vendredi 9 octobre 2015

WILD SEASONS - Tome 3 : Dark wild night

Christina Lauren
Les éditions Hugo & Cie (2015)
Sortie originale 2015
327 pages

Synopsis :
Oliver et Lola se félicitent souvent d'avoir eu le bon sens de ne pas consommer leur mariage hâtif à Las Vegas. S'ils avaient fait comme tout le monde, ils ne seraient jamais devenus aussi bons amis. C'est du moins la version officielle. En réalité, Lola est folle d'Oliver, depuis le premier jour. Avec le temps, son accent australien sexy et sa capacité à l'accepter telle est ont décuplé ses sentiments pour lui. Un crayon à la main, Lola est bien plus à l'aise que lorsqu'il faut se dévoiler aux autres, et sa relation avec Oliver est presque trop parfaite pour être vraie. Alors pourquoi prendre le risque de tout gâcher? Malgré toutes les filles qui lui tournent autour dans la librairie, Oliver regrette de na pas avoir séduit Lola quand il en avait l'occasion. Désormais, il sait ce qu'il veut et cela va bien au delà de son amitié... Lorsque la bande dessinée de Lola, sur le point de devenir une grosse production hollywoodienne connaît un succès retentissant, Oliver est là pour la soutenir.. Car Lola n'est pas le genre de fille à rechercher à tout prix l'attention de tous, encore mois les feux des projecteurs, et Oliver la rassure. En revanche, elle pourrait bien être celle à qui il pourrait plaire, son genre de fille. Parfois, il faut un certain temps pour voir ce qui est sous son nez. Et parfois une soirée trop alcoolisée à Vegas ne constitue pas une fin en soi mais le début d'une toute nouvelle vie...

«Tu sais que si on était restés mariés, je serais Lorelei Lore ?»

3ème volet de la saga Wild Seasons, « Dark Wild night », a été pour moi une lecture agréable. Disons le tout de suite, Lorelei (alias Lola) et Oliver sont idéalement faits l’un pour l’autre : Lui, est un geek auto-proclamé et est propriétaire d’une boutique qui vend des BD (of course !) et elle, elle est auteure et dessinatrice de BD (no, really ???!)…..Leurs caractères respectifs sont en plus assez identiques à tel point que ces deux là sont tout d’abord ce que l’on peut qualifier de « meilleurs amis »….Evidemment, à ce stade d’une telle relation, nous pouvons nous poser la question : Est-ce que l’amitié est possible entre un homme et une femme…..Et là, nous sommes obligés de répondre NON dans la mesure où Oliver est totalement fou de Lola et que celle-ci ressent également des sentiments ambigües pour son « best friend »….Après, vont-ils avoir le courage de franchir ce cap et s’avouer leur amour ? Voilà la grande question ! (en même temps, on se doute de la réponse, sinon ils n’auraient pas un tome qui leur est consacré…). Surtout que les deux autres couples stars des précédents tomes (Mia, Harlow, Ansel et Finn) sont derrière eux pour les convaincre qu’ils sont faits l’un pour l’autre….

«C’est ce qu’on appelle l’alchimie, j’en suis persuadée. Ce sentiment qui nous paralyse et nous transperce, qui me donne l’impression d’être en vie pour la première fois en assassinant les souvenirs des moments qui l’ont précédé. Des souvenirs affadis de ce que je ressentais en étant si loin de lui».

Ce que j’ai aimé dans ce livre :
1#-L’univers impitoyable du cinéma Hollywoodien : J’ai vraiment beaucoup aimé découvrir ce monde, avec le regard de Lola. A 23 ans, elle rencontre des producteurs intéressés par la rentabilité que peut leur apporter sa bande-dessinée adaptée en film….Quitte à dénaturer l’histoire et la personnalité de ses héros. Je dois dire que j’ai pris plaisir à détester Langdon et Austin qui sont vraiment deux personnages imbus d’eux-mêmes et sans doute représentant d’une bonne partie des mecs qui bossent dans les studios à Hollywood et qui se pensent supérieurs aux autres….C’est donc le pied intégral de voir Lola leur clouer le bec à plusieurs reprises, malgré son jeune âge et son inexpérience totale dans le monde du cinéma. Elle croit en sa BD qu’elle a commencé quand elle était adolescente et elle est prête à se battre pour imposer son point de vue.

