Les Editions Harlequin (2016)
Sortie originale 2016
468 pages
Synopsis :
Le jour où Lucy rencontre son nouveau collègue, Joshua Templeman, elle n’en revient pas : il est à tomber ! Sauf qu’il ne lui faut pas plus de deux secondes pour découvrir qu’il est aussi froid, cynique, impitoyable… absolument détestable ! Alors, quand leurs chefs respectifs les mettent en concurrence pour une promotion, Lucy est prête à tout pour le battre. Car, si elle gagne, elle sera sa boss. S’il gagne… elle démissionnera. Autant dire qu’elle n’a pas le choix : elle doit gagner. Mais lorsque, un soir, dans l’ascenseur, ce traître de Josh l’embrasse fougueusement, elle est complètement déstabilisée. Se serait-elle trompée à son sujet depuis le début ? Ou est-ce une tactique de Josh pour lui faire perdre ses moyens ?
"-Et sinon, quoi de prévu ce soir ? Pose de vernis en solitaire ?
-Absolument. Et pour toi, Docteur Josh ? Masturbation et pleurs étouffés dans ton oreiller ?
Il jette un regard au bouton supérieur de mon chemisier.
-Oui. Et ne m’appelle pas comme ça.
Je ravale un éclat de rire. En entrant dans l’ascenseur, nous nous bousculons comme deux gamins qui se détestent. Il appuie sur le bouton pour le sous-sol, et moi pour le rez-de-chaussée.
-Auto-stop ?
-Voiture chez le garagiste.
J’enfile mes ballerines et fourre mes talons dans mon sac. Maintenant, je suis encore plus petite. Dans le vernis mat des portes de l’ascenseur, je peux voir que j’arrive presque à mi-hauteur de ses pectoraux. Mon Dieu, on dirait un chihuahua à côté d’un dogue allemand".
Il y a des livres comme ça qui, dès les premières pages vous donnent la pêche et la banane. Et bien pour moi, Meilleurs ennemis m'a fait cet effet là.
Les aventures et les situations vécues par Lucy et Josh, sont certes banales de romantisme mais avec moi, cela fonctionne merveilleusement. Sans compter l'humour extrêmement présent grâce au caractère pêchu de l'héroïne. Et je ne parle pas seulement de l'humour à travers les vannes et les répliques de nos héros, non, il y a aussi le comique de situation que l'auteure australienne, Sally Thorne, arrive parfaitement à décrire....On s'y croirait !
"Je m’appelle Lucy Hutton. Je suis l’assistante de direction d’Hélène Pascal, la codirectrice générale de Bexley & Gamin. L’histoire de Bexley & Gamin tient en quelques lignes : il y a de cela très peu de temps, notre petite maison d’édition, Gamin Publishing, était sur le point de déposer le bilan. La situation économique est telle que la littérature est devenue un luxe pour tous les gens qui n’ont déjà pas l’argent pour rembourser leurs prêts. Et, en voyant les librairies fermer partout dans la ville aussi rapidement et aussi silencieusement que des bougies soufflées par le vent, nous savions que nous n’allions pas tarder, nous aussi, à mettre la clé sous la porte. Mais, à la dernière minute, un accord fut conclu avec une autre maison d’édition, elle aussi en difficulté. La petite société Gamin Publishing fut ainsi mariée de force avec l’empire du mal, Bexley Books, dirigé par l’insupportable M. Bexley lui-même".
"Je suis une Gamin jusqu’au bout des ongles. Mon rouge à lèvres est trop rouge, mes cheveux indisciplinés. Les talons de mes chaussures claquent trop bruyamment sur le sol carrelé. Et je n’ai pas envie de faire chauffer ma carte de crédit pour un tailleur noir. Je n’étais pas obligée d’en porter chez Gamin, alors je ne vois pas pourquoi je devrais adopter les codes vestimentaires des Bexley. Ma garde-robe est 100 % « tricot, rétro ». Un style bibliothécaire cool et chic, enfin, c’est ce que j’espère".
