m’assène un coup de coude dans le ventre. Je me plie en deux et elle m’échappe. Son genou se dirige vers mon front. Je l’attrape et le repousse avant de l’étourdir d’un coup de coude à la tempe.
-Je viens de te sauver la vie, Hel.
-Je m’en serais sortie sans toi… Je la ceinture et la projette contre le mur ».
(…)
-Maudis sois-tu ! Elle essaie de se libérer et j’enfonce la lame un peu plus. Elle baisse les yeux sur ma bouche, son souffle devenant court et saccadé. Elle détourne le regard en haussant les épaules.
-Ils étaient en train de t’écraser, dis-je. Tu aurais été piétinée.
-Ça ne change rien. Marcus m’a ordonné de t’emmener à Antium pour que tu y sois exécuté en public. »
(…)
« C’est à mon tour de gronder.
-Mais, dix enfers, pourquoi ne l’as-tu pas déjà assassiné ? Tu rendrais service au monde.
-Oh, dégage. Je ne m’attendais pas que tu comprennes, de toute façon. »
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3#-Le sacrifice de la tribu de la mère adoptive d’Elias à Nur alors que les Martiaux les ont retrouvés : Mamie Rila et Afya avaient prévu le plan de l’émeute avec toutes les tribus. Elias s’enfuit avec la tribu d’Afya en assistant – de loin – à l’arrestation de mamie Rila et des siens….QUI SE SACRIFIE ET SACRIFIE PLEIN DE MEMBRES DE SA TRIBU POUR UN SEUL HOMME ???? MEME SI C’EST POUR ELIAS !!!! N’importe quoi !!!!!!! Oui, je suis choquée que Mamie Rila fasse passer l’intérêt d’un seul homme avant toute une tribu. Elle-même se sacrifie. Je trouve cela un peu « too much » de la part de l’auteure. Une espèce d’abbération scénaristique qui n’avait pas forcément lieu d’être et c’est là que je me dis que oui, ce livre est destiné à la jeunesse (à partir de 13 ans, sur la page des Editions PKJ – Vu la violence présente dans le livre) car il faut vraiment être un enfant pour gober le fait qu’un peuple pourrait obéir aveuglément à son chef et se sacrifier pour sauver une seule personne….Pourquoi les vies d’Elias et de Laia valent-elles plus que les enfants de cette tribu ? N’importe quoi !
«- Les enfants naissent pour briser le cœur de leur mère, mon petit » mamie Rila.
Pour conclure, j’ai passé un moment de lecture intense avec ce 2ème tome Une Flamme dans la nuit. Ce livre exaltant ne manque pas de révélations en tout genre et l’auteure a réussi à me transporter dans l’univers tellement dépaysant de ce monde fantastique et archaïque un peu à la « Game of thrones » (sans le sexe, mais avec autant de violence). Même si l’héroïne, Laia, est un peu plus en retrait dans ce tome et semble subir les événements au fur et à mesure qu’ils lui tombent dessus, nous pouvons compter sur Elias pour l’aider dans sa fuite à travers le désert pour retrouver Darin son frère emprisonné à la lointaine prison de Kraus. Mais, nous lecteurs, nous pouvons aussi compter sur Helene, l’ancienne compagne d’arme d’Elias (maintenant promue Pie de sang auprès du nouvel Empereur Marcus) pour mettre un peu de piquant dans le récit car cette demoiselle a le privilège d’avoir des chapitres qui lui sont consacrés qui nous permettent de faire plus ample connaissance avec les pensées secrètes de cette guerrière hors pair qui joue très très gros dans ce 2ème tome et qui a – pour ma part – pris la place numéro un en tant qu’héroïne dans l’histoire, à l’instar de la douce Laia. Oh Oui ! Une Flamme dans la nuit a été vraiment une lecture palpitante où l’on se demande jusqu’où s’arrêtera l’imagination de l’auteure, Sabaa Tahir, et jusqu’où elle ira dans la « maltraitance » et la souffrance (physique et psychologique) de ses personnages – qui en bavent un maximum – dans ce tome ! Le seul point négatif que je donnerai à cet ouvrage et qui m’a un peu surprise, surtout que c’est un livre PKJ c’est l’extrême violence et cruauté dont font preuve certains personnages (nous rejoignons GOT à ce niveau-là). Je m’interroge sur l’utilité de certaines scènes (comme la décapitation de jeunes enfants) car nous savions déjà que nos personnages évoluaient dans un monde où règne une sauvagerie impitoyable….Pas besoin forcément d’en rajouter une couche à ce niveau-là…..Quoiqu’il en soit, j’attends avec impatience le prochain tome qui sera, je l’espère, moins violent, avec toujours autant de péripéties, de rebondissements et d’aventures tentés d’éléments surnaturels….Mais qui aura peut-être aussi, je l’espère vivement, un peu plus de romance (Je veux du Helene x Harper !).
Ma note : 18/20
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