«-Je préférerais conserver la scène du livre telle quelle.
Langdon grince :-C’est une surprise.
Je tourne soudain la tête vers lui.
-Pardon ? (mon cœur bat si vite que j’en tremble de la tête aux pieds). Ne s’agit-il pas d’une adaptation de la bande dessinée ? J’ai passé des semaines à travailler sur cette scène.
Langdon me sourit d’un air sarcastique.
-Quel âge avez-vous ?
Il se penche, appuie ses coudes sur la table. Je me redresse d’un bond.
-Vingt-trois ans.
-Vingt-trois ans. Vous avez écrit un livre, quelques péquins l’ont apprécié et maintenant vous savez tout sur Hollywood ? (il claque des doigts et se balance sur sa chaise). Je ne sais même pas ce que je fais ici.
Mon sang se met à bouillir. Il a dit quoi ? J’articule d’une voix tremblante :
-Moi non plus. A quarante-cinq ans, seul l’un de vos scénarios a été adapté en film de grande envergure, et il a rapporté moins de onze millions. Notre budget est dix fois supérieur.
Langdon inspire profondément, avec l’air d’un dragon se préparant à cracher du feu.
-Je me suis concentré sur les films indépendants, ce qui m’a permis de me faire respecter et…
Austin fait mine de rire, mais ses gloussements sonnent faux.
-Langdon, arrête. Ne joue pas les divas. Lola nous parle de son ressenti. Tout ça, c’est nouveau pour elle. (il se tourne vers moi). Parfois, même si c’est difficile, il faudra que tu nous fasses confiance. Que tu me fasses confiance. A moi ou à Langdon. A la production. Tu penses que tu peux y arriver ?».

2#-La maturité d’Oliver : Clairement, face à Lola, il n’y a pas photo ! J’ai parfois détesté Lola par son comportement incompréhensible surtout vis-à-vis du pauvre Oliver qui ne comprend plus rien face aux agissements de la femme dont il est éperdument amoureux. Comment ne pas prendre le parti d’Oliver ! Surtout quand on a directement son point de vue lors des chapitres qui sont narrés par lui-même. Après, c’est sûr que Lola a des circonstance atténuantes, notamment quand on connaît son passé et le fait que sa mère les ait abandonnés, elle et son père, quand elle n’était qu’une gamine….Pour avoir confiance en l’amour après ça, bon courage….

«Mon père est revenu de son troisième service en Afghanistan quand j’avais douze ans. C’était une véritable épave : il est passé du statut respectable d’infirmier de triage à celui de vétéran déchargé de ses fonctions, incapable de dormir et dissimulant sa ration d’analgésiques dans la cuisine. Ma mère ne l’a pas supporté plus d’un mois. Sans un mot, elle a fait ses valises et nous a quittés au milieu de la nuit. Elle n’a dit au revoir à personne».

3#-Le caractère rêveur de Lola et son évolution sentimentale vis-à-vis d’Oliver : Les rêveurs sont des créatifs. J’en sais quelque chose !  Et du coup, je me sens proche de Lola car moi aussi, j’ai mon petit monde intérieur depuis mon enfance. Je l’admire d’avoir donné vie à ses « compagnons d’enfance imaginaires » ! Quand nous rencontrons Lola pour la première fois, dans le 1er tome de Wild Seasons, nous ne nous doutons pas que sa carrière va décoller par la suite et que les personnages qu’elle a créés depuis des années vont connaître un succès phénoménal jusqu’à finir ensuite par être adaptés en film (ce tome 3 traite justement des préparatifs du scénario à Hollywood). C’est en toute logique donc que son histoire d’amour avec Oliver est traitée après celle des deux autres couples dans la mesure où il a fallut attendre la maturation de l’amitié qu’elle entretient avec son «ex-mari express de Las Vegas». Ce qui est plaisant également, c’est le fait qu’ils n’aient pas couché ensemble lors de leur nuit de beuverie à Las Vegas qui les a tous poussés à se marier sur un coup de tête….Si les deux autres couples ont été moins sages ce soir là, Oliver et Lola ont su garder la tête froide et ne pas succomber à leurs pulsions….Du coup, la particularité de ce tome, c’est que lorsqu’ils vont enfin coucher ensemble pour la première fois, les sentiments amoureux sont présents également et c’est d’autant plus intense, plus beau….

«Lola, de son propre aveu, passe plus de temps à parler aux personnages qui peuplent son imagination qu’aux individus qui l’entourent, a tout d’une fille brillante. Chaque fois que nous discutons de ses bandes dessinées, je tente de me maîtriser».

4#-Le personnage énigmatique de Not-Joe : L’employé complice d’Oliver dans sa boutique de BD est un personnage très sympathique et on ne pourra pas dire qu’il n’a pas tout fait pour que la relation entre Lola et Oliver évolue pour le mieux ! Je ne sais pas si le 4ème tome (dont nous n’avons pas de détails au moment où j’écris cette chronique) lui sera consacré, mais franchement, j’espère que ce sera le cas (ou, en tout cas, que les deux auteures américaines, Christina Lauren) lui consacrent un jour une histoire qui lui est propre…..Peut-être avec la jolie London, la co-locataire de Lola puisque celle-ci apparaît aussi souvent dans ce tome….On verra bien ce que les auteures nous réservent…..Mais en tout cas, j’aime beaucoup «Joe» (car apparemment, ce n’est pas son vrai nom…Mystère mystère….).