Même plusieurs jours après avoir terminé ma lecture, beaucoup de scènes me restent en tête...Du coup, je ne peux que qualifier ma lecture de sacré coup de coeur !.....Sally Thorne a parfaitement réussi sa montée en crescendo du récit avec d'abord la présentation de l'héroïne et son animosité envers son collègue (qui le lui rend bien) puis leur mise en compétition pour avoir une promotion dont en découlera des situations cocasses que l'on peut retrouver dans le monde du travail, comme par exemple la partie de paintball où doivent participer tous les employés, l'arrivée d'un "rival" quand Lucy montre à Josh, que oui, elle peut avoir des rendez-vous galants....Il se passe énormément de choses dans ce livre, des événements qui s'enchaînent d'une manière limpide et logique et où l'on peut voir l'évolution de la relation entre nos deux "meilleurs ennemis"....
Ce que j'ai aimé dans ce livre :
1#-La personnalité de Lucy : Cette petite brunette d'un mètre cinquante-deux est vraiment merveilleuse. Et même si elle complexe un peu sur sa taille elle sait aussi utiliser ses atouts physique (dont elle ne manque pas). Lucy a grandit au sein d'une famille unie - en tant que fille unique - et elle a été, de ce fait, énormément choyée par ses parents. Son seul vice (à part emmerder Josh) est sa collection de Schtroumpfs...Oui, de Schtroumpfs. Une collection qu'elle a débuté enfant et qui va beaucoup faire parler d'elle dans le livre car bien évidemment, ce genre de petit "secret honteux" ne reste pas secret longtemps...Au niveau de sa personnalité, elle est très rigolote et a un fort caractère, parfait pour ne pas se faire "bouffer" par l'impitoyable Josh qui est connu comme la bête noire parmi tous les employés de Bexley & Gamin....Cela dit, Lucy est également sensible et souffre énormément de solitude. Elle a perdu sa seule amie - qui était aussi sa collègue - quand les deux maisons d'Edition ont fusionné et qu'il a fallut réduire le personnel. Côté coeur, elle est célibataire car consacre tout son temps à son boulot - qu'elle aime énormément - puisque nous apprenons dès le début du livre que bosser dans une maison d'Edition fait partie de ses rêves d'enfance !
"Ma fascination pour les maisons d’édition m’est venue suite à une sortie que nous avions faite avec ma classe quand j’avais onze ans. J’étais déjà une grande lectrice : je dévorais les livres, et ma vie entière s’organisait autour de la sortie hebdomadaire à la bibliothèque de notre ville. J’y empruntais le maximum de livres autorisé et je connaissais si bien l’endroit que j’étais capable d’identifier les bibliothécaires au seul bruit de leurs chaussures sur le sol des allées. J’étais alors déterminée à devenir bibliothécaire. J’avais même établi une sorte de système de classement pour ma collection personnelle. Je pense que j’étais ce qu’on peut appeler une vraie « geek des livres ». Je ne m’étais encore jamais vraiment interrogée sur le processus de fabrication d’un livre avant d’avoir visité une maison d’édition. Et ce fut une révélation. On pouvait être payé pour découvrir des auteurs, lire des livres et en plus les fabriquer ? Avec des couvertures flambant neuves et des pages non cornées, vierges de toute annotation ? Je n’en revenais pas. J’adorais les livres neufs. C’était même ceux que je préférais emprunter à la bibliothèque. De retour chez moi ce soir-là, j’annonçai ma décision à mes parents : « Quand je serai grande, je serai éditrice. » Aujourd’hui, je réalise mon rêve d’enfant, et c’est génial. Mais, pour être honnête, la vraie raison pour laquelle je ne me suis pas déjà mise à chercher un nouveau boulot, c’est parce que je ne peux pas laisser Joshua gagner".
"Qu’est-ce que tu veux dire par « Schtroumpfs » ? intervient Joshua en nous regardant comme si Andy et moi étions totalement dérangés. Je me saisis précipitamment du paquet.
-Merci mille fois d’être monté, Andy. Tu dois être débordé, je ne te retiens pas plus longtemps. Trop tard…
-Tu n’es pas au courant ? s’exclame Andy en se tournant vers Joshua. Les Schtroumpfs, c’est la passion de Lulu. Elle vit et respire Schtroumpf. Tu sais, ces petits bonshommes bleus qui portent des bonnets blancs et qui font à peu près cette taille-là. Il écarte légèrement le pouce et l’index pour illustrer son propos.
-Je connais les Schtroumpfs, merci, lui rétorque Joshua d’une voix irritée.
-Ce n’est pas vraiment « ma passion ». J’essaie de prendre un ton détaché, mais ma voix trahit mon mensonge. Et la toux soudaine de Joshua sonne étrangement comme un fou rire mal dissimulé.
-Les Schtroumpfs, hein ? Alors c’est ça qui se cache dans ces boîtes minuscules. Je pensais que tu achetais des sous-vêtements sur le Net. Mais, Lucinda, penses-tu vraiment qu’il soit approprié de te faire livrer des objets personnels sur ton lieu de travail ?
-Elle en a une vitrine entière, poursuit Andy. Elle a un… Comment il s’appelle déjà, Lulu ? Un Schtroumpf Thomas Edison ? Celui-là, c’est une rareté, Josh. Ses parents lui ont offert pour sa remise de diplôme. Andy continue allègrement à m’humilier.
-Allez, ça suffit, Andy, parlons d’autre chose. Comment vas-tu ? Tout se passe bien aujourd’hui ? Je signe d’une main tremblante le reçu sur l’appareil qu’il me tend. Tss, lui et sa grande bouche. Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? Mais Joshua n’en a pas fini avec le sujet.
-Tes parents t’ont acheté un Schtroumpf pour ton diplôme ? répète-t-il en s’installant confortablement dans son fauteuil avec un air cynique".
2#-La haine entre Josh et Lucy : En fait, tout est parti du comportement de Josh au moment de leur rencontre...Lucy est tombée de haut quand son nouveau collègue - ce super beau mec grand et musclé - ne lui a pas rendu son sourire lors de leurs présentations. Ce mauvais départ a posé les bases de leur future relation et collaboration - leurs bureaux sont l'un en face de l'autre - et depuis, c'est la guerre, ou plutôt la guéguerre car s'ils se chamaillent et se houspillent, nous sentons tout de même que l'un et l'autre y prennent du plaisir ! Josh correspond parfaitement au portrait du gamin qui tape une fille à l'école parce qu'elle lui plait....Mais ça, lucy va finir par le comprendre petit à petit.....
"J’ai commis une grave erreur la première fois que j’ai rencontré Joshua : je lui ai souri. De mon plus beau sourire. De toutes mes dents. Les yeux pétillants. J’étais pleine d’optimisme — et naïve — quant à la fusion de nos deux entreprises. Je ne savais pas encore que ce serait la pire chose qui pouvait nous arriver. Il m’a regardée de haut en bas, du sommet de mon crâne jusqu’à la semelle de mes chaussures. Je ne mesure qu’un mètre cinquante-deux, donc autant dire que ça a été plutôt rapide. Puis, il s’est tourné vers la fenêtre sans me rendre mon sourire, et depuis ce jour j’ai l’impression qu’il le retient prisonnier dans la poche de sa veste. Un point pour lui. Après ce très mauvais premier contact, il ne nous a fallu que quelques semaines pour succomber à une hostilité mutuelle. Et, comme l’eau qui coule dans une baignoire, un jour, ça a fini par déborder".
"A ce propos, je crois qu’il est temps de parler de ce qui est certainement la deuxième chose la plus importante à savoir à mon sujet : je HAIS Joshua Templeman".
"-Joshua, tu m’as tellement bousillée que je perds tous mes moyens quand un mec me dit que je suis belle. Je vois l’inquiétude s’afficher sur son visage mais je poursuis :
-Voilà pourquoi je pleurais. Parce que quand Danny m’a dit que j’étais très belle j’ai failli tomber du tabouret. C’est simple, en fait tu m’as complètement détruite.
-Je…, commence-t-il à dire. Lucy, je… Apparemment, il ne trouve rien d’autre à dire.