«-C’est comme si tu avais grandi en mangeant du chocolat Hershey. Tu es persuadé que c’est délicieux jusqu’à ce que tu goûtes du Sprüngli et là, tu te dis ‘Seigneur, Hershey, c’était de la merde’. Je lui jette un coup d’œil.
-Du Sprüngli ?
-Du chocolat suisse (il esquisse un geste vague de la main). Ma famille possède un chalet dans les Alpes. Je me tourne et le dévisage.
-Mais qui es-tu ? Il rit.
-Je ne suis certainement pas un mec qui s’appelle Joe.
-Ne me dis rien. (je lève la main). Ca ruinerait le mystère. Il hausse les épaules et retourne dans le bureau».

Ce que je n'ai pas aimé dans ce livre :
1#-La marque Aubade : Aaaaagh !!!!!!! Je n'en peux plus ! Ras le bol de ce placement de produit ! Depuis le 1er tome, toutes les héroïnes, et les héros, de cette saga portent des sous-vêtements de la marque Aubade ! Ils ont fait un achat groupé ou quoi ? Pour les filles, cela ne me choque pas trop, mais c'est au niveau des mecs....Ca coince ! Ansel, pourquoi pas (vu qu'il est à moitié français) mais pour Finn le canadien brut de décoffrage et maintenant Oliver le Geek sexy....Non non non ! C'est totalement incohérent et du coup cela fait vraiment ridicule !!!!!!


2#-Le fait que Oliver soit un geek assumé mais malgré tout, il est super musclé : Je ne veux pas faire de généralité, mais pour les geeks que je connais (pas personnellement, mais pour en voir un certain nombre de spécimens sur Youtube, par exemple), les geeks sont rarement musclés !!!!! Quand on passe son temps devant son ordinateur ou devant des BD ou des films ou des mangas, on n'a pas le temps de faire du sport et donc de se sculpter une silhouette de rêve.....Alors je veux bien qu'Oliver soit Australien, un pays qui a le culte du corps et où les gens sont souvent dans la nature et en plein air, mais maintenant, il vit aux USA et il tient une boutique (de comics).....Quand on arrête de faire du sport et de la musculature, les muscles fondent, c'est la terrible loi de la nature...Mais dans ce livre, pas de problèmes, Oliver est super musclé (ce qui est plus explicable pour son copain Finn, le canadien qui a un boulot très physique avec ses frères et son père, par exemple).....


3#-Le langage cru : Ok, ce sont des jeunes, ils sont modernes, « connectés » etc….Mais employer des vulgarités comme le mot « baiser » au lieu de « faire l’amour » pour une jeune couple qui débute une histoire si romantique après avoir été longtemps amis et complices, cela me choque un peu….Quant au langage des filles entre elles, aie aie aie ! La palme de la vulgarité revient à Harlow avec ses expressions comme « éclater le vagin »….Elle est vraiment « très distinguée » c’te fille comme dirait l’autre….

4#-L’Australie absente dans l’histoire : Je suis un peu déçue que les deux auteures n’aient pas un peu plus approfondi les origines d’Oliver. En effet, par rapport aux deux autres tomes, notamment le 1er, qui se déroulait en partie à Paris, puisque Ansel est français (enfin, à moitié français…), ici, dans ce 3ème tome, si Oliver avait été américain, ça aurait été tout comme ! D’ailleurs, j’ai oublié plusieurs fois qu’il était australien (sauf quand Lola évoque un peu son accent à certains moments…). C’est dommage….

Pour conclure, j’ai encore passé un agréable moment de lecture avec ce 3ème tome de Wild Seasons. Comme il est totalement différent des deux autres tomes, c’est difficile de dire lequel j’ai le plus aimé jusqu’à maintenant. Les caractères respectifs de chaque couple sont tellement différents….et évidemment la construction de leurs romances s’en ressent énormément ! Par contre, je peux dire qu’entre Lola et Oliver, c’est bien la personnalité du héros que j’ai préféré. Il est beaucoup plus mature que la jeune femme (en même temps, il faut dire qu’il est un petit peu plus âgé). Bon après, le fait qu’il soit un geek hyper sexy et musclé et qu’il a été un serial lover avec un palmarès d’au moins une trentaine de filles, cela me laisse perplexe, surtout quand on voit à quel point il tombe amoureux de Lola et ne voit que par elle….J’ai du mal à croire qu’un homme qui soit aussi « absolu » dans son amour ne puisse pas déjà avoir connu une telle relation par le passé…..Mais bon, c’est la faiblesse scénaristique classique de ce genre de bouquins de New Adult …..Mais soyons clairs, si ce livre n’est pas le chef d’œuvre de l’année - loin de là - je vous parie néanmoins que vous allez l’apprécier surtout si vous aimez le genre New Adult et l’écriture fluide et addictive des deux jeunes auteures américaines…

«Le lancement de la librairie est réussi. J’ai presque terminé de payer ma maison. Hier soir, l’amour de ma vie a dormi dans mon lit. Je n’ai plus besoin de rien».

Ma note : 17/20

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