-Il n’y a rien à ajouter, Joshua. Félicitations. Aujourd’hui, c’est toi qui as gagné".
3#-L'humour : Mon Dieu ! Que j'ai pu rire et glousser en lisant cette histoire ! Sally Thorne a vraiment un talent indéniable pour créer des dialogues truculents mais aussi pour décrire des scènes qui nous parlent tout de suite, avec ses références à notre culture populaire contemporaine (séries TV, films etc). Si vous n'avez pas le moral, lisez ce livre, il va vous faire un bien fou !
"Je suis ridiculement fière de mes cheveux, et mon après-shampoing coûte probablement plus cher qu’un gramme de cocaïne".
"-Je vais me chercher un café. Est-ce que tu veux que je te rapporte une tasse de thé ? me demande-t-il, en saisissant son sinistre mug noir. J’étais moi-même sur le point d’aller me préparer un thé. Je ne peux pas lui dire que je n’en veux pas, j’ai déjà ma tasse à pois rouges dans la main. Et je ne peux pas non plus accepter son offre : il cracherait dans mon thé. Ce mec me prend vraiment pour une conne.
-Je pense que je vais t’accompagner. Je lui adresse un sourire forcé. Nous voilà donc tous les deux en train d’arpenter d’une démarche résolue le couloir qui mène à la cuisine. Même nos pas sont synchronisés : gauche, droite, gauche, droite, un peu comme les procureurs qui marchent vers la caméra dans le générique de début de New York, police judiciaire. Mais évidemment, comme je suis un petit format, je dois presque courir pour rester au niveau de Joshua. En nous voyant marcher ainsi ensemble, nos collègues stoppent leur conversation et nous dévisagent avec des airs stupéfaits. Quelques têtes de suricates ont surgi des box. De toute évidence, nous sommes en train d’entrer dans la légende".
"Peut-être qu’il projette de me tuer, en bas. Je vais finir mes jours dans une benne à ordures. Quand ils découvriront mes bas résille et mon maquillage, les flics penseront que je suis une pute. Ils commenceront à suivre des fausses pistes. Et pendant ce temps, Joshua, lui, nettoiera calmement toutes les traces de mon ADN qui auront giclé sur ses chaussures puis se préparera un bon petit sandwich".
"M. Bexley est juste de l’autre côté du mur, sûrement en train de réfléchir à un moyen d’éliminer Hélène. Ou, ce qui est encore plus probable, en train de somnoler. Tendant l’oreille, nous entendons soudain un éternuement, suivi d’un bruit de pet et d’une série de grognements".
"Annabelle est maintenant hors de vue. L’air vibre de craquements, de détonations et de cris de douleur. Après une série de petits sprints, je retrouve Andy, à genoux sur le sol, en train de refaire son lacet. Il y a une tache de peinture sur son torse.
-Oh non, Andy ! Il me regarde avec les yeux fatigués d’un soldat de la guerre du Vietnam qui tente d’empêcher le sang de gicler de son abdomen éventré même s’il sait qu’il est en train de mourir.
-Va la sauver, me répond-il en s’agrippant à mon genou. Il a regardé trop de films d’action. En même temps, moi aussi, car je me sens prise d’un sens aigu des responsabilités et d’un puissant instinct protecteur. Oui, je vais sauver Annabelle !
-Je vais me chercher un Coca, me dit Andy, gâchant totalement la magie du moment".
4#-La french touch : C'est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup comme le chantait France Gall mais franchement, j'ai été sincèrement ravie de voir que l'auteure avait inclus une française dans l'histoire, et pas n'importe quel personnage puisqu'il s'agit de la chef de Lucy : Hélène Pacale. Il y a quelques références à la France ou à la langue Française (par commencer par la maison d'Edition de Mme Pascale qui s'appelle à l'origine "Gamin"), c'est vraiment très plaisant d'entendre parler de la france dans ce livre australien !
"Hélène a quitté la France quand elle avait seize ans pour venir vivre ici avec ses parents. Et, même si elle a maintenant une cinquantaine d’années, elle a gardé un léger accent, une sorte de doux ronronnement. Hélène fait partie de ces femmes qui ne sont pas conscientes de leur élégance, ce qui ajoute à son charme. Ses cheveux sont courts et impeccablement coiffés. Ses ongles toujours vernis d’une teinte rose nacrée. Elle achète ses vêtements à Paris quand elle va rendre visite à ses parents qui vivent maintenant à Saint-Etienne. Le pull en laine qu’elle porte aujourd’hui est certes basique, mais il doit probablement coûter plus cher que trois énormes Caddie de courses dans l’épicerie la plus chic de la ville. Au cas où ce ne serait pas évident, je lui voue un véritable culte. C’est elle qui m’a donné envie d’arrêter de me maquiller autant, et qui me donne envie de tant d’autres choses… C’est simple, en fait je veux être elle quand je serai grande. Une de ses expressions préférées est « ma chérie », et justement…
-Lucy, ma chérie, me dit-elle en tendant une main vers moi pour me signaler de lui tendre le dossier, est-ce que ça va ?
-Oui, oui, c’est juste mes allergies. Mes yeux me démangent un peu.
-Hum, ce n’est pas bon, signe ça, déclare-t-elle en parcourant des yeux l’ordre du jour. Nous nous préparons davantage pour les réunions importantes, mais pour les « réunions du personnel », ce sont plutôt les chefs de division qui parlent le plus. Les P-DG ne sont là que pour montrer leur implication".
5#-Les petits rituels : Ces deux meilleurs ennemis se connaissent évidemment très bien, ou tout de moins, ont repéré les petits défauts de l'un et de l'autre. Cela commence fort avec les surnoms, notamment "Shortcake" pour notre jolie Lucy, mais il y a aussi le code couleur des chemises de Josh ou bien les jeux du regard, leurs agendas, leurs pc verrouillés par des mots de passe, même pour s'absenter que quelques minutes du bureau etc.....On sent que ces deux-là prennent un vrai plaisir à se chercher des poux mutuellement et constamment....Et comme le dit si bien la phrase sur la couverture du livre "De la haine à l'amour, il n'y a qu'un pas !".....
"Je bâille derrière ma main et observe la chemise de Joshua. On dirait qu’il porte la même tous les jours, mais d’une couleur différente. Blanc uni, fines rayures, beige, jaune pâle, jaune moutarde, bleu ciel, bleu turquoise, gris perle, bleu marine et noir. Portées dans un ordre invariable comme une séquence immuable. Ma préférée est la turquoise, et celle que j’aime le moins, la jaune moutarde. Celle qu’il porte aujourd’hui justement. Mais je dois reconnaître qu’il les porte bien. Et que toutes ces couleurs lui vont. Moi, si je porte du jaune moutarde, c’est simple, je ressemble à une momie. Mais lui, ça lui donne un teint hâlé et un effet "bonne mine"".
"Ah, le Jeu des RH. On n’y avait pas joué depuis des lustres.
-Arrête de m’appeler Shortcake ou je leur envoie un mail. Nous tenons une sorte de dossier l’un sur l’autre. Enfin, je suppose qu’il le fait, car il se souvient de chacune de mes infractions. Le mien, c’est un document protégé par un mot de passe, caché dans ma session personnelle sur mon ordinateur où sont relatées comme dans un journal toutes les disputes qui ont éclaté entre Joshua Templeman et moi. Rien que cette année, nous nous sommes déjà plaints quatre fois chacun aux RH. Joshua a reçu un avertissement écrit et verbal à propos du surnom qu’il me donne. Pour ma part, j’en ai eu deux : pour une agression verbale et pour une blague puérile qui a totalement dégénéré et dont je ne suis pas fière".
"Et je verrouille toujours — et ce de manière presque obsessionnelle — mon ordinateur, même quand je ne vais que jusqu’à l’imprimante. Laisser mon ordinateur en accès libre avec Joshua dans les parages ? Pas question ! Autant lui confier directement les codes de la bombe atomique".
6#-La "rébellion" de Lucy face à sa collègue lourd-dingue : Nous connaissons tous ce genre de personne qui tire sans cesse sur la corde et à qui on voudrait dire merde, et bien nous avons le plaisir de croiser ce genre d'individu méprisable dans ce livre et c'est donc un immense bonheur, pour ne pas dire une jouissance extrême de lire la manière dont Lucy va envoyer bouler cette emmerdeuse de collègue qui se croit tout permis ! L'auteure a distillé au fur et à mesure les actions et remarques agaçantes de cette Julie pour montrer à quel point elle exagérait et jouait sur la patience (et la grande gentillesse) de Lucy....Jusqu'à ce que trop, c'est trop ! Et alors, là, c'est le pied de lire la manière dont Lucy va casser l'autre idiote !!!....Je crois que l'auteure répond à tous nos rêves secrets dans cette scène car malheureusement, dans la réalité, ce n'est pas aussi facile de s'imposer car généralement bêtise rime avec méchanceté et lâcheté....Et généralement, ces personnes "nuisibles" savent tirer la couverture de leur côté....
"Explique-moi, par exemple, comment tu comptes être prise au sérieux en continuant d’allonger les délais de tout le monde tous les mois.
-Je ne vois pas de quoi tu veux parler.
-Julie.
-Ce n’est pas tous les mois. Je le déteste pour avoir raison.
-Tu sais très bien que c’est tous les mois. Et après c’est toi qui dois rattraper le retard en travaillant jusqu’à pas d’heure pour respecter les échéances. Est-ce que tu m’as déjà vu faire un truc pareil ? Non. Tu sais pourquoi ? Parce que ces connards du dessous me rendent leur boulot en temps et en heure. Ça me fait penser à mon livre de chevet, Coaching de vie personnelle, manuel d’affirmation de soi".
7#-Les parents de Lucy et de Josh : Nous allons faire la connaissance des parents respectifs de Lucinda et de Joshua. Si ceux de notre héroïne sont vraiment sympas et attendrissants, j'ai souffert pour le pauvre Josh qui a eu le malheur de grandir auprès d'un père aussi froid et cruel ! Lucy va pouvoir comprendre d'où vient le caractère dur et impitoyable de Josh qui lui sert de carapace face au monde extérieur. Car mine de rien, il va s'en passer des moments forts en émotion et en drama dans ce livre !!!! On ne s'ennuie pas un seul instant et il arrive que l'on passe des larmes d'émotion à des larmes de rire !
"Ma mère, elle, ne fixe jamais l’objectif. Elle semble distraite par la minuscule fenêtre située en bas de l’écran où elle peut se voir. Je pense qu’elle étudie ses rides. Comme elle ne me regarde pas vraiment, notre discussion est décousue, saccadée, et le résultat c’est qu’elle me manque encore plus".
"-A quoi ressemble ton père ? Il s’appelle Nigel, c’est ça ? Je lui lance un regard sombre.
-Toi et ce blog. Oui, il s’appelle Nigel et il a travaillé vraiment dur pour pouvoir payer mes études. Je ne sais pas comment t’expliquer, mais le jour où je suis partie à la fac il a pleuré. Il m’a dit… Ma voix se voile. Ma gorge est maintenant si serrée que je n’arrive pas à finir ma phrase.
-Il t’a dit quoi ? Je décide finalement d’esquiver la question.
-Je n’y ai pas repensé depuis longtemps. Je ne suis pas rentrée chez moi depuis un an et demi maintenant. J’ai raté Noël cette année car Hélène était rentrée en France pour voir sa famille et qu’il fallait que j’assure au bureau en son absence.
-Je ne suis pas rentré chez moi non plus.
-Mes parents m’ont envoyé un énorme colis par la poste, et j’ai mangé de la bûche en ouvrant mes cadeaux de Noël toute seule sur le sol de mon salon, devant la télé. Et toi, qu’est-ce que tu as fait ?
-A peu près la même chose. Mais qu’est-ce qu’il t’a dit ? Ton père, sous le porche ? Le jour où tu es partie ? me demande-t-il avec la même insistance qu’un chien qui a flairé un os. Je ne peux pas rapporter la conversation dans son intégralité, sinon je vais fondre en larmes et je ne pourrai plus m’arrêter. Mon père, les coudes posés sur ses genoux, les larmes dessinant des lignes verticales sur son visage buriné, poussiéreux… Non, je vais lui raconter la version light.
-Mon père m’a dit que ce qu’il perdait, lui, ce jour-là, était un cadeau pour le reste du monde. Et ma mère, elle, n’arrêtait pas de se vanter, de dire à tout le monde que je partais faire mes études. Et ensuite elle a créé une nouvelle variété de fraises qu’elle a appelée la Lucy.
-D’après le blog, les Lucy 42 étaient délicieuses. Vas-y, continue.
-Je ne comprends pas ta fascination pour ce blog… Bref… Ma mère était journaliste, mais elle a dû tout laisser tomber.
-Pourquoi ?
-Pour mon père. Elle préparait un article sur les dommages causés par de fortes averses sur les cultures environnantes. Elle a rencontré mon père en allant faire une interview dans un verger du coin. Il était perché dans un arbre. Son rêve à lui, c’était de diriger une exploitation de fraises, mais il ne pouvait pas le faire tout seul.
-Tu penses qu’elle a fait le mauvais choix ?
-Mon père dit toujours : « Elle m’a choisi, moi. » Comme s’il était une pomme qu’elle aurait sélectionnée parmi d’autres. Je les aime profondément mais, parfois, je ne sais pas… Je trouve que leur histoire est un peu triste.
-Tu devrais lui en parler, à ta mère. Si ça se trouve, elle ne regrette rien. Regarde, ils sont toujours ensemble, ton père et elle, et c’est grâce à leurs choix de vie que tu es ici aujourd’hui".
"Je l’interroge en le regardant faire.
-Tes parents étaient dans l’armée ? Cela expliquerait beaucoup de choses. Son comportement rigide, ses manières brusques et détachées. Son petit faible pour les ordres et les règles. Le soin et la précision qu’il met dans tout ce qu’il fait. Le fait qu’il n’ait apparemment aucun ami et qu’il soit absolument incapable de créer des liens avec quiconque. Je parie que ses parents étaient régulièrement mutés à l’étranger.
-Non, me dit-il, en vérifiant mon arme à ma place. Ils sont médecins. Chirurgiens. Enfin, ils l’étaient.
-Ils sont morts ? Tu es… orphelin ?
-Je suis quoi ? Non, ils sont à la retraite, et tout ce qu’il y a de plus vivants".
Ce que je n'ai pas aimé dans ce livre : Attention ! Cliquez sur le mulot et passez le texte en surbrillance !
La fin ouverte sur leur avenir professionnel : En effet, finalement, nous ne savons pas si Lucy va obtenir le poste ou non ? Même si Josh a donné sa démission pour travailler auprès de la concurrence, cela ne nous dit pas si l'avenir professionnel de Lucy va se terminer sur un happy end....C'est dommage ! J'aurais aimé un petit épilogue sur leur situation....Tout d'abord, sur leur avenir professionnel mais aussi sur la rencontre de Josh avec les parents de Lucy....A savoir si le père de Lucy aurait bien appelé Josh par son vrai prénom et non pas n'importe quel prénom masculin qui commence par un J comme nous avons eu le plaisir de le lire durant tout le récit !
Pour conclure, Meilleurs ennemis est un énorme coup de coeur pour moi car il cumule beaucoup de critères que j'apprécie tout particulièrement quand je lis une histoire : Histoire d'amour très romantique, beaucoup d'humour, des péripéties qui s'enchaînent, des confrontations entre les deux personnages principaux et évidemment, un peu de moments dramatiques et forts en émotion qui finissent par un happy end.....Si vous n'avez pas le moral en ce moment, lisez ce livre car il donne vraiment la patate et les petits papillons qui se trouvent dans votre ventre vont sans doute s'affoler et battre des ailes plus d'une fois ! Josh et Lucy forment un duo impayable et malgré leurs querelles de maternelle, on sent bien qu'il sont vraiment faits l'un pour l'autre ! Je vous recommande Meilleurs ennemis à 100%.